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L'entrepreneuriat est au coeur de l'actualité.
Les aventures médiatisées de Steve Jobs, Bill Gales ou encore Richard Branson rappellent que les entrepreneurs sont les nouveaux héros de la mythologie économique. Les médias se passionnent pour ces aventures commencées modestement dans un garage ou dans une chambre d'étudiants et qui se poursuivent au Nasdaq. L'entrepreneuriat ne se limite pas à ces belles histoires ; il prend de multiples firmes, de la TPE à la multinationale, et s'inscrit dans des contextes aussi variés que la haute technologie ou l'économie sociale et solidaire.
Au cours des vingt dernières années, l'entrepreneuriat est devenu un véritable phénomène de société laissant penser que nous pourrions tous devenir entrepreneur. Si l'entrepreneuriat est avant tout une pratique, il s'agit aussi d'une discipline de plus en plus enseignée tant à l'université que dans les écoles de commerce et d'ingénieur. L'objectif de cet ouvrage est de proposer des grilles de lecture et des outils utiles aux porteurs de projet.
Il s'adresse aux étudiants, aux porteurs de projet et aux spécialistes de l'accompagnement entrepreneurial.
LES ESSENTIELS DE LA GESTION
COLLECTION DIRIGÉE PAR G. CHARREAUX / P. JOFFRE G. KOENIG
L’ENTREPRENEURIAT
Karim MESSEGHEM
Sylvie SAMMUT
17 rue des Métiers 14123 Cormelles-le-Royal www.editions-ems.fr
Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est généralisée dans les établissements d’enseignement supérieur, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
© Éditions EMS, 2011
Nous rappelons donc qu’il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur quelque support que ce soit le présent ouvrage sans autorisation de l’auteur, de son éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC) 3, rue Hautefeuille, 75006 Paris (Code de la propriété intellectuelle, articles L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2).
ISBN : 978-2-84769-133-7
Introduction A la découverte de l’Entrepreneuriat
Introduction A la découverte de l’Entrepreneuriat
L’Entrepreneuriat est au cœur de l’actualité. Les aventures médiatisées de Steve Jobs, Vincent Bolloré, Mickael Dell, Bill Gates ou encore Richard Branson rappellent que les entrepreneurs sont les nouveaux héros de la mythologie économique. Les médias se passionnent pour ces aventures commencées modestement dans un garage ou dans une chambre d’étudiants et qui se poursuivent au Nasdaq. L’Entrepreneuriat ne se limite pas à ces belles histoires, il prend de multiples formes, de la TPE à la multinationale, et s’inscrit dans des contextes aussi variés que la haute technologie ou l’économie sociale et solidaire.
Cette pratique aux multiples visages peut également être considérée comme une discipline. Elle se situe à la frontière de nombreuses autres disciplines comme les Sciences de Gestion, les Sciences Economiques, la Psychologie, la Sociologie, le Droit, l’Histoire…
Si cette pratique existe depuis la nuit des temps, l’Entrepreneuriat en tant que discipline trouve ses racines dans les écrits d’auteurs du XVIIIe et du XIXe siècle comme Cantillon, Say ou Smith (Marchesnay, 2009). Le XXe en a fait une discipline à part entière enseignée aussi bien dans les écoles d’ingénieur et de commerce que dans les Universités 1 .
La crise des années 1970 a amplifié l’intérêt pour la PME et l’Entrepreneuriat. En quarante ans, l’Entrepreneuriat a acquis une forte légitimité dans la société, dans la classe politique et dans les milieux de la recherche. Dans cette introduction, nous allons revenir sur ce qu’il convient d’appeler un véritable phénomène de société. Nous montrerons ensuite comment se structure l’Entrepreneuriat. Après avoir présenté les multiples facettes de l’Entrepreneuriat, nous proposerons enfin une définition de l’Entrepreneuriat.
Section I : l’entrepreneuriat : un phénomène de société
Section I : l’entrepreneuriat : un phénomène de société
Au cours des 20 dernières années, l’Entrepreneuriat est rentré au cœur de nos sociétés. A l’image du Japon qui s’est lancé dans les années 50 dans le management de la qualité en mobilisant tous les médias, la France a fait de l’Entrepreneuriat et de la création d’entreprise une cause nationale. L’objectif est de distiller l’esprit d’entreprise dans la culture nationale. Le ministère de l’Economie s’appuie sur les médias pour amplifier cette transformation 2 . Le volontarisme de l’Etat s’exprime par toute une série de lois qui visent à faciliter le processus de création (Tableau 1). La loi de modernisation de l’Economie du 4 août 2008 a eu sans doute les effets les plus spectaculaires. L’introduction du statut d’auto-entrepreneur s’est accompagnée d’une augmentation de 59 % du nombre de créations entre le premier semestre 2008 et le premier semestre 2009. Cette augmentation historique marquerait pour Christine Lagarde 3 , alors ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, l’émergence d’une « culture entrepreneuriale et populaire ».
tableau 1
principales mesures pour encourager la création d’entreprise Dates Textes Principales mesures 1er août 2003 Loi pour l’Initiative Economique (LIE)
- Un lieu unique, le Centre de Formalités des Entreprises (CFE).
- Possibilité de créer son entreprise tout en restant salarié.
- Détermination libre du capital social dans les statuts (SARL). 4 août 2008 Loi de Modernisation de l’Economie (LME)
- Création du statut de l’Economie (LME) d’auto-entrepreneur.
- Simplification des démarches pour les travailleurs indépendants.
- Exonération de droits de donation familiaux jusqu’à 30 000 €, destinés à financer une opération de création ou de reprise d’entreprise.
Cette transformation de l’attitude par rapport à l’Entrepreneuriat et à la création d’entreprise est le reflet d’un changement de société avec la montée de valeurs fondées sur l’individualisme comme ont pu le monter Maffesolli (1997) ou Lipovetsky (2004). Pour Marchesnay, ce changement traduit le passage d’un capitalisme managérial à un capitalisme entrepreneurial qui valorise l’esprit d’entreprise et l’initiative individuelle.
L’Entrepreneuriat puise ses racines dans l’individualisme méthodologique. L’accent est mis sur l’initiative individuelle. Les pères de cette discipline comme Cantillon, Schumpeter, Kirzner, Casson se sont centrés sur l’individu à travers l’étude des ses aspirations, de ses motivations et de ses perceptions. La conduite de projet est un moyen de s’accomplir pour l’individu. La poursuite d’un projet entrepreneurial révèle une dimension existentielle au sens de Sartre (1970). L’Entrepreneuriat comme projet s’inscrit dans des carrières professionnelles que l’on peut qualifier de nomade (Arthur et Rousseau, 1996 ; Bailly et al., 1999 ; Hernandez et Marco, 2006). Ces nouvelles carrières ne s’accompagnent pas toujours d’un gain d’autonomie et ne sont pas toujours choisies. Hernandez (2007) introduit la notion de « para subordination » pour qualifier ces situations intermédiaires.
Pour Audretsch (2007) ces changements marquent l’avènement de la société entrepreneuriale . Cet auteur insiste sur le rôle du contexte dans le développement et la poursuite de nouvelles opportunités. La plupart des pays encourageant les initiatives entrepreneuriales en adoptant des dispositifs de soutien et de libération de l’initiative individuelle. Le passage d’une société managériale dominée par la grande entreprise vers une société entrepreneuriale fondée sur la connaissance et les idées (Audretsch, 2007), est une réalité dans de nombreuses zones géographiques. Des programmes de financement, d’accompagnement et de sensibilisation sont engagés. Malgré ces investissements majeurs, il demeure des disparités géographiques. C’est pourquoi, il peut être intéressant de différencier l’engagement entrepreneurial selon les pays. Telle est l’ambition du consortium international GEM (Global Entrepreneurship Monitor). Les études menées par ce consortium indiquent que le potentiel entrepreneurial reste encore très variable selon les pays. Les travaux réalisés par le GEM (Global Entrepreneurship Monitor) suggèrent que l’activité entrepreneuriale est en retrait en Europe et a fortiori en France. Le taux d’activité entrepreneuriale (TEA 4 ) y est près de deux fois plus faible que la moyenne mondiale. Il existe une relation entre le PIB et le TEA sous la forme d’une courbe en U, avec le passage d’un Entrepreneuriat poussé vers un Entrepreneuriat tiré. Les pays à faible PIB sont caractérisés par un Entrepreneuriat de nécessité (Entrepreneuriat poussé). Le développement du PIB s’accompagne d’un accroissement des possibilités de carrières salariales. Les pays à très fort PIB voient le TEA augmenter grâce à des opportunités liées au fort potentiel d’innovation de ces pays (Entrepreneuriat tiré).
tableau 2
taux d’activité entrepreneuriale (TEA)
Source : GEM
encadré 1
le GEM
Le GEM (Global Entrepreneurship Monitor) est un consortium de chercheurs, créé en 1997 à l’initiative du Babson College et de la London Business School, qui étudie le phénomène entrepren