Le Capital vert , livre ebook

Odile Jacob - Pierre-André Jouvet , Christian De Perthuis

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159 pages

Français

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Description

La nature a-t-elle un prix ? Comment valoriser le capital qu’elle représente pour construire un autre rapport de l’homme à son environnement ? Peut-on rendre compatibles l’impératif écologique et la prospérité de l’économie ? Ce livre rompt avec la pensée économique traditionnelle, qui considère la nature comme un stock limité de ressources, dont l’épuisement menace la croissance. À cette vision fondée sur la rareté, Christian de Perthuis et Pierre-André Jouvet opposent la notion de fonction régulatrice : les services que rend la nature, qu’il s’agisse de la stabilité du climat ou de la biodiversité, ne peuvent rester gratuits si on veut maintenir la possibilité d’une croissance. Explorant les champs d’expérimentation déjà ouverts pour le climat et la biodiversité, les auteurs montrent qu’il y a là un vivier d’innovations et d’investissements pour une croissance pérenne. Ils dévoilent sous un angle neuf les enjeux de la transition énergétique et écologique. Christian de Perthuis est professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine et fondateur de la chaire d’économie du climat. Il préside le Comité pour la fiscalité écologique. Pierre-André Jouvet est professeur d’économie et vice-président de l’université Paris-Ouest- Nanterre-La Défense. Il est directeur scientifique de la chaire d’économie du climat.

Sujets

Business

Economics

Environmental Economics

Informations

Publié par	Odile Jacob
Date de parution	26 septembre 2013
Nombre de lectures	7
EAN13	9782738175335
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, SEPTEMBRE 2013
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-7533-5
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Introduction - La couleur de la croissance
Chapitre 1 - La croissance : un accident historique ?
La croissance économique depuis 1500 : d’accélération en accélération
Depuis 1973 : une redistribution géographique de la croissance globale
Les limites de la croissance : épuisement des ressources ou des capacités d’innovation ?
Chapitre 2 - Le « capital naturel » revisité
La vision standard du capital naturel en économie
Des systèmes de régulation naturels fragilisés par la course aux matières premières
Pour une approche systémique du capital naturel
Chapitre 3 - Hotelling nous emmène au-delà du mur
Combien de temps avant de heurter le mur ? Ne pas confondre réserve et ressource !
Comment aller dans le mur de manière optimale ?
Peut-on passer par-dessus le mur ? Une croissance infinie dans un monde fini…
Derrière le mur, ce n’est peut-être pas mieux ?
De la rente de Hotelling à l’économie des systèmes naturels
Chapitre 4 - Trop de monde dans le vaisseau ?
De moins en moins de place dans le vaisseau
À la recherche du nombre optimal d’occupants
L’ajustement de la fécondité à l’espérance de vie
Chapitre 5 - La décroissance verte : bonnes questions, mauvaises réponses !
La décroissance comme antidote à l’optimisme technologique ?
Pour la décroissance du superflu et des gaspillages : le cas de la malbouffe
Décroître au Nord pour mieux croître au Sud
Chapitre 6 - Introduire l’environnement dans le calcul de la richesse
Pollutions locales : des progrès inégaux, positivement liés à la richesse
La perturbation des systèmes de régulation : biodiversité et stabilité du climat
Introduire la valeur du capital naturel dans la comptabilité microéconomique
Chapitre 7 - La nature n’a pas de prix !
Du monde enchanté de l’équilibre général à la « tragédie du bien commun »
Anthropocentrisme, biocentrisme ou écocentrisme ?
La valeur de la nature dans une vision anthropocentrique élargie
Chapitre 8 - Le prix de l’environnement : le prototype du prix du carbone
Le changement climatique, parfaite illustration de la « tragédie d’un bien commun »
La régulation par le prix : comment fixer le niveau d’une taxe carbone ?
La régulation par les volumes à la recherche du bon plafond !
Que faire de la valeur carbone ? À la recherche du « deuxième dividende » !
Les leçons à tirer du prototype du prix du carbone
Chapitre 9 - Quel est le prix de votre génome ?
À combien évaluez-vous votre génome5 ?
Mesurer le flux plutôt que le stock : l’utilité du concept de surplus
Les méthodes d’évaluation
Chapitre 10 - Valoriser la biodiversité : gérer les accès, tarifer les usages
L’antécédent de la protection des ressources halieutiques : le levier des quotas cessibles
Les marchés de compensation
L’internalisation et la valorisation des services fournis par la biodiversité
La biodiversité pour elle-même : une valeur d’option d’un nouveau genre10
Chapitre 11 - La « transition énergétique » : pas assez ou trop de pétrole1 ?
Un concept à géométrie variable
Qu’est-ce qu’une transition énergétique ? Les leçons de l’histoire
La cinquième transition : pas assez ou trop de pétrole et de gaz ?
Chapitre 12 - L’incontournable question du prix de l’énergie
Prix de l’énergie et facture énergétique : le rôle clef de l’efficacité
Le prix de la lumière : du bon usage de l’« effet rebond »
Prix du CO2 et usages de l’énergie fossile
Le gaz de schiste, substitut ou complément du charbon ?
La valorisation énergétique de la biomasse
Les enjeux de la tarification de l’énergie dans la stratégie de transition
Chapitre 13 - Le nucléaire : attention, technologie à coûts croissants !
L’onde de choc Fukushima
Le débat franco-français
Chapitre 14 - Les innovations génératrices de croissance
Des progrès incrémentaux aux innovations de rupture
La reconfiguration des réseaux énergétiques
La maîtrise de l’espace : les nouveaux enjeux territoriaux
La gestion du temps : comment sauter des étapes ?
Chapitre 15 - Le capital naturel, facteur de croissance : une nouvelle conception
Quand l’économiste donne une couleur à la croissance
Les sources de croissance dans la représentation standard de la production
L’introduction de la pollution dans la fonction de production
Le capital naturel comme source de croissance
Capital naturel et rémunération des facteurs de production
L’introduction d’une tarification de la pollution et son impact sur la croissance
Chapitre 16 - L’eau, le berger et le propriétaire : quels modèles de croissance verte ?
Le berger et la tonte des moutons : qui paye l’eau utilisée pour la tonte ?
Le cas du marché européen des quotas de CO2
Les leurres : la croissance verte « paillette »
La valorisation du capital naturel entre capitalisme et socialisme
À la recherche de nouveaux catalyseurs
Chapitre 17 - Planification ou marché : quels catalyseurs ?
Quelques enseignements de la théorie économique
De la bonne utilisation du signal prix
Introduire le prix du capital naturel en modifiant la répartition des richesses
Les chemins de l’économie circulaire
L’investissement public dans la recherche-développement et les infrastructures
Une gouvernance pour intégrer la décision dans le temps long
Chapitre 18 - La nécessité de l’Europe : le risque de l’eau tiède
Le risque de l’eau tiède : perdre sur les deux fronts
Réviser le paquet énergie-climat pour dynamiser l’investissement
Le catalyseur du prix du carbone
Transition énergétique et compétitivité : stimuler l’offre ou protéger les frontières ?
Le catalyseur de l’efficacité énergétique
La gestion écologique des territoires
Conclusion - Capital vert et perspectives économiques : le cas français
Notes
Remerciements
Introduction

La couleur de la croissance

En période de disette économique, la croissance, « on n’en voit pas la couleur ! ». Si un économiste se glissait sur la chaîne de montage de l’usine PSA d’Aulnay ou de tout autre site industriel européen menacé de fermeture pour demander aux opérateurs de production s’ils la préfèrent verte, rouge ou de toute autre couleur, cette croissance, il se ferait vite rembarrer. Et mieux vaut ne pas imaginer l’accueil réservé au statisticien chargé de comptabiliser les « emplois verts », ceux dont se targue le ministre de l’Écologie lorsqu’il présente ses rutilants tableaux de bord témoignant des progrès vers l’économie verte. Quand votre poste est menacé et que plus d’une personne sur dix autour de vous est au chômage, vous vous fichez bien de la couleur de votre emploi. Avant tout, vous vous y accrochez ! Et que dire de nos partenaires grecs ou espagnols dont un sur quatre pointe désormais au chômage. Dans les rues d’Athènes et de Madrid, on manifeste contre l’austérité, pour le retour immédiat de la croissance quelle qu’en soit la couleur !
Même rétrécissement du champ chez les politiques, en dépit des recommandations bien pensantes des organisations internationales comme l’OCDE ou la Banque mondiale qui ont tenté de donner ses titres de noblesse à la notion de « croissance verte ». La première campagne présidentielle de Barack Obama s’était focalisée à l’automne 2008 sur deux projets de société : l’extension de la couverture maladie et la régulation des émissions de gaz à effet de serre. Celle de 2012 n’a porté que sur un point : qui du président sortant ou de son concurrent républicain serait le plus capable de dynamiser l’économie et de créer des emplois ? Quelques mois plus tôt, l’écologie avait déjà été sortie du débat au cours de la campagne présidentielle française. La vie internationale est au diapason de ce resserrement du champ de vision. En 2009, un sommet climatique comme celui de Copenhague déplaçait les chefs d’État et semblait encore constituer un enjeu majeur pour les décideurs. La crise économique et financière est depuis passée par là. En 2013, les marathons qui comptent sont ceux où on cherche à sauver l’euro, à défendre la qualité de sa dette souveraine, bref, à réparer la machine économique pour retrouver, vite, la croissance. Le changement climatique, l’écologie, la couleur de cette croissance, on verra plus tard…
Cet ouvrage prend le contre-pied de cette approche, désormais dominante parmi nos élites. En l’acceptant, nos sociétés repoussent aux calendes grecques toute action ambitieuse face au dérèglement climatique et plus généralement face aux défis de l’écologie. De façon plus ou moins consciente, elles reportent ainsi les périls du réchauffement de la planète sur les générations à venir. Mais en s’arc-boutant sur de telles visions étriquées de la croissance, elles se privent simultanément des moyens les plus appropriés pour sortir du marasme économique actuel. Chacun sent confusément que la sortie de la crise ne se fera pas en appliquant les recettes du passé. Ce livre tente de montrer comment elle peut être amorcée par une nouvelle vague d’investissements et d’innovations conduisant à des sociétés reposant sur un rapport différent de l’homme au capital naturel. C’est pourquoi la couleur de la croissance importe, même si l’expre