Les enfants d Opéra stase
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Les enfants d'Opéra stase , livre ebook

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Description

De jeunes adultes se rencontrent à l’hôtel Opéra à Tadoussac afin d’élaborer une lecture collective du roman, Opéra stase écrit trente années plus tôt. La joyeuse bande met en scène les drames de l’Opéra, ses petites histoires parallèles, ses récits chorals, exutoires de quêtes amoureuses, créatrices et de résilience.
C’est l’Opéra stase. Ralentissement ou arrêt de l’écoulement. Les fluides de la passion, de la mort, des ruptures avec les traditions. À l’hôtel Opéra, ce moment fragile d’harmonie. Une danse lente collective à l’unisson devant.

Couverture
Mentions légales
Titre intérieur
Préface
La distribution des rôles
Opéra stase
1. Les Zoms
2. Non-lieu
3. Le temps lent
4. Création
5. Voie sans issue
6. Elle ne meurt pas encore
7. Film en Alaska
8. Encore longtemps
9. À chacun son opéra
10. La diva
11. Leitmotiv
12. En exergue
13. Acte I — Le trio
14. Acte II — La destruction
15. Acte III — Le détachement
16. Acte IV — La fille porno
17. Acte V — L’émotion
18. Acte VI — Duo
19. Fin de l’opéra
20. Le cri de l’étrangère
21. Le fantôme
22. Le marginalisé
23. Le père
24. L’éden blanc
25. La nudité
26. Actes de l’érotisme ordinaire — Dangereusement
27. L’osmose
28. Tant et tout avec tendresse
29. Maestro
30. L’Inuite
31. Sœurs de l’ombre
32. Tension
33. Réconfort
34. Sida
35. Souffle
36. Immuable
37. Intime
38. Tout et tant à vivre
39. L’Africaine
40. Nébuleuse
41. Partout au bout du monde
42. Le tourment
43. L’écrivaine
44. Crise
45. Opéra Stase
46. Partir
47. L’Anonyme
48. Danse
49. Silence
50. Sexe
51. L’enfant
52. Respect
53. Joute
54. Thérapie
55. Il fait bleu
56. Voyage
57. Détente
58. Déesses
59. Virtuose
60. Distorsion
61. À l’adolescente
62. Autonome
63. Métamorphose
64. Pleurs
65. La culture
66. Les roches mauves
67. Pater noster
68. L’hôtel Opéra
69. Le chœur des femmes
Notes
Remerciements
Couverture arrière

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782981665522
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mentions légales




Édité par Sylvie Chenard, Portneuf-sur-Mer, Québec, Canada
Conception de couverture et mise en page : Sylvie Chenard
Révision et correction d’épreuves : Sylvie Chenard


ISBN : 978-2-9816655-2-2 (ePUB)

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives Canada, 2022


Copyright © 2022 Sylvie Chenard
Tous droits réservés


Sylvie Chenard



LES ENFANTS
D’OPÉRA STASE



Roman
Préface

Une première conception de ce roman a été élaborée en 1993. En 2022, j’ai développé une suite à ce manuscrit et ainsi valorisé le travail laissé en jachère. Voilà le roman, Les enfants d’Opéra stase revisité trente ans plus tard. Les mots de la rue ou de la scène, les passions amoureuses et créatrices ont donné naissance à de petites histoires parallèles, chorales, exutoires de quêtes féministes et de résilience. L’anaphore « opéra » rythme le roman, et souligne les obsessions humaines, les urgences libératrices et solidaires.

En 1993, j’ai reçu l’aide financière du gouvernement du Québec, par l’entremise du ministère des Affaires culturelles du Québec, programme d’Aide aux artistes professionnels, Bourses de type B, Volet 1 — Bourse de soutien à la pratique artistique. Cette aide m’a permis d’élaborer la première version du roman, Opéra stase .

Je tiens à souligner la contribution inestimable de ma voisine d’alors, chanteuse d’opéra qui exerçait assidument ses vocalises. Elle a suscité mon intérêt pour l’opéra et a motivé ma recherche. Et j’ai finalement considéré ce genre musical, l’opéra porteur des drames de l’histoire, d’histoires de drames, qui remue la mémoire profonde des désirs, des blessures, des deuils, des traditions qu’on souhaite bouleverser.

J’habitais à l’appartement minuscule d’à côté, édifice Le Boulevard , et j’y ai écrit ce premier roman sur un ordinateur sans mémoire, une boite portative de métal gris pâle avec modem qui avait servi à une ou un journaliste ; le texte sauvegardé sur une disquette souple. C’est fascinant de constater que la technologie a évolué au cours de ces trente années à ce point tel que nos usages et nos modes de vie sont complètement transformés.

Également, à l’époque, j’ai reçu énormément d’appui des membres de l’équipe du Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine où je travaillais. En plus, j’y ai été sensibilisée particulièrement aux enjeux féministes, éducatifs sociaux, et à la situation de pays d’Afrique endeuillés.

Au cours des années 1990, plusieurs pays d’Afrique brulent des conséquences de la colonisation britannique, italienne, française, belge. Les atrocités et les traumatismes des guerres civiles en Somalie, du génocide au Rwanda marquent irrémédiablement des générations traumatisées. Encore aujourd’hui, la Somalie connait une grave urgence humanitaire due à la sècheresse et à la crise climatique. D’autres guerres et d’autres inégalités continuent de dévaster, spolier des peuples entiers. Nos années 2020 sont troublées par la montée des mouvements conservateurs parallèlement aux alliances sociopolitiques pacifistes, écologistes, égalitaires et solidaires.

Il y a déjà trois décennies que plusieurs femmes et plusieurs hommes désirent vivre des relations plus égalitaires, et tentent de se transformer, de changer leur relation intime et sociale, de politiser leur vie personnelle et collective, de considérer les défis pour la planète et pour les développements humains à venir, de contrer les obstacles systémiques pour y parvenir. La reconnaissance et le respect de la diversité de genre, de la diversité d’origine, des droits des Premières Nations, des priorités de l’écologie, du pacifisme, des conditions socioéconomiques acceptables connaissent des avancées. Mais c’est en s’adaptant ou se confrontant plus ou moins à l’évolution de la mondialisation néolibérale, de ses guerres et de ses injustices, de la surexploitation des ressources, de la surconsommation, de la crise climatique, des pandémies.

Aujourd’hui, les enfants de l’opéra, révolutionnaires de l’espoir, cultivent leur culture et leur solidarité pour préserver la planète et leur avenir.
La distribution des rôles

Renée a déjà 70 ans. Elle est encore aubergiste à l’hôtel Opéra à Tadoussac. Elle accueille la joyeuse bande qui prépare la présentation de la lecture musiquée du roman Opéra stase , un roman québécois des années 1990. Renée appelle les jeunes « ses enfants ». Elles et ils sont assis devant l’hôtel et se distribuent chacune, chacun leur rôle, et s’attribuent leur nom de lecture en hommage à des militantes féministes.

– La Québécoise syndicaliste, activiste sociale et féministe Simonne Monet-Chartrand qui était une syndicaliste, activiste sociale, pacifiste, féministe, conférencière et rédactrice sera mon nom de lectrice.

– Moi, ce sera la syndicaliste et féministe québécoise Léa Roback qui a été une syndicaliste, une libraire marxiste et une féministe.

– D’accord, alors moi, ce sera la Québécoise militante syndicale et féministe Madeleine Parent qui a milité comme syndicaliste et féministe dans différents mouvements, après des études en sociologie. Selon Renée, c’était une oratrice exceptionnelle qu’elle a connue à l’occasion de la marche mondiale des femmes en l’an 2000. La maison des regroupements de groupes de femmes du Québec porte leurs noms, la Maison Parent-Roback .

– Moi, ce sera la militante québécoise pour la promotion du pouvoir des femmes des Premières Nations au Québec, Michèle Taïna Audet.

– Moi, ce sera une autre militante et présidente de la Fédération des femmes autochtones du Québec , Viviane Michel.

– Moi, ce sera la Québécoise, militante féministe et politicienne Françoise David.

– Moi, ce sera l’Américaine, militante contre la ségrégation raciale Rosa Parks, qui est devenue le symbole de la lutte pour l’égalité et la justice des Afro-Américains aux États-Unis.

– Moi, l’activiste somalienne contre les mutilations génitales féminines, Waris Dirie.

– Moi, ce sera Veneranda Nzambazamariya, militante rwandaise pour la paix.

– Alors moi, ce sera la Rwandaise Scholastique Mukasonga, assistante sociale, autrice d’une œuvre littéraire qui témoigne de la persécution vécue par ses proches jusqu’à leur extermination lors du génocide des Tutsis.

Le roman comporte deux trames, celle des histoires, celle de l’anaphore de l’opéra. Il y a 69 parties. On sourit évidemment de ce clin d’œil sexy. On se répartit les personnages de la trame narrative comme suit, et toute la trame poétique de l’opéra est dite à l’unisson en suivant les indications de Renée pour les hauteurs. Renée joue son propre rôle et celui de narratrice. Sinon elle improvise et nous guide.
Simonne-Monet-Chartrand : Sophie, Gabrielle, Déesse Léa-Roback : Théo, Ingrid Madeleine-Parent : Lou, Carole, Paul Michèle-Taïna-Audet : Clarice, Léonore Viviane-Michel : Danielle, Alexina Françoise-David : Simona, Gabrielle Rosa-Parks : Blaise, Sande, Rosalie Veneranda-Nzambazamariya : Samé, Bérénice, l’Africaine Waris-Dirie : l’Inuite, Sacha, La Somalienne Scholastique-Mukasonga : plusieurs narrations

On s’entend, on adapte des parties du texte qui ne nous conviennent pas. On enlève des néologismes : pornographiser, voyeuriser, incester, sexploitation. Comme le dit Renée, on est des artnarchistes conservateurs. On aime le langage simple, clair. On aime les expressions familières québécoises. On aime s’adresser au public en général. Nos choix sont obsolètes ou précurseurs.

Il y a des situations évoquées dans ce roman qui nous choquent, nous bouleversent, nous révoltent. Tout n’est pas tout noir ou tout blanc. La réalité de la maladie mentale et de la folie par exemple est très complexe, ou encore celle des mutilations des femmes, des génocides, des gynécides. Malgré notre maladresse, malgré notre superficialité ou notre ignorance, on croit que c’est de notre devoir de les aborder, de nous ouvrir aux réalités des victimes des systèmes d’injustice et de violence, de commémorer la mémoire des personnes disparues, et de contribuer à ce que ces situations cessent de se maintenir et de se reproduire.

Plusieurs situations évoquées ont suscité à l’époque le mépris, l’opprobre social. Est-ce que ces préjugés sont déconstruits aujourd’hui ? C’est ensemble qu’on peut parvenir à les transformer en action pour plus de justice, de liberté, d’égalité, de paix, de solidarité. Les cinq valeurs que Renée nous a inculquées lors de nos quelques stages d’études créatives, les cinq valeurs de la Marche mondiale des femmes pour l’humanité . Chose certaine, plusieurs situations d’injustice persistent et les droits et libertés ne sont jamais acquis.

Ce moment culturel et créatif qu’on vit et partage, ici à l’hôtel Opéra, nous permet d’entendre quelques voix sans voix de cette époque, en écho avec les mouvements féministes mondiaux qui résistent et combattent les systèmes d’oppression, de discrimination, de domination et de violence, pour des avancées sociales et politiques pour toutes et tous.




Opéra stase
1. Les Zoms

Ils étaient assis au milieu de nulle part. Ils étaient ensemble sans savoir pourquoi. Ils avaient tous une envie irrésistible de se raconter, inspirés par la légèreté du non-lieu. Leurs gestes étaient lents.

Le musicien se retourne, pose sa main sur le genou du sportif et le regarde très tendrement comme s’il y avait une complicité entre eux du fait de leur activité. Les mêmes angoisses. Celles de la performance à préparer. Celles des marges d’erreur très minces sous peine d’exclusion. Le même refus de pouvoir sur les femmes et les autres hommes qui s’offraient, victimes parfois même consenties : refus d’en être l’objet.

Le père, le seul entre eux, les regardait, les aimait comme les fils qu’il aurait

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