83
pages
Français
Ebooks
2012
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Français
Ebook
2012
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Publié par
Date de parution
27 décembre 2012
Nombre de lectures
39
EAN13
9782365729642
Langue
Français
Les Histoires Beauceronnes de mon grand-père - Rares sont les ouvrages qui vont chercher ce qui se cache derrière cette terre de cartes postales. Or cette vieille province possède bien d'’autres trésors, bien d’'autres richesses, un patrimoine oral particulièrement original et varié, transmis de génération en génération depuis ces temps que l'’on décrit "Immémoriaux". Ce sont ces histoires, à faire sourire, à faire peur, à faire rêver... que nous raconte ce livre.
Publié par
Date de parution
27 décembre 2012
Nombre de lectures
39
EAN13
9782365729642
Langue
Français
Le soir à la veillée rythmée par le rouet et la serpette….
La tradition voulait, dès les premiers frimas de l’hiver, que la famille se retrouve le soir autour de l’âtre pour entendre les anciens ou bien l’aïeul raconter ce que le vent de Beauce avait soufflé aux blés. C’est de cette façon que par tradition orale, depuis que l’homme a besoin d’exprimer ses craintes, ses croyances ou bien encore d’expliquer la morale à ses enfants, de leur donner à transmettre à leur tour la sève dans laquelle tremper leurs racines, se propage cette onde des contes et les légendes qui parviennent encore aujourd’hui jusqu’à nos oreilles grâce à quelques-uns uns des plus sages d’entre nous.
Ces hommes, ces femmes, qui veillent à leur tour sur nos traditions, tout comme autrefois elles veillaient sur nous. Ces hommes et ces femmes qui mettent tous leurs talents –car c’est un talent que celui de savoir écouter puis partager– à réinventer l’art de la veillée. Ces hommes et ces femmes qui ont ce bon sens d’y trouver de l’importance.
La mémoire collective d’un terroir passe par ces récits qui longtemps sont restés dépendants de l’imaginaire et des improvisations de celui qui avait la responsabilité de les raconter. Ils le sont devenus de nouveau. Rangés dans des livres pour ne pas oublier, ils en sont ressortis et rendus à leur vie comme on façonne la glaise ou l’argile, pour jouer ou pour se poser, là, si proches de nos âmes d’enfants.
Berceau des contes et des légendes, métier sur lequel ils sont mis et remis comme un ouvrage toujours recommencé, le « veillon » d’autrefois éclairait seul la nuit de ses braises attentives. La soirée débutait tôt avec l’hiver, et ces longues heures que constituait une soirée, si courte soit-elle, s’égrenaient ainsi, les femmes filant leurs quenouilles, ou bien tricotant, les enfants auprès d’elles, les hommes faisant des paniers avec de l’osier, taillant des outils avec leur couteau-serpette, à la lueur de bougies fabriquées avec du suif fondu à la cuisine et filtré, puis coulé dans un moule d’étain par un petit entonnoir par lequel se glissait la mèche.
C’est là, que les histoires sorties des superstitions, situées quelque part entre le ciel et la terre, nulle part et partout, inspirées des derniers événements locaux, provoquées par la peur des choses inexpliquées, ou bien tout à la fois mêlé, se racontaient, entre fumiau gris de chandelles et volutes bleutées de fumée de pipes.