Une vie gravée en lettres d or
254 pages
Français

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Une vie gravée en lettres d'or , livre ebook

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Description

Une vie gravée en lettres d'or est un recueil de sept nouvelles qui illustre le quotidien des familles africaines marquées par la disparité sociale et économique entre les populations, qui sont toutes à la recherche d'un mieux-être en dépit des nombreux maux qui sévissent dans cette société, notamment l'instabilité politique, le mariage forcé, la précarité sociale...
Ce bien-être ou vie paisible est tant poursuivi, les uns en s'abandonnant à la Providence divine et à l'effort quotidien et persévérant, les autres âprement, par tous les moyens. Tout cela se manifeste dans des scènes où s'entremêlent divers sentiments. Un véritable melting-pot qui démontre qu'une population est toujours constituée par un brassage de cultures, de peuples, avec des modèles de vie parfois diamétralement opposés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414323913
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-32392-0

© Edilivre, 2019
* A mon Seigneur et mon Dieu, à qui j’exprime toute ma reconnaissance.
* A mon père Mr N’GUESSAN KOUAKOU Marcellin, qui dès ma petite enfance m’a fait découvrir et aimer la lecture et l’écriture, à travers tous les livres qu’il m’offrait.
* A mon époux Achille SARE et nos enfants Emmanuel, Yvan et Mathis. Merci mon très cher et tendre époux pour ton soutien et tes encouragements et à nos trois ‘bonheurs’. Vous êtes la source de mes batailles quotidiennes. Je vous aime tous les quatre précieusement et tendrement.
* A monsieur Paul Ramdé, mon professeur de français du collège qui m’a encouragée dès la classe de 6 ème , quand je débutais l’écriture de mes nouvelles en me disant : ‘ma fille, tu as une belle plume, vas-y’. Que ton âme repose en paix cher professeur.
Nouvelle 1 Le maître du jeu
On était à la fin des vacances, et la rentrée se faisait sentir. Avec la crise économique qui frappait le pays, des jeunes s’adonnaient à la vente de certains articles afin de contribuer à l’achat de leurs fournitures scolaires. Le marché était rythmé par les allées et venues des habitants. Les vendeurs interpellaient les passants afin que ceux-ci puissent les satisfaire en achetant quelques-uns de leurs articles. Au bord des routes étaient installées des vendeuses de bananes grillées, de l’alloco et de bananes braisées appelées communément «  blici » . La nuit venue, des vendeurs de pain accompagnés de café, les abokis, s’installèrent et bien d’autres vendeurs. Les maquis faisaient entendre des musiques assourdissantes. C’est dans cette ambiance que vivait Sally du matin au soir. Après avoir achevé sa bassine de galettes qu’elle vendait, tard dans la nuit, elle retournait au domicile familial où elle devait s’occuper des travaux ménagers. Elle habitait dans un bidonville dénommé « Washington  ». Son père Karamoko, travaillait auparavant dans une des banques de la place comme gardien de nuit. Après la fermeture de cette banque, tous les agents furent compressés.
Comme la plupart des jeunes filles de son milieu, Sally n’avait jamais mis les pieds à l’école, car selon les préjugés, la seule fonction assignée à une femme est la procréation ; chose qui ne s’apprend guère à l’école. Sally était issue d’une famille de dix enfants dont elle était l’unique fille. Son père était un fervent musulman. Sa mère Mam Tinnin était une femme dévouée à son mari et soumise à Allah. Analphabète de son état, elle ignorait tout de la vie actuelle. Les concepts comme l’émancipation de la femme lui étaient complètement méconnus. Elle vendait des colas et des cure-dents dans un coin de la rue Nangui Abrogoua. Malgré tous les efforts fournis, sa recette journalière était maigre.
Après une longue et harassante journée, Sally revenait à la maison où elle n’avait droit qu’à un bol de bouillie de mil. Ce matin-là, Sally s’était réveillée à la pointe de l’aube. Les étoiles scintillaient encore et le jour ne s’annonçait que par une faible lueur délavée sur l’horizon à l’est. Elle s’accroupit dehors devant la porte et mis les extrémités de son drap sur ses genoux. Dans son dos, le feu allumé par Mam Tinnin s’embrasa soudain illuminant le cadre de la porte d’une lueur vacillante et dardant ses éclairs à travers les branchages de la hutte. Elle entendit grésiller les galettes de maïs et sentait leur odeur appétissante. Après avoir dégusté les galettes, Sally fit le ménage. Elle balaya la cour, lava les assiettes. Après la prière du matin, elle s’en allait maintenant pour le marché. Là-bas, elle devait lutter pour avoir une recette satisfaisante. Pendant sa vente, elle recevait des avances de la part de certains hommes. Cela lui était indifférent car Sally se trouvait un peu trop jeune. Contrairement aux filles de son quartier qui dès l’âge de 14 ans commençaient à se prostituer. Certaines à l’âge de 17 ans avaient déjà 2 ou 3 progénitures à élever. Les garçons quant à eux se livraient à des vols, à des braquages au centre ville. D’autres étaient victimes du phénomène de la pédophilie ou consommaient de la drogue. Beaucoup de vices se développaient dans ces bas-quartiers. Cela était sûrement du à l’extrême misère qui y régnait. Et il fallait se battre pour en sortir vivant. C’était une vraie jungle.
Monsieur Karamoko tirant le diable par la queue décida d’exploiter la beauté de sa fille qui ne laissait guère indifférents les hommes. Elle avait de quoi faire changer le dernier des homosexuels. Il comptait donc bien en profiter en la mariant à un riche homme si l’occasion se présentait. Il fit part de ses sentiments à sa femme. Elle approuva bien sûr car chez les dioulas, une femme devait se soumettre à tous les désirs de son mari. Mam Tinnin avait connu elle-même des problèmes similaires dans sa jeunesse. Elle avait été promise en mariage dès l’âge de cinq ans à Karamoko. A quatorze ans, elle devait se soumettre aux ordres de ses parents, épouser celui-ci alors qu’il avait 40 ans. Elle paraissait maintenant avoir le même âge que son mari. Cela était sans doute dû aux problèmes financiers auxquels elle devait chaque jour faire face et surtout aux grossesses nombreuses et rapprochées.
De l’autre côté de la ville, dans les quartiers nantis, vivait Monsieur Diawar, un riche commerçant. Celui-ci était un grand ami d’enfance de Karamoko. Raison qui l’emmenait à lui rendre visite pour lui demander de l’argent.
Diawar vivait dans un quartier opposé à celui de Karamoko. Là-bas, les rues étaient en bon état. Les maisons rivalisaient de beauté. Elles avaient des murs épais et lourds, des jardins intérieurs. Karamoko après avoir parcouru des kilomètres finit par retrouver la maison. Sa dernière visite remontait à plusieurs années. La maison était en finition. Il sonna. Une femme vêtue d’une robe et d’un tablier vint lui ouvrir. Elle referma aussitôt le portail, prise de peur et courut appeler le gardien qui était occupé à laver les chiens. A Abidjan, on se méfiait beaucoup des visiteurs à l’allure douteuse. Et Karamoko avait tout l’air d’un presque fou avec ses habits en haillons, ses cheveux malpropres et grisonnants, ses sandales qui étaient recousues de tous les côtés. Le gardien s’approcha du portail et le dévisagea à travers l’œil de bœuf. Il reconnut Karamoko avec qui il avait travaillé comme gardien dans une des banques de la place. Il s’empressa de le faire entrer. Celui-ci demanda à voir Monsieur Diawar. Salif, le gardien le conduisit dans la salle de séjour où Diawar parcourait des journaux. Karamoko regardait de tous les côtés. Il n’avait jamais vu pareil luxe. La maison avait littéralement changé depuis sa dernière visite. C’était maintenant un vrai bijou. Diawar très content de revoir son ami, le fit asseoir dans de moelleux et luxueux fauteuils en cuir. Tout en lui tendant un grand verre de limonade bien fraîche, Diawar signifia à son ami qu’il a failli d’un peu que Karamoko ne le trouvât pas à la maison ; car il avait prévu prendre le vol de 5 heures pour se rendre aux Etats-Unis. Finalement, il a du annuler son voyage parce que très tard dans la nuit, son marabout l’avait appelé pour le prévenir d’un éventuel accident d’avion. Pour plus de prudence, il lui a conseillé de reporter son voyage.
Ce riche commerçant faisait l’admiration de Karamoko. Il était habillé dans un grand bazin richement brodé qui d’après lui venait tout droit du Koweit. Son ami se regarda et soudain il eut honte d’être si dépenaillé. Il maudissait la condition misérable dans laquelle il était. Après plusieurs tergiversations, il finit par aborder le pourquoi de sa visite. Il expliqua à Diawar les problèmes financiers qui l’accablaient. Il lui fallait donc la somme de 200.000 F pour faire du commerce afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa nombreuse famille. L’air faussement étonné, Diawar se leva, prit un briquet, alluma un cigare et lui répondit :
– Mais dis donc cher ami, avec une seule femme tu n’arrives pas à t’en sortir ? Moi, j’ai quatre femmes et 20 gosses. Et pourtant, cela ne m’empêche pas de bien vivre. J’ai même l’intention de prendre une cinquième épouse. La quatrième commence à vieillir. Pour le sexagénaire que je suis, j’ai besoin d’une femme très jeune pour me rajeunir les vieux os.
Karamoko rappela à son ami que lui n’était qu’un pauvre chômeur. Il lui proposa sa fille unique comme cinquième épouse. Diawar promit d’y réfléchir et précisa qu’il la voulait belle, jeune, aimable et surtout soumise.
– Oh dit Karamoko avec empressement, ne t’en fais pas, elle répond à tes critères. Ma fille Sally est une perle rare, tu ne seras pas déçu. A mon retour, je lui en parlerai et nous viendrons ma femme et moi te la présenter. Pour la dot, nous fixerons le montant plus tard. Diawar raccompagna son ami dans sa rutilante mercedes. Et ce dernier reçut l’argent demandé. Il se promit de ne montrer que 50.000 à Mam Tinnin au risque de susciter en elle l’envie d’acheter de nouveaux pagnes ou autres objets de beauté tant prisés par les femmes. De retour à la maison, il annonça à sa femme le désir de prendre une cinquième femme de son ami Diawar. Ils donneront comme prévu leur fille. Et esquissant un sourire, il ajouta :
– Il m’a même donné la somme de 50.000 F . Il faudrait le remercier lors de notre prochaine visite et remercier Allah, le tout puissant.
Le soir quand Sally fut de retour, son père lui fit part de son futur mariage avec son ami Diawar, ce riche commerçant qui selon ses dires la rendrait heureuse et ferait sortir sa famille de ce gouffre de misère. Elle avait maintenant 15 ans et Monsieur Karamoko trouvait que Sally avait largement dépassé l’âge de se marier. Sal

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