LA Fille aux cheveux d argent et au coeur de givre
282 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

LA Fille aux cheveux d'argent et au coeur de givre , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
282 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Il y a Édith, une quarantenaire brisée par un divorce amer, qui s’est juré de ne plus jamais livrer son cœur à quiconque ; il y a Tony, son voisin de palier, un séducteur vieillissant qui vogue d’un port à l’autre sans jamais s’amarrer ; il y a Kelly, cette sulfureuse blonde de l’appartement d’en dessous, qui se prête volontiers au jeu de la séduction avec l’insouciance de son jeune âge… et, à l’écart, il y a Pierre-Marc, un veuf dont le cœur endeuillé émerge d’un long sommeil et aspire à la conquête d’Édith.
Alors se forme un chassé-croisé amoureux biscornu…
Est-il possible de se sortir indemne d’une fulgurante histoire de passion ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 décembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782897757106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La fille aux cheveux d’argent et au cœur de givre
Lyne Doyon
 
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Image originale de la couverture : Shutterstock 1785824486
 
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.
Distributeur : Distribulivre
www.distribulivre.com
Tél. : 1-450-887-2182
Télécopieur : 1-450-915-2224
 
© Les Éditions de l’Apothéose
Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0
Canada
apotheose@bell.net
www.leseditionsdelapotheose.com
 
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2022
 
ISBN : 978-2-89775-682-6
ISBN EPUB : 978-2-89775-710-6
 
Imprimé au Canada
 
 
 
 
 
À Stéphane, mon ange, mon amour, qui, dans mes moments les plus sombres, me guide vers la lumière
 
Table des matières
Les Ste-Croix
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Épilogue
Remerciements

Les Ste-Croix
 


 
Chapitre 1
 
É dith Ste-Croix habitait son coquet condominium depuis dix années bien comptées. Elle s’y était installée, seule, un édifiant après-midi de novembre cendreux, contrainte à un abrupt célibat qu’elle n’avait pas désiré ni même présagé. La vie vous balançait parfois de vifs soufflets à la figure dont l’humiliante brûlure ne parvenait jamais à s’estomper complètement. Une certaine douleur diffuse subsistait toujours.
De son vivant, sa mère le lui rappelait à une cadence souvent exaspérante :
— Les blessures invisibles sont les plus longues à guérir, ma fille !
Cette leçon de vie, Édith en avait expérimenté l’implacable authenticité même s’il lui coûtait de se ranger à l’opinion maternelle (surtout parce que, convaincue de détenir la vérité absolue, Antoinette Nadeau Ste-Croix avait dispensé ses perles de sagesse à sa marmaille avec une apparente générosité qui masquait en fait la haute estime qu’elle avait d’elle-même). Ses conseils, bienveillants seulement en apparence, manquaient déplorablement de sincérité.
Son sanctuaire, qu’Édith avait décoré à son goût sans regarder à la dépense, se trouvait au second palier d’un bâtiment de trois étages aux briques ambrées et au charme inaltérable. Il était tassé entre un autre immeuble résidentiel et un édifice commercial sur une rue passablement paisible au cœur d’un quartier assez récent de la ville de Longueuil. Au gré du temps, elle avait vu défiler un notable cortège d’occupants : plusieurs qu’elle avait sincèrement aimés et dont le départ l’avait désolée, voire chagrinée ; d’autres qui l’avaient laissée banalement indifférente à cause d’un trop bref passage ou de leur propre désintérêt à l’égard de sa modeste personne ; finalement, une poignée d’entre eux qui l’avaient hérissée, parfois indignée, ou qui l’avaient bêtement dédaignée.
— Que puis-je y faire ? affirmait-elle avec pragmatisme. C’est la vie : on ne peut pas aimer tout le monde et on ne peut pas se faire aimer de tout le monde !
Et si les moins sympathiques du lot avaient pris l’accommodante décision de voler vers d’autres cieux, elle s’en était réjouie avec une discrétion tout à fait appropriée chez une personne si philosophique.
Son dernier voisin de palier en titre appartenait à cette dernière catégorie. Quand, en février, il l’avait informée de son imminent déménagement à Montréal, elle avait réagi avec une politesse déférente et une désolation factice. Le bedonnant quinquagénaire n’y avait vu que du feu. Le pauvre homme ! Il s’imaginait qu’elle se pâmait sur lui. Dans les faits, ses regards concupiscents et ses invitations suggestives, dont la subtilité était discutable, la mettaient fort mal à l’aise. Commodément, quand il avait quitté les lieux, elle était au travail, s’évitant ainsi des adieux embarrassants et d’ultimes tentatives de rapprochement.
Un matin qu’elle sirotait son premier café en écoutant Jacques Brel 1 pleurer son amour perdu, elle vit un camion de déménagement s’arrêter devant sa fenêtre. En cette journée de mai, l’air ambiant se faisait inhabituellement écrasant. Les deux déménageurs qui débarquaient du véhicule épongeaient leur front en sueur, visiblement abrutis par la chaleur. Sur la chemise grise de l’un d’entre eux s’étalaient de vilaines tâches humides : sans aucun doute, elles s’accompagnaient d’odeurs nauséabondes. Édith ne put s’empêcher de plaindre son infortuné compagnon d’armes.
Pendant que les hommes déchargeaient les premières boîtes en s’essoufflant comme des bœufs en plein cœur d’un champ inondé de soleil, elle réalisa qu’elle n’avait pas entrevu le nouvel occupant. Avait-il fait son entrée pendant qu’elle se douchait ? C’était probable. Madame Sanschagrin, qui résidait à l’étage supérieur avec son affable époux, ne lui avait appris rien de bien substantiel sur l’inconnu, outre qu’il s’agissait d’un homme, un quelconque musicien d’une cinquantaine d’années. Elle qui se faisait un devoir de tout savoir sur les allées et venues de ses voisins ! Dans ce cas précis, elle avait dû reconnaître, du bout des lèvres, son impuissance à renseigner adéquatement Édith qui était restée sur sa faim en espérant que le mystérieux étranger serait de compagnie plus agréable que son prédécesseur.
Rongée de curiosité, elle caressa un moment l’idée de provoquer la première rencontre en s’outillant de bouteilles d’eau à l’intention des travailleurs et de son nouveau voisin. Le prétexte parfait ! Mais une réserve, incommodante et inopinée, l’empêchait de mettre à exécution son projet.
Édith Ste-Croix n’était ni une femme foncièrement timide ni une bourgeoise friande de mondanités. Elle n’avait pas d’amis véritables ; elle menait une vie tranquille et se complaisait dans les plaisirs simples. À contre-courant, elle prenait soin d’entretenir des liens cordiaux avec ses voisins tout en demeurant distante et évasive sur sa propre histoire et, à dire vrai, l’idée de s’auréoler d’un léger nimbe de mystère ne lui déplaisait pas. De jolis sourires, d’innocents bavardages sur la pluie et le beau temps, de franches manifestations d’empathie sur les malheurs d’autrui… voilà ce qu’elle consentait à dispenser avec doigté et affabilité à son entourage. Conséquemment, le voisinage savait peu de choses à son sujet. Oh ! Certains avaient bien tenté d’en apprendre davantage (notamment, l’insatiable madame Sanschagrin !), mais à la longue, l’attention de tout le monde s’était détournée et même les plus persévérants avaient déclaré forfait. Excédé de se heurter à un mutisme obstiné, on ne cherchait plus à s’en rapprocher ; et, peut-être, jugeait-on que la vie de cette dame sans mari et sans enfant n’était guère digne d’intérêt.
Comme toute personne qui parle peu, Édith possédait un don d’observation aiguisé et se révélait fort habile à accumuler dans sa tête toutes sortes de données très détaillées qui auraient pu sembler futiles de prime abord. Même si ses rapports avec les autres propriétaires se révélaient minimalistes, elle connaissait leurs noms et ceux de leurs proches, leurs occupations, des fragments de leur passé (enfin ceux qu’on avait bien consenti à lui révéler), leurs rêves déçus tout autant que leurs aspirations. Elle aurait été capable de brosser un juste portrait (un brin caustique, car elle possédait un certain sens de l’humour pimenté de dérision) de leurs traits physiques et de leurs mimiques.
Elle s’interrogeait encore sur ses intentions en contemplant le fond de sa tasse quand on frappa à sa porte. Trois petits coups précis et secs qui la firent sursauter, elle qui était plongée dans d’inconséquentes rêvasseries. Qui s’emmenait ainsi chez elle à une heure encore hâtive ? Surprise, elle se précipita vers l’entrée.
Quand la porte s’ouvrit sur l’homme, grand et mince, qui lui faisait maintenant face, sa respiration se fit instantanément lourde et hachée. Médusée, elle s’imbriqua dans le regard phénoménal. Dans sa poitrine, son cœur battait sourdement. Les prunelles qui la dévisageaient étaient les plus belles qu’elle avait eu le privilège de contempler. Leur couleur évoquait le bleu du ciel quand, à la tombée du jour, il épouse le voile rose irisé de l’horizon pour composer un ruban nacré de tendre violet. Ils avaient pour écrin un visage tanné aux lignes nettes et sculpturales dont les rides, ridules et pattes d’oie naissantes ne réussissaient pas à en abîmer le charme. Chaque sillon et chaque empreinte du temps avaient sa propre histoire, estimait Édith. Elles témoignaient des reliques du passé. Cette cicatrice qui entaillait sa lèvre supérieure… Comment l’avait-il acquise ? Elle mourait d’envie d’en connaître l’origine.
Troublée, elle baissa les yeux vers la mâchoire carrée et la bouche charnue (et follement tentante !) qui esquissait un demi-sourire aguichant. Éblouie, Édith tombait en amour en dépit des promesses qu’elle s’était faites.
 
Chapitre 2
 
À quarante-trois ans, Édith était toujours jolie. Certains hommes se retournaient encore sur son passage. De ses hommages furtifs et de moins en moins fréquents, elle tirait beaucoup de fierté : elle prenait grand soin de son apparence et dépensait d’honorables sommes en

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents