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EAN : 9782335065114
©Ligaran 2015
NOTE DE L’ÉDITEUR
Saynètes et monologues , édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable dont la modernité apparaît avec évidence et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues que nous avons choisi de vous faire connaître. De nombreux autres titres rassemblés dans nos collections d’ebooks, extraits de ces volumes sont également disponibles sur les librairies en ligne.
Jouons la comédie !
COMÉDIE POUR LES JEUNES FILLES PAR M. JULES DE MARTHOLD
Personnages
HENRIETTE.
MATHILDE.
LUCILE.
UNE VOIX DE COLLÉGIEN.
UNE VOIX D’ONCLE.
UNE VOIX DE FEMME DE CHAMBRE.
À ma petite amie Marie Suzanne
J. DE M
Chambre d’étude à la campagne. – À gauche, une fenêtre. – Au fond, une porte. – À droite, au deuxième plan, une porte et au premier plan, appuyée au mur, une table surchargée de livres et de cahiers. – Des chaises et un fauteuil.
Scène première
Mathilde, Lucile.
LUCILE
Ah !… mon idée ?…
MATHILDE
Oui, voyons, tu disais ?…
LA VOIX DE COLLÉGIEN, appelant dehors à gauche
Mathilde !
MATHILDE
Tais-toi. Lucile.
LUCILE
C’est ton frère.
MATHILDE
Justement ! Il nous gênerait, (L’entraînant à droite.) Il va monter, je le connais, cachons-nous.
Elles entrent à droite. – Un temps.
LA VOIX DE COLLÉGIEN, appelant
Mathilde !… Mathilde !… (On frappe au fond.) Vous êtes là, les petites filles ?… (La porte s’entrouvre, mais sans laisser voir personne.) Au fait, puisque Lucile ne répond pas, c’est qu’elles n’y sont pas… Ah ! mince d’absence ! Je vas rien mettre la petite bonne à leurs trousses. Et plus vite que ça ! (Il ferme la porte et, en s’en allant, appelle, un peu à la façon des canotiers.) Zoé !… Eh ! Zoé ! Zoé… hup !
Scène II
Lucile, Mathilde.
MATHILDE, à Lucile qui revient visiblement de mauvaise humeur
Oh ! toi…, quand il s’agit de mon frère ! – Nous avons des choses sérieuses à faire ; si Fabrice était là, vous vous mettriez encore à parler tous les deux tout le temps ; ce serait comme si tu n’y étais pas.
LUCILE
Oh ! cette Mathilde !…
MATHILDE
Il n’y a pas de « cette Mathilde, » c’est comme ça… Tu vois bien, tu ris… – Deux heures un quart !… Et Henriette qui ne descend pas !… Nous avons pourtant déjeuné à onze heures…
LUCILE
Elle n’en finit jamais de s’habiller.
MATHILDE
À moins qu’elle ne lise… Tout le temps qu’elle ne passe pas à sa toilette, elle le passe à lire… Alors, toi, tu trouves qu’il vaudrait mieux… ?
LUCILE
Dame…, il me semble. Quand vous irez chanter un de vos duos, toi et Henriette… D’abord, on les connaît, vos duos… Et puis, ce sera tout de suite fini et ça amuse bien moins.
MATHILDE
Je ne dis pas non, mais que jouer ?
LUCILE
La comédie.
MATHILDE
La comédie, la comédie !… Quelle comédie ? À nous trois, nous ne pouvons pas représenter Le roman d’un Jeune homme pauvre … ou La fille de Roland … À trois, c’est très difficile.
LUCILE, timide
Nous pouvons très bien être quatre…
MATHILDE
Qui ça, quatre ? Mon frère… ? Par exemple‚ si celui-là s’en mêle, je n’en suis plus.
LUCILE
Il choisirait la pièce ; il sait, lui.
MATHILDE
Oui, ce serait du propre ! Avec sa rage de faire Couteau tout le temps !… Il se croit toujours on ne sait où, ce sauvage-là ! Les gens qui viennent ici ne savent pas ce langage-là. Enfin, il ne faut pas. (Prêtant l’oreille.) Le voilà encore !
LUCILE, avec élan
Oh ! ça, non ; ce n’est pas lui !… Ce doit être Henriette.
Scène III
Mathilde, Lucile, Henriette.
HENRIETTE, très gaie
N’ayez pas peur, c’est moi !
MATHILDE
NOUS le savions. (Langoureusement, moqueuse.) Lucile avait reconnu… que ce n’était pas le pas de mon frère !
HENRIETTE
Voilà comme c’est quand on écoute avec son cœur !
LUCILE, se récriant
Tu n’es pas habillée !… Qu’est-ce que tu as fait ?
HENRIETTE
J’ai lu… Oh ! un livre !… étonnant !
MATHILDE