Vincent van Gogh par Vincent van Gogh - Vol 1
98 pages
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Vincent van Gogh par Vincent van Gogh - Vol 1 , livre ebook

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Description

La vie et l’Œuvre de Vincent van Gogh sont si intimement liés qu’il est presque impossible de regarder ses tableaux sans y lire l’histoire de sa vie. Une vie si souvent décrite qu’elle est devenue légende, Van Gogh étant l’incarnation même de la souffrance, du martyre de l’artiste moderne incompris, étranger au monde qui l’entoure. « Lorsqu’on vit avec d’autres et qu’on est lié par un sentiment d’affection, on comprend alors qu’on a une raison de vivre, que l’on n’est pas entièrement indigne et sans valeur mais que l’on sert peut-être à quelque chose. Nous avons en effet tous besoin les uns des autres et cheminons ensemble comme des compagnons de voyage. Notre estime pour nous-mêmes est, elle aussi, fort dépendante de notre relation aux autres.Un prisonnier condamné à la solitude, qu’on empêche de travailler, etc., en souffre à la longue, surtout si cela dure trop longtemps, aussi sûrement que s’il avait été privé de nourriture.Comme tout un chacun, j’ai besoin d’amitié et d’affection, de relations proches. Je ne suis point fait de pierre ou de fer comme une pompe ou un réverbère… » L’avenir lui donnera raison.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781785256912
Langue Français
Poids de l'ouvrage 21 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Victoria Charles



Vincent van Gogh
par Vincent van Gogh



Volume I
Texte : Victoria Charles
Traduction : Marie Dumont-Agarwal et Bérengère Mauduit (pour les lettres) et Ariel Marinie (pour le texte)
© Parkstone Press International, New York
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Image Bar www.image-bar.com
ISBN : 978-1-78525-691-2
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
Sommaire
« …Comme à travers un miroir, pour d’obscures raisons »
« Je ne me sens nulle part aussi étranger que dans ma famille et dans mon pays… »
« Diffusion des idées »
Biographie
Liste des illustrations
Notes
« …Comme à travers un miroir, pour d’obscures raisons »
Il s’asseyait sur cette chaise. Sa pipe était posée sur un siège de paille, à côté d’une blague à tabac ouverte. Il dormait dans ce lit, vivait dans cette maison. C’est là qu’il se coupa un morceau d’oreille. Nous le voyons la tête bandée, la pipe au coin des lèvres, le regard fixé sur nous. La vie et l’Œuvre de Vincent van Gogh sont si intimement liés qu’il est presque impossible de regarder ses tableaux sans y lire l’histoire de sa vie. Une vie si souvent décrite qu’elle est devenue légende, Van Gogh étant l’incarnation même de la souffrance, du martyre de l’artiste moderne incompris, étranger au monde qui l’entoure. En 1996, Jan Hulsker, le grand spécialiste de Van Gogh, a publié un catalogue revu et corrigé de ses œuvres complètes, dans lequel il remet en question l’authenticité de quarante-cinq peintures et dessins. Ce qui préoccupe Hulsker, ce ne sont pas seulement les faux, mais aussi les toiles qui ont à tort été attribuées à Van Gogh.
De son côté, l’historien d’art du British Museum, Martin Bailey, affirme avoir identifié plus de cent faux « Van Gogh », dont Le Portrait du docteur Gachet , qui existe en deux versions. L’ une d’elles a été achetée en 1990 par un industriel japonais pour 82,5 millions de dollars – le prix le plus élevé jamais payé pour un tableau. Le nouveau propriétaire bouleversa bientôt l’opinion publique en déclarant qu’il voulait être brûlé en même temps que l’œuvre après sa mort. Par la suite, pour épargner la sensibilité des amateurs d’art européens, il changea d’avis et décida de construire un musée destiné à abriter sa collection. Cependant, si quelqu’un parvenait à prouver que Le Portrait du docteur Gachet est un faux, l’intérêt du public pour cette œuvre s’évanouirait aussitôt.
Il fut très vite évident que les événements de la vie de Van Gogh allaient jouer un rôle déterminant dans l’accueil réservé à ses œuvres. Le premier article sur lui parut en janvier 1890 dans Le Mercure de France . L’ auteur, Albert Aurier, était en contact avec un ami de Van Gogh, Émile Bernard, qui lui donna des précisions sur la maladie du peintre. À l’époque, Van Gogh séjournait dans un asile psychiatrique, à Saint-Rémy, près d’Arles. L’ année précédente, il s’était coupé l’oreille droite. Sans trop entrer dans les détails, Aurier laissait néanmoins transparaître sa connaissance de l’état de santé mentale du peintre dans ses commentaires sur les tableaux. Ainsi, il utilise des expressions telles qu’« obsédante passion » [1] et « préoccupation persistante » [2] ; Van Gogh, lui, apparaît comme un « génie à demi fou, souvent sublime, parfois grotesque, toujours à la limite du morbide » [3] . Aurier considérait le peintre comme un « messie, semeur de vérité, qui régénèrerait la décrépitude de notre art et peut-être de notre imbécile et industrialiste société » [4] .
En décrivant l’artiste comme un génie fou, le critique posait les fondations du mythe de Van Gogh qui allait émerger dès la mort du peintre. En fait, Aurier ne pensait pas que Van Gogh pût jamais être compris du grand public : « Mais quoi qu’il arrive, quand bien même la mode viendrait de payer ses toiles – ce qui est peu probable – au prix des petites infamies de M. Meissonier, je ne pense pas que beaucoup de sincérité puisse jamais entrer en cette tardive admiration du grand public. » [5] Quelques jours après l’enterrement de Van Gogh, à Auvers-sur-Oise, le docteur Gachet, qui soigna le peintre à la fin de ses jours, écrivit à son frère Théo :
« Ce souverain mépris de la vie, sans aucun doute le résultat de son amour impétueux de l’art, est extraordinaire […]. Si Vincent était encore en vie, il faudrait des années pour que l’art humain triomphe. Cependant, sa mort est, si l’on peut dire, le résultat glorieux du combat entre deux principes adverses : la lumière et l’obscurité, la vie et la mort. » [6]
Van Gogh ne méprisait pas plus la vie qu’il n’en était maître. Dans ses lettres, dont près de sept cents ont été publiées, il évoque souvent son besoin lancinant d’amour et de sécurité :
« J’ai besoin d’une femme, je ne puis pas et je ne veux pas vivre sans amour. » [7]
À plusieurs reprises il répète qu’« il vaudrait mieux fabriquer des enfants que de fabriquer des tableaux » [8] . Ce rêve un peu bourgeois, d’un foyer et d’un ménage, ne se concrétisa jamais. Le premier amour de Van Gogh, Ursula Loyer, en épousa un autre. Sa cousine Kee, déjà mère et veuve, lui refusa sa main, en partie, pour des raisons matérielles : Van Gogh était incapable de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. L’ artiste essaya de fonder un foyer avec une prostituée du nom de Sien, mais dut la quitter parce que son frère Théo, dont il dépendait financièrement, voulait le voir mettre fin à cette relation. En ce qui concerne la relation de Van Gogh avec Marguerite Gachet, âgée de vingt-et-un ans, elle pourrait n’avoir jamais dépassé le stade de la rumeur. Une personne amie de Marguerite affirma qu’ils étaient tombés amoureux, mais le docteur Gachet, habituellement très libre d’esprit, interdit l’accès de sa maison au peintre. Van Gogh ne recherchait pas seulement l’amour des femmes, mais aussi celui de sa famille et de ses amis, bien qu’il n’accédât jamais au degré d’intimité souhaité. Quelques jours avant son suicide, il résuma son échec de toute une vie en termes énigmatiques : « De ceux à qui j’ai été le plus attaché, je n’ai pas remarqué autre chose que comme à travers un miroir, pour d’obscures raisons. » [9] Ce fils de pasteur empruntait son analogie à la première épître des Corinthiens : « Nous voyons aujourd’hui au moyen d’un miroir, confusément. Je ne connais aujourd’hui que partiellement, mais plus tard je connaîtrai comme j’aurai été connu. » Cette quête d’une place dans la collectivité et le désir d’être reconnu sont deux thèmes que l’on retrouve tout au long de la vie de Van Gogh.


1. Autoportrait dédié à Paul Gauguin , Arles, septembre 1888. Huile sur toile, 61 x 50 cm. Fogg Art Museum, Havard University Art Museums, Cambridge, Massachusetts.


2. Femme de pêcheur à Scheveningue , Etten, décembre 1881. Aquarelle, 23,5 x 9,5 cm. Van Gogh Museum, Amsterdam.


3. Paysanne bêchant , Nuenen, août 1885. Huile sur toile, 42 x 32 cm. The Barber Institute of Fine Arts, University of Birmingham, Birmingham.


4. Paysan travaillant , La Haye, août 1882. Huile sur papier sur bois, 30 x 29 cm. Collection privée.


5. Paysan brûlant des mauvaises herbes , Drenthe, octobre 1883. Huile sur bois, 30,5 x 39,5 cm. Collection privée.
Lettre de Vincent van Gogh à Théo van Gogh
La Haye, 13 Décembre 1872
Cher Théo,
Quelles bonnes nouvelles je viens de lire dans la lettre de Père. Je te souhaite bonne chance de tout cœur. Je suis sûr que tu t’y plairas, c’est une entreprise si remarquable. Cela va sans doute te changer.
Je suis si content que nous soyons maintenant tous deux dans la même profession et dans la même entreprise. Nous devons absolument faire en sorte de nous écrire régulièrement.
J’espère que je te verrai avant que tu ne partes ; nous avons encore à discuter de beaucoup de choses. Je crois que Bruxelles est une ville très agréable mais cela va forcément te faire une impression étrange au début. Quoi qu’il en soit, écris-moi sans tarder. Au revoir pour le moment, ce n’est qu’un petit mot jeté à la hâte sur le papier, mais il fallait que je te dise combien je suis enchanté de ces nouvelles. Mes meilleurs vœux t’accompagnent.
Ton frère qui t’aime et, crois-le, t’aimera toujours,
Vincent
Je ne t’envie pas de devoir marcher jusqu’à Oisterwijk tous les jours par ce temps horrible. La famille Roos te salue.
Lettre de Vincent van Gogh à Théo van Gogh
La Haye, janvier 1873
Mon cher Théo,
J’ai appris par la maison que tu es arrivé sain et sauf à Bruxelles, et que ta première impression a été bonne.
Je sais comme tout cela doit te sembler étrange pour l’instant, mais ne perds pas courage, tout ira bien.
J’ai hâte que tu m’écrives pour savoir comment tu vas et si ta pension te plaît. J’espère que tu en seras satisfait. Père m’a écrit que tu es en bons termes avec M. Schmidt ; j’en suis heureux – c’est un brave homme, je pense, qui a beaucoup à t’apprendre.
Quelles heureuses journées nous avons passées ensemble à Noël ! J’y pense fort souvent. Sans doute garderas-tu aussi longtemps le souvenir de ton dernier séjour à la maison. N’oublie pas de me tenir au courant des tableaux que tu vois et de me dire lesquels tu préfères.
Pour ma part, je suis très occupé en ce début d’année.
L’année a bien commencé pour moi ; on m’a accordé une augmentation de dix florins (je gagne donc cinquante florins par mois), ainsi qu’un bonus de cinquante florins comme cadeau. N’est-ce pas merveilleux ? J’espère dorénavant ne plus dépendre de personne.
Je suis très heureux que tu travailles dans la même compagnie. C’est une maison merveilleuse ; plus on y travaille, plus on y devient ambitieux.
Les premiers temps sont sans doute les plus difficiles, mai

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