Vivre son enfance au sein d’une secte religieuse : Comprendre pour mieux intervenir , livre ebook

Presses de l'Université du Québec - Lorraine Derocher

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143 pages

Français

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Extrait

Description

Quels peuvent être les effets à long terme d'une enfance vécue à l'intérieur d'une secte religieuse où l'intervention divine constitue bien souvent l'unique réponse aux problèmes humains ? Quel type de conséquences peut entraîner la transmission d'une vision du monde qui encourage une rupture totale ou partielle avec la société environnante ? Que savons-nous des parcours de ces enfants maintenant devenus adultes, notamment des difficultés qu'ils affrontent ainsi que des stratégies d'adaptation qu'ils utilisent afin de s'intégrer en société ?

Informations

Publié par	Presses de l'Université du Québec
Date de parution	11 juillet 2011
Nombre de lectures	3
EAN13	9782760528949
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450
Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : (418) 657-4399 • Télécopieur : (418) 657-2096
Courriel : puq@puq.ca • Internet : www.puq.ca
Comprendre
pour mieux intervenir

L ORRAINE D EROCHER
Préface de
Micheline Milot
Catalogage avant publication de Bibliothèque
et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Derocher, Lorraine, 1961-
Vivre son enfance au sein d’une secte religieuse :
comprendre pour mieux intervenir
(Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 35)
Présenté à l’origine comme thèse (de maîtrise de l’auteur – Université du Québec
à Montréal), 2006, sous le titre : Les socialisations marginales.
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-7605-1527-7 ISBN EPUB 978-2-7605-2894-9
1. Ex-membres d’une secte - Intégration. 2. Sectes - Aspect social. 3. Socialisation.
4. Intégration sociale. I. Titre. II. Collection.
BP603. D47 2008 362.8 C2007-941977-1

Nous reconnaissons l’aide ﬁnancière du gouvernement du Canada
par l’entremise du Programme d’aide au développement
de l’industrie de l’édition (PADIE) pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été rendue possible
grâce à l’aide ﬁnancière de la Société de développement
des entreprises culturelles (SODEC).

Mise en pages : I NFOSCAN C OLLETTE -Q UÉBEC
Couverture – Conception : R ICHARD H ODGSON
I llustration : G ILLES J OBIN , Sans titre (2006),
Huile sur toile, 10 po × 12 po.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2008 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2008 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 1 er trimestre 2008
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
À Lyne,
qui, sans le savoir,
a su inspirer chacune des lignes de cet ouvrage.
REMERCIEMENTS

Ce projet aurait été impossible sans le soutien continuel de mes amies RosaMorelli et Lise Daniels, toujours prêtes à m’épauler dans mes projets lesplus ambitieux et les plus audacieux. Je suis reconnaissante également àmon amie Lucie Cousineau pour son soutien constant ainsi que les corrections « de dernière minute ». Chacune m’a aidée plus qu’elle ne le croit.
Je ne puis passer sous silence l’apport du professeur Fernand Ouelletde l’Université de Sherbrooke qui a cru en moi dès les premiers instants.Je tiens aussi à témoigner ma reconnaissance aux professeurs du groupede recherche Société, droit et religions de l’Université de Sherbrooke(SoDRUS) pour avoir accepté que le SoDRUS apporte une contributionfinancière à la publication de cet ouvrage. Je veux remercier plus spécialement le professeur Claude Gélinas pour sa recommandation à la directiondu SoDRUS. Je désire également remercier les professeures Nathalie Lucaet Shirley Roy, qui ont toutes deux fortement suggéré la publication decette recherche et qui m’ont aidée, par leurs conseils, à préciser ma penséedans certaines sections. Enfin, la contribution, au plan linguistique, deLinda Pépin m’a été tout particulièrement précieuse.
Je tiens de plus à remercier de façon toute spéciale la professeureMicheline Milot qui a su à tout moment, par son encadrement et sonenseignement, me diriger dans la réalisation de cette recherche, qui audépart constituait un cheminement de maîtrise. Cette sociologue, par sestravaux, ses nombreuses publications et son implication, a su m’inspirertout au long de ce parcours.
Je m’en voudrais de ne pas souligner les encouragements prodiguéspar mes amis Edward Abdallah et David Sévigny qui ont su à maintes reprisesme rappeler l’importance de cette recherche. Je veux également soulignerla générosité des informateurs qui n’ont pas eu crainte de me partagerune partie de leur vie. Ils m’ont ouvert une piste précieuse : celle de leurintégration en société. Je leur dois toute ma gratitude.
PRÉFACE

Plusieurs ouvrages ont été produits à propos des sectes. Les perspectivesles plus couramment adoptées sont celles de la manipulation des leadersou gourous, de la victimisation des adhérents ou de la dangerosité psychologique et sociale de ce type de groupement. Trop souvent, la dénonciationprend le pas sur l’analyse critique. Quoique ces études puissent apporterune bonne connaissance d’aspects non négligeables du mode de fonctionnement sectaire, Lorraine Derocher emprunte une tout autre voie. Ellenous invite à comprendre le processus d’intégration sociale d’adultes quiont vécu leur enfance dans un groupe religieux fermé. Car il s’agit biend’un processus d’intégration puisque les enfants, à la différence des adultes,ont été entièrement socialisés dans un monde marginal qu’ils n’ont paschoisi. À la sortie du cadre de vie sectaire dont ils faisaient partie depuisleur enfance, l’intégration dans la société se vit alors avec toutes les difficultés inhérentes à une telle expérience de « migration ». Cependant, cesdifficultés se voient non seulement exacerbées, mais également associéesà d’autres embûches plus particulières à ce type de processus correspondantà une véritable resocialisation. À cet égard, le travail de Lorraine Derochernous apporte un éclairage aussi riche qu’inédit. Les problèmes particuliersd’insertion sociale vécus par les personnes qui ont courageusement acceptéde participer à cette étude nous révèlent des aspects moins connus deseffets à long terme d’une telle socialisation première.
L’auteure confirme dans son étude des aspects majeurs de la socialisation, tel qu’on les trouve chez Boudon, Simmel ou Piaget. À l’instar deces grands auteurs, elle démontre l’incidence des attitudes normativesacquises dans l’enfance sur la socialisation ultérieure. Dans le contexte plusparticulier de la socialisation marginale, ces attitudes intériorisées sont de nature à exercer une action inhibitrice sur l’ex-sectateur devenu adultelorsqu’il veut intégrer la société ; par exemple, la peur de circuler dans unmonde qui avait été défini pendant des années comme l’incarnation dumal ou la difficulté à comprendre les codes usuels de la société, si différentsde ceux du groupement sectaire, sont bien mises en évidence.
Parmi les nombreux autres aspects qui méritent d’être soulignés danscette analyse menée avec rigueur, mentionnons le problème du langage.Le verrouillage de la communication dans la secte, comme le note la spécialiste française Nathalie Luca, constitue un écueil important lorsque lapersonne quitte le milieu sectaire, où la métaphore spirituelle et l’hermétisme tenaient lieu de langage globalisant et manichéen du monde. Tantles codes affectifs, comportementaux, sexuels que moraux sont englobéspar un métalangage religieux qui brouille chez l’enfant à sa sortie de lasecte tous les repères normaux de la communication usuelle de la société.C’est à un véritable choc des réalités que sera alors confrontée la personne,ce qui fait de l’intégration en société un processus d’autant plus fragile. Sicertains aspects de l’insertion sociale peuvent se dérouler plus facilement,se trouver un travail par exemple, d’autres expériences constituent unevéritable confrontation à l’étrangeté d’un monde auquel l’ex-sectateurne se sent pas appartenir, auquel il craint de ne jamais appartenir. Lesmoindres échecs vécus dans sa tentative d’« adaptation » peuvent êtreinterprétés comme une incapacité de parvenir à intégrer réellement cenouvel environnement. Appréhendant les difficultés de surmonter chaquejour un nouvel obstacle inconnu, certains choisiront le retour dans le mondeconnu de la secte, aussi hostile soit-il. D’autres, plus tragiquement, verrontdans le suicide la seule échappée possible à ces deux mondes dont ils sesentent aliénés.
Un aut