Cinq sous
208 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
208 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Quoi de commun entre Jean-Édouard, Guadeloupéen de 17 ans issu d’une riche famille et Bernard, garçonnet joyeux de 8 ans, vivant dans les quartiers pauvres de Pointe-à-Pitre ? Rien. Un soir, de retour d’un rendez-vous amoureux, Jean-Édouard repère sous un lampadaire une pièce de cinq francs toute usée ; il la trouve laide, mais s’en amuse, il la met dans sa poche et en fait son porte-bonheur. Alors qu’il court acheter du pain à la demande de son père, Bernard perd une pièce de même valeur et, malgré le chemin refait deux fois, il ne la retrouve pas et en est bouleversé ! Dix-neuf ans plus tard, l’impensable rencontre se produit. Dans ce premier roman, Charles Devert emmène le lecteur sur les chemins de la destinée dans le cadre magnifique de sa Guadeloupe natale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414212354
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-21233-0

© Edilivre, 2018
Dimanche, minuit…
Un coup de feu claque dans la nuit tropicale, réveillant les chiens des alentours, affolant la maisonnée.
Les domestiques accourent vers le patio, lampes à la main, sans comprendre vraiment ce qui se passe… Dans cette panique générale, le majordome trouve finalement l’interrupteur du jardin et éclaire la piscine d’où semble provenir la détonation.
Le spectacle qu’il découvre le laisse sans voix : un inconnu gît face contre terre sur le rebord de la piscine, dans une mare de sang qui en s’écoulant rosit l’eau trop chlorée du bassin… A trois ou quatre pas en retrait, un autre homme se tient debout, le visage défait, hagard, perdu dans un autre univers, comme si ce qui se passait autour de lui ne le concernait pas et pourtant !
Dans sa robe de chambre en satin fleuri il ressemble au bon père de famille honnête et travailleur, qu’un ouragan vient de frapper et projeter hors de son cocon… Sa main tremblante s’agrippe à l’arme encore fumante, ce pistolet de compétition qui lui a valut bien des récompenses et des voyages dans toute la Caraïbe et même en Amérique du nord et qui aujourd’hui vient de lui sauver la vie et celle de toute sa famille.
Sa femme accoure près de lui et découvre horrifiée le cadavre sanguinolent… Elle entoure immédiatement son mari, se veut réconfortante mais le sang qui s’étale dans cette espace jusqu’ici consacré à la détente familiale l’insupporte et elle ne tarde pas à s’évanouir.
Indifférent à l’agitation de ses proches il reste là, stoïque, cramponné à son arme, dernier lien avec le monde réel dont il semble absent, plongé dans ses pensées. Le majordome arrive à son niveau et se rend compte de son absence et de sa crispation.
– Monsieur, monsieur, vous allez bien ? dit-il sans résultat… Que s’est-il passé ? Monsieur vous m’entendez ?
Tout en parlant il s’était rapproché de son employeur et instinctivement l’avait pris par les épaules… La familiarité inhabituelle de ce contact physique a un effet bénéfique sur le maître des lieux qui s’éveille tout d’un coup et semble reprendre un peu ses sens. Il regarde son majordome, puis baisse les yeux vers sa main qui s’ouvre instantanément et libère le pistolet qui tombe sur une dalle avec fracas.
– Que… que se passe-t-il ? bredouille-t-il.
Il regarde vers la piscine, voit le corps sans vie de l’inconnu et la mémoire lui revient…
Il venait à peine de se coucher quand un petit bruit sec attira son attention. Les chiens demeuraient étrangement silencieux, eux qui faisaient un raffut de tous les diables au moindre coup de vent dans les arbres… Intrigué, il sortit de sa chambre et descendit dans le salon pour tenter de localiser ce bruit insolite. Machinalement il prit son arme dans le vestibule et se dirigea vers la baie vitrée du salon qui donne sur le jardin. Sans allumer, il s’était posté derrière l’un des épais rideaux et avait scruté l’extérieur.
– Mais ou sont les chiens ? se demandait-il sans arrêt, intrigué par leur inhabituel silence…
La pleine lune à son apogée éclairait doucement la pelouse. Voulant en avoir cœur net il décida d’aller au dehors et vérifia que son arme était bien chargée. Il ouvrit la baie, s’avança vers la piscine quand il entendit un bruit sur sa gauche.
Il eut à peine le temps de se retourner qu’un individu surgit de derrière la maison un fusil à canon scié à la main : il ne lui laissât pas le temps de pointer son arme dans sa direction et fît feu instinctivement. L’homme s’arrêta net et tomba à plat ventre sur le rebord de la piscine.
Choqué, crispé, il demeura là, immobile, sans comprendre ce qui venait de lui arriver… La frayeur alliée à l’instinct de conservation avait dicté son geste, mais quand son cerveau voulut prendre le relais ce fut le blocage total. La main du majordome sur son épaule le ramena à la réalité et il se rendit compte qu’il venait de tuer un homme.
Le majordome le pressa de rentrer dans la maison pour reprendre ses esprits et il vit sa femme allongée sur le grand canapé du salon, en état de choc. Il se rapprocha d’elle et la pris dans ses bras pour la réconforter autant qu’il se réconfortait lui-même…
Les sirènes de police déchiraient la nuit tropicale à mesure qu’elles se rapprochaient de la maison. Le quartier maintenant éveillé se pressait au devant de la villa pour prendre des nouvelles et comprendre ce qui s’était passé. L’inspecteur Max MARVEL, de garde ce soir là, eut un peu de mal à accéder à la scène du crime et dû faire usage de son autorité pour franchir l’entrée…
– Encore un ! se dit-il, une vermine de moins, un rapport de plus…
Il s’approcha du corps et constata sa position, demanda au photographe de s’activer et fini par autoriser le médecin légiste à procéder. Ce dernier commença par le retourner et en voyant son visage l’inspecteur le reconnu immédiatement.
– Bernard FEVRIER, voleur et braqueur, multirécidiviste devant l’éternel, cette fois ci aura été la bonne pensa-t-il tout haut. Une affaire vite réglée, juste de la légitime défense… C’était la villa de trop, il a vraiment mal choisi le propriétaire !
– Ou se trouve M. d’ANGLEMONT ? demanda-t-il à la volée.
– Dans le salon près de son épouse… lui répondit-on.
L’inspecteur MARVEL sembla se diriger vers la maison, puis s’en détourna finalement pour vérifier les alentours… La grande niche des chiens demeurait mystérieusement silencieuse, il s’en approcha et découvrit les molosses immobiles, comme paralysés.
– Empoisonnés ! se dit-il en apercevant l’écume blanche sur la babine du grand doberman.
Il le toucha et s’aperçut que le cadavre était glacé malgré la chaleur de la nuit.
– Cette petite frappe avait prévu son coup. Il avait vraisemblablement repéré la villa et observé les habitudes des propriétaires, les chiens et tout le reste ! Dommage qu’il n’ait pas su que le docteur est champion de tir de la Caraïbe…
Poursuivant son investigation, il trouva des boulettes de viandes autour de la niche, vraisemblablement remplies de « mort au rat ». Encore une preuve de la préméditation du cambriolage, un élément à charge…
Sa conviction était faite, cette affaire ne mérite même pas le rapport qu’il devrait rendre à ses supérieurs.
– Aucun jury ne condamnera un homme qui à défendu sa famille contre un voyou multirécidiviste ! Ce ne sera qu’une formalité, un procès pour la forme !
Il ne trouva rien d’autre et se rendit alors vers la maison.
Le docteur d’ANGLEMONT était toujours blottit dans les bras de sa femme, en état de choc mais avec maintenant le souvenir précis du déroulement des faits. Avançant à pas feutrés, MARVEL s’enquit auprès du majordome de l’état du maître des lieux et lui demanda s’il pensait ce dernier en état de lui parler. Le domestique fit mine de s’opposer à cet interrogatoire, mais le docteur en décida autrement et pria l’inspecteur de le suivre dans son bureau ou il se ferait un devoir de lui en dire le plus possible.
Respectueux, à la limite de l’obséquiosité, l’inspecteur MARVEL après avoir attendu la permission de s’asseoir osa un timide “Docteur d’ANGLEMONT, pouvez vous me décrire au mieux ce qui s’est passé ce soir ?”
– Bien sur inspecteur, répondit le docteur dont le ton se faisait plus sûr à mesure que le choc se dissipait.
Il lui racontât alors toute la scène, le bruit sec entendu, le silence étonnant des chiens, comment il avait machinalement pris son pistolet encore chargé, et comment enfin le fatal face à face avait scellé le sort de l’intrus.
Comme il insistait sur le silence des chiens, l’inspecteur lui annonçât d’un ton neutre qu’ils avaient été empoisonnés par le malfrat. Le docteur, qui nourrissait une grande passion pour ses animaux ne pu s’empêcher d’exprimer sa tristesse pour la perte de ses fidèles compagnons… A ce moment dans son esprit, cet acte atroce sembla justifier la fin tragique de cet individu et le privait irrémédiablement de sa dignité d’humain.
– Bon, ben je crois que j’ai suffisamment d’éléments pour mon rapport, sitôt le travail du légiste terminé je ferais procéder à l’évacuation du corps et dans deux jours votre jardin ne conservera aucune trace de ce drame ! En attendant, je vous demanderai ainsi qu’à vos gens de ne toucher à rien jusqu’à l’arrivée de mes collègues dans la matinée, dès fois qu’un détail nous auraient échappé.
– Comme vous voudrez Inspecteur ! Puis-je cependant me rendre dans le domaine familial de Saint-François ? Je crains que ma femme et moi n’ayons quelques difficultés à trouver le repos dans cette maison avant quelques jours, voir plus…
– Cela ne pose aucun problème Docteur, nous savons où vous joindre en cas de besoin. Prenez soin de vous et ne vous en faites pas trop, cette affaire ne devrait pas trop traîner, c’est un cas classique de légitime défense et vous ne devriez pas être trop importuné… En plus vu le passé de la bête ! dit l’inspecteur ironiquement.
– Vous le connaissiez donc ?
– Trop bien malheureusement, son casier est long comme un jour sans pain, mais maintenant il a fini de sévir !
– Comment s’appelle-t-il donc ? demanda alors le docteur sans réfléchir.
– Bernard FEVRIER lui répondit l’inspecteur un peu surpris…
– Paix à son âme, c’était quand même une créature de Dieu.
Chapitre premier
Jean-Edouard d’ANGLEMONT BABIN-DAUBERT, fils d’Eugénie Marie-Louise BABIN-DAUBERT et de Paul-André François d’ANGLEMONT – ancien président du conseil régional et l’un des plus grands hommes politique de ce siècle, deux fois ministre – est aussi et surtout l’arrière-petit-fils du célèbre Henri BABIN-DAUBERT : Cet homme que tous qualifient d’exceptionnel créa le premier dans les colonies antillaises (à peine sort

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents