Le Secret des femmes
159 pages
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Le Secret des femmes , livre ebook

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Description

Comment fonctionne la mystérieuse jouissance des femmes ? Que ressentent-elles ? Comment découvrent-elles le plaisir ? Comment apprennent-elles à l’épanouir ? Qu’ont apporté les recherches scientifiques ?Le septième ciel est ouvert à tous, encore faut-il trouver le chemin qui y conduit. À cet égard, les femmes ont un accès moins immédiat que les hommes, bien qu’elles aient de plus vastes potentialités. Pour s’orienter dans cette aventure, il y a des repères à connaître. Aujourd’hui, grâce aux études qui commencent à se multiplier et à une enquête inédite dans ce livre, on en sait enfin un peu plus sur l’orgasme féminin. Sur le point G. Sur l’orgasme multiple. Sur le cerveau en extase. Sur l’incroyable anatomie du clitoris. Comme l’Univers, le plaisir féminin est en expansion.Élisa Brune est romancière et journaliste scientifique. Elle écrit sur l’astronomie, les volcans ou l’hypnose comme sur la sexualité féminine. Plusieurs de ses romans traitent de séduction et de sexualité (La Tentation d’Édouard, Un homme est une rose, Alors heureuse... croient-ils !). Yves Ferroul est médecin sexologue, agrégé de lettres, docteur ès lettres. Il a enseigné comme chargé de cours d’histoire de la médecine et de cours de sexologie à la faculté de médecine Lille-II. Il a été vice-président du Syndicat national des médecins sexologues, membre du conseil d’administration de l’Association inter-hospitalo-universitaire de sexologie. Il est le créateur de www. sexodoc. fr.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 août 2010
Nombre de lectures 283
EAN13 9782738199645
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, SEPTEMBRE  2010
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-9964-5
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Avant-propos
par Élisa Brune

Faire l’amour, ça ne s’apprend pas, dit-on. Il faut laisser parler la nature. Pour procréer, cela suffit en effet. Les couples ont toujours trouvé leur chemin vers la descendance. Mais pour cultiver le plaisir et l’épanouissement sexuel, la nature n’offre pas de garantie convenable. Pour les femmes, en tout cas, l’accès à l’orgasme n’a rien d’automatique – le chemin peut être inexplicablement long et difficile. À cet égard, les hommes se partagent en deux catégories : ceux qui croient qu’ils savent, et ceux qui savent qu’ils ne savent pas. Car même ceux qui savent ne savent pas. Pas plus que nous. Personne ne sait le fin mot sur la fragile géométrie du plaisir féminin. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. La raison en est inconnue, et le fait lui-même reste souvent secret – pour le partenaire, pour le reste du monde, généralement pour les deux. Qui d’entre nous parle ouvertement à qui que ce soit de la façon dont elle jouit ? On s’étend sur ses cours de fitness, sur sa nouvelle voiture ou sur la rougeole du petit, mais nulle ne tient le blog de ses orgasmes.
En avez-vous ? Où, quand, avec qui, comment, depuis quand, est-ce bon ? Jamais je n’aurais osé poser ces questions, même à mes amies les plus proches. Tout a commencé autrement. Je voulais raconter de petites histoires sur la découverte de la sexualité. Le premier baiser. Le premier contact. Le premier amant. Je voulais écrire, juste pour rire, un catalogue des frissons et surprises du début. Mais pourquoi s’en tenir à mon maigre répertoire ? Des candeurs et des bévues de débutante, chacune en a son lot. J’étais curieuse du palmarès d’autrui. J’ai titillé la confidence auprès de mes amies. Elles ont parlé. On a bien ri. C’est alors que le chemin s’est tracé tout seul sous mes pas. L’évocation des premières fois a tout naturellement mené vers la question du premier orgasme. Et celui-ci n’était pas souvent au rendez-vous. Pas avant longtemps. Ou même jamais. Non, je ne rêvais pas. Au XXI e  siècle, parmi les femmes de mon entourage, on ne jouissait pas, ou pas souvent, ou pas quand ni comme ni avec qui on l’aurait voulu. Coup de théâtre ! La libération sexuelle n’avait libéré que les mœurs, pas le plaisir. La situation semblait alarmante. Et pourtant, l’actualité ne s’en souciait pas. L’unification de l’Europe, la crise financière, les jeux Olympiques, ça oui. Mais le bonheur des femmes, non. Qu’elles se débrouillent toutes seules.
J’ai rassemblé ces témoignages et confidences dans un volume intitulé Alors heureuse… croient-ils (Le Rocher, 2008), puis j’ai voulu continuer l’enquête de manière plus organisée. J’avais fait entendre des récits sur la nature capricieuse du plaisir féminin, encore fallait-il chercher à la comprendre, et dans la mesure du possible à l’améliorer. Mon travail s’est déroulé en deux volets, simultanés. D’une part, un questionnaire détaillé sur l’orgasme diffusé par Internet a permis d’entendre ce que les femmes ressentent et comment elles vivent l’accès au plaisir. D’autre part, une recherche approfondie dans la littérature scientifique a fait le tri entre ce que l’on sait et ce que l’on ignore encore. Le clitoris, le vagin, le point G, l’orgasme multiple, l’éjaculation féminine, le rôle du cerveau… chaque sujet a ses acquis et ses points d’interrogation. Yves Ferroul m’a aidée à organiser et interpréter cette matière complexe, multiple, foisonnante, bien souvent étonnante. Nous livrons ici le résultat de ce tour d’horizon le plus complet possible sur la question de l’orgasme féminin.
On pourra objecter d’emblée que le plaisir n’est pas le bonheur. Qu’il y a des femmes épanouies sans orgasmes, et des jouisseuses invétérées qui rament dans l’existence. Je veux bien. Mais adoptons une approche minimaliste : l’orgasme, c’est comme l’argent, ça ne fait pas le bonheur, mais ça aide. Et à tout le moins la pénurie pose question. Alors abordons le problème en face.
Introduction

Hommes et femmes sont loin d’être égaux devant le plaisir sexuel. Selon des enquêtes récentes, 90 à 95 % des hommes parviennent toujours ou presque toujours à l’orgasme lors des rapports sexuels. Pour les femmes, un tiers répond « souvent ou toujours », un tiers « environ une fois sur deux » et un tiers « rarement ou jamais ».
Quelle énorme différence, alors que tant de pas ont été franchis ! La révolution sexuelle a assoupli les contraintes morales, allégé les tabous, libéré les mœurs et les discours sur la sexualité. Les études et le travail des femmes ont favorisé leur indépendance économique et le libre choix du partenaire. La contraception a protégé les femmes des grossesses non désirées. Plus récemment, les médicaments érectogènes ont réduit l’incidence des troubles érectiles. Aucun de ces progrès n’a réussi à combler le fossé entre le plaisir des hommes et le plaisir des femmes.
Ce livre a pour ambition de faire le point sur les connaissances objectives et subjectives en matière d’orgasme féminin. Bien que le sujet concerne la moitié de l’humanité depuis la nuit des temps, il est surprenant de voir combien peu de témoignages spontanés, peu d’enquêtes et peu de recherches scientifiques l’ont abordé de manière centrale. L’orgasme féminin est une tache aveugle, qu’on l’envisage sous l’angle de la médecine, de la biologie, de la sociologie, de l’histoire ou de la littérature. On trouvera plus facilement dans la bibliothèque mondiale des renseignements sur la cuisson du riz, sur l’élevage des labradors ou sur le traitement du panaris que sur la façon pour une femme d’atteindre l’extase au lit.
Pour voir aborder la sexualité humaine au laboratoire, et pour y voir consacrer des enquêtes statistiques, il a fallu attendre le milieu du XX e  siècle. L’orgasme en particulier, et surtout féminin, est un objet d’étude tout récent, au même titre que les trous noirs ou les supraconducteurs. Il n’y aurait peut-être pas lieu de s’y intéresser particulièrement si pour tout le monde cela « marchait » automatiquement. Le fait est que ce n’est pas le cas. Sortir d’un labyrinthe est difficile quand on ne dispose pas de son dessin général et qu’on n’ose pas le demander. On trouvera ici l’ensemble des connaissances actuelles sur l’orgasme féminin. Nous entamerons le panorama par ce qu’on sait sur l’expérience animale et sur les données préhistoriques et historiques, avant d’exposer en détail les découvertes de la science actuelle ainsi que les réponses données par 314 femmes à une enquête ciblée sur l’orgasme tel qu’il est vécu. Voilà qui devrait faire le tour d’un sujet par essence explosif – et ce n’est pas pour le cerner, c’est pour l’encourager à exploser davantage…
Chapitre premier
L’orgasme avant l’humanité

Il est de notoriété publique que les humains ne font pas l’amour seulement pour se reproduire. C’est même plutôt rare qu’ils pensent à cette possibilité (en dehors des stratégies pour l’éviter). Alors pourquoi fait-on l’amour ? Eh bien… pour faire l’amour, pardi ! C’est un plaisir en soi, pas besoin d’un dessin. La sexualité fait du bien.
Dans le reste de la nature, et surtout dans ses stades peu évolués, on voit tout le contraire : des comportements sexuels mécaniques et saisonniers qui ne visent que la reproduction de l’espèce.
Comment est-on passé de l’un à l’autre ? Du sexe outil au sexe hédoniste ? Où et quand a surgi ce plaisir qui nous chavire ?

L’orgasme existe-t-il dans la nature ?
L’existence d’un plaisir associé à la reproduction ne peut raisonnablement pas s’envisager chez les plantes, ni chez les bactéries, ni chez les champignons, ni chez les éponges. L’on n’est guère tenté non plus d’attribuer de grands émois aux insectes ou aux araignées, pas plus qu’aux animaux pour qui la fécondation a lieu hors du corps (comme les poissons qui fraient à distance) ou aux animaux qui se reproduisent sans rapport sexuel (oui, il y en a : d’obscurs lézards qui se clonent de mère en fille), et pas non plus à tous ces animaux inquiets qu’on voit, dans les documentaires, copuler vite fait tout en surveillant anxieusement les alentours.
Pour les mâles, on serait tenté de considérer, par anthropomorphisme, que la question de l’orgasme commence à se poser à partir du moment où il y a pénétration et éjaculation. Tant que leur participation consiste à arroser des œufs, on ne voit pas que cela transporte les mâles au septième ciel. Pour parler d’orgasme, il nous faut au moins cet équipement de base : un organe spécifique qui permet d’établir une copulation physique, en un mot comme en cent, le pénis.
Pour ingénieux qu’il soit, le pénis est apparu indépendamment dans différents groupes du règne animal : les paramécies, les insectes, certains oiseaux, les requins, et bien sûr les mammifères. À strictement parler, on peut même dire que les algues vertes ou certaines bactéries ont inventé le pénis, puisque, chez ces unicellulaires, des individus (disons « mâles ») ont la capacité de pousser une protubérance qui va transpercer la paroi d’un autre individu (disons « femelle ») pour y injecter quelques gènes – même si en général elles se reproduisent par clonage. Comme quoi, la pénétration n’est pas une invention particulièrement

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