Collège des mystères, tome 2 - Échos des ténèbres , livre ebook

De la même autrice
Collège des mystères, Tome 1 – Les orphelins de casier , Québec Amérique, 2024.
Miss Solitude , Soulières éditeur, 2014.
SÉRIE CATHRYN
Cathryn, Tome 3 – Tornade et Limonade , Hurtubise, 2018.
Cathryn, Tome 2 – Un été avec Banita , Hurtubise, 2017.
Cathryn, Tome 1 – Avec un Y et pas de E , Hurtubise, 2017.





Projet dirigé par Virginie Lessard-Brière, adjointe éditoriale

Conception graphique : Claudia Mc Arthur
Mise en pages : Claudia Mc Arthur et Audrey Guardia
Révision linguistique : Geneviève Lagacé et Sandrine Ducharme
En couverture : montage fait à partir de photographies et illustrations de Francesca Grima / unsplash.com, Laura Сrazy / stock.adobe.com et Freepik / freepik.com
Production des versions numériques : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Collège des mystères / Edith Girard.
Noms : Girard, Edith, auteur. | Girard, Edith, Échos des ténèbres.
Collections : Titan jeunesse.
Description : Mention de collection : Titan | Sommaire incomplet : tome 2. Échos des ténèbres.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20230077021 | Canadiana (livre numérique) 20230077048 | ISBN 9782764454374 (vol. 2) | ISBN 9782764454381 (PDF : vol. 2) | ISBN 9782764454398 (EPUB : vol. 2)
Classification : LCC PS8613.I718 C65 2024 | CDD jC843/.6—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2025
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2025

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2025.
quebec-amerique.com




À tous ceux qui persévèrent, malgré les murs et les barrières



Résumé du tome 1
Lors de leur entrée au collège Sainte-Hubertine, Emerson, Jordan, Alexie, Véronika et Willem ont découvert de mystérieux objets dans leurs casiers. Les cinq adolescents étaient loin de se douter que ces reliques étaient dotées de grands pouvoirs… et qu’une inquiétante réalité se cachait dans le collège ! La mort de l’Élu, la seule personne qui avait connaissance du monde obscur, laisse les cinq orphelins de casier dans le désarroi. Mais Emerson, capable de déchiffrer le Guide du Nouvel Élu , entraîne ses camarades dans l’aventure et, ensemble, ils sauvent l’école de l’attaque d’une araignée géante et de la terrible hère. Malgré tout, le portail vers le monde obscur n’a toujours pas été retrouvé et d’autres créatures sont sur le point de le traverser…



Prologue
Par une nuit chaude de pleine lune d’été, le collège Sainte-Hubertine, tout en haut de la falaise du Vieux-Québec, se dressait dans les ombres et brillait telle une étoile éternelle au-dessus du fleuve Saint-Laurent. Il dormait d’un sommeil profond, se reposant d’une éprouvante année marquée par le retour des créatures du monde obscur.
Tout était calme à l’intérieur du collège. La chaleur moite du jour refusait de disparaître. Les plantes oubliées s’asséchaient dans leur pot et les souris n’osaient plus quitter la fraîcheur du sous-sol. Même le grésillement des néons s’était tu, comme écrasé par l’air ambiant.
Soudain, à l’extérieur, un vent se leva et fit trembler les murs du collège. Le ciel gronda et son écho résonna jusqu’au massif du lac Jacques-Cartier. Un autre vrombissement retentit, mais cette fois, une série d’éclairs toucha l’école et grilla des fils électriques. La bâtisse sans électricité se retrouva plongée dans le noir.
L’orage se poursuivit avec une pluie martelant bruyamment la toiture. Le tonnerre rugissait sans cesse. Les éclairs se succédaient, illuminant l’intérieur comme un stroboscope. Dans l’agitation de la tempête, nulle créature n’entendit l’intrus s’infiltrer dans l’école…
Tel un reptile, un être étrange arrivant du sous-sol montait calmement l’escalier principal du pavillon B. Lorsqu’il atteignit le rez-de-chaussée plongé dans les ténèbres, la lumière d’un éclair révéla sa silhouette une fraction de seconde… Avait-il trois jambes, ou s’appuyait-il sur une canne ? En traversant l’aire des première et deuxième secondaire, son profil se transforma. L’intrus ressemblait maintenant à un enfant aux membres désarticulés. Il siffla une vieille mélodie entendue plusieurs siècles plus tôt…
À l’entrée de la cafétéria, il s’arrêta et renifla l’air. Un autre souvenir. Une odeur d’un temps passé ; une époque de richesses pour lui et de désespoir pour l’humanité… Son corps s’effila soudainement. Cette odeur… Ce n’était pas celle qu’il cherchait. L’intrus choisit de retourner à l’escalier et de monter les marches trois par trois.
Au deuxième étage, il ralentit son allure dans le couloir éclairé par les lumières d’urgence. Jetant un coup d’œil au travers des fenêtres, il esquissa un sourire à la vue des classes remplies de pupitres. Tant de souvenirs savoureux lui revenaient en tête ! Sa silhouette prit la forme d’un humain avec une toge. Il traversa la passerelle vitrée pour atteindre le pavillon A, puis dévala sur les fesses la rampe en colimaçon de l’escalier turquoise. Au dernier moment, il sauta dans le grand hall. En posant les pieds au sol, l’intrus perdit sa toge. Il avait maintenant une plus haute stature et des cornes de bélier sur la tête.
Un rictus satisfait illumina son visage craquelé. Il retrouvait enfin la bâtisse qu’il connaissait si bien. Et malgré ses nombreuses années d’exil, il se sentait encore familier avec le bâtiment de briques et de poutres en bois massif. Il en avait été privé ; il avait été forcé de disparaître. Plongé dans ses souvenirs, il revit ses déceptions et ses échecs. Ses yeux s’assombrirent d’une fureur rouge sang.
Un roulement de tonnerre fit à nouveau trembler le collège. L’intrus retrouva son sourire. Il aimait les tempêtes. Il aimait le chaos. Il reprit sa route tout en faisant apparaître un long manteau écarlate sur lui. Il reniflait l’air, le nez vers l’avant, à la recherche de quelque chose. Une odeur attirait son attention depuis qu’il était arrivé.
De l’autre côté des portes vitrées, il trouva les aires de repos des élèves du deuxième cycle. Il s’étonna du mobilier moderne, dur et coloré, qui avait remplacé celui en bois. Il admira, émerveillé comme un enfant, les rectangles noirs fixés aux murs, puis les tables à rebords dans lesquelles des figurines en uniforme tournaient au-dessus d’un terrain de jeu. Le défi serait plus grand, mais la victoire ne serait que plus savoureuse !
Au bout de cet espace se trouvait une porte épaisse, camouflée dans le mur. Elle donnait sur une cage d’escalier sans fenêtre. L’intrus gravit si vite les marches décrépites qu’il sembla flotter au-dessus d’elles. Il ignora la porte de la chapelle au premier étage et monta encore… et encore. Tout en haut, l’escalier était scindé d’une barrière de fer grillagée et cadenassée. Nullement impressionné, l’intrus sortit une tige blanche de l’intérieur de son long manteau : un os humain sculpté, fin comme une aiguille. Il l’inséra dans la serrure verrouillée, qui cliqueta à quelques reprises avant de céder. Le grillage s’ouvrit en grinçant. De l’autre côté, au bout de l’escalier, l’intrus poussa cette fois une porte sans verrou. Satisfait, il passa le seuil en se frottant les mains.
Une odeur de pomme pourrie et de matières en décomposition l’accueillit dans le grenier du collège. De petites fenêtres encrassées de poussière laissaient à peine filtrer la lumière des éclairs, qui n’avaient pas perdu de leur fureur. Le large couloir était ponctué de salles de classe lugubres, abandonnées et sans porte. L’intrus avança sur la pointe des pieds. Au loin, un escalier de briques grimpait jusqu’à la trappe menant au toit du collège. Mais cela ne l’intéressait pas. Il avait plutôt repéré une odeur venant de la pièce du fond. Le plancher était couvert de chandelles allumées. Un chaudron, des fioles et des livres étalés autour… d’un humain ! L’homme au menton pointu et aux cheveux charbonneux était assis au sol, concentré à brasser une mixture puante dans un récipient. L’intrus renifla en fermant les yeux. L’odeur lui chatouilla les sens.
L’humain sursauta en voyant l’intrus. Il abandonna alors son travail et se leva. Effrayé, il recula tout en tenant un petit livre dans une main. Lorsque l’intrus voulut s’approcher, l’humain se retourna brusquement pour attraper une poignée dissimulée au sol, souleva une trappe et prit la fuite en descendant une échelle.
L’intrus se lança tranquillement à sa poursuite, amusé comme un chat jouant avec une souris. L’humain était inoffensif. Sans charmes ni protections ; c’était trop facile ! L’intrus n’utilisa même pas de sortilège pour le retrouver. Il se fia à son odorat aiguisé pour choisir la bonne direction. Il descendit lentement dans l’échelle et se retrouva dans l’ouverture d’une trappe subtile au plafond du grand hall. Loin d’être troublé, il s’accrocha à la poutre la plus proche et se déplaça habilement sous les voûtes, jusqu’à la rambarde de l’escalier en côlimaçon. Il cerna enfin sa proie dans le grand hall, où la lumière lui permit de le reconnaître.
— Je pensais que vous étiez mort, dit l’intrus de sa voix grave comme un basson.
L’humain l’ignora et bifurqua vers le couloir des enseignants. L’intrus soupira. Il commençait à se lasser de ce jeu de cache-cache !
L’intrus se rendit au bout du couloir, où l’humain avait ouvert la porte du