Relations sous emprise , livre ebook

Béliveau Éditeur - Boyer Annabelle

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125 pages

Français

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Informations
Extrait

Description

Mettez un terme aux envahissants, aux harcelants, aux contrôlants et aux manipulateurs.
Qu’ils s’agissent d’une idylle amoureuse, d’un investissement financier, d’une amitié toxique, d’un parent envahissant ou d’un patron harcelant, être sous l’emprise d’une personne est aliénant et destructeur. S’en libérer relève de l’exploit, mais c’est réalisable. Les repères sont biaisés, les émotions sont envahissantes et les pensées tournent en rond. À vous qui pensez être à l’abri, prenez garde! C’est justement l’assurance et la conviction d’être plus fort que les emprisonneurs qui vous rendent vulnérable. Vous le vivez ou vous connaissez quelqu’un aux prises avec un arnaqueur, un contrôlant, un profiteur, un manipulateur? Alors voici des outils concrets pour vous en sortir ou intervenir!

Sujets

Santé et bien-être

Développement personnel

développement personnel

Self-help

Informations

Publié par	Béliveau Éditeur
Date de parution	10 septembre 2015
Nombre de lectures	26
EAN13	9782890927162
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Réalisation de la couverture : Christian Campana
Réalisation de la couverture : www.christiancampana.com
Illustration de la couverture : Thinkstock

Tous droits réservés pour l’édition française
© 2015, BÉLIVEAU Éditeur

Dépôt légal : 1 er trimestre 2015
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

ISBN : 978-2-89 092-702-5
ISBN Epub : 978-2-89 092-716-2

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC – www.sodec.gouv.qc.ca .

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du copyright.
Note au lecteur
Chaque chapitre de ce livre porte son titre en japonais et sa traduction en français, car les arts martiaux regorgent d’enseignements relatifs au développement de soi et à l’affrontement d’un adversaire, quel qu’il soit.

*****
L’emploi du masculin est utilisé afin d’uniformiser le texte et limiter les risques d’identification des personnes qui ont inspiré cet ouvrage.
Les cas décrits sont inspirés de faits réels. Les noms, situations et contextes présentés dans ce livre ont cependant été modifiés. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Je vous souhaite une lecture stimulante et enrichissante !
I NTRODUCTION
C’est dans l’ombre de soi-même que l’on fait
les rencontres les plus lumineuses.
– Jacques Salomé
La vie est pleine de surprises. Si on m’avait dit qu’un jour j’écrirais un livre sur les relations sous emprise, je ne l’aurais pas cru. J’ai toujours détesté les conflits, la manipulation, l’hypocrisie, la méchanceté et le mépris. J’ai mis des années à apprendre à dire non, à m’affirmer, à m’exprimer, à verbaliser mes émotions au lieu de les intellectualiser et de les rationaliser. Mais lorsqu’on évite une situation, la vie nous fait prendre un chemin qui nous mène justement vers ce défi qu’on redoute tant. Et si on ne fait pas les apprentissages liés à cette épreuve, la vie est conciliante : elle nous offre d’autres opportunités encore plus évidentes et souvent plus douloureuses afin de nous permettre de cheminer davantage et de bien comprendre cette fois. Nous avons toujours le choix de nos réactions. La vie ne fait que proposer. Et elle nous teste de temps à autre pour voir si vraiment on tient nos nouvelles résolutions.
Le destin m’a donc présenté des événements, des circonstances, des gens et il m’a fallu apprendre à composer avec des émotions, des perceptions, des impressions. La peur, la colère, le doute, la peine, l’incompréhension, tout y est passé face à des comportements dont je ne parvenais pas à saisir l’essence. Il n’y avait rien à comprendre, ça aussi j’ai mis bien du temps à le concevoir.
Fort heureusement pour moi (la vie est bien faite tout de même), je suis une karatéka depuis bientôt trois décennies. Il y a longtemps que je sais qu’il faut pratiquer beaucoup pour développer les réflexes, affiner la technique, acquérir la vitesse de réaction. Devant mon propre désarroi, je suis allée chercher un sensei 1 : quelqu’un qui saurait comment m’aider à passer à travers. Une amie psychologue a rapidement réagi devant ma détresse et m’a guidée. Je suis allée chercher l’aide professionnelle dont j’avais besoin. J’ai suivi des cours, j’ai lu, j’ai fait les exercices suggérés, je me suis développée. Et je me suis testée.
À force de travailler mes zones d’ombre, j’ai apprivoisé celles des autres. La synergologie a été extrêmement bénéfique en me révélant bien des aspects de ma personnalité et de mes mécanismes de défense. J’ai appris à dire ce que je pense avec enrobage pour être en harmonie avec moi-même. J’ai appris à accueillir les autres tels qu’ils sont, à accepter que leurs émotions leur appartiennent et que les miennes me reviennent. J’ai appris à mettre de côté les jugements pour écouter le besoin derrière l’agressivité, les larmes ou la désorganisation émotive. J’ai compris que je ne peux pas sauver les autres, je peux seulement partager mes découvertes, mes apprentissages, mes réflexions avec compassion et respect.
Juste avant de décéder subitement, mon père récitait pour un ami le poème de Rudyard Kipling, Tu seras un homme, mon fils . J’ai toujours adoré ce texte et, dans les moments de doute et d’épuisement, je le récitais pour me donner du courage. Je vous invite à le lire, surtout si vous êtes coincé dans une relation sous emprise ou qu’un de vos proches l’est.

T U SERAS UN HOMME , MON FILS !

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux ne soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils !
Voilà, nous y sommes. Bienvenue dans mon univers ! Je vous souhaite une lecture enrichissante, aidante, apaisante. J’espère que mes réflexions, mes conseils et mes suggestions vous apporteront des outils utiles, des explications éclairantes et, surtout, un peu plus de sérénité afin que vous trouviez la voie qui vous convient à vous.

Bon cheminement !

1 Sensei : instructeur, professeur de karaté.
R ELATION SOUS EMPRISE
Rester maître de son esprit, c’est également
rester maître de son corps.
– Gichin Funakoshi
C’était il y a des années de cela, mais je m’en souviens comme si c’était hier. On aurait pu entendre une mouche voler. L’ambiance était à couper au couteau dans ce petit bureau mal ventilé. Assise sur cette inconfortable chaise, j’écoutais en silence ce discours surréaliste. L’homme était là, devant moi, les jambes croisées, le menton relevé et l’index dans les airs, à me raconter son histoire de cercles. À ses yeux, il était au-dessus des gens, au-dessus de la loi. Il était intouchable. Bien des gens le craignaient et avaient eu à pâtir pour avoir osé lui dire non, lui mettre des bâtons dans les roues, tenté de le dénoncer ou simplement pour ne pas avoir accepté d’entrer dans son manège.
Il considérait que les gens qui étaient dans son « cercle » lui devaient une loyauté sans bornes, qu’ils étaient à son service et chanceux de l’être ! Les autres, ceux en périphérie de son cercle immédiat, devaient être prudents et ne pas lui faire ombrage sans quoi sa vengeance serait brutale. Je ne faisais pas partie du cercle immédiat. Il avait le bras long. Il m’expliquait tout cela avec le plus grand des sérieux, devant un autre témoin sidéré et silencieux. De la prétention à l’état pur.
Sur le coup, je n’ai pas bronché, pas tremblé, pas reculé. Je suis demeurée d’un calme olympien, immobile, à fixer son regard. J’étais aux aguets, en alerte devant un prédateur singulier. Mon esprit fonctionnait à la vitesse grand V pour enregistrer le moindre détail, déceler chaque insinuation, analyser tous les mouvements, trouver la faille. À l’époque, je n’étais pas encore synergologue. Mais j’étais une karatéka. Je comprenais très bien les menaces qui étaient prononcées crûment, sans voile, sans enrobage, sans camouflage.
Je me suis rappelé les paroles de mon père : « Ne montre jamais ta peur devant un adversaire. Il l’utilisera. Reste concentrée. » Je me suis souvenue des enseignements de mon instructeur de karaté, Katsumata sensei : « Zanshin ! La focalisation de l’esprit. Ressens l’énergie de l’adversaire et surtout détends-toi, tu réagiras beaucoup plus vite. » Alors c’est ce que j’ai fait. J’ai respiré longuement, calmement, tout en gardant mon esprit ouvert, car je savais fort bien le genre de personne que j’avais devant moi.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Mes soupçons avaient été validés et confirmés peu de temps auparavant. J’avais affaire à un cocaïnomane dont les moyens financiers dépassaient largement les miens et dont l’influence semblait n’avoir aucune limite. J’ai compris très vite l’efficacité de son emprise sur son entourage. Ses employés en avaient peur au point de trembler à la simple idée d’être convoqués dans son bureau. Il intimidait mon employeur de l’époque. Tous les patrons ne sont pas à la hauteur de leurs fonctions, ça aussi, je l’ai appris. J’avais saisi qu’il était inutile de remettre les coups ni même d’espérer une quelconque justice. La vie s’en chargerait le temps venu, d’une façon ou d’une autre, ai-je souhaité. Quel épouvantable stress ! Mes parents et amis ont bien tenté de me réconforter, mais que peut-on dire dans ces moments-là ?
Cette rencontre et tout le contexte qui a entouré cette période de ma vie me resteront à jamais en mémoire. J’ai mis du tem