Imparfaits, libres et heureux : Pratiques de l’estime de soi
206 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Imparfaits, libres et heureux : Pratiques de l’estime de soi , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
206 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Être enfin soi-même. Ne plus se soucier de l’effet que l’on fait. Agir sans craindre ni l’échec ni le jugement. Ne plus trembler à l’idée du rejet. Et trouver tranquillement sa place au milieu des autres. Ce livre va vous aider à avancer sur le chemin de l’estime de soi. À la construire, la réparer, la protéger. Il va vous aider à vous accepter et à vous aimer, même imparfaits. Non pour vous résigner, mais pour mieux évoluer. Imparfaits, mais libres et heureux... Christophe André est médecin psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Tous ses livres rencontrent un très grand succès : Psychologie de la peur, Vivre heureux , L’Estime de soi, La Force des émotions, Comment gérer les personnalités difficiles (avec François Lelord) , La Peur des autres (avec Patrick Légeron).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2006
Nombre de lectures 42
EAN13 9782738195548
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR CHEZ ODILE JACOB
Le Guide de psychologie de la vie quotidienne (sous la direction de), 2008.
Psychologie de la peur , 2004, « Poches Odile Jacob », 2005.
Vivre heureux , 2003, « Poches Odile Jacob », 2004.
La Force des émotions (avec François Lelord), 2001, « Poches Odile Jacob », 2003.
La Peur des autres (avec Patrick Légeron), 2000 (3 e éd.), « Poches Odile Jacob », 2003.
L’Estime de soi (avec François Lelord), 1999, « Poches Odile Jacob », 2002.
Comment gérer les personnalités difficiles (avec François Lelord), 1997, « Poches Odile Jacob », 2000.
© ODILE JACOB, 2006, JANVIER 2009
15 , RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-9554-8
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
« Que mon livre t’enseigne à t’intéresser plus à toi qu’à lui-même, puis à tout le reste plus qu’à toi. »
André G IDE ,
Les Nourritures terrestres
Je passe un bien vilain moment. Tous les livres me dégoûtent. Je ne fais rien. Je m’aperçois plus que jamais que je ne sers à rien. Je sens que je n’arriverai à rien, et ces lignes que j’écris me paraissent puériles, ridicules, et même, et surtout, absolument inutiles. Comment sortir de là ? J’ai une ressource : l’hypocrisie. Je reste enfermé des heures, et on croit que je travaille. On me plaint peut-être, quelques-uns m’admirent, et je m’ennuie, et je bâille, l’œil plein des reflets jaunes, des reflets de jaunisse de ma bibliothèque. J’ai une femme qui est un fort et doux être plein de vie, un bébé qui illustrerait un concours, et je n’ai aucune espèce de force pour jouir de tout cela. Je sais bien que cet état d’âme ne durera pas. Je vais ravoir des espérances, de nouveaux courages, je vais faire des efforts tout neufs. Si encore ces aveux me servaient ! Si plus tard je devenais un grand psychologue ! Mais je ne me crois pas en puissance assez de vie. Je mourrai avant l’heure, ou je me rendrai, et je deviendrai un ivrogne de rêverie. Mieux vaudrait casser des pierres, labourer des champs. Je passerai donc ma vie, courte ou longue, à dire : mieux vaudrait autre chose. Pourquoi ce roulis de notre âme, ce va-et-vient de nos ardeurs ? Nos espérances sont comme les flots de la mer : quand ils se retirent, ils laissent à nu un tas de choses nauséabondes, de coquillages infects et de crabes, de crabes moraux et puants oubliés là, qui se traînent de guingois pour rattraper la mer. Est-ce assez stérile, la vie d’un homme de lettres qui n’arrive pas ! Mon Dieu, je suis intelligent, plus intelligent que bien d’autres. C’est évident, puisque je lis sans m’endormir La Tentation de saint Antoine . Mais cette intelligence, c’est comme une eau qui coule inutile, inconnue, où l’on n’a pas encore installé un moulin. Oui, c’est ça : moi, je n’ai pas encore trouvé mon moulin. Le trouverai-je jamais ?

William et Jules
Ces lignes que vous venez de lire sont extraites d’un passage du journal intime de Jules Renard, daté du 17 mars 1890 1 .
Jules Renard était un homme réservé et hypersensible, neurasthénique, comme on disait alors. Après une enfance malheureuse, dont il s’inspira pour écrire son ouvrage le plus connu, Poil de carotte , il connut une certaine notoriété. Mais il ne fut jamais heureux, jamais satisfait de lui-même ni de son existence. Malgré sa lucidité et son talent, malgré l’affection de sa famille et de ses amis, il ne trouva jamais la paix de l’âme. Son intelligence était aussi vive que son estime de soi était incertaine et douloureuse.
Renard n’utilisa jamais le terme estime de soi , qui n’était pas encore en usage dans la langue française. Mais cette même année 1890, de l’autre côté de l’Atlantique, le médecin, philosophe et psychologue américain William James publiait le premier traité de psychologie moderne, Principles of Psychology , qui lui avait demandé douze années de travail. Comme le Journal de Renard, le traité de James se lit encore aujourd’hui avec plaisir. La plupart de ses remarques sur la condition humaine restent d’actualité. James fut le premier à utiliser et à analyser ce concept de self esteem  : « L’estime de soi est de deux sortes : la satisfaction et le mécontentement de soi 2 . » Malheureusement, il souffrait de troubles dépressifs sévères, qui empoisonnèrent sa vie. Ni William ni Jules ne purent venir durablement à bout de leurs démons intérieurs.
Bien longtemps après, l’estime de soi est toujours au cœur de nos existences modernes, quelles que soient notre culture et notre nationalité 3 . Les deux hommes avaient parfaitement pressenti, grâce à leur intelligence et à leur sensibilité personnelle, l’importance qu’elle allait prendre, pour le meilleur et pour le pire, dans notre société. Ce livre leur rend hommage.
Comment allez-vous ?

« Les hommes se distinguent par ce qu’ils montrent et se ressemblent par ce qu’ils cachent. »
Paul V ALÉRY

Nous allons tous très bien, et nous sommes tous très contents de nous…

Qui a des chances d’aller au ciel ?
Lorsqu’on posa cette question – c’était en 1997 à l’occasion d’un sondage réalisé aux États-Unis –, les personnalités qui obtinrent le plus de réponses favorables furent Bill Clinton : 52 %, Lady Diana : 60 %, le basketteur Michael Jordan : 65 %.
Mère Teresa, avec 79 %, fut celle qui récolta le maximum de réponses favorables. Le maximum ? Pas tout à fait… À la question : « Et vos chances, à vous, d’aller au ciel ? », il y eut 87 % de réponses positives 4  !
Humour sur soi ? En partie sans doute. Mais on peut supposer que la plupart des réponses étaient évidemment sincères. Cette autosatisfaction sympathique est d’ailleurs bien connue en psychologie sociale : la plupart d’entre nous se sentent toujours « un peu mieux que la moyenne 5  ». Ainsi, 90 % des cadres et des professeurs d’université s’estiment plutôt supérieurs à la moyenne dans l’exercice de leurs fonctions. Plus de 96 % des étudiants se placent au-dessus de ce qu’on présente comme la moyenne des qualités à posséder pour être quelqu’un de bien 6 . La plupart des personnes s’estiment légèrement plus compétentes, plus intelligentes, plus agréables socialement que la moyenne des autres. Elles pensent mieux conduire, avoir meilleur goût, etc. 7 . Sur l’ensemble de ce genre d’études, 67 à 96 % des personnes se surévaluent par rapport à leurs pairs 8 . Et cela en toute inconscience : la plupart des personnes estiment ne pas se surévaluer, mais jugent que la majorité des autres le font. Nul mépris pour autrui dans cette attitude. Elle ne nécessite pas que l’on rabaisse les autres : on ne les dévalorise pas, on se surévalue, simplement 9 .
Donc, nous sommes d’accord, je vais bien, je suis bien, vous allez bien, vous êtes bien. Et même mieux que les autres. Tout va donc parfaitement, dans le meilleur des mondes.
Pas si vite ! Et pas si simple !

Tout va bien, mais seulement lorsque la mer est calme…
Tout d’abord, cette surévaluation de soi se manifeste davantage face aux tâches aisées que face aux tâches difficiles. Ainsi, vous estimez probablement que vous conduisez mieux que les autres sur terrain sec, mais, sur une route verglacée, vous n’en êtes plus si sûrs. Confrontés à des situations délicates, nous avons plutôt tendance à nous estimer un peu au-dessous de la moyenne 10 . Mais alors, que vaut une estime de soi qui s’effrite face aux difficultés ?
Autre problème : cette tranquille surestimation de soi peut se transformer, dans certaines circonstances, en amertume, mauvaise foi et hostilité. Si par exemple on fait échouer des personnes à des tâches présentées comme simples ou si on leur fait croire qu’on les rejette, elles se mettent alors non seulement à douter d’elles-mêmes, mais aussi à dévaloriser les autres, à devenir plus intolérantes, plus rigides qu’elles ne l’étaient au départ.
Les blessures de l’estime de soi nous secouent donc fortement. Parfois si fortement que nous ne pouvons nous empêcher de penser que cette autosatisfaction affichée, au calme et loin de toute difficulté, n’est qu’une fragile façade chez la plupart d’entre nous. Qui se lézarde dès qu’on passe de la déclaration à l’action, du facile au difficile, du familier à l’inconnu, du calme à la menace, de la théorie à la pratique…

Tempêtes sur l’estime de soi
Dès que la vie devient difficile, les insuffisances de notre estime de soi se révèlent impitoyablement 11 . Chez les plus vulnérables d’entre nous, du fait de leur fonctionnement psychique ou de leurs difficultés sociales (personnes isolées, en précarité, chômeurs), ces failles de l’estime de soi ne pardonnent pas et alimentent alors de nombreuses formes de souffrance mentale. Lorsqu’on étudie de près le phénomène, on découvre un lien important entre les problèmes d’estime de soi et la plupart des troubles psychiques, qu’il s’agisse de manifestations dépressives 12  et anxieuses 13 , de recours à l’alcool, de prise de drogue à l’adolescence 14 , de troubles des conduites alimentaires 15 . Le citoyen occidental moyen a-t-il vraiment une si bonne estime de lui-même ? Rien de moins sûr.

Miroirs aux alouettes ?
Bonne, vraiment, l’estime de soi de ces personnes qui se voient et se disent si volontiers « légèrement au-dessus de la moyenne » ?
Comment expliquer alors ce besoin absurde de posséder des voitures plus grosses, plus rapides, plus luxueuses que nécessaire ? Et une fois que nous les possédons, pourquoi cet irrési

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents