Agatha mène le jeu
150 pages
Français

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Description

Le romancier Nigel Van Vooren voit son rêve se réaliser : le Cercle des écrivains disparus a accepté sa requête, il recevra bientôt la visite des esprits d'Agatha Christie et de Marcel Proust. L'occasion de faire le point sur un monde littéraire qui a beaucoup changé... 2025. La célèbre Anglaise sort de cryogénisation. Elle retrouve Nigel et lui soumet un nouveau roman mettant en scène ses héros favoris réunis dans une même agence de détectives. Ils enquêteront sur le mystérieux assassinat du milliardaire George Mac Loyd... Hommage décalé mais respectueux, truffé de clins d'œil et modernisé, le nouvel opus de Nigel Van Vooren ressuscite à travers ces deux nouvelles aussi bien les fameux écrivains que des personnages légendaires. Les amoureux du genre seront ravis de découvrir Jane Marple, Hercule Poirot, Ariadne Oliver, Felicity Lemon et bien d'autres comme ils ne les ont jamais vus. Au-delà de l'exercice de style, l'auteur signe avec humour et sincérité une véritable déclaration d'amour à la littérature policière et au whodunit en particulier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2018
Nombre de lectures 4
EAN13 9782342162554
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Agatha mène le jeu
Nigel Van Vooren
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Agatha mène le jeu

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
La visite d’Agatha et Marcel
Introduction
Tel un enfant qui écrit au Père Noël dans l’attente de merveilleux cadeaux, je postai cette lettre insolite. Le destinataire n’est connu de personne : « Le Cercle des écrivains disparus ».
 
Nigel Van Vooren
Romancier
 
Cercle des Écrivains disparus
À l’attention
du Président Aristophane
 
Très cher Maître,
 
Veuillez accepter tous mes remerciements pour avoir bien voulu accéder à ma demande. Bien volontiers, j’accepte toutes les conditions que votre secrétariat m’a fait parvenir. En même temps, dans ce courrier, je glisse ma lettre d’acceptation au contrat qui nous lie, votre Cercle et moi. Vous trouverez aussi deux lettres adressées à vos disciples.
 
Bien cher Maître, je vous remercie de l’immense honneur que vous m’accordez, me permettant de recevoir dans ma modeste demeure de si célèbres écrivains.
 
        Votre redevable,
Nigel Van Vooren
 
Monsieur Marcel Proust
Célèbre écrivain
Inventeur du nouveau roman
Cercle des écrivains disparus
 
 
Cher Monsieur Proust,
 
 
C’est avec un immense honneur que je vous confirme mon invitation en ma modeste demeure campagnarde de l’Orne, à quelques kilomètres de votre cher Combray. J’attends votre venue avec impatience. Vous ne serez pas seul, Madame Agatha Christie fait partie aussi de ce voyage intemporel.
 
Le secrétariat de ce grand Cercle, dont vous faites partie maintenant ainsi que Maître Aristophane, a réglé tous les détails pratiques pour votre venue.
 
Je vous attends avec une grande impatience et vous renouvelle toute mon admiration.
 
 
        Votre dévoué,
Nigel Van Vooren
Dame Agatha Christie
Reine du crime
Cercle des écrivains disparus
 
 
Chère Madame Christie,
 
 
C’est avec un immense honneur que je vous confirme mon invitation en ma modeste résidence campagnarde française. Vous serez malheureusement bien loin de votre Torquay. J’espère que la présence de ce cher Monsieur Marcel Proust agrémentera ce voyage intemporel auquel je vous invite avec tant de plaisir.
 
 
Maître Aristophane et son très efficace secrétariat ont réglé tous les détails pour votre venue dans les meilleures conditions possible.
 
Je vous renouvelle mon inconditionnelle admiration et je me réjouis à l’avance de votre venue.
 
 
        Votre dévoué,
        Nigel Van Vooren
 
 
 
 
En quittant le bureau de poste de Bellême d’un pas léger, je n’imaginais pas ce que cette éventuelle invitation provoquerait dans ma toute jeune carrière d’écrivain.
Chapitre 1. La réponse
L’hiver n’avait pas été rude cette année. Je profitai de ce printemps rapidement installé pour écrire un nouveau livre. Dans ma retraite campagnarde du Perche, j’ai très peu de distractions. La voiture de la poste éveilla aussitôt ma curiosité. Je reçois très peu de courrier. La gentille préposée, contente de me parler, me montre la lettre qui m’est destinée.
— C’est une bien curieuse missive, on dirait du parchemin !
Après avoir parlé un petit moment avec elle, j’entreprends l’examen de ce courrier. En effet, ce papier est bien ancien, et l’écriture, une alternance de pleins et de déliés, est d’un grand raffinement. Le président du Cercle des écrivains disparus me répond en personne. Après de longues discussions avec ses disciples et l’accord des deux auteurs concernés, mon invitation était acceptée.
Je devais prendre connaissance d’un contrat extrêmement verrouillé et me soumettre à toutes les clauses qu’il contient. Après l’avoir paraphé à chaque page, et signé à la dernière, cela ressemblait quasiment à un acte notarié. La réponse était souhaitée dans les délais les plus brefs.
À 14 heures je demandai au libraire marchand de journaux d’en effectuer les photocopies. Au bout de trois tentatives, il revint vers moi, très perplexe.
Ce sont de bien étranges feuilles que vous avez là. Rien ne passe à la photocopieuse, hormis la signature et les petits gribouillis en bas de chaque page.
Étant tenu par le secret, je pris sur moi d’élucider le problème en stipulant que cela n’avait pas une grande importance, et réglai rapidement le coût de l’infructueux résultat.
Quelques jours plus tard, je reçus un courrier m’annonçant la visite des Esprits de Dame Agatha Christie et de Monsieur Marcel Proust. Mes deux invités, pour l’occasion, reprendraient une apparence charnelle. Ils devaient apparaître, à la date du mercredi 18 juin, devant le portail de ma maison.
Chapitre 2. Les préparatifs
Les semaines qui suivirent furent terriblement occupées. Je préparai, pour mes deux écrivains de référence, un hommage à leurs carrières respectives et surtout une chronologie de leurs pays depuis leur « départ ». Pour Agatha, je fis un rapport très détaillé de la famille Windsor. Pour Marcel, ce fut la liste des divers présidents qui se succédèrent au palais de l’Élysée depuis 1922. J’ajoutai à cela toutes les adaptations de Miss Marple, Hercule Poirot, Tommy et Tuppence Beresford en DVD. Heureusement, pour Marcel, elles sont moins nombreuses. Les piles de documentations montaient régulièrement dans le salon. Vu le peu de temps dont mes visiteurs disposaient, c’était de trop. Je tenais tellement à leur faire plaisir.
Le choix des menus représentait à lui seul un véritable casse-tête. Comment accommoder la nourriture typiquement britannique aux plats de la gastronomie française ? Je souhaitais complaire à tous les deux. Tous ces préparatifs furent accomplis dans le plus grand secret. Mon compagnon, mis dans la confidence, ne savait pas si je délirais pour la rédaction d’un nouveau roman ou si j’étais réellement sérieux.
Alors il fallut entreprendre un recensement des nouveaux écrivains qui, je pense, sont les héritiers présomptifs d’Agatha et Marcel.
Pour le polar : Maxime Chattam, Jean-Christophe Grangé, Camilla Lackberg, Donna Léon, Jean-François Parot, J.K. Rowling…
Pour la fine analyse de la nature humaine : Philippe Besson, Adrien Goetz, Amélie Nothomb, Jean d’Ormesson, Oscar Ruiz Zafon, Éric-Emmanuel Schmitt…
Chapitre 3. Le retour
Le grand jour est enfin arrivé. Par courrier, je suis averti que mes chers invités seront là à midi précis.
11 h 59, je suis dans le jardin, face à la maison. Soudain retentit une déflagration semblable à celle que produit un avion qui franchit le mur du son. Rien à signaler dans le ciel.
La cloche de la grille résonne. J’ai soudain très chaud et mon cœur bat de plus en plus vite.
J’ouvre le grand portail de bois, et là, que vois-je ? Madame Agatha Christie et Monsieur Marcel Proust, bien vivants, en face de moi. Tous les deux me sourient. Telle une carpe, muet, je les regarde, ahuri.
— Bonjour, mon cher Nigel. Remettez-vous, Marcel et moi avons fait un très beau et rapide voyage.
— En effet, nous avons le privilège de nous déplacer sans secousse. Cela me change de mes interminables trajets que je redoutais naguère.
Aussitôt Agatha se dirige vers les parterres de rosiers qui ornent ma maison.
— Quelles fleurs merveilleuses ! C’est une véritable explosion de couleurs. Je découvre des variétés qui me sont totalement inconnues.
— Ma préférence va aux roses modernes. Les anciennes sont un peu plus loin, derrière le second bâtiment.
Agatha est, comme je l’imaginais, impeccablement coiffée, avec un tailleur fleuri, de jolies chaussures à l’ancienne pas trop hautes, et porte un croquignolet sac à main de couleur assortie, l’anglaise cinquantenaire type.
Marcel, très dandy des années 1920, la précède. Une vigueur et une grande élégance gestuelle se dégagent de sa personne.
En s’arrêtant devant mon carré des grands écrivains, ils sont tous deux ravis de trouver des rosiers à leurs noms.
— Des rosiers qui portent nos noms, quelle délicate attention ! s’exclame Marcel.
— De savants horticulteurs créent de nouvelles espèces qui sont choisies pour honorer des célébrités.
— C’est un véritable jardin bibliothèque. Sur chaque pied je peux lire son nom sur ces petites étiquettes d’ardoise ! Un nom que je ne connais pas : Amélie Nothomb.
— En effet, chère Agatha, cette écrivaine dont je raffole est toujours parmi nous, et ce rosier est tout nouveau, de l’année passée.
Après m’avoir demandé l’autorisation, Marcel cueille trois roses. Une pour Agatha, une pour moi, et une pour sa boutonnière, ce qui est du plus bel effet.
— C’est divin, cette sensation que nous avions oubliée. D’autant que maintenant nous ne souffrons plus de nos anciens maux. L’asthme, pour moi, n’est plus qu’un mauvais souvenir. Regardez, Nigel, j’ai recouvré une souplesse de jeune homme.
 
Pour me le prouver, Marcel se met à improviser la roue sur la pelouse. Agatha s’amuse beaucoup.
 
— Avez-vous entendu comme je manie facilement votre belle langue française ? Tout ce qui était difficile avant ne nous soucie plus. C’est pourquoi Marcel et moi avons opté pour reprendre l’apparence de nos cinquante ans. Pour que nous soyons tous trois quasiment à égalité.
— Je suis touché par une si délicate attention, maintenant entrons dans la maison pour une collation.
Pendant que mes invités s’installaient confortablement dans la salle à manger, je fignolais le repas.
À 12 h 30 le téléphone portabl

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