ESCLAVE DE SA FOI
187 pages
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Description

1 Bérenger TCHATCHOU ESCLAVE DE SA FOI Roman 2 ESCLAVE DE SA FOI 7RXV GURLWV GH UHSURGXFWLRQ GH WUDGXFWLRQ HW G·DGDSWDWLRQ UpVHUYpV SRXU WRXV OHV SD\V No part of this book may be reproduced in any form by print, photo-print, microfilm or any other means without written permission from the publisher. apeledition@gmail.com/693779364 Copyright © APEL Editions, Yaoundé 2023 3 4 5 Prologue Le décès de M. Noundji avait créé un véritable tollé pas seulement à Leke, mais aussi dans le pays tout entier. Sa mortV·pWDLW UpSDQGXHtelle une trainée de poudre dans tous les milieuxTX·LO IUpTXHQWDLW Sesanciens élèves déployés partout dans le pays, ses collègues de service, ses supérieurs hiérarchiques, sesIUqUHV HW V±XUV GDQV OD IRL UHOD\DLHQW FHWWH WULVWH QRXYHOOH FRPPH V·LOétait un hDXW FRPPLV GH O·État. Instituteur infatigable, catéchiste dévoué et chantre de la paroisse, il était le père de tous. Un formateur sur plusieurs JpQpUDWLRQV G·HQIDQWV YHQDLW GH UHQGUH O·kPH OHV DUPHV GH VD passion et dévotion à la main, quelques mois seulement avant son départ en retraite. Sapetite case commençaitj V·HPSOLU G·KRPPHV femmes et enfants qui accouraient par petits groupes, poussant des cris de douleur stridents.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 59
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
BérengerTCHATCHOUESCLAVE DE SA FOI Roman
2
ESCLAVE DE SA FOI
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.No part of this book may be reproduced in any form by print, photo-print, microfilm or any other means without written permission from the publisher.apeledition@gmail.com/693779364 Copyright © APEL Editions, Yaoundé 2023
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Prologue
Le décès de M. Noundji avait créé un véritable tollé pas seulement à Leke, mais aussi dans le pays tout entier. Sa morts’était répanduetelle une trainée de poudre dans tous les milieuxqu’il fréquentait. Ses anciens élèves déployés partout dans le pays, ses collègues de service, ses supérieurs hiérarchiques, sesfrères et sœurs dans la foi, relayaient cette triste nouvelle comme s’ilétait un haut commis de l’État. Instituteur infatigable, catéchiste dévoué et chantre de la paroisse, il était le père de tous. Un formateur sur plusieurs générations d’enfants venait de rendre l’âme, les armes de sa passion et dévotion à la main, quelques mois seulement avant son départ en retraite.  Sa petite case commençaità s’emplir d’hommes, femmes et enfants qui accouraient par petits groupes, poussant des cris de douleur stridents. Les mains sur la tête ou croiséesdans le dos en signe d’affliction, ils convergeaient vers la case du deuil. La perte du pilier de cette famille modeste était douloureuse. Famille dont la grandeur se mesurait par les œuvres du défunt et très respecté chef de famille. Dans les traditions africaines, notamment celle des Grassfields,l’annonce d’un tel malheur recommande des lamentations dans la concession du défunt auprès des éprouvés. Vous vous verrez si non étiqueté au sein de la communauté comme « insensible aux douleursd’autrui» au cas où vous n’accourez pas, une fois informé.
Femmes et enfants se jetaient à terre, criaient de douleur, appelant en vain le nom du défuntcomme s’il pouvait encore les entendre. Et ces voix se répercutaient en
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échos allant decrescendo dans les montagnes qui entourent le petit village Leke. Ceci pour comme prévenir le Seigneur del’arrivée de son humbleserviteur dans son auguste Royaume. Bras tendus, réclamant la récompense due de ses actions sur terre. Pitance tant désirée. Non reçue des Hommes. Non plusde l’Église catholique. Institution qu’il apourtant servie durant de longues années.
M. Noundjin’était plus, il laissa au sein de sa petite famille, un énorme vide. Il avait mené une vie sobre, pleine d’enseignements. Tous ceux qui recevaientla triste nouvelle ne restaient guère indifférents.Des hochements d’épaules, en signe de douleur, stupéfaction ou incompréhension, de l’étrange contraste entre la vie du défunt,l’œuvreremarquable dans la profession à laquelle il avait consacré toute sa vie, et l’extrême pauvreté dans laquelle ilvécut jusqu’à périr. Jamais il ne s’était compromispar quelque recherche effrénéed’un gainmatériel, chose curieuse à cette époque où l’importance accordée à un individu était fonction de l’épaisseur de son portefeuille etdu faste dans lequel il baigne. Une époque où bon nombred’individus sont prêts à tout pour gagner de l’argentou quelque honneur vain. Ce n’étaitpoint le cas de M. Noundji, dont le mode de vie était fondé surun sens très élevé de probité, d’humanisme, de loyauté et de modestie. Sa mort fut à l’image de sa vie.Discrète, sans bruit ni trouble, dans la simplicité et la paix. Sa disparition brusque alimentait les chaumières et nul ne rendait un mauvais témoignage del’illustre« disparu. Bonne renommée vaut mieux que ceinture d’or» dit-on. Alors, comment comprendre cet écart marqué entre la grandeur
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unanimement reconnue à l’homme etson extrême pauvreté? Sa vie fut curieusement parsemée de méandres et contradictions, d’incompréhensions,voire de mystères. Mystère d’une dévotion, d’une simplicité et d’une modestie nocives (parait-il à en croire la résultante) pour sa propre vie. Masochisme spirituel ?
En quête de divinité, absorbé par une conviction qui prône le détachement des contingences matérielles et manipule les Hommes de l’époque contemporaine comme jadis. M. Noundji était une énigme qui générait des interrogations lancinantes, incitant à scruter, fouiner, tourner et retourner la situation pour davantage la comprendre. Tout le monde se demandait comment et pourquoi cet homme pieux, instituteur talentueux, catéchiste dévoué, respectable et respecté, avait une fin si triste, sans le soutien de l’institutionquidictait l’œuvre desa vie.
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PREMIÈRE PARTIE Réminiscences
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L’appel de la tradition
Papa Joseph, dans une joie mêlée d’inquiétude, recevait des visiteurs. Il se souvint brusquement des charges traditionnelles et coutumières qui lui avaient été confiées suite au décès de son père il y a plusieurs années déjà. Il était conscient de cette lourde mission, et des conséquences qui en découleraientet qu’il endurait même déjà en cas de refus. Néanmoins, il savait aussi que son retour au village natal chamboulerait la famille qu’il s’efforçait de bâtir.
Il y a de cela plus d’une décennie que papa Joseph s’estétabli à Moul, petite localité aux terres fertiles en zone forestière. Cette dernière attirait les populations de tous les coins du pays. De nombreuses personnes partaient de contrées lointaines pour s’y établir, avec pour ambition de pratiquer l’agriculture et le commerce.À cette époque où le pays était encore géré par les colonisateurs français, la priorité était donnée àla culture des produits d’exportation tels que le cacao et le café, de matières premières pour les industries agroalimentaires basées en occident. En proie à un dénuement total, les pauvres indigènes n’avaient pas d’autre choix : ils s’attelaient à cultiver ces produits pour avoir un peu d’argent, à l’effet d’assurer le bien-être de leurs familles.
Papa Josephs’y étant établi il y a longtemps, sa prospérité se confirmait au fil des ans grâce à ses vastes plantations durement acquises auprès des populations autochtones, et au petit commerce de produits agricoles, de denrées de première nécessité, de cosmétique. De toutes ces 10
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