Le Vieux Roi , livre ebook

Editions Arabesques - Rawi Bellil

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154 pages

Français

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Extrait

Description

Il était une fois un vieux roi, monté tard sur le trône àla faveur d'un plébiscite populaire.Après son intronisation, il installa son fils à la têtedu parti qu'il avait créé et mené à la victoireaux élections parlementaires.Très rapidement, le rejeton se révéla inapte àmaîtriser la grosse machine qu'il avait reçuen héritage, pensait-il.En moins de deux ans, le parti prenait l'eau de tous côtés.Le jeune grand vizir, nouvellement nommépar le roi, entré en conflit ouvert avec le fils,le dénonçât publiquement.Le roi soutint le fils et somma le grand vizir de sedémettre de ses fonctions.Le grand vizir ignora superbement les injonctionsdu vieux roi.Le cheikh observait avec délectation ces chamailleries,il tenait sa vengeance sur le roi, son allié pourtant ;la manæuvre était tout indiquée : Il lâchacavalièrement le roi et soutint sans étatd'âme le grand vizir, en se promettant toutefoisde tenir à l'œil ce jeune loup.Nous entrons dans une saison électorale décisive,la bataille s'annonce féroce, chacun fourbit sesarmes et s'apprête à en découdre.De la guerre des trois, il sortira forcément un vainqueur.Mais dans ce paysage politique instable et erratique,de nouveaux prétendants pourraient s'immiscerdans la partie et déjouer les plans du trio.

Sujets

Littérature Tunisienne

Littérature tunisienne

Pièce de théâtre

Informations

Publié par	Editions Arabesques
Date de parution	01 janvier 2021
Nombre de lectures	0
EAN13	9789938074703
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rawi BellilLe Vieux Roi ARABESQUES 2020

Livre : Le Vieux Roi.

Auteur : Rawi Bellil.

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés à l’éditeur : ARABESQUES EDITIONS ISBN : 978-9938-07-470-3 5, rue 20 Mars 1956, Bab Saadoun, Immeuble n°5, appart 3 www.arabesques-editions.net E-mail :editionsarabesques.tunis@gmail.com

Je dédie ce petit écrit à mon vieil ami Abbès Abdelkéfi en remerciements pour ses remarques pertinentes, ses suggestions avisées et ses encouragements amicaux, et sans qui il n’aurait jamais vu le jour.

LE VIEUX ROI

PERSONNAGES :

Le roi La reine Le fils La fille La bru Le grand chambellan Le grand vizir Le 1er conseiller Le cheikh Le 1er mostachar Le 2ème mostachar La journaliste Le consultant L’expert

ACTE PREMIER

SCENE I – LE ROI, LA REINE, LE FILS Le Fils Mon père, votre Grand Vizir m’a publiquement accusé de dévoyer le parti, de lui nuire et d’entraver l’action du gouvernement, il me considère désormais comme un ennemi. C’est pourtant vous qui l’avez nommé à cette haute fonction pour laquelle il n’était guère qualifié ; et pour toute gratitude, il vous trahit ; il ne mérite plus votre appui, il est temps que vous l’écartiez et que vous nommiez un homme de confiance sur qui vous puissiez compter. Le Roi Les temps ont bien changé, mon fils, le roi n’est plus roi que de lui-même, tous ses pouvoirs lui ont été confisqués, il ne gouverne plus. Il ne m’appartient plus de révoquer ou de nommer un Grand Vizir ; le roi est nu. J’ai été élevé et j’ai grandi dans un monde où le roi était roi ; ce n’est qu’à un âge très avancé qu’il m’a échu d’accéder au trône, mais en m’y asseyant, je constatai que j’étais posé dans le vide. Depuis, chaque jour qui passe ne m’a apporté que désillusions et humiliations, et chaque jour je m’interroge sur ce qui m’y retient.

La Reine Je vous ai connu plus combatif et moins résigné, vous façonniez les événements au lieu de les subir. Et vous voilà qui confessez votre impuissance face aux outrances d’un homme qui n’était rien, que vous avez extrait de l’anonymat et élevé à un si haut rang ; il vous trahit et vous n’avez pour toute réponse que d’invoquer les aléas du temps et les inconséquences d’un système avilissant pour la plus haute fonction de l’Etat. Vous êtes le chef de l’Etat, ne l’oubliez pas ; un chef dirige, décide, ordonne et ne se soumet pas, c’est son rôle ; ses attributions se conçoivent à cette aune et pas autrement. Réagissez, et remettez à sa place, d’une main de fer, cette chienlit qui vous défie. Je ne saurais pour ma part admettre que mon fils soit évincé aussi cavalièrement par ces moins que rien.Le Roi Mon amie, je vous entends, mais, voyez-vous, une révolution est passée par là et elle a tout emporté de ce monde auquel vous semblez croire encore ; tout l’édifice s’est écroulé, réduit en poussière. Tout a changé, ne le voyez-vous donc pas ! Mon retour sur la scène politique en atteste, qui l’eût imaginé avant ce grand bouleversement ? Des circonstances totalement improbables m’ont tiré de ma retraite et ramené aux affaires à un âge où l’on n’aspire qu’au repos. Je l’ai assumé et m’en suis plus que réjoui sachant que je m’étais battu autrefois pour défendre une vision de notre pays plus ouverte et en symbiose avec le monde qui nous entoure. Vous savez autant que moi comment les événements se sont précipités pour me hisser à cette fonction que nous qualifions autrefois de suprême. Mais je n’avais aucune illusion sur ce qui m’attendait ; un roi constitutionnel, comme on dit, règne mais ne gouverne pas,

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