Dis-moi, Lily-Marlène , livre ebook

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2016

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«Cher Michel,
Si vous lisez ce message, c’est que mon amie Germaine de Montréal aura assisté à votre spectacle “Mademoiselle de Paris” et qu’à la toute fin de la représentation, elle vous l’aura remis. Je lui ai demandé de décider elle-même si cela était convenable ou non de le faire. Puisque vous l’avez entre les mains, j’en comprends qu’elle a apprécié votre performance et surtout l’histoire que vous racontez. J’en suis très heureuse.
Trêve de mystère, je me présente : je m’appelle Lily, ou plus précisément Lily-Marlène — c’est mon prénom — et je vous écris de Mayence en Allemagne où je demeure. Je suis la fille de Victorine, la conjointe de votre grand-père…»
Mais qui est cette Lily-Marlène et comment s’est-elle immiscée dans la vie de Michel Normandeau ?
Vous le découvrirez en lisant ce roman personnel qui vous plongera notamment dans le Paris des années 1940, à l’époque de l’occupation allemande où la célèbre chanson “Lili Marleen” résonnait dans les cabarets français.
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Publié par

Date de parution

27 janvier 2016

Nombre de lectures

5

EAN13

9782895975557

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

DIS-MOI, LILY-MARLÈNE
MICHEL NORMANDEAU
Dis-moi, Lily-Marlène
ROMAN PERSONNEL
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Normandeau, Michel, auteur Dis-moi, Lily-Marlène / Michel Normandeau.
Publié en format imprimé (s) et électronique(s). ISBN 978-2-89597-531-1. — ISBN 978-2-89597-554-0 (pdf). — ISBN 978-2-89597-555-7 (epub)
I. Titre.
PS8627.O764D57 2016 C843’.6 C2015-908623-X C2015-908624-8

Les Éditions David remercient le Conseil des arts du Canada, le Bureau des arts franco-ontariens du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.



Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-830-3336 | Télécopieur : 613-830-2819 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2016
À Johanne
La vie représente l’aventure et ceux qui ne la vivent pas ne sont pas vivants.
Audrée L ANDRY , 9 ans 1
PREMIÈRE PARTIE
L’inconnue de Mayence
CHAPITRE I
Gatineau, Québec Octobre 2011

— Pardonnez-moi, puis-je m’entretenir avec vous quelques instants ?
Elle s’était approchée de moi pendant que je parlais aux gens qui m’entouraient. Sa main touchait délicatement mon bras et là, elle me souriait d’un air timide.
— Je m’excuse de vous déranger, monsieur Normandeau, mais si vous me le permettez, j’aurais quelque chose à vous remettre, ajouta-t-elle avec ce sourire discret dont seules les dames d’un certain âge connaissent le secret.
— Donnez-moi quelques minutes et je suis à vous, chère madame.
Elle m’était inconnue. Je l’avais toutefois remarquée en entrant dans le hall du théâtre, quelques minutes plus tôt. Elle me fixait du regard, debout, juste à côté du kiosque d’information. Il y avait quelqu’un avec elle, une autre dame, une amie sûrement. Je lui avais fait un signe de tête et n’y avais plus porté attention, avec tout ce monde qui nous attendait après le spectacle.
. . .
Ça avait été un bon show . Nous étions, Claude, Cendrine, Daniel et moi, dans notre quatrième et avant-dernière semaine au Théâtre de l’Île de Gatineau, et avions pris l’habitude, dès la première, d’inviter les gens à venir nous rencontrer dans le hall d’entrée après la tombée de rideau. Le conte musical Mademoiselle de Paris 2 remportait un franc succès. Guichet fermé dès la deuxième semaine et depuis quelques jours, une liste d’attente pour les dernières représentations. Dommage qu’il n’ait pas été possible de déplacer les vieux murs de pierre de cette belle petite salle de 120 places afin d’y rajouter quelques fauteuils supplémentaires !
Une trentaine de personnes nous attendaient. Quelques visages connus : Lucie, la conjointe de Daniel ; un voisin et sa femme qui me faisaient de grands signes pour être bien certains que je les aie reconnus ; un vieux monsieur qui revenait pour la troisième fois au spectacle et qui me disait à chaque fois : « Ça me rappelle Paris » ; un groupe de retraités venus de Vanier, un quartier francophone d’Ottawa, et qui, dès mon entrée dans le hall, m’avaient encerclé rapidement pour que je dédicace leurs CD de Mademoiselle de Paris . Leur chauffeur d’autobus commençait à s’impatienter.
. . .
Ce soir-là, à l’instar des soirées précédentes, l’histoire que je racontais sur scène avait suscité beaucoup d’intérêt. Les gens avaient été très attentifs ; le roman d’amour que mon grand-père a vécu au cours du XX e siècle ne laissait personne indifférent.
Mademoiselle de Paris débutait en 1925 sur un transatlantique, lorsque grand-papa, alors fiancé, rencontre à bord une jeune fille, Victorine, qui déménage à Paris. Ils se revoient rapidement dans la Ville-Lumière. De retour à Montréal, grand-père se marie, mais il garde contact avec cette belle étrangère ; durant des années, ils correspondent par lettres. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, ils se perdent de vue. Au début des années 1950, c’est le choc dans la famille : ma grand-mère et mon grand-père se séparent. Celui-ci quitte Montréal pour vivre quelque temps dans le Paris de l’après-guerre. Il décide alors de partir à la recherche de sa belle Victorine. Après plusieurs jours d’investigations, il la retrouve enfin. C’est le début de leur roman d’amour. L’année suivante, ils décident de s’établir à Montréal, mais dans la discrétion la plus totale : il ne faut pas que la famille le sache. Leur relation secrète durera 30 ans, jusqu’au décès de ma grand-mère en 1981. Je terminais mon récit avec les souvenirs des liens étroits qui existaient entre mon grand-père et moi jusqu’à sa mort en 1995.
Chaque soir, les mêmes questions :
— Est-ce que Victorine est retournée en France après la mort de votre grand-père ?
— C’est-tu vrai, cette histoire-là ?
— Pourquoi ont-ils gardé le secret si longtemps ?
Et moi, je leur répondais toujours avec cette même phrase, un petit sourire en coin :
— Qu’est-ce que vous en pensez, vous ?
. . .
La soirée avançait ; le hall se vidait tranquillement. J’avais salué tout le monde, je crois. Plusieurs avaient quitté les lieux avec le CD du spectacle sous le bras ; ça me faisait plaisir. Les musiciens avaient disparu : ils étaient sûrement retournés à l’arrière-scène pour aller chercher leurs instruments. Je venais d’apercevoir Marc, le technicien de son, partir avec sa petite valise d’outils qu’il traînait toujours avec lui et j’entendais l’éclairagiste qui éteignait, un à un, les spots de la salle. C’était l’heure de fermer boutique.
Les deux dames m’attendaient toujours près du kiosque d’information.
— Toutes mes excuses de vous avoir fait attendre, mesdames ; j’espère que vous ne m’en voulez pas trop.
Elles me répondirent par un beau sourire. Toutes les deux devaient avoir dans les soixante-dix ans, bien coiffées, bien habillées, couleur pastel, quelques bijoux et un châle sur les épaules. Des abonnées du théâtre, me suis-je dit.
— Heureuse de faire votre connaissance, monsieur Normandeau. Je m’appelle Germaine et voici mon amie Thérèse. Nous venons de Montréal. On ne vous dérangera pas longtemps, surtout que nous retournons ce soir et que c’est Thérèse qui conduit. Elle n’aime pas conduire à la noirceur : ça la fatigue.
D’entrée de jeu, j’ai été très impressionné d’entendre ces deux vieilles dames me dire qu’elles avaient fait deux heures de voiture pour venir voir Mademoiselle de Paris et qu’elles repartaient juste après.
— Bon Dieu, vous êtes drôlement en forme pour faire autant de route. Quel bon vent vous amène ici ? Comment avez-vous entendu parler de Mademoiselle de Paris ?
La réponse n’a pas tardé.
— C’est une amie à moi qui m’a demandé de venir vous rencontrer, ici au théâtre à Gatineau, et de vous remettre ceci.
Elle me tendit une enveloppe et rajouta d’une voix hésitante :
— Mon amie a insisté pour que vous attendiez notre départ avant de l’ouvrir. Vous comprendrez en lisant son contenu.
Cette rencontre commençait à m’intriguer.
— Ah oui, j’allais oublier… Bravo pour votre spectacle. Quelle belle histoire ! Votre grand-père vous a donné beaucoup d’amour au cours de sa vie et vous le lui avez rendu de belle façon ce soir. Vous êtes un bon conteur. C’est de famille, je crois…
Elle mit sa main sur sa bouche et cessa brusquement de parler, comme si elle avait dit une phrase de trop. Je l’ai regardée, un peu surpris, mais n’y ai pas donné suite. J’étais fatigué, je voulais rentrer à la maison et retrouver mon lit. Je leur serrai la main.
— Bon retour à Montréal, mesdames, et ne conduisez pas trop vite : y’a plein de radars et de policiers sur la 417, surtout la nuit.
Nous nous laissâmes sur un sourire.
. . .
— Hé ! Michel, dépêche-toi, je ferme la place.
Sophie, la préposée au guichet, se tenait bien droite devant la porte d’entrée, le trousseau de clefs à la main.
— Donne-moi deux minutes, j’arrive.
Je me dépêchai de retourner dans la loge en passant par la salle. Il y faisait noir et le silence avait repris sa place. Quel contraste avec l’atmosphère qui y régnait quelques minutes plus tôt ! En traversant la scène, mes pas ont résonné lourdement. Dans la loge, je pouvais encore sentir notre présence. Je pris rapidement mon accordéon et ma chemise de scène encore toute mouillée de sueur. Un autre lavage et repassage en perspective.
— À demain, Michel.
Sophie me fit un signe de la main sans se retourner, en courant vers la voiture de son chum qui l’attendait, comme tous les soirs, au rond-point devant

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