La Philosophie
675 pages
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Description

La Philosophie est un livre unique pour qui veut découvrir, comprendre ou approfondir la philosophie. Il est constitué par une série de leçons que l’on pourra lire dans l’ordre que l’on voudra, selon ses goûts, ses besoins ou ses choix. Il présente les pensées des plus grands philosophes, des classiques aux contemporains : Aristote, Descartes, Spinoza, Hegel ou Wittgenstein, mais aussi Rawls, Arendt, Lévinas, Foucault, Rorty, Lacan, Derrida. Il aborde également les questions liées aux grands débats actuels : découvertes scientifiques, bioéthique, environnement, clonage, euthanasie, retour du religieux, bouleversements artistiques… Sur le site internet www. philo. fr, complément de ce livre, on trouvera des dossiers, des dissertations construites étape par étape et beaucoup d’autres repères philosophiques. Alain Renaut est professeur de philosophie politique et d’éthique à l’université de Paris-Sorbonne, où il est responsable du Master de Philosophie et de Sociologie. Ancien membre du Conseil national des programmes, il a publié de nombreux ouvrages. Jean-Cassien Billier, Patrick Savidan et Ludivine Thiaw-Po-Une enseignent à l’UFR de philosophie de l’université de Paris-Sorbonne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mai 2006
Nombre de lectures 137
EAN13 9782738173324
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Odile Jacob, mai 2005 15, rue Soufflot, 75005 Paris
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-7332-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction

Ce volume est constitué d’une série de leçons qu’on peut lire dans l’ordre que l’on voudra, selon ses goûts, ses besoins ou ses choix. Elles sont consacrées aux notions inscrites dans le programme officiel de la série L du baccalauréat, qui contient aussi, ou à peu près, celui des autres séries générales. En effet, ces notions constituent, au fond, le plus petit dénominateur commun aux différents publics ou acteurs de la philosophie : élèves des lycées, étudiants en philosophie ou dans d’autres secteurs des humanités, professeurs travaillant avec leurs élèves sur ces grandes notions ou avec leurs étudiants à partir des acquis du lycée, publics divers animés par des interrogations dont ils redécouvrent, à un moment de leur trajectoire personnelle ou professionnelle, qu’elles ont quelque chose à voir avec celles que l’enseignement de la philosophie apprend à développer. Avec l’aide vigilante de Ludivine Thiaw-Po-Une, qui s’est chargée en particulier d’en rendre l’écriture aussi accessible qu’il était souhaitable, j’ai rédigé chacune de ces leçons de façon à donner à l’ensemble l’unité et la cohérence que la philosophie revendique comme l’une de ses plus intransigeantes exigences.
Pour autant, ces leçons ne constituent pas l’exposé d’une philosophie particulière. La structure qui leur a été donnée en témoigne : après la mise en place des principaux problèmes que fait surgir l’analyse d’une notion comme celle de la conscience, de la liberté ou de l’État, la leçon propose les éléments d’un parcours à travers les contributions majeures que la philosophie a fournies sur de tels problèmes ; une dernière étape est consacrée à analyser les termes et les enjeux d’un grand débat contemporain à travers lequel la philosophie témoigne qu’elle est, autour des questions que lui a léguées sa tradition, intensément vivante. Nous avons ainsi choisi de conduire le lecteur jusqu’en un point où, une fois clarifiés les termes de ce qui demeure en débat sur telle ou telle sphère de questionnement, c’est à lui et à lui seul de se forger sa propre conviction.
 
Je ne saurais mettre un terme à la présentation de cet ouvrage sans dire quelques mots sur ce que je dois à mes collaborateurs. Ils ont tous les trois accompagné, facilité, enrichi et, en définitive, rendu possible mon propre travail, soit par l’aide apportée directement à ce volume, soit par leur contribution au site qui permet aujourd’hui d’en compléter la lecture. La répartition des tâches ne donne en tout état de cause qu’une représentation sommaire de la façon dont chacun s’est en fait investi dans ce que nous étions en train de préparer.
Que les Éditions Odile Jacob trouvent ici l’expression de ma gratitude. À commencer bien sûr par Odile Jacob elle-même, pour l’enthousiasme avec lequel elle a accueilli d’emblée ce projet et pour la façon dont elle nous a permis de le transformer peu à peu comme nous le souhaitions. Je suis heureux de remercier aussi Bernard Gotlieb, que je n’imaginais pas retrouver, trente ans après, à l’occasion d’une telle aventure et tous les collaborateurs des Éditions Odile Jacob (notamment, pour les dernières et décisives étapes, Henri Verdier). Notre gratitude continue d’aller également à Jean-Michel Decoster, pour avoir accueilli avec tant de compréhension, dans la réalisation technique du cédérom qui accompagnait la première édition de ce livre et qui nourrit aujourd’hui le site associé à notre ouvrage, les demandes que Ludivine Thiaw-Po-Une exprimait en notre nom.
Alain Renaut
PREMIÈRE PARTIE
LE SUJET
L a notion de sujet, telle qu’on l’entend en philosophie (pour s’y référer aussi bien que pour la discuter, voire pour la combattre), est une construction proprement philosophique. Construction progressive et complexe, qui constitue elle-même un objet d’interrogation pour les philosophes quand ils tentent de faire apparaître comment s’est développée l’histoire du sujet au sens où ils entendent ce terme. Pour comprendre en quoi cette notion a pu devenir aux yeux des philosophes l’enjeu de débats multiples et souvent vigoureux, il faut en tout cas commencer par la distinguer avec soin des emplois usuels du terme de sujet. Partir, donc, de l’utilisation que nous faisons couramment de ce terme pour en distinguer l’usage ou les usages philosophiques. La distinction recherchée a ici un caractère avant tout méthodique. Elle n’exclut pas que, sur les usages courants, des interrogations philosophiques puissent venir se greffer directement. Elle n’exclut pas non plus que la notion philosophique du sujet ait gardé quelque empreinte de tels usages : la terminologie philosophique, même si, comme celle d’autres branches du savoir, elle possède légitimement sa technicité propre, n’est pas née de rien et, pour pouvoir être entendue, ne peut subvertir entièrement l’esprit de la langue. Du moins ne saurait-on espérer comprendre ce qui fait de cette notion de sujet l’une des plus riches, en même temps que l’une des plus controversées, du lexique philosophique, sans partir de la philosophie elle-même et de la façon dont elle a essayé, à travers la captation de ce terme pour l’usage spécifique qu’elle voulait en faire, d’exprimer certaines de ses problématiques les plus fondamentales.

I • Sujet politique, sujet grammatical, sujet philosophique
Dans la langue courante, le terme de sujet a de toute évidence deux sens. Un sens politique, un sens grammatical et linguistique. Cette première équivocité, préphilosophique, de la notion de sujet doit être, non pas écartée, mais éclairée et mesurée : elle peut déjà donner par elle-même matière à réflexion, d’autant qu’à un moment ou à un autre de la réflexion sur la question spécifiquement philosophique du sujet il n’est pas impossible que nous ayons à retrouver tel ou tel écho des emplois usuels.

1 – L E SUJET POLITIQUE  : LA   QUESTION DE   LA   DOMINATION
La signification politique est celle qui intervient quand nous parlons des sujets d’une autorité politique. « Sujet » s’entend ici au sens étymologique, du moins à travers une première exploitation possible (nous verrons que les philosophes ont procédé à d’autres exploitations) de l’étymologie : « sujet » vient du latin subjectum , qui signifie littéralement « ce qui est dessous », ou « en dessous » d’autre chose. C’est en ce sens que les sujets d’un souverain (ceux de la monarchie britannique comme ceux d’une république) sont ceux qui se trouvent « en dessous » du pouvoir : ils lui sont « assujettis ».
Cet assujettissement peut prendre des formes fort diverses. Il peut avoir une forme légale, dont les conditions sont en général définies par une Constitution. Les citoyens se soumettent alors à un pouvoir, celui de ce que nous appelons l’État (voir : « L’État », I, 1), qu’ils reconnaissent comme légitime et qui déploie son autorité par l’intermédiaire des lois, sans avoir besoin pour cela d’opprimer ses sujets : un tel État correspond à ce qu’on désigne comme un « État de droit » — entendre par là un État où le droit intervient à la fois comme ce qui délimite le pouvoir de l’État et comme ce par quoi ce pouvoir s’exerce. Mais l’assujettissement politique, qui constitue les personnes comme des sujets, peut aussi prendre la forme d’une soumission à un pouvoir tyrannique ou despotique : un tel pouvoir bafoue les droits de ses sujets, il les soumet à son joug, les réduit en servitude et entretient avec eux une relation où règne l’arbitraire. Dans l’un et l’autre cas (la soumission au pouvoir de l’État de droit, la soumission à un pouvoir despotique), la figure politique du sujet renvoie à une relation de pouvoir, à une domination, légale ou arbitraire, qui s’exerce sur des individus ou des groupes d’individus.
S’inscrivant dans la logique de ce premier emploi courant du terme, la philosophie peut, indépendamment (du moins en principe) de l’usage technique qu’elle fait par ailleurs de la notion de sujet, prendre pour objet de réflexion le sujet politique. Dans ce cas, interroger le sujet et sa subjectivité (c’est-à-dire ce qui fait de lui un sujet, ce qui le caractérise comme tel), ce serait s’interroger sur les diverses « formes de l’assujettissement ». Ce serait s’interroger sur « les diverses formes de soumission » des individus au pouvoir considéré lui-même dans ses différents visages. C’est là, par exemple, ce qu’avait entrepris de faire Michel Foucault en reliant étroitement la « question du sujet » et la « question du pouvoir » :
« Montrer comment ce sont les relations d’assujettissement effectives qui fabriquent des sujets, […] faire ressortir les rapports de domination et les laisser valoir dans leur multiplicité, dans leur différence, dans leur spécificité ou dans leur réversibilité […] ; montrer comment les différents opérateurs de pouvoir s’appuient les uns sur les autres, renvoient les uns aux autres, dans un certain nombre de cas se renforcent et convergent ; dans d’autres cas se nient ou tendent à s’annuler » (« Il faut défendre la société », Cours au Collège de France, 1976, Paris, Gallimard-Seuil, 1997, p. 39).
La question directrice d’une telle réflexion est alors celle de savoir comment fonctionne le pouvoir, quels en sont les mé

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