"L oeuf de dragon" de George R.R. Martin - Extrait de livre
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"L'oeuf de dragon" de George R.R. Martin - Extrait de livre

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Description

Quatre-vingt-dix ans avant les péripéties du « Trône de Fer », Aegon, de la lignée royale, surnommé l'Œuf, court les routes incognito comme écuyer d'un chevalier errant, Dunk. Au hasard des chemins, le duo se voit convié par le fringant Jehan le Ménétrier à participer à un tournoi richement doté qui sera le clou des noces de lord Beurpuits. Au champion ira le grand prix, un inestimable œuf de dragon. Mais il apparaît bientôt que les noces et le tournoi sont un nid d'intrigues et d'ambitions, petites et grandes, et qu'une prophétie annonce de grands événements.
De fait, après la rébellion, les partisans de Deamon Feunoyr, qui a chassé quelques années plus tôt la fine fleur des chevaliers en exil de l'autre côté de la mer, fomentent une nouvelle conspiration. Certains souhaitent déposer le souverain légitime pour installer leur propre prétendant. À leur corps défendant, Dunk et l'Œuf se retrouvent au cœur du complot.
George R.R. Martin, scénariste et producteur de nombreux films et feuilletons de télévision, est également l'auteur chevronné de romans à succès parmi lesquels la série du Trône de Fer dont quinze volumes sont déjà parus chez Pygmalion. Les douze premiers titres ont été regroupés dans quatre volumes d'intégrales.

Informations

Publié par
Publié le 25 juin 2014
Nombre de lectures 450
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

George R.R. Martin
L’Œuf de dragon 90 ans avant le Trône de Fer
Pygmalion Collection : Fantasy Maison d’édition : éditions FLAMMARION Marcel Patrick © 2010, George R.R. Martin.  © 2014, Pygmalion, département de Flammarion, pour l’édition en langue française. Dépôt légal : juin 2014 ISBN numérique : 978-2-7564-1608-3 ISBN du pdf web : 978-2-7564-1609-0 Le livre a été imprimé sous les références : ISBN : 978-2-7564-1114-9
Ce document numérique a été réalisé parNord Compo.
Présentation de l’éditeur : Quatre-vingt-dix ans avant les péripéties du « Trône de Fer », Aegon, de la lignée royale, surnommé l’Œuf , court les routes incognito comme écuyer d’un chevalier errant, Dunk. Au hasard des chemins, le duo se voit convié par le fringant Jehan le Ménétrier à participer à un tournoi richement doté qui sera le clou des noces de lord Beurpuits. Au champion ira le grand prix, un inestimable œuf de dragon. Mais il apparaît bientôt que les noces et le tournoi sont un nid d’intrigues et d’ambitions, petites et grandes, et qu’une prophétie annonce de grands événements.  De fait, après la rébellion, les partisans de Daemon Feunoyr, qui a chassé quelques années plus tôt la fine fleur des chevaliers en exil de l’autre côté de la mer, fomentent une nouvelle conspiration. Certains souhaitent déposer le souverain légitime pour installer leur propre prétendant. À leur corps défendant, Dunk et l’Œuf se retrouvent au cœur du complot. George R.R. Martin, scénariste et producteur de nombreux films et feuilletons de télévision, est également l’auteur chevronné de romans à succès parmi lesquels la série du Trône de Fer dont tous les volumes ont paru chez Pygmalion. Les douze premiers titres ont été regroupés dans quatre volumes d’intégrales.
DU MÊME AUTEUR Le Trône de Fer  (Game of thrones) 1. Le Trône de Fer 2. Le Donjon rouge 3. La Bataille des rois 4. L’Ombre maléfique 5. L’Invincible Forteresse 6. Les Brigands 7. L’Épée de feu 8. Les Noces pourpres 9. La Loi du régicide 10. Le Chaos 11. Les Sables de Dorne 12. Un festin pour les corbeaux 13. Le Bûcher d’un roi 14. Les Dragons de Meereen 15. Une danse avec les dragons Les 12 premiers titres ont été regroupés en 4 volumes : LE TRÔNE DE FER Intégrale 1, 2, 3 et 4. À paraître : Intégrale 5 (tomes 13, 14 et 15) Hors série Le Chevalier errantsuivi deL’Épée lige
L’Œuf  de dragon
90 ans avant le Trône de Fer (Game of thrones)
Personnages de l’action
À Murs-Blancs – Le marié : – LORD AMBROSE BEURPUITS, sire de Murs-Blancs. – Les gens du marié : – TOMMARD HEDDLE LE NOIR, chevalier de la maison Beurpuits ; – SER ARGRAVE LE BELLIQUEUX, chevalier de Nonnains ; – SER COSGROVE, maître des jeux. – La mariée : – LADY BEURPUITS, née Frey. – Les gens de la mariée : – LORD FREY, sire du Pont, père de la mariée ; – SER FRANKLYN FREY, chevalier des Jumeaux, oncle de la mariée ; – SER ADDAM FREY, cousin de la mariée. – Les invités de la noce : – LORD ALYN CHANTECOQ ; – LORD JOFFREY CASWELL, sire de Pont-l’Amer et défenseur des Gués ; – LORD CHAUNEY ; – LORD COSTAYNE ; – LORD GORMON PEAKE, sire de Stellepique ; – LORD PETIBOIS ; – LORD SUNDERLAND ; – LORD & LADY VOUYVÈRE ; – SERBUFORD BULWER, chevalier de Noircouronne, dit le Vieil Aurochs ; – SER HARBERT PAEGE ; – SER KIRBY PIMM ; – SER LUCAS QUENENNY DE SORCEFANGIER ; – SER MORTIMER TOURBIER. – Les chevaliers errants : – SER DUNCAN LE GRAND (et L’ŒUF, AEGON TARGARYEN, son écuyer) ;
– SER GALTRY LE VERT ; – SER GLENDON BOULE ; – SER JEHAN LE MÉNÉTRIER ; – SER KYLE, LE CHAT DE LANDE-AUX-BRUMES ; – SER MAYNARD PRÜNH ; – SER UTHOR ENVERFEUILLE, dit l’Escargot.
À la cour des Sept Couronnes – Le roi sur le Trône de Fer : er – AERYS ITARGARYEN, fils de DAERON II TARGARYEN, dit le Bon ; et petit-fils d’AEGON IV, dit l’Indigne. – Ses frères : – BAELOR TARGARYEN, dit Briselance, mort en tournoi ; – RHAEGEL TARGARYEN ; er – MAEKAR ITARGARYEN, père de DAERON ; d’AERION, dit le Prince Flamboyant (en exil) ; d’AEMON ; et d’AEGON, dit l’Œuf. – Son conseiller : er – Lord BRYNDEN RIVERS, dit Freuxsanglant, Main d’AERYS Iet demi-frère de DAERON II. – Les prétendants au Trône de Fer : – DAEMON FEUNOYR, dit le Dragon Noir, mort au champ d’Herberouge, demi-frère de DAERON II et père d’AEGON FEUNOYR ; d’AEMON FEUNOYR ; de DAEMON FEUNOYR (considéré comme son héritier légitime, DAEMONII FEUNOYR) ; et d’HAEGON FEUNOYR ; – AEGOR RIVERS, dit Aigracier, demi-frère de DAERON II (en exil).
Dunk et l’Œuf prirent congé de Pierremoûtiersous une fine averse d’été. Dunk chevauchait Tonnerre, son vieux destrier, l’Œuf à ses côtés sur le fringant jeune palefroi qu’il avait baptisé Pluie, menant Mestre, leur mule. Sur l’échine de Mestre étaient chargés l’armure de Dunk et les livres de l’Œuf, leurs couchages, leur tente et leurs vêtements, plusieurs pièces de bœuf salé coriace, une demi-bouteille d’hydromel et deux outres d’eau. Le vieux chapeau de paille de l’Œuf, informe et large de bord, protégeait de la pluie la tête de la mule. Le jeune garçon avait pratiqué des orifices pour laisser passer les oreilles de Mestre. L’Œuf arborait son nouveau chapeau de paille. Les deux trous pour les oreilles mis à part, les deux couvre-chefs se ressemblaient beaucoup, du point de vue de Dunk. En approchant des portes de la ville, l’Œuf tira brusquement sur les rênes. Tout au-dessus de la porte, on avait fiché la tête d’un traître sur unepique de fer. Elle était fraîche, à la voir, la chair plus rose que verte, mais les corbeaux amateurs de charogne étaient déjà à l’œuvre sur elle. Le défunt avait les lèvres et les joues déchiquetées, lacérées ; ses yeux, deux trous bruns, laissaient couler de lentes larmes rouges, tandis que les gouttes de pluie se mêlaient au sang coagulé. La bouche du mort béait mollement, comme pour apostropher des voyageurs franchissant la porte en contrebas. Dunk avait déjà assisté à ce genre de spectacle. « À Port-Réal, quand j’étais gamin, j’ai un jour volé une tête sur sa pique », raconta-t-il à l’Œuf. À la vérité, c’était la Fouine qui avait escaladé le mur pour chiper la tête, après que Rafe et Boudin avaient soutenu qu’il n’oserait jamais, mais lorsque les gardes avaient accouru, il l’avait jetée en bas, et Dunk l’avait rattrapée. « C’était un seigneur félon ou un chevalier brigand. Ou peut-être un simple assassin. Une tête reste une tête. Elles se ressemblent toutes, une fois qu’elles ont passé quelques jours au bout d’une pique. » Ses trois amis et lui avaient employé la tête à terroriser les filles de Culpucier. Ils leur donnaient la chasse à travers les ruelles et les forçaient à baiser la tête avant de les libérer. Voilà une tête qu’on avait beaucoup baisée, pour autant qu’il se souvienne. Il n’y avait aucune fille à Port-Réal qui courût aussi vite que Rafe. Mais mieux valait épargner à l’Œuf cette partie de l’histoire.La Fouine, Rafe et Boudin. De vrais petits monstres, ces trois-là, et j’étais le pire du lot. Sesamis et lui avaient conservé la tête jusqu’à ce que la chair vire au noiret commence à se liquéfier. Ça avait retiré tout le plaisir de la chasse aux filles ; aussi, une nuit, avaient-ils fait irruption dans une échoppe de soupe pour en jeter les vestiges dans la marmite. « Les corbeaux attaquent toujours par les yeux, expliqua-t-il à l’Œuf. Ensuite, les joues s’évident, la chair tourne au vert… » Il plissa les yeux. « Minute. Je le connais, ce visage.
— Oui-da, messer, confirma l’Œuf. Il y a trois jours. Le septon bossu que nous avons entendu prêcher à l’encontre de lord Freuxsanglant. » Cela lui revint.C’était un saint homme dédié aux Sept, même si en effet il prêchait la trahison.« Il a les mains rouges du sang d’un de ses frères, et de celui de ses jeunes neveux aussi, avait clamé le bossu à la foule assemblée sur la place du marché. Une ombre à ses ordres est venue étrangler les fils du valeureux prince Valarr dans le ventre de leur mère. Où est-il, désormais, notre Jeune Prince ? Et où est-il, son frère, le doux Matarys ? Où s’en est allé le bon roi Daeron, et Baelor Briselance, l’intrépide ? La tombe s’en est emparée, de tous et de chacun, et pourtant il demeure, ce pâle oiseau au bec ensanglanté qui perche sur l’épaule du roi Aerys et lui croasse à l’oreille. Il porte sur le visage et dans son orbite vide la marque de l’enfer, et il nous a apporté la sécheresse, l’épidémie et le meurtre. Soulevez-vous, vous dis-je, et remémorez-vous notre roi véritable de l’autre côté de la mer. Il y a sept dieux, et sept couronnes, et le Dragon Noir a engendré sept fils ! Soulevez-vous, gentilshommes et gentes dames.Soulevez-vous, preux chevaliers et robustes paysans, et jetez à bas Freuxsanglant, cet ignoble sorcier, de crainte que vos enfants, et les enfants de vos enfants, ne soient maudits à jamais. » Chacun de ses mots était une trahison. Néanmoins,Dunk était choqué de le trouver ici, des trous béants à la place des yeux. « Certes, c’est lui, reconnut-il, et une raison supplémentaire de laisser cette ville derrière nous. » Il toucha Tonnerre des éperons, et l’Œuf et lui passèrent les portes de Pierremoûtier, en écoutant le doux babil de la pluie.Combien d’yeux lord Freuxsanglant possède-t-il ?disait la devinette. Mille, et rien qu’un. Certains prétendaient que la Main du Roi était un adepte des arts obscurs, capable de changer de visage, d’adopter l’apparence d’un chien borgne, voire de se muer en brouillard. Des meutes de loups gris efflanqués traquaient ses ennemis, racontait-on, et des corbeaux charognards espionnaient pour son compte et lui soufflaient des secrets à l’oreille. La plupart de ces contes n’étaient que cela, des contes, Dunk n’en doutait pas, mais nul ne pouvait nier que Freuxsanglant eût des informateurs partout. À Port-Réal, Dunk l’avait vu en personne, de ses propres yeux. Blancs comme l’os étaient la peau et les cheveux de Brynden Rivers, et son œil – il n’en avait qu’un, ayant perdu l’autre aux mains de son demi-frère Aigracier sur le champ d’Herberouge – était rouge comme sang. Sur la joue et le cou il portait la tache de vin qui lui avait valu son nom. Une fois la ville loin derrière eux, Dunk s’éclaircit la gorge et déclara : « Sale affaire, de trancher la tête de septons. Il se bornait à parler. Les mots sont du vent. — Certains sont du vent, messer. D’autres sont de la trahison. » L’Œuf était fluet comme une brindille, tout en côtes et en coudes, mais il ne manquait pas de bouche. « Te voilà qui parles comme un vrai petit prince. » L’Œuf prit cela comme une insulte, ce qui était le cas. « Il était peut-être septon, mais il prêchait des mensonges, messer. La sécheresse n’était pas le fait de lord Freuxsanglant, ni le Fléau de Printemps, non plus. — Ce n’est pas faux, mais si on se met à trancher le col de tous les idiots et de tous les menteurs, la moitié des villes des Sept Couronnes vont se retrouver vides. » Six jours plus tard, la pluie n’était plus qu’un souvenir.
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