De fil en aiguille , livre ebook

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Extrait : "MAURICE, seul. Au lever du rideau, neuf heures sonnent à la pendule du salon. – Au dernier coup, on entend la voix de Maurice dans la chambre : Sapristi! neuf heures! ce n'est pas possible!... Je me suis réveillé, il y a une heure: il était six heures!... Voyons ça. (Il paraît en négligé du matin et court regarder l'heure à la pendule.) Neuf heures!... plus de doute. Je m'étais endormi!... Diable!... diable! Mais je suis horriblement en retard!..." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
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Nombre de lectures

31

EAN13

9782335064827

Langue

Français

EAN : 9782335064827

 
©Ligaran 2015

NOTE DE L’ÉDITEUR
Saynètes et monologues , édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable dont la modernité apparaît avec évidence et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues que nous avons choisi de vous faire connaître. De nombreux autres titres rassemblés dans nos collections d’ebooks, extraits de ces volumes sont également disponibles sur les librairies en ligne.
De fil en aiguille

Saynète
par M. Eugène Adenis

À mes chers interprètes, Marie Kehler et François .

Un petit salon de garçon. – Porte de sortie au fond. – À gauche, la porte de la chambre à coucher. – À droite, une porte condamnée, – Armoire à glace, table chargée de livres, fauteuils, chaises, pouf. – Cheminée surmontée d’une pendule.

Personnages

Maurice : M. François, de l’Odéon.
Lucienne : M lle Marie Kehler, de l’Odéon.
Une Voix
Scène I

MAURICE, seul.

Au lever du rideau, neuf heures sonnent à la pendule du salon. – Au dernier coup, on entend la voix de Maurice dans la chambre.
Sapristi ! neuf heures ! ce n’est pas possible !… Je me suis réveillé, il y a une heure : il était six heures !… Voyons ça. (Il parait en négligé du matin et court regarder l’heure à la pendule.) Neuf heures !… plus de doute. Je m’étais rendormi !… Diable !… diable ! Mais je suis horriblement en retard !… Je n’arriverai jamais à mon rendez-vous !… Je dois aller ce matin, entre neuf et dix, pour une place, chez un grand personnage qui s’intéresse à moi, et c’est à l’autre bout de Paris… Achevons ma toilette… dard, dard ! Où sont mes manchettes et mes faux-cols ?… Ah !

Il ouvre l’armoire à glace et y prend des manchettes et des faux-cols qu’il examine en fredonnant.
AIR : Cheval et cavalier .

J’ai mis le pied dans l’étrier,
Il faut aller chez ce monsieur,
En cravate blan… an… an… an… an… che !
(Brusquement avec colère.) Ah çà ! il n’y en a donc pas un seul, en état. (Jetant ses faux-cols à terre.) Un… deux… trois… quatre !… les boutonnières sont toutes emportées !… Je prendrai le tramway, voilà tout !… Voyons, celui-ci… (Il en prend un autre.) La même chose ! (Il le jette.) Et les manchettes ? (Même jeu.) Une… deux… trois… quatre… (Il en jette une paire à chaque mot.) Nom d’un petit bonhomme ! c’est fait exprès !… Ah ! j’ai là du fil et des aiguilles… ça ne doit pas être bien difficile de fermer des boutonnières… J’ai passé tous mes examens et je n’ai pas eu de boule noire !… Ainsi… dépêchons… Je prendrai un fiacre, voilà tout ! (Il essaie d’enfiler son aiguille.) Bon ! à côté !… (Regardant la pendule.) Neuf heures dix… je n’arriverai jamais ! (Il commence à coudre et se pique vigoureusement.) Aïe ! dans le pouce ! (Jetant les manchettes avec violence.) Va te promener !… Me voilà cloué ici à présent. Au diable, la blanchisseuse, les faux-cols, les manchettes, le mobilier ! tiens, tiens !

Au comble de la fureur, il renverse les chaises, les fauteuils et d’un coup de pied tance le pouf dans la porte condamnée qui cède.
Scène II

Maurice, Lucienne.

LUCIENNE, vivement, et en passant seulement la tête.
Monsieur, je vous préviens que je vais faire monter le concierge !

MAURICE, étonné.
Hein ! quoi ! plaît-il ?… Ah ! pardon ! (À lui-même.) C’est ma gentille voisine.

LUCIENNE, de même.
Où donc croyez-vous être, monsieur ? Non seulement depuis une demi-heure, vous faites un bruit intolérable, mais voilà que vous brisez les portes ! Ceci passe toute permission !

MAURICE
Encore une fois, pardon, madame… ou mademoiselle… je ne savais pas… j’ignorais… Croyez bien qu’un accident… un accident seul : ce tabouret que j’ai renversé dans un mouvement de colère bien excusable…

LUCIENNE
Excusable, monsieur ?

MAURICE
Tout à fait excusable, et quand vous saurez le motif…

LUCIENNE
Je ne veux rien savoir. Adieu, monsieur.

Elle disparaît.

MAURICE, s’élançant.
Mademoiselle ?… Madame ?…

LUCIENNE, reparaissant.
Qu’y a-t-il encore ?…

MAURICE
Je serais désolé que vous emportassiez…

LUCIENNE, disparaissant de nouveau.
Adieu…

MAURICE, même jeu.
Que vous emportassiez une mauvaise opinion de moi et je vous prie de croire que si vous daigniez m’entendre…

LUCIENNE
Je ne veux rien entendre.

MAURICE
Vous me désespérez et je ne sais comment… (S’appuyant contre la porte et parlant très vite.) Figurez-vous que vous attendez une place d’où dépend votre avenir, que la place dépend d’un haut personnage et que ce haut personnage vous attend pour vous parler de cette place ! Vous vous levez… vous passez à votre toilette… neuf heures sonnent ! le rendez-vous est pour dix heures ! vous vous précipitez sur vos faux-cols. Mademoiselle ! pas un seul en état ! vous pestez, vous jurez, vous perdez la tête… vous saisissez vos manchettes… toutes les boutonnières emportées, madame !… n’y a-t-il pas là de quoi ?…

LUCIENNE, qui a reparu.
Eh ! non, monsieur, ce n’est pas un motif suffisant pour démolir une maison ! Ainsi donc, sérieusement, c’est pour cela… (Elle regarde le désordre de la chambre et part d’un éclat de rire.) Ah ! ah ! ah ! ah !

MAURICE, piqué.
Je n’ai plus qu’à me féliciter de mon malheur, puisqu’il vous procure un aussi charmant accès de gaieté.

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