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Envers et (tout) contre toi , livre ebook

144

pages

Français

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2022

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De la haine à l’amour, il n’y a parfois qu’un pas... Au lycée, Jelena est la victime préférée des harceleurs. Trop ronde, trop libre et trop sensuelle, surtout aux yeux du taciturne Serik, le boxeur adulé de tous.Aujourd’hui, Jelena assume fièrement qui elle est. Professeure de danses urbaines, sa vie est pourtant sur le point de basculer quand son école de danse est menacée et qu’elle se voit contrainte de côtoyer l’ex-sportif, cauchemar de son adolescence.Serik est désormais le père d’un petit garçon qui ne parle plus, mais il n’a pas changé. Il est toujours aussi méprisant, dévoré par une mystérieuse colère.Jelena et Serik se détestent et s’attirent. Ils vont se défier aussi violemment qu’ils se désirent. Mais le pardon est le plus difficile des combats...Jelena et Serik sont-ils réellement prêts à affronter le passé ?
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Publié par

Date de parution

30 octobre 2022

EAN13

9782958812171

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Envers et (tout) contre toi
Seconde chance, tome 1
Anna Briac
Mentions légales © 2022 Anna Briac
Tous droits réservés. ❤️MERCI❤️ de votre soutien et de votre compréhension, et cœurs sur vous qui achetez légalement mes romans ! Le piratage de romans tue des auteurs. Si si. On ne vole pas une baguette à la boulangerie sous prétexte qu'on est soi-même fauché et que de toute façon "comme ce n'est pas cher, ça ne fait pas grande différence pour le boulanger". Et bien c'est pareil pour les livres. Et croyez-moi, ça fait une VRAIE différence pour l'auteur et pour le boulanger. Si vous avez téléchargé ce livre illégalement, mettez au moins un commentaire sympa sur les plateformes de vente, histoire d'équilibrer votre balance karmique... Ah, et aussi : Les personnages et les événements décrits dans ce livre sont fictifs. Toute similarité avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, est une coïncidence et n'est pas délibérée par l'auteur. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, stockée dans un système de récupération, ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, électronique, technique, photocopieuse, enregistrement ou autre, sans autorisation écrite expresse de l'éditeur.
Table des matières
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Épilogue
Vous avez aimé cette histoire ?
2
À PROPOS DE L'AUTRICE
1
Halifax, Nouvelle-Écosse
Jelena, 15 ans

— Dégage, Jelly ! Ta place, c’est au fond de l’océan, comme toutes les baleines.
Je m’immobilise dans le couloir bondé du lycée, frappée de stupeur, ma gorge fourmillant d’un picotement aigu. Les mots de Serik Wagner se fichent en moi comme des flèches meurtrières, tandis qu’un goût acide se répand dans ma bouche. Je me sens atrocement trahie.
La baleine. Tellement original.
Pourquoi les connards ne font-ils jamais preuve de créativité, dans leurs insultes ?
Quel intérêt de se fatiguer, puisque les plus simples sont celles qui font le plus mal…
Finalement, c’est même étonnant que personne n’y ait songé avant. « Jelly la gelée » devait leur suffire. Je tente de me recomposer un visage impassible, alors qu’à l’intérieur de moi, tout a explosé en un magma sanglant et dégueulasse.
Autour de la star du lycée, l’habituelle cour d’adoratrices et de sportifs ricane et se pousse du coude en me montrant du doigt. Comme si on pouvait me rater, dans ce couloir étroit. Je lève les yeux au ciel. Everly, dont les ongles semblent toujours enfoncés dans les biceps de Serik, au cas où il lui viendrait la tentation de s’échapper, sans doute, en rajoute une couche d’un ton fielleux :
— Ouais, barre-toi, la grosse. Tu me donnes envie de gerber.
— T’as besoin d’un coup de main pour rouler en bas des escaliers ? Tu veux qu’on te pousse ? s’exclame un joueur de hockey hilare.
Les spectateurs rigolent. C’est fou comme la cruauté ordinaire cimente les liens dans un groupe. Ils se sentent tout-puissants. Soulagés de ne pas être la proie, ils déploient une énergie folle pour rester du bon côté du gouffre qui nous sépare. Alors ils piquent, ils déchirent, ils lacèrent le cœur de la victime que leur dieu Serik Wagner vient de désigner.
Bande de débiles .
Hors de question que je leur offre le plaisir de me voir ployer sous leurs insultes. Je ne verserai pas une larme devant eux.
« Quand on a un prénom de reine, on redresse le menton et on avance, Jelena ! » disait toujours ma mère.
Alors c’est ce que je fais. Je tire mes épaules en arrière et je passe devant eux, majeur levé, sans leur accorder le moindre regard. Mon cœur bat la chamade, j’ai les paumes moites, mais je n’affiche qu’une détermination sans faille. Je pleurerai ce soir, dans mon lit. Ou jamais, si je parviens à transformer toute cette douleur en colère.
La voix de ma prof de danse s’invite dans ma tête : « Sers-t’en pour ta chorégraphie. C’est justement ça qui fait que tu es meilleure que les autres : ta volonté et ta capacité à exprimer tes émotions par ton corps, Jelena. C’est comme ça que tu décrocheras ta place pour la School of Dance. »
Ouais, si les juges sont aveugles, ça le fera.
Arrête, Jel. Ne pars pas battue !
Un autre des dictons favoris de ma mère : « Si tu te lances, c’est pour gagner. Sinon, retourne te coucher. »
Un coup de coude se plante dans mon dos au passage, des griffes se fichent dans mon bras nu, de nouveaux mots doux sont chuchotés dans mon oreille. Je serre les dents et j’avance. Si ça se trouve, c’est la rage qu’ils font naitre au creux de mon ventre qui me donnera la force de gagner les sélections.
Je psalmodie dans ma tête pour me donner le courage d’avancer. Connards, connards, connards.
— Mais quelle bande d’enfoirés décérébrés ! s’insurge Patti quand je la rejoins contre le mur de l’autre côté du couloir. On peut leur casser la gueule, si tu veux ?
Ma meilleure amie tente de faire gonfler un biceps inexistant et crispe ses petits poings sous mon nez. S’il la voyait, Serik exploserait de rire : Patti tient de ses parents thaïlandais sa silhouette aussi fine qu’un roseau. Avec ses grands yeux noirs en amande et son teint doré, elle ressemble à une poupée délicate, tout sauf effrayante.
Le roi du lycée, lui, est pressenti pour intégrer l’équipe jeunesse de boxe de Nouvelle-Écosse, l’année prochaine. Les filles adorent sa beauté rude, ses épaules larges, sa silhouette dure tout en muscles dessinés, ses sourcils perpétuellement froncés et sa réputation de bagarreur. Il n’a jamais perdu aucun combat, parait-il, parce qu’il n'abandonne jamais. En témoignent ses perpétuels hématomes et plaies, stigmates de ses matchs acharnés.
— Laisse tomber, lâché-je, blasée. Je suis grosse, c’est un fait. Ça ne constitue pas plus une insulte que blonde, noire, lesbienne ou scientifique.
— De toute façon, les baleines sont des animaux majestueux, approuve Patti d’un ton rageur. Et toi, tu es une déesse du breakdance, une surdouée du new style, une guerrière du hip-hop ! Tu vas être sélectionnée, et tu quitteras ce trou du cul du monde. On te verra sur toutes les scènes internationales, tu danseras pour Beyoncé, tandis qu’ils croupiront ici à jamais, ces gros nazes. Ils en crèveront de jalousie. On les emmerde.
Elle me tend son poing que je cogne en retour.
J’ai l’habitude d’entendre ces moqueries cruelles. Je subis leurs blagues débiles depuis toujours. Je devrais être blindée… Mais non, ça m’atteint toujours.
Et plus encore aujourd’hui. Je suis déçue. De moi, de lui.
Je croyais bêtement qu’il y avait quelqu’un d’autre, derrière la façade méprisante de roi du lycée soigneusement entretenue par Serik. Je me suis plantée. Il est exactement ce à quoi il ressemble : un mec imbu de lui-même, doté d’autant d’empathie qu’une bactérie et qui ne sort du silence que pour assassiner d’un mot ceux qui lui déplaisent.
Je me désole moi-même d’être si réceptive à son charisme magnétique. Je ne vaux pas mieux qu’Everly et toutes les autres.
Depuis six mois, Mariana, ma prof de danse, me prend en cours particuliers deux soirs par semaine en plus de mes autres cours, pour m’aider à préparer le concours d’entrée à la prestigieuse School of Dance de Toronto.
Quand je suis sortie du studio, le premier soir, Serik sortait d’un de ses entraînements de boxe, au rez-de-chaussée du bâtiment. J’avais mes écouteurs dans les oreilles, et je fermais à moitié les yeux, toujours plongée dans ma chorégraphie. Je ne l’ai pas vu, et je l’ai percuté. Un mur dur et inflexible, à l’expression hargneuse. Je me suis reculée, la peur nouant mes entrailles, en réalisant qui se tenait devant moi.
Je me suis raisonnée, il n’allait quand même pas s’en prendre à moi, ici, alors que son coach était dans la salle à quelques mètres ? Et puis, si Serik était la star du lycée, adulé par des dizaines de nanas sans dignité prêtes à tout pour lui palper les biceps et s’agenouiller devant lui dans les toilettes, il ne s’en était jamais pris à moi. Je lui étais totalement indifférente. Après tout, la danse, c’était pour les mauviettes et les faibles : j’appartenais à la catégorie des gens qui ne valent même pas la peine qu’on remarque qu’ils existent. Ce soir-là, j’ai relevé le menton, j’ai marmonné des excuses, et j’ai quitté l’immeuble pour rentrer chez moi.
Au bout de cent mètres, il avait quitté mes pensées. Je repassais dans ma tête l’enchainement des mouvements qui me posait problème. Ce n’est qu’en bifurquant sur Irving Street pour gagner mon quartier que je me suis aperçue qu’il marchait derrière moi. J’ai cru qu’il m’avait suivie, mais il a poursuivi tout droit sans m’accorder la moindre attention. Ce manège s’est répété chaque mardi et jeudi. Je partais devant, et il s’engageait à ma suite, son casque sur les oreilles. J’imagine que ça aurait entaché sa réputation d’être vu en ma compagnie.
Sur le chemin du retour, je fais toujours une pause vers l’église Faith City, pour saluer Joe, le SDF qui vit là. On échange quelques mots, parfois je lui donne un peu d’argent. Serik a attendu à chaque fois que je me suis arrêtée, faisant mine de scroller sur son téléphone, avant de repartir en même temps que moi. J’ai fini par trouver sa présence silencieuse étrangement rassurante, dans la nuit.
Un soir, je suis sortie en retard. Il était quand même là, adossé au mur, l’attitude ombrageuse et le visage marqué de nouveaux hématomes. Sa cigarette à moitié consumée formait un point brillant dans la pénombre.
— Tu m’attends ? l’ai-je interrogé, incrédule.
Il a levé les yeux au ciel, a soufflé sa fumée vers les nuages, avant de lâcher d’un ton méprisant :
— Je finis ma clope, ça se voit pas ?
J’ai haussé les épaules. Il m’a emboité le pas, dès que j’ai traversé la rue pour gagner la lumière des lampadaires. Et notre rituel silencieux s’est poursuivi, semaine après semaine.
Et puis il y a un mois, alors que j’arrivais au n

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