Le Gabon bleu dans le golfe de Guinée , livre ebook

Connaissances & Savoirs - Patrice Moundounga Mouity

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224 pages

Français

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Description

S'il est une partie du monde qui suscite un grand intérêt aussi bien dans la géostratégie mondiale que dans la préservation de la biodiversité universelle, c'est bien le golfe de Guinée. Du fait de la montée du terrorisme et de l'instabilité du Moyen-Orient, cette partie de l'espace monde est devenue une zone hautement stratégique, d'autant qu'elle est considérée aujourd'hui comme la seconde province pétrolière mondiale. Ce livre s'attache ainsi à analyser la question du différend frontalier de l'îlot de Mbanié en rapport avec les revendications de souveraineté maritime, principalement entre deux pays de la région spéci?que qu'est le golfe de Guinée : le Gabon et la Guinée Équatoriale. Mais le cas de São Tomé-et-Principe n'est pas en reste. Après la politique intérieure gabonaise, Patrice Moundounga Mouity élargit son champ d'analyse à la géopolitique maritime. Espace nourricier et stratégique caractérisé par une grande diversité de richesses, dont des ressources halieutiques, minières et énergétiques, le Gabon bleu ne cesse d'attirer les convoitises. En abordant les enjeux maritimes autour du Gabon et ses voisins, l'ouvrage entend situer le contexte de crise dont le golfe de Guinée a été le théâtre au cours de ces dernières décennies, traduisant ainsi l'urgence d'une prise en compte véritable des questions maritimes dans la sous-région d'Afrique centrale.

Sujets

Sciences sociales

Sciences humaines

Sociologie, société et politique

Gabón

French conjugation

Sciences humaines et sociales

Gabon

Pouvoir

Mer

Sociologie

Afrique

Informations

Publié par	Connaissances & Savoirs
Date de parution	24 février 2017
Nombre de lectures	21
EAN13	9782342151053
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Gabon bleu dans le golfe de Guinée
Patrice Moundounga Mouity
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Gabon bleu dans le golfe de Guinée

Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://cgsp.publibook.com

Préface de Fweley DIANGITUKWA
Avant-propos de Frederick MBA MISSANG

Presses Universitaires d’Études sur l’Afrique (PUEA)
Sciences politiques
Préface
Avec ce livre sur le Gabon bleu, Patrice Moundounga Mouity nous fait entrer dans la géopolitique de l’eau, des Mers et des Océans et nous entraîne dans cette partie d’Afrique qu’on appelle communément le Golfe de Guinée. En effet, depuis la guerre d’Irak et la radicalisation de la politique de certains pays asiatiques face au bloc occidental, le Golfe de Guinée est devenu un lieu stratégique privilégié pour l’approvisionnement en pétrole des compagnies occidentales et chinoises, car le pétrole de cette région est non seulement peu sulfureux mais en plus offshore, c’est-à-dire situé en plein Océan. Cet emplacement facilite non seulement son exploitation mais surtout son exportation vers l’Occident (États-Unis/Europe) et vers la Chine, à l’abri – sinon loin – des regards et des contestations des nationaux.
Si les trois principaux moyens de transport : terrestre, aérien et maritime se complètent 1 , il faut reconnaître que le dernier l’emporte sur les deux précédents dans la mesure où il y a beaucoup plus de commerce transitant par les Océans et les Mers que par air et sur terre. Il est ainsi permis de confirmer l’énoncé de Walter Raleigh qui affirma que « quiconque contrôle la mer contrôle le monde 2 ». Or, la flotte africaine est absente sur les eaux internationales où se jouent les grands enjeux du futur.
Certains États africains se querellent pour contrôler les eaux situées au large de leurs territoires alors que les îles se trouvant dans les eaux internationales autour de l’Afrique sont occupées par les anciennes puissances coloniales 3 . L’observation attentive du continent montre clairement que toutes les îles autour de l’Afrique appartiennent aux puissances coloniales, depuis les îles Madère (Portugal) et Canaries (Espagne) situées au large du Maroc, passant par l’Ascension et Ste-Hélène (Grande-Bretagne) dans l’Océan Atlantique jusqu’à la Réunion et Mayotte (France) situées de part et d’autre de Madagascar dans l’Océan Indien. L’Afrique ne contrôle aucun point stratégique. Elle est un continent encerclé, contrôlé et surveillé extérieurement depuis les eaux internationales. Très peu d’intellectuels africains s’en rendent compte et en parlent. Or, cette présence étrangère autour de l’Afrique réduit la souveraineté du continent et les ambitions océanes des Africains.
Pour contenir l’empire russe qualifiée de heartland dans la théorie géopolitique de Halford John Mackinder , mais aussi la Chine et les pays asiatiques à l’intérieur de leurs territoires et les empêcher ainsi d’atteindre les mers chaudes du Sud, la Grande-Bretagne avait pratiqué ce qui est appelé le containment . Elle a occupé et colonisé tous les pays autour de l’Océan Indien ( rimland ). C’est cette même politique qui a été pratiquée en Afrique sans faire beaucoup de bruit et très peu de géopoliticiens ont écrit sur les conséquences négatives de l’encerclement ou de l’endiguement de l’Afrique.
Au lieu d’être un point d’observation privilégié pour les pays du Golfe de Guinée à partir duquel les États de la région sécurisent les côtes en contrôlant méthodiquement tout ce qui entre sur les terres fermes de la région et tout ce qui en ressort, l’îlot de Mbanié est devenu une pierre d’achoppement qui perturbent les bonnes relations entre la Guinée Équatoriale et le Gabon.
La gestion de l’îlot de Mbanié nous rappelle que l’Afrique d’aujourd’hui est le résultat d’une construction artificielle par les Européens et que les Africains n’ont pas fait grand-chose depuis 1960 pour se réapproprier leur histoire en la réinscrivant à la hauteur de leurs ambitions. Pendant que les Européens agrandissent leur espace, via l’élargissement de l’Union européenne, afin de parler d’une seule voix face au monde extérieur, pendant que les Sud-Américains sont sur le point de réaliser le rêve d’unité tracé autrefois par le Libertador Simón Bolívar (1783-1830) 4 , les Africains se querellent encore pour la gestion de leur proximité.
Depuis la fin du XV e siècle, avec cynisme et pragmatisme, les Occidentaux observent que leur sécurité relève non seulement de leur supériorité militaire mais surtout de l’incapacité des Africains à se mettre d’accord sur une approche coordonnée, unifiée voire cohérente sur la gestion de l’avenir de leur continent. Qu’il s’agisse de la position de l’Union Africaine à l’égard du conflit dans les Grands Lacs où des soldats ougandais et rwandais se battent contre des soldats congolais et s’entretuent pour défendre les intérêts des puissances étrangères – ce conflit a déjà fait entre huit et dix millions de morts 5 – ou d’autres conflits dans le continent, de politique pétrolière, ou de questions environnementales, les États africains peinent à s’exprimer d’une seule voix. Les Occidentaux en ont tiré la conclusion que les tensions au sein du continent africain sont la plus sûre garantie de leur propre sécurité et de leur domination 6 .
Si les frontières terrestres des pays africains sont, dans la plupart des cas, incertaines et mouvantes voire fantaisistes et comiques parce qu’elles avaient été tracées suivant les avancées coloniales européennes vers l’intérieur du continent, les frontières océanes africaines sont encore plus incertaines pour les pays ayant des façades maritimes, car la topographie des Océans fait encore défaut ou parce que les Anciens colonisateurs ne s’étaient pas définitivement mis d’accord sur les délimitations exactes (frontières) de leurs possessions 7 . Cette imprécision est à l’origine des conflits interminables, comme dans le cas de la bande d’Aozou 8 entre la Libye et le Tchad, de l’île de Bakassi entre le Nigeria et le Cameroun et de l’îlot de Mbanié, dont il est question dans ce livre, entre la Guinée Équatoriale et le Gabon.
La gestion conflictuelle de l’îlot de Mbanié est le cas d’étude bien trouvé par Patrice Moundounga Mouity pour inviter les États africains à se détourner de la confrontation et à chercher plus de compréhension, de concertation et de négociation afin d’assurer la paix et la stabilité du continent qui sont le gage de son développement. Cet appel de pied est le grand mérite de ce livre qui invite à plus de prise de conscience et de sens de responsabilité de la part des États. Patrice Moundounga Mouity propose, avec raison, la mise en place d’une équipe des gardes-côtes gabonais et équato-guinéens sur Mbanié et une gestion commune des ressources halieutiques qui sont dans et autour de cet îlot. En faisant rencontrer leurs intérêts, les Gabonais et les Équato-guinéens trouveront plus d’arguments pour s’entendre.
Au lieu d’agir en solitaires, les Africains doivent devenir solidaires face aux enjeux du monde qui sollicitent leur intelligence commune et leur sagesse.
Fait à Genève, le 14 août 2016 Fweley Diangitukwa, Professeur de Science politique à l’Université Omar Bongo de Libreville-Gabon. Écrivain et Éditeur. Ancien Directeur de l’École doctorale et professeur de Science politique à SWISS UMEF University, à Genève.
Avant propos
Le Golfe de Guinée au cœur de cette analyse est présenté par Patrice Moundounga Mouity comme un « espace enjeux » foyer de plusieurs différends maritimes interétatiques. Le fait qu’il renferme des ressources halieutiques indénombrables et des richesses minières polymorphes, attise la convoitise des Etats frontaliers cas du Gabon et la Guinée Équatoriale opposés sur la délimitation de leurs frontières. Le conflit autour de l’île Mbanié dévoile en effet, ce rapport conflictuel à la fois historique, politique et aujourd’hui géopolitique et stratégique.
L’auteur de ce livre amène à voir comment l’affirmation des souverainetés étatiques exprimées sur l’île Mbanié conduit à une crise de leadership maritime. Ce problème maintes fois soumis à l’arbitrage des instances internationales donc l’ONU, constitue l’un des obstacles qui retarde et hypothèque l’intégration sous-régionale restée aujourd’hui un joli prénom sans véritable contenu, encore moins d’application concrète. Pourtant, ce qui semble constituer un obstacle pour les États susmentionnés est perçu ici, par Patrice Moundounga Mouity, comme l’un des atouts à mettre à profit pour l’essor du projet d’intégration sous-régionale ; à condition de se mettre d’accord sur les logiques et politiques d’exploitation commune prônées et encouragées par les experts locaux et internationaux engagés dans les conflits transfrontaliers autour de la mer.
Par hypothèse, Patrice Moundounga Mouity admet que de l’exploitation consensuelle-commune des espaces maritimes problématiques, naitra une sous-région d’Afrique centrale forte et dynamique. Plutôt qu’à demeurer dans les plaideurs, dans l’inquiétude, dans un état d’ aigreur et d’animosité réciproque, l’auteur invite (les différents États du Golfe de Guinée) à développer les politiques économiques communautaires autour de la mer et au renforcement des systèmes de sécurité-défense en vue d’un contrôle efficient de l’insécurité et des actes de piraterie maritimes qui transforment cette région en couloir de la mort.
L’aboutissement de ce projet devenu comme le premier défi du XXI e siècle des Éta