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Publié par
Nombre de lectures
7
EAN13
9782889302291
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Inventé au XIXe siècle, souvent négligé dans la deuxième moitié du XXe siècle, le vélo connaît actuellement une renaissance dans de nombreuses villes occidentales. Comme moyen de transport, il ne manque pas d'atouts : silencieux, sain, propre, économe en surface et bon marché. Dans une société que l’on dit hypermobile mais où plus de la moitié des trajets ne dépasse pas les cinq kilomètres, le vélo présente un potentiel intéressant. Sa promotion est de plus en plus intégrée dans les agendas politiques ou du moins dans les discours. Mais qu’en est-il sur le terrain ? Comment est vécue la pratique utilitaire du vélo ? Cet ouvrage se base sur une enquête d’une grande ampleur à laquelle ont répondu près de 14 000 participants à l’action bike to work répartis dans l’ensemble de la Suisse. Il propose une grille de lecture pour comprendre les différentes dimensions qui influencent le recours au vélo et la diversité de ses usages. Il aborde les facteurs qui motivent des pendulaires à enfourcher leur bicyclette. Il montre également les obstacles que rencontre cette pratique entre infrastructures déficientes et manque de légitimité. Cette enquête pose un diagnostic et discute des pistes d’action pour accompagner cette forme de mobilité durable.
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EAN13
9782889302291
Langue
Français
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La collection « Espaces, mobilités et sociétés » investigue les dimensions spatiales des sociétés humaines. Elle s’intéresse notamment au développement et à la reconfiguration de différents espaces (villes, régions, réseaux, etc.) sous l’angle des diverses formes de mobilité (migration, mobilité résidentielle, mobilité quotidienne, etc.). Si la géographie humaine occupe une place de choix, la collection est également ouverte à d’autres disciplines telles que l’urbanisme, la sociologie ou l’économie territoriale.
La collection « Espaces, mobilités et sociétés », publiée aux Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, est dirigée par Patrick Rérat .
ISSN 2504-4931 pour la collection Espaces, mobilités et sociétés des Éditions Alphil-Presses universitaires suisses
Déjà paru :
1. R érat Patrick, Habiter la ville. Évolution démographique et attractivité résidentielle d’une ville-centre , 2010.
2. R ÉRAT Patrick, P IGUET Étienne (éd.), « La pensée du monde ». Une société de géographie à la Belle Époque , 2011.
3. T HOMAS Marie-Paule, Urbanisme et modes de vie. Enquête sur les choix résidentiels des familles en Suisse , 2013.
4. R ÉRAT Patrick, Après le diplôme. Les parcours migratoires au sortir des hautes écoles , 2013.
5. K AUFMANN Vincent, R AVALET Emmanuel, D UPUIT Élodie (dir.), Motilité et mobilité : mode d’emploi , 2015.
6. M UNAFÒ Sébastien, La ville compacte remise en cause ? Formes urbaines et mobilités de loisirs , 2016.
7. R ÉRAT Patrick, Au travail à vélo… La pratique utilitaire de la bicyclette en Suisse , 2019.
8. D REVON Guillaume, Proposition pour une rythmologie de la mobilité et des sociétés contemporaines , 2019.
9. D UBOIS Yann, Frontières et mobilité au quotidien. Modes de vie dans l’agglomération trinationale de Bâle , 2019.
© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2019
Case postale 5
2002 Neuchâtel 2
Suisse
www.alphil.ch
Alphil Diffusion
commande@alphil.ch
ISBN papier : 978-2-88930-227-7
ISBN EPUB : 978-2-88930-229-1
ISSN 2504-4931 pour la collection Espaces, mobilités et sociétés des Éditions Alphil-Presses universitaires suisses.
Publié avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
Les Éditions Alphil bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2016-2020.
Photographie de couverture : Pixabay, 1957692, Andrew Martin.
Responsable d’édition : François Lapeyronie
Couverture : maquette et réalisation : Nusbaumer-graphistes sàrl, www.nusbaumer.ch
Remerciements
La recherche présentée dans cet ouvrage a été réalisée dans le cadre du programme Volteface. Soutenu par Romande Énergie, le Canton de Vaud et l’Université de Lausanne, ce programme a abordé, au travers d’une douzaine de projets, les aspects sociaux de la transition énergétique et proposé une plate-forme d’échange stimulante. Les auteurs expriment leur gratitude à ces institutions ainsi qu’au Fonds national de la recherche scientifique qui a financé la publication de ce livre.
Les auteurs remercient les personnes qui ont accompagné et soutenu ce projet : Benoît Frund, Julien Meillard et Nelly Niwa du dicastère Durabilité et Campus de l’Université de Lausanne ; Jacques Guélat du Centre informatique de l’UNIL ; Virginie Kauffmann du Büro für Mobilität ; Arnaud Nicolay de PRO VELO Région Lausanne ; Valérie Sauter et l’équipe de bike to work de PRO VELO Suisse.
Ce livre a été enrichi par les différents projets et enseignements menés au sein de l’équipe de recherche en géographie des mobilités de l’Université de Lausanne. Que ses membres, actuels ou passés, en soient ici chaleureusement remerciés : Daniel Baehler, Lucas Haldimann, Dimitri Marincek, Marie Mundler, Emmanuel Ravalet, Aurélie Schmassmann, Stéphanie Vincent-Geslin.
Finalement, cette recherche n’aurait pas pu aboutir sans les nombreux participant-e-s à l’action bike to work qui ont pris le temps de répondre à notre enquête. Nos sincères remerciements leur sont adressés.
1 | Introduction
En 1817, dans les environs de Mannheim, Karl von Drais parcourt 14 kilomètres sur un étrange engin à deux roues, la draisienne, qui est considérée comme l’ancêtre du vélo. Deux siècles plus tard, la bicyclette revient sur le devant de la scène. Et si elle était l’une des clés de la mobilité du futur ?
1.1 Le retour du vélo
Singulière trajectoire que celle du vélo ! La « machine à courir » ( Laufmaschine ) du baron von Drais marque le début d’une série d’innovations qui, vers la fin du XIX e siècle, ont donné naissance au vélo. Cantonné dans un premier temps aux loisirs de la bourgeoisie, le vélo devient, grâce à sa production de masse, un moyen de transport bon marché et prisé des ouvriers. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la croissance du pouvoir d’achat et la diffusion des transports motorisés provoquent un effondrement de la pratique (H ÉRAN , 2014). Durant les années 1970, un rebond est observé, en particulier aux Pays-Bas et au Danemark, alors qu’ailleurs, en général, le vélo continue de perdre de l’importance. Enfin, depuis une quinzaine d’années, un retour est observé dans les villes occidentales qui sont de plus en plus nombreuses à promouvoir le vélo. La construction d’infrastructures, la diffusion de nouveaux types de bicyclette (à assistance électrique, en libre-service, etc.) et une image renouvelée ont permis d’augmenter le nombre d’usagers. Dans le centre de Copenhague, le trafic à vélo est désormais plus important que le trafic automobile. Il en sera bientôt de même pendant les heures de pointe dans le cœur de Londres.
Qu’en est-il en Suisse ? À l’échelle nationale, la croissance de la part du vélo dans les déplacements est modeste et récente. Dans les plus grandes villes, toutefois, l’augmentation est manifeste comme nous le constaterons. En même temps, la bicyclette est devenue un objet politique. Le peuple suisse a accepté en septembre 2018 à hauteur de près de 75 % d’inscrire le principe de la promotion du vélo – sans mesure contraignante toutefois – dans la Constitution fédérale. La ville de Berne a lancé une « offensive vélo » ( Velo-Offensive ) et ambitionne d’en devenir la capitale ( Velo-Hauptstadt ). D’autres centres urbains – Bâle, Winterthour, Lucerne, etc. – ne sont pas en reste et lui contestent ce titre. À Zurich, une initiative qui a récolté les signatures nécessaires en un temps record en 2017 interpelle les autorités sur ce qui est présenté comme un retard en matière d’aménagements cyclables.
La pratique du vélo reste toutefois mal connue en Suisse, et les recherches sont peu nombreuses. Véhicule de l’étudiant désargenté, moyen de déplacement du jeune cadre branché, jouet pour enfant, moyen de transport flexible et rapide, expérience associée aux vacances, monture du forçat de la route, cycliste se jouant des règles de la circulation, usager laissé pour compte par des décennies de politique d’aménagement donnant la priorité à la voiture, etc. Les images et les discours à son sujet sont pour le moins contradictoires, voire caricaturales.
À l’heure du retour en grâce du vélo dans de nombreuses politiques urbaines et face aux enjeux en matière de mobilité, il est important de comprendre la pratique du vélo dans sa dimension utilitaire 1 . C’est l’objectif de cet ouvrage, fondé sur une enquête à laquelle ont répondu près de 14 000 participants à bike to work . Cette action réunit chaque année des femmes et des hommes qui s’engagent à utiliser le plus possible le vélo pour leurs trajets pendulaires (soit les déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail) pendant les mois de mai et/ou de juin. Par son ampleur, c