Fraternité Matin du 27/08/2024 , magazine presse

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27 août 2024

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Journal

District des Montagnes Dans l’attente d’un hommage exceptionnel à Ouattara Mardi 27 août 2024 / N°17 897 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € P. 4 PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES DossierLutte contre la corruption

Voici la nouvelle arme Pp. 8-9 Assainissement Ces ouvrages qui sauvent Pp. 2-3

Éléphants /

Faé sort

sa liste

Bénie Traoré

PHOTOS : DR Les attendus et les P. 20 Maho Dorgelessurprises

Àla Une

Assainissement à Grand-Bassam et Yopougon

Mardi 27 août 2024

Des kilomètres de canalisations pour mettre ﬁn aux inondations

Depuis quelques mois, de grands ouvrages de drainage des eaux pluviales sont en construction dans des secteurs de Yopougon et de Grand-Bassam.

es inondations à Grand-Bassam et Yo-pougon en saisons pluvieuses seront un s’Lachèveront les chantiers lointain souvenir quand d’assainissement qui ont été ouverts dans ces deux communes. De gros ou-vrages de drainage des eaux pluviales sont en train d’être construits et les tra-vaux avancent à grands pas. Trois mois après l’ou-verture du chantier de Grand-Bassam, les cana-lisations ont commencé à sortir de terre à certains en-droits. Notamment au quar-tier de Mockeyville, consti-tuant l’amont du chantier où le gros œuvre est déjà visible. « Les travaux avancent bien comme vous pouvez le constater. Ici, la plateforme a déjà été posée, nous sommes à l’étape du cof-frage des voiles que nous allons couler aujourd’hui même (le 14 août Ndlr). De l’autre côté, ils sont en train de faire le ferraillage du radier qui sera coulé aussi dans quelque temps. Chaque jour, on avance d’au moins de 40 mètres »,dé-crit Vivien Tia, assistant Hse à la mission de contrôle, le groupement Setec-Terrabo, qui a nous conduits dans une visite guidée du chan-tier, le 14 août.

A Yopougon, les travaux consistent en l’agrandissement des canaux existants et sont bien avancés.(PHOTOS : DR)

26% de taux de réalisation à Grand-Bassam

Plus qu’une nécessité, ces travaux étaient urgents à Grand-Bassam. Il fallait contenir et réguler l’écou-lement des eaux de pluie aîn d’éviter qu’elles ne se dispersent et inondent les quartiers, les routes et

les maisons. La cité bal-néaire est, en eet, réputée pour les inondations qui causent d’importants dé-gâts en saison pluvieuse. La construction de ces ca-nalisations s’inscrit dans le Projet d’assainissement et de résilience urbaine (Paru) înancé à hauteur de 155 milliards de F Cfa par le

Comme à N’Dotré

Le quartier N’Dotré dans la commune d’Abobo a bénéﬁcié de grandes canalisations dans le cadre du Paru.(PHOTO : DR)

ancé oïciellement en mars 2022, le Projet d’assainissement et L de résilience urbaine (Paru) est avant tout un outil de sécurisation et de désenclavement des populations. Le premier fut celui d’Abobo-N’Dotré et Anonkoua-Kouté. Là-

bas, ce sont 7,7 Km de canaux et 13 ouvrages de franchissement (dalots) qui ont été construits. Ces ouvrages ont montré leur eïcacité sur les deux dernières grandes sai-sons des pluies. Aucune perte en vie humaine ni aucun dégât matériel

dans ces zones pourtant réputées pour enregistrer des morts chaque année en saisons pluvieuses. Le projet a mis à l’abri des inondations 281 000 per-. sonnes

F. EHOUMAN

Groupe de la Banque mon-diale et mis en œuvre par le ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité. L’entreprise qui exécute les travaux à Grand-Bassam est A.R. Hourie. Elle a tracé deux itinéraires pour les cana-lisations, l’un s’étendant sur 4 Km et l’autre sur 3. Ils partent tous les deux de Mockeyville jusqu’à la la-gune en transitant par deux exutoires, l’un au quartier Château et l’autre au quar-tier Oddos. Ces canalisa-tions ouvertes traversent donc presque toute la ville. Sur le terrain, des dizaines d’ouvriers sont à la tâche. Ils cravachent avec pa-

nache et sans relâche. Ils doivent livrer, dans les dé-lais, un chantier sans tache. Le délai est de neuf mois. Même si l’échéance se rap-proche, Sébastien Kouassi, spécialiste environnement au Paru, assure qu’il sera tenu. C’est à la base vie du projet, au petit rond-point avant le carrefour Moossou, que nous le rencontrons.« Il y a une cinquantaine d’ou-vriers qui travaillent chaque jour. Nous sommes à ce jour à un taux de réalisation de26%, ce qui est très bon et nous fait dire que le délai d’exécution sera respecté. Surtout que la collaboration avec la population et toutes les parties prenantes dont

les autorités municipales est excellente. Notre objectif est de livrer le chantier bien avant le délai et mettre ainsi très rapidement à l’abri plu-sieurs dizaines de milliers de personnes », aïrme-t-il.

Une expertise à toute épreuve

Le tracé des canalisations a été fait en suivant le pas-sage naturel de l’eau. Mais, une pente a été créée de sorte à faciliter l’écoule-ment des eaux jusqu’à la lagune.« Cette façon de procéder s’imposait puisque nous sommes ici sur un terrain plat, qui n’a pas de pente. Ce qui ex-plique les marécages qu’on a ici et là et qu’il y ait des eaux qui stagnent après chaque pluie. Ce sont les sillons laissés par les eaux de pluie que nous suivons, mais ces passages sont ré-trécis à cause de la densité croissante des habitations. Les emprises sont exigües, et il y a à tout moment de l’eau qui s’écoule puisque la nappe phréatique est proche, ce qui rend délicats les travaux, mais on s’en sort »,rassure Vivien. Et Sébastien de renchérir : « C’est toute une ingénierie bien déﬁnie qui nous permet d’avancer sur ce terrain dif-ﬁcile. Nos équipes ont ac-quis une grande expérience avec ce qu’on avait déjà à Abobo. L’entreprise exécu-tante a également une riche expertise dans la réalisation de ce genre d’ouvrages ». A l’en croire, les canalisa-tions auront une profon-deur allant de 1,5 mètre en amont à 2 mètres au ni-

A Grand-Bassam, dans le quartier de Mockeyville, les travaux en sont au coffrage des voiles et au coulage du radier.

Mardi 27 août 2024

Vivien Tia, assistant Hse à la mission de contrôle, le groupement Setec-Terrabo, sur le chantier de Grand-Bassam. Au total, précise-t-il, c’est un linéaire de 4 Km de veau de l’exutoire. Et la lar-canalisation qui sera ré-geur variera entre 3,5 à 4,5 alisé. La particularité du mètres. Elles seront assor-chantier de Yopougon est ties de 9 dalots. Le long des que les canalisations sont canalisations, des garde-faites dans des canaux corps en béton armé seront existants. Les travaux posés de même que des consistent essentiellement passerelles de traversée.« à les agrandir. Parallèle-Il y a eu des calculs et des ment aux canalisations qui extrapolations sur le long ne sont destinées qu’eaux terme qui nous font dire pluviales, des conduites que quel que soit le niveau pour les eaux usées prove-de cru qu’on pourra avoir, nant des habitations sont ces canaux ne seront pas posées en même temps. inondés. Nous procéderons par ailleurs à l’aménage-Penser aux générations ment de pistes d’entretien, futures mais également à des tra-vaux de végétalisation des « Les canalisations ont été emprises des ouvrages et à conçues de sorte à éviter la pose d’enrochements de toute inondation. Les pro-protection »,précise-t-il. jections ont été faites sur plusieurs décennies. Il n’y Yopougon : 43% de taux a aucun risque qu’elles se de réalisation bouchent vu les dimen-sionnements, surtout qu’il Comme à Grand-Bassam, y aura un service de cu-les travaux sont bien avan-rage régulier. Les dernières cés à Yopougon. Ils ont pluies ont permis d’évaluer démarré en octobre 2023 leur eﬃcacité. La zone qui pour un délai d’exécution était inondée à chaque sai-de 15 mois. C’est la même son des pluies ne l’a pas été entreprise, A.R. Hourie qui cette fois. Il n’y a eu aucun les exécute. La mission de éboulement »,se félicite Ar-contrôle, par contre, est sène Messou. diérente. Ici, c’est le grou-Bassel Taki, conducteur de pement Gau-Ceta. Pour travaux à A.R. Hourie, quant ce chantier également, ce à lui, assure que les travaux sont deux tronçons de ca-se déroulent bien sur le ter-nalisation, l’un partant de rain.« Ces canaux sont uni-Gesco et l’autre de Port-quement pour les eaux plu-Bouët 2 et ils se rencontrent viales. Pour les eaux usées, au quartier Kimi pour se il y aura des tuyaux 400 en déverser dans la lagune. parallèle avec les canalisa-Le taux de réalisation glo-tions. Les travaux se dé-bal des travaux, selon Ar-roulent bien, les ouvriers sène Messou, responsable se comportent bien sur le santé sécurité à la mission chantier. Nous faisons notre de contrôle (le groupement maximum pour gêner le Gau-Ceta pour ce chan-moins possible les riverains. tier), est de 43 %. Et ils ne s’en plaignent pas. « Des radiers ont été cou-Nous ne construisons pas lés, des dalles posées, des seulement pour aujourd’hui voiles remontées, etc. Ici mais pour que ça tienne à Gesco, le canal sera en-jusqu’à 50, 60 ans. Notre terré et quand les travaux expertise a été démontrée ﬁniront, on réhabilitera la dans plusieurs pays dont le voie au-dessus pour la cir-Liban d’où nous venons », culation. En revanche, à Port-Bouët 2, le canal est. explique-t-ilouvert mais protégé avec FAUSTIN EHOUMAN de solides garde-corps », indique Arsène Messou.

Àla Une

Le Paru, une vision holistique et durable

our un coût global de 315 millions de dollars US, soit environ 155 milliards de F Cfa, î-deP la Banque mondiale, le nancé par le Groupe Projet d’assainissement et de résilience urbaine (Paru) s’étend sur une période de six ans. Il vise, à terme, à im-pacter positivement le quo-tidien de deux millions de personnes. Concrètement, selon son coordonnateur Lazeni Ouattara, ce projet permettra non seulement de réduire la vulnérabilité aux inondations dans plusieurs zones urbaines d’Abidjan et de toute la Côte d’Ivoire, mais aussi d’améliorer la gestion des déchets solides dans des municipalités bien ciblées. Il couvre donc les domaines de l’assainisse-ment et du drainage des eaux pluviales dans le but de renforcer la résilience des

Lazeni Ouattara, coordonnateur du projet.

villes bénéîciaires et de per-mettre une meilleure planiî-

cation urbaine et une bonne adaptation climatique.

Les actions phares sont la construction ou la rénova-tion de réseaux de drainage primaires et secondaires, associée à des travaux rou-tiers, permettant de protéger des centaines de milliers de personnes contre les inon-dations et la construction d’installations de traitement, d’élimination ou de valori-sation des déchets solides. « Ces déchets étant une cause directe des inonda-tions, leur élimination ou leur valorisation permettra l’accès de la majorité à un service public amélioré »,note Lazeni Ouattara. Le Paru participera ainsi à la construction de centres de valorisation et d’enfouisse-ment technique des déchets à Abidjan et dans quatre . villes de l’intérieur du pays

L’adhésion des populations

Sylla Ba (résident à Yopougon) :

« L’eau coule facilement maintenant » Ce n’est pas encore îni, mais ce qu’on voit là déjà est très bon. L’eau coule facilement maintenant. Cela fait au moins 30 ans que je vis dans ce quartier. Avant quand il pleuvait, c’était la merde ici, personne ne pouvait passer et le coin était très sale. Les enfants tombaient malades à cause des moustiques. Mais cette année, on n’a pas connu tout ça, grâce à Dieu. Merci beaucoup à l’État.

Awa Konaté(Yopougon) :

« Merci au Président de la République qui a pensé à nous » Cela fait plus de 15 ans que je fais mon petit com-merce ici. Les travaux ont démarré devant moi. Je ne sais pas de quelle autre manière je pourrai traduire ma reconnaissance au gou-

vernement, à part dire mer-ci. Merci au Président de la République qui a pensé à nous. On sourait énor-mément. Le caniveau était toujours bouché et les gens venaient y déverser les or-dures. Il y avait les mouches partout. On se plaignait, mais il n’y avait aucun chan-gement. De l’autre côté là-bas, les eaux emportaient des enfants chaque année. Mais tout ça est derrière nous désormais. Nous sou-haitons qu’à la în des tra-vaux, il y ait des dos d’âne et des barrières autour des caniveaux aîn de protéger nos enfants.

Salif Aruna(Yopougon) :

« A la ﬁn des travaux, on fera la fête » Je suis très îer de ces tra-vaux et je souhaite qu’ils aillent jusqu’à leur terme. Et que ça dure longtemps. A la în des travaux, on fera la fête ici. Parce que l’eau n’ entre plus dans les maisons et il n’ y a plus d’odeurs qui nous gênent.

Suzanne Trazié(Grand-Bassam):

« C’est une très bonne chose de faire ces caniveaux » C’est une très bonne chose de faire ces caniveaux, car on en avait besoin. L’eau ne s’écoulait pas et les gens jetaient les ordures partout. On m’a appris, il y a quelques jours, que mon

F. EHOUMAN

activité sera un peu tou-chée, puisque le caniveau passera par là. J’espère que je serai dédommagée bien avant comme cela m’a été promis.

Corneille Fassinou(Grand-Bassam) :

(PHOTOS : DR)

« Ces travaux étaient nécessaires » Nos activités sont un peu au ralenti depuis un mo-ment. Nous sommes à peu près 170 ferrailleurs dans l’espace et nous n’arrivons pas à bien travailler depuis que les machines se sont déployées dans le coin. Mais c’est de bonne guerre, car nous comprenons le bien-fondé de ce qui est en train d’être fait. Ces travaux étaient nécessaires car pen-dant les saisons pluvieuses, . la vie est diïcile ici

PROPOS RECUEILLIS PAR F. EHOUMAN

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