Les Ducs de Lorraine de René Ier à François III , livre ebook

publibook - André Podsiadlo

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

110 pages

Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

A propos
Informations
Extrait

Description

Ouvrage qui regroupe l’histoire de tous les ducs de Lorraine, le livre d’André Podsiadlo met l’accent sur les aspirations indépendantistes de cette région et jalonne cette généalogie parfaitement documentée d’anecdotes cocasses. De René 1er en 1409 à François III en 1765, vous saurez tout sur les grandes familles qui marquèrent l’histoire de la Lorraine.

Sujets

Philosophie et théologie

François III

Charles V

Duc

France

Europe

Informations

Publié par	publibook
Date de parution	01 novembre 2012
Nombre de lectures	0
EAN13	9782748387940
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Ducs de Lorraine de René Ier à François III
André Podsiadlo
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Ducs de Lorraine de René Ier à François III

Éditions Publibook,
14, rue des Volontaires
75015 Paris – France
Tél : 33 (0)1 53 69 65 55

FR.010.0096421.000.R.P.2001.027.40000

René Ier 1409-1480

On pourrait raconter l’histoire du Duc de Lorraine René Ier comme un conte de fée. Essayons.

Il était une fois un souverain qui régnait sur un beau pays. Il aimait ses sujets qui le lui rendaient bien. La princesse, son épouse, était très belle. Le couple avait deux petites filles et vivait très heureux. Hélas dans chaque conte il y a des méchants ; que serait l’histoire du Petit Poucet sans l’ogre et Cendrillon sans ses méchantes sœurs. Il en est de même ici. Le souverain avait un frère, envieux et méchant qui aurait voulu être à la place du Prince. Mais la tradition est ainsi ; l’aîné est souverain et le puîné n’est rien. Le fils de ce frère, encore plus méchant que son père, disait même qu’il ferait la guerre pour ravir le trône à ses cousines. Il y avait même une fée Carabosse qui habitait dans un lointain pays et qui…
Mais arrêtons là et donnons les clés de notre comte.
Le beau pays, la Lorraine. Le souverain Charles II, Duc de Lorraine. Son épouse Marguerite fille d’un Prince de Bavière, les deux filles Isabelle et Catherine, le frère du souverain Antoine et son fils Ferri. Le grand souci du Duc était de trouver au plus vite un mari à Isabelle afin qu’Antoine, s’appuyant sur la loi Salique, ne puisse mettre ses menaces à exécution. On finit par trouver le jeune homme ayant, comme on dit aujourd’hui, le profil de l’emploi. Il s’agissait de René Duc d’Anjou, Conte de Guise, petit-neveu du Cardinal de Bar et fils de Louis II, roi de Naples. Le mariage eut lieu en 1420. On aurait dit un mariage pour rire. Les époux avaient 10 ans et 11 ans.
Charles II meurt en 1431 après 40 ans de règne. René prend possession de son Duché mais Antoine vient à Nancy réclamer la succession de son oncle. La guerre est inévitable. Antoine, pour être sûr de gagner, s’assure l’aide du Duc de Bourgogne Philippe III (le Bon). C’est la fée Carabosse du Conte. Le choc a lieu le 4 juillet 1431 à Bulgnéville (à 4 km de Contrexéville). René est fait prisonnier par les Bourguignons, envoyé à Dijon. Philippe III refuse de livrer son prisonnier à Antoine. Après un an, les deux cousins s’arrangent de la manière suivante : Yolande, fille du Duc René épousera Ferri II, fils d’Antoine. Mais le Bourguignon ne lâche pas son prisonnier, exigeant une rançon exorbitante (2 millions d’écus d’or et pratiquement la moitié du Duché). Le Duc de Lorraine affirme qu’il préfère mourir en prison plutôt que de ruiner son Duché. Après des années de négociations on trouve un arrangement en 1437. La rançon est fixée à 400.000 écus d’or et le Duc est libéré ; il obtient même des facilités de paiement, puisqu’il peut payer en trois ans et sans intérêts.
En 1434, le Duc de Lorraine hérite des royaumes de Naples, de Sicile et de Jérusalem, suite au décès de son frère Louis III. La Duchesse Isabelle alla en Italie pour libérer le royaume de Naples occupé par le Roi Alphonse d’Aragon. Son expédition fut un échec. En 1439, René Ier va à son tour reconquérir Naples mais, après trois ans de guerre, il revient sans avoir réglé le problème.
En 1445 la fille cadette du Duc de Lorraine Marguerite, épouse Henri VI, Roi d’Angleterre. Elle avait 16 ans et passait pour la plus belle princesse d’Europe. Sa vie fut bien agitée car au cours de la seconde moitié du 15è siècle, l’Angleterre subissait la guerre des Roses. C’était une lutte pour le pouvoir opposant la Maison d’York (white rose) à la Maison de Lancaster (red rose). A la bataille de Northampton (juillet 1460) Henry VI, époux de Marguerite de Lorraine, représentant la Maison de Lancaster fut battu par Warwick et fait prisonnier. Marguerite, à la tête de l’Armée, battit Warwick le 17.2.1461 et libéra le Roi son époux. En 1470 la chance tourna et le Prince de Galles fils de Marguerite fut tué ; peu après Henry VI subit le même sort. Marguerite devint prisonnière de la « Rose blanche » et enfermée dans la Tour de Londres. En 1480 Louis XI Roi de France paya la rançon de la Princesse mais prit comme garantie les possessions de Provence de René Ier. Ainsi, à la mort du « bon roi René » la Provence devint française. Marguerite de Lorraine mourut en 1482 à Angoulême où elle s’était retirée.
En 1453 la Duchesse Isabelle meurt à l’âge de 43 ans. L’historien la décrit comme une femme belle, ayant une taille avantageuse, un tempérament robuste, vif et ardent et d’un grand courage.
Le Duc est très affecté par ce deuil et change de vie. Il cède son trône à son fils Jean. (l’aîné Louis est mort de maladie en 1443 à l’âge de 20 ans.) René quitte la Lorraine pour s’installer à Aix-en-Provence où il possédait des terres héritées de son père Louis II. Et là, le Prince s’occupe de choses peu sérieuses, en tous cas indignes d’un ancien souverain. Du moins, c’est le jugement de ses contemporains. Il peint en miniature sur verre, lit de la poésie, écrit des poèmes, cultive des fleurs rares venues d’Orient (roses, œillets) plante des arbres inconnus en France, dresse des jardins, élève des oiseaux rares (paons blancs, noirs, rouges), réforme les processions religieuses qui, en Provence, ressemblaient davantage à des défilés de Carnaval qu’à des manifestations de la foi.
René eut d’une concubine de la Maison d’Albertaz trois enfants : Jean, Blanche et Madeleine. Il épouse par la suite la Comtesse de Laval (ou de La Valle) dont il n’eut pas d’enfant. René Ier meurt le 10 juillet 1480 dans sa soixante et onzième année, laissant le souvenir d’un homme bon, plus esthète que souverain. A Aix on le surnomme « le bon Roi René ». Nostradamus fit, cinquante ans plus tard, l’éloge de ce « sage » qui sut renoncer aux vanités du trône pour mieux vivre selon son bon plaisir.
Des neuf enfants du couple Ducal quatre survécurent, à savoir :
- Jean d’Anjou, qui succéda à son père sous le nom de Jean II.
- Louis d’Anjou, marquis de Pont-à-Mousson. (1423-1443)
- Marguerite (1430-1482) épousa Henry VI Roi d’Angleterre. Nous avons décrit son destin.
- Yolande (1428-1484) épousa Ferry de Lorraine.

Jean II 1425-1470

En 1449, le Duc Jean se rendit auprès du Roi de France Charles VII et l’aida à combattre les Anglais en Normandie. Il avait contracté une grande amitié avec le Dauphin, le futur Louis XI.
En 1453 Jean succède à son père et fait son entrée solennelle à Nancy le 22 mai. Bientôt le jeune Duc se rend en Italie pour y défendre ses possessions et servir également les Florentins qui payèrent tous les frais de cette guerre. (1455-1456). En 1458, le Roi Alphonse d’Aragon meurt et son fils Ferdinand lui succède. A deux reprises, en 1459-60 et 1462-63, Jean II essaya de reconquérir son royaume de Naples mais en vain. En 1468 le Duc de Lorraine se rend en Espagne afin d’attaquer Ferdinand d’Aragon mais il meurt le jour de la Ste Lucie, 13 décembre 1470. Fièvre jaune, empoisonnement ? On ne sut jamais le mystère de cette mort rapide car le Duc ne fut malade que quelques jours. Son corps fut inhumé en la Cathédrale de Barcelone, son cœur à Angers et ses entrailles à Pézénas. Jean II avait épousé en 1438 Marie de Bourgogne, nièce du Duc de Bourgogne et en eut deux fils. L’aîné, Jean Duc de Calabre mourut peu après son père. Le second, Nicolas devint Duc de Lorraine.

Nicolas Ier 1448-1473

Lors de la mort de Jean II, en 1470, Nicolas se trouvait à Paris, à la Cour de Louis XI. L’Armée lorraine resta quelques mois en Catalogne mais ne voyant pas son Duc venir la rejoindre, elle revint en Lorraine au printemps 1471. Les troupes invitèrent le Duc à prendre possession de ses Etats mais ce jeune Prince « était attaché à Paris par certains liens peu dignes de sa grandeur et de son courage, ne répondait pas à leur invitation ». Ces liens s’appelaient peut-être Anne de France, fille de Louis XI. Les fiançailles eurent lieu mais restèrent sans suite. En juillet 1471 une députation se rendit à Paris pour prier le Duc de rejoindre la Lorraine, ce qu’il fit début août. Dès son installation sur le trône, le vieux rêve italien se saisit du jeune homme. Il demande des aides financières à son futur beau-père Louis XI mais ce dernier refuse ayant lui-même fort à faire avec Charles le Téméraire. Le Duc Nicolas, déçu, s’allia un temps au Duc de Bourgogne contre le roi de France puis voulut investir Metz mais il mourut au cours des préparatifs, le 27 juillet 1473. On soupçonna ses officiers de l’avoir empoisonné vu qu’il avait été si peu de temps malade. Le Duc Nicolas avait 25 ans et était fiancé à la fille unique de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne. C’était un des plus beaux Princes, des mieux faits, des plus braves que l’on connut dit l’historien ; il avait l’air majestueux, on l’aurait pris pour Hector. Il fut inhumé en l’église St-Georges de Nancy.
Alors se pose pour le Duché le problème de la succession. Bien qu’ayant été fiancé à deux reprises, Nicolas Ier n’avait pas de successeur. Le Conseil de Lorraine songea à René Ier mais le « bon Roi René » avait 64 ans et nulle envie de revenir aux affaires. On proposa la couronne à Yolande, fille de René Ier et épouse de Ferri II. La Princesse, veuve depuis trois ans, vivait à Joinville avec son fils aîné René.

René II 1451-1508