De l’Eucharistie à la Trinité , livre ebook

Editions Blanche de Peuterey - Marie-Vincent Bernadot

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Extrait

Description

Le Père dominicain Marie-Vincent Bernadot nous propose une réflexion théologique et pratique sur les liens entre l’Eucharistie et la Trinité.Réflexion théologique, car l’auteur nous explique, avec des mots simples mais précis, la présence des trois personnes de la Trinité dans l’Eucharistie, l’amour des trois personnes trinitaires qui veulent descendre dans nos âmes et y habiter, et comment, grâce à l’eucharistie, nous parvenons à l’union avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ainsi qu’à l’union avec la sainte Humanité du Christ.Réflexion pratique, car le Père Bernadot ne se contente pas d’expliquer la théorie, il nous donne de précieux conseils pour « maintenir et perfectionner » l’union avec la Trinité, grâce au recueillement, au travail, à la souffrance, à la joie. Avec les actes de désir, les actes d’amour, il nous montre comment perfectionner cette union.Un livre utile pour tous ceux qui veulent communier avec profit, ou qui souhaitent passer du temps en adoration devant le Saint-Sacrement.

Sujets

Spiritualité

Informations

Publié par	Editions Blanche de Peuterey
Date de parution	01 janvier 2023
Nombre de lectures	2
EAN13	9782368781654
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l’Eucharistie à la Trinité

Marie-Vincent Bernadot.
Copyright
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ISBN : 978-2-36878-165-4
Prière de sainte Catherine de Sienne
Ô Esprit-Saint, viens dans moncœur ! Par la puissance attire-le à Toi, ô Dieu vrai, et accorde-moi lacharité en même temps que la crainte.
Ô Christ, garde-moi de toutemauvaise pensée : réchauffe-moi et embrase-moi de ton très doux amour, ettoute peine me semblera légère.
Ô mon Père saint, mon douxSeigneur, maintenant aide-moi dans toutes mes actions.
Ô Christ Amour ! Ô ChristAmour !
Avant-propos

Je suis la Voie :marchez en Moi.
Je sois la Vérité :contemplez-Moi.
Je suis la Vie :vivez par Moi.
Le mystère du Christ
Dieu communique la vie divine à la saintehumanité de Jésus
Dieu est l’Océan de la vie. Etcette vie, qui est Lumière et Amour, a soif de se répandre et de se donner.Éternellement le Père se donne à son Fils ; ensemble le Père et le Fils sedonnent au Saint-Esprit, Lui communiquant leur unique divinité.
Éternellement aussi, par uneineffable miséricorde, Dieu a résolu de communiquer sa vie sainte et béatifiqueà la créature, de lui dire son Verbe, de lui donner son Esprit, de la fairecommunier à sa nature dans la Lumière et dans l’Amour.
Mais, avant de déborder surtoutes les créatures, la vie infinie commence par se verser tout entière en Celuiqui est le premier-né avant toute créature , ( 1 ↓ )le Christ Jésus, dont la sainte Humanité, en vertu de son union avec laPersonne du Verbe, reçoit participation des biens infinis autant qu’il estpossible à une nature créée. Toute la vie divine s’écoule en lui. Dieu avoulu que la plénitude de la divinité habitât en lui ( 2 ↓ )... Nous l’avons vu tout rempli de la grâce et de la Vérité . ( 3 ↓ )Placé au sommet de tout, introduit dans l’adorable Trinité, Jésus communie sansmesure à la vie qui inonde son cœur et son âme, submerge toutes ses puissancesd’intelligence et de tendresse, de sorte que le Christ Jésus devient à son tourl’Océan de la vie.
Jésus nous communique la vie divine
S’il est au-dessus de tout, Jésusn’est pas pour cela isolé. Dans la magnificence de son amour. Dieu l’aprédestiné comme le premier-né d’une multitude de frères , ( 4 ↓ )comme la tête d’un corps immense dont nous sommes les membres. Il est la têteet l’Église est le corps . ( 5 ↓ )
Et voilà que Jésus veut fairepart à ses frères de ce qu’il a reçu. La vie qui s’était versée de la Trinitéadorable en sa sainte Humanité déborde de nouveau, s’étend et se propage. De latête elle descend dans les membres. Du chef, Jésus, dont elle inonde toutes lespuissances, elle se répand dans tout le corps formé par les fidèles. Et à notretour nous communions à la vie intime des Trois divines Personnes, à leurLumière et à leur Amour.
C’est l’admirable mystère de ladiffusion de la vie surnaturelle, lequel plus que tout autre fait éclater lagloire de la grâce ( 6 ↓ )et arrachait à saint Paul d’émouvantes actions de grâces. ( 7 ↓ )C’est celui que le grand Apôtre ne cessait de prêcher, l’appelant le mystèredu Christ... le mystère caché aux siècles et aux générations passées, maisrévélé maintenant aux saints : c’est-à-dire le Christ en vous . ( 8 ↓ )
C’est le grand Christ formé deJésus et de l’Église, de Jésus complété par l’Église, de Jésus si intimementuni à ses fidèles qu’il ne forme avec eux qu’un seul corps animé de la mêmevie, laquelle circule dans la tête et dans les membres ; car sa viedivine, Jésus la verse en nous, la fait nôtre. Je suis la vigne, vous êtesles branches . ( 9 ↓ )Le cep et les rameaux sont un même être, se nourrissant et agissant ensemble, produisantles mêmes fruits parce qu’ils sont alimentés de la même sève. Ainsi Jésus etles fidèles sont unis dans un même corps : cette vie divine, Lumière quiéclaire, Amour qui embrase, dont Jésus jouit dans sa plénitude et qui fait lesdélices de son Humanité, il la fait circuler dans ses membres, il nous l’infuse,de sorte qu’en Jésus et en nous, dans son âme et dans notre âme, dans son cœuret dans notre coeur, il y a même vie, même grâce, même communion d’amour auPère dans l’unité du Saint-Esprit.
Demeurer en Jésus
On le voit, pratiquement toute lavie chrétienne, toute la sainteté se réduit à se tenir étroitement uni auChrist Jésus.
Demeurez en moi, et moi envous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure unià la vigne : ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez enmoi... Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit.Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. ( 10 ↓ )
Voilà donc le grand devoirchrétien : demeurer en Jésus.
Vivre en Jésus résume tout,facilite tout, place le chrétien dans ses rapports réguliers avec Dieu et luipermet de réaliser sa vocation, qui s’exprime pleinement en ce peu de mots :par Jésus entrer en relations d’intimité avec Dieu notre Père, dans l’Esprit-Saint,terme subsistant de l’éternel amour.
Comment nous unir à Jésus et demeurer en lui ?
C’est le baptême qui, le premier,nous fait entrer dans le Christ. Le baptême nous incorpore au Christ ,dit saint Thomas. Il s’ensuit que la plénitude de vie, de grâce et de vertusqui est en lui nous envahit : il est dans l’ordre que la vie de la têtedescende dans les membres. Tous nous recevons de sa plénitude . ( 11 ↓ )
La confirmation affermit,développe et parfait l’union surnaturelle établie au premier jour par lesacrement de la régénération. En nous abreuvant de l’Esprit du Christ , ( 12 ↓ )elle mène à sa perfection notre croissance spirituelle et nous rend capables d’agirvirilement dans l’ordre surnaturel, de manifester et de défendre courageusementla foi reçue au baptême. « Ce sacrement, dit saint Thomas, augmente etparfait notre vie spirituelle pour tout ce qui regarde les combats extérieurscontre les ennemis du Christ. Mais il reste à l’augmenter et la parfaire pourque l’homme soit parfait en lui-même par son union intime avec Dieu : c’estl’œuvre de l’Eucharistie. ( 13 ↓ ) »
Commencée au baptême, resserrée àla confirmation, notre union avec le Christ se consomme au moment de lacommunion.
Il faut de plus remarquer quenous ne recevons qu’une seule fois le baptême et la confirmation et que nouspouvons, hélas ! perdre la vie dont ils nous ont enrichis. En tout cas,cette vie est exposée à s’amoindrir ; il est même trop certain qu’ellesubit de fréquentes déperditions par nos défaillances quotidiennes.Finira-t-elle, en s’affaiblissant chaque jour, par disparaître ? Non. Pourla restaurer, le Seigneur a institué le sacrement de l’autel, de tous le plusadmirable et dans lequel tous les autres reçoivent leur consommation et leurcouronnement.
Son double but est d’amener à sadernière perfection et d’entretenir notre union avec le Christ. Plus que tous,il est le sacrement de la vie, car il est une nourriture que nous pouvonsrecevoir chaque jour, un pain vivant ( 14 ↓ )expressément institué pour nous communiquer la vie éternelle, la vie même deDieu. Tout ce que le pain matériel fait pour la vie corporelle, ce pain vivantle fait pour la vie surnaturelle : il répare, il entretient, il augmente,il renouvelle, il réjouit.
Tout le mystère du Christ aboutitdonc en définitive, par l’incarnation et la Rédemption, à la Communion. Deshauteurs de la Trinité, le Verbe incarné descend à l’homme dans l’Eucharistieafin que par la communion l’homme remonte à sa fin dernière, l’adorableTrinité.
De la Trinité à la Communion :telle est la voie que parcourt le Christ pour accomplir l’œuvre de la diffusionde la vie divine. Voie descendante de l’amour divin vers l’homme qu’il veutsauver.
De la Communion à la Trinité :telle est la voie que, de concert avec le Christ devenu son compagnon devoyage, l’homme purifié et réconforté doit refaire pour entrer en participationdes biens infinis. Voie montante de l’amour humain vers Dieu qui l’attire à l’inépuisablefélicité de la vision béatifique.

* * *
Rendons grâces à Dieu le Père quinous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, ennous délivrant de la puissance des ténèbres, pour nous transporter dans leroyaume de son Fils bien-aimé...
Il est l’image du Dieu invisible,né avant toute créature ; car c’est en Lui que toutes choses ont étécréées, celles qui sont dans les deux et celles qui sont sur la terre, leschoses visibles et les choses invisibles... Tout a été créé par lui et pourlui. Il est, lui, avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
Il est la tête du corps qui est l’Église,lui qui est le principe, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutechose il tienne, lui, la première place. Car Dieu a voulu que toute saplénitude habitât en lui. Et il a voulu réconcilier par lui toutes choses aveclui-même, celles qui sont sur la terre et celles qui sont dans les cieux, enfaisant la paix par le sang de sa croix.
Vous aussi, qui étiez autrefoisloin de lui et ennemis par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, il vous amaintenant réconciliés par la mort de son Fils pour vous faire paraître devantlui saints, sans tache et sans reproche, si du moins vous demeurez fondés etaffermis dans la foi et inébranlables dans l’espérance.

Saint Paul, Col,12-23.
I. L’union eucharistique
1. Jésus se donne à nous surtout par laCommunion
Pratiquement, dans la viequotidienne, c’est surtout par la sainte communion que nous nous unissons auChrist. Le grand moyen de nous enrichir de la vie divine est de manger le painde la vie.
Une union prodigieuse s’établiten ce moment. Celles de la terre, même les plus intimes, n’y sont pointcomparables. Pour en trouver l’analogue, il faut, avec saint Jean Chrysostome,remonter jusqu’à l’union des deux natures dans le Christ et dire que par l’Eucharistienous sommes unis à Jésus comme sa sainte Humanité est unie au Verbe.
Certes, la vie de Jésus et lanôtre restent distinctes, comme sa n