La Force de la confiance
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La Force de la confiance , livre ebook

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Description

Vouloir faire cesser des comportements destructeurs et ne pas y parvenir ; prendre des décisions sans jamais s’y tenir… Pourquoi tant de conflits intérieurs ? Mû par cette question, le docteur François Le Doze a un jour rencontré l’IFS (Internal Family Systems), nouveau modèle psychothérapeutique créé par Richard Schwartz aux États-Unis. Des ateliers d’Esalen aux séances en individuel, l’auteur nous dévoile ce parcours qui a transformé son existence et sa pratique professionnelle : découverte des « parts » (manager, pompier, exilé, etc.) s’opposant dans le psychisme, et surtout découverte du Self, forme de conscience qui permet à chacune des « parts » de jouer son rôle sans empiéter sur les autres. Il s’agit donc de restaurer le Self dans son leadership, comme on rétablirait un capitaine à la barre d’un navire, pour permettre à la personne de récupérer l’énergie bloquée et au système de se réharmoniser… C’est ce travail intérieur qui est décrit ici. François Le Doze, neurologue, a travaillé au CHU de Caen. Formé aux États-Unis au modèle IFS, il propose des formations dans le cadre de Thérapie par le Self, intégrant les neurosciences à sa pratique et à son enseignement. Christian Krumb est journaliste et psychopraticien, formé à l’École Parisienne de Gestalt et à l’IFS au sein de l’Institut français pour le développement du Self leadership. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 mai 2015
Nombre de lectures 9
EAN13 9782738166043
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , JUIN  2015 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6604-3
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
« Pour moi, tout le drame est là, Monsieur : dans cette conscience que j’ai, que nous croyons tous être “un seul”, alors que la vérité, c’est que nous sommes chacun “plusieurs”, Monsieur, selon toutes les possibilités d’être qui sont en nous “un seul” avec l’un, “un seul” avec l’autre – mais totalement différents ! Et avec l’illusion en même temps d’être “un seul pour tous”, d’être ce même “un seul” dans tous nos actes ! Ce n’est pas vrai ! Pas vrai ! Ça nous arrive de nous en apercevoir quand par un horrible hasard, nous nous trouvons comme accrochés et suspendus par un acte : je veux dire que nous nous apercevons que nous ne sommes pas tout entiers dans cet acte, et que ce serait une injustice atroce d’être jugés pour ce seul acte, et d’être accrochés et suspendus au pilori une existence entière, comme si elle se résumait à ce seul acte 1  ! »
Luigi P IRANDELLO , Six personnages en quête d’auteur

« Ce qui est derrière nous et devant nous est peu de chose comparé à ce qui est en nous. »
Ralph Waldo E MERSON .


1 . Luigi Pirandello, Six personnages en quête d’auteur, adaptation de Stéphane Braunschweig, Besançon, Les Solitaires intempestifs, 2012.
Introduction

Le parcours personnel que vous allez découvrir dans ce livre s’appuie sur un modèle thérapeutique novateur, appelé IFS (Internal Family Systems) élaboré depuis une trentaine d’années par l’américain Richard Schwartz. Révolutionnaire, son idée de multiplicité du psychisme ? Ce n’est certes pas une nouveauté en soi. En 1920 déjà, la seconde topique freudienne bat en brèche la notion d’unité du psychisme en le structurant en trois instances, le Ça, le Surmoi et le Moi, qui sont bel et bien des composantes de la personnalité, des parties* 1 . Par la suite, d’autres méthodes psychothérapeutiques se sont développées, reposant sur le postulat que nous sommes composites : la psychosynthèse 2 , l’analyse transactionnelle 3 , ou encore plus récemment le dialogue intérieur 4 .
Le modèle IFS, que nous allons décrire ici, ne se réfère pas à la représentation psychanalytique du psychisme. En nommant les protagonistes de la vie psychique de la façon la plus simple qui soit (souvent d’après les expressions utilisées par les patients eux-mêmes), sans dogmatisme, suivant leur fonction dans le système, en utilisant une terminologie issue de la vie courante, des références immédiatement identifiables par le grand public, Richard Schwartz a en quelque sorte « dépsychologisé » l’âme humaine. La personne, dans sa théorie, n’est pas assimilée à son comportement, son symptôme, sa maladie. Les termes managers*, pompiers* ou amalgame*, peu sujets à interprétations, frappent l’imaginaire collectif tout en permettant à chacun de se les approprier et d’y projeter la singularité de son expérience et son être au monde.
Car l’IFS repose sur une vision holistique de l’être humain, appréhendé dans toutes ses dimensions : physique, affective, familiale, sociale, professionnelle… L’accent mis sur la vie intérieure ne doit pas tromper : nos « systèmes » ne sont pas des archipels séparés du reste du monde par des océans infranchissables. Nous n’existons pas séparément des autres et nous sommes pris dans des réseaux de liens complexes et subtils. Nos parts*, qui constituent notre être, se révèlent et se déploient au contact du monde, de ceux avec qui nous interagissons, que ce soit dans nos couples, nos familles, ou nos entreprises… ou avec un thérapeute.
Schwartz a ici mis en évidence que le système extérieur n’est souvent que le miroir de ce qui se passe à l’intérieur : les conflits conjugaux, par exemple, sont le reflet de polarisations internes projetées dans la relation. Tout mouvement à l’intérieur a un impact sur le système extérieur, comme on le voit souvent dans les couples : en thérapie, comme à bord d’un bateau, quand l’un des partenaires bouge, l’autre ne peut pas rester inerte, il doit s’ajuster, sans quoi le bateau risque de chavirer.
L’IFS est aussi, par la force des choses, une thérapie corporelle : les parts sont une réalité vivante de nous-mêmes et se manifestent et s’incarnent en nos corps physiques. C’est donc à partir du corps, par la conscience corporelle, que nous entrons en relation avec notre système. L’une des grandes difficultés des patients est qu’ils sont coupés de leurs sensations. Ils sont privés de la richesse de leur monde. L’un des buts est de rétablir le sentiment d’intégrité, d’unité de la personne, souvent divisée, clivée. Ce qui peut sembler paradoxal est que le moyen même de réunir la personne consiste à lui faire prendre conscience de sa multiplicité.
Outil de connaissance de soi, l’IFS ne saurait se limiter à une technique psychothérapeutique, mais ambitionne de pouvoir être appliqué dans d’autres champs : l’entreprise, l’éducation, le conseil… De nombreux projets sont en cours pour le développer comme modèle applicable à la gestion de projets ou au management. Schwartz parle d’étendre cette pratique au champ de l’éducation en formant les parents à reconnaître leurs parts et restaurer leur Self* pour qu’ils améliorent la qualité de la relation avec leurs enfants… Il estime aussi que des enfants initiés progressivement à identifier les parts en eux et chez les autres, ainsi que leur Self, pourraient devenir des adultes plus libres et de futurs parents plus responsables.
Mais la simple connaissance de soi, aussi fine et sophistiquée fût-elle, n’est pas l’objectif premier de ce modèle thérapeutique. Élaborer une liste exhaustive de nos parts, établir la galerie de nos personnages intérieurs, comme des variations d’un même Moi démultiplié, est une entreprise certes intéressante mais limitée et trompeuse. Une des caractéristiques d’un système « sain » est qu’il est perpétuellement en mouvement, changeant, s’ajustant aux situations auxquels est exposée la personne. L’enjeu est de permettre à chacun d’accompagner ce mouvement avec créativité, fluidité et souplesse. Pour cela, il s’agit de retrouver accès à ses ressources propres, les seules qui permettront de véritablement développer toute sa richesse potentielle.
La prise de conscience par la personne de son monde intérieur n’est donc qu’une étape. Car notre ressource fondamentale, dans cette perspective, c’est bien à l’intérieur de soi qu’elle se trouve, et c’est le Self. Le problème, c’est que nous sommes la plupart du temps séparés de lui, cherchant tant bien que mal à l’extérieur des soutiens et des aides dont nous finissons par devenir dépendants.
Retrouver le Self leadership*, c’est devenir de nouveau le « capitaine de son âme » (comme disait Nelson Mandela qui lui-même citait le poème « Invictus » du poète britannique William Ernest Henley), revenir au centre de son système, libre de ses choix, confiant dans ses capacités, pour se mobiliser et agir dans son existence, lui donner la direction qu’on désire, la tenir, et nouer et nourrir des relations harmonieuses avec le monde… C’est pourquoi pour accéder au Self, il est souvent nécessaire de passer par un tiers, à l’appui duquel les parts ont une chance de se détendre et d’accepter de faire confiance et de collaborer.
Dans cette thérapie cependant, ce n’est pas la relation du client au thérapeute qui est première, mais la relation de la personne « en son Self* » avec ses propres parts.
Or quand elles arrivent en consultation, les personnes sont généralement coupées de cette relation. En conséquence elles sont parfois ignorantes, voire sceptiques et critiques vis-à-vis du Self. Tous les efforts du thérapeute visent à les aider à restaurer cette relation fondamentale, relation de confiance, à partir de laquelle c’est le patient lui-même qui devient l’acteur numéro un dans le processus de sa guérison.
Celle-ci, pour l’IFS, n’est pas une vue de l’esprit, c’est un acte, un processus accompli comme un rituel : le « déchargement* des fardeaux ». S’il fait appel à l’imagerie mentale, c’est avant tout une expérience corporelle. C’est en se laissant guider par son intuition et par celle de ses proches collaborateurs, que Schwartz l’a mise au point. Aujourd’hui, les recherches en neurosciences sont en passe de lui donner une légitimité scientifique, ce qui inscrit le modèle dans la mouvance de l’EFT 5 , l’EMDR 6 ou la Somatic Experiencing 7 , techniques qui ont radicalement transformé la prise en charge du stress post-traumatique, et qui ont en commun de se fonder sur notre capacité innée à guérir. Cette capacité ici porte enfin un nom : c’est le Self. Nous espérons que le récit qui suit vous aidera à découvrir ce centre de vous-même sans lequel rien n’est possible.

1 . Tous les termes usuels à l’IFS signalés par un astérisque sont expliqués dans le lexique à la fin du livre.

2 . Mise au point par le docteur Roberto Assigioli, après sa rencontre avec Freud et Jung en 1909, la psychosynthèse repose sur l’idée d’une psyché constituée de différentes « parties », « sous-personnalités », « niveaux de conscience ».

3 . Fondée par le psychiatre américain Eric Berne dans les années 1950, l’analyse transactionnelle met en jeu ce qu’il appelle les « états du moi » : « parent », « adulte », et « enfant ».

4 . Mis au point par Hal et

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