Ankaa : Alpha du Phénix
249 pages
Français

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Ankaa : Alpha du Phénix , livre ebook

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Description

Sun Tokamak, le Faucon, est un drôle d’oiseau.
Rebelle envers la cité il préfère mener, dans le désert, une existence marginale de braconnier.
Comment pourrait-il se douter que le Monde s’apprête à disparaître ?
Et de surcroît qu’un peuple exilé sur la Lune n’attend plus que lui ?
Afin de les guider vers une étoile alpha, située dans la constellation du Phénix : Ankaa…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 août 2022
Nombre de lectures 15
EAN13 9782312132891
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ankaa
Johnny Boyer
Ankaa
Alpha du Phénix
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-13289-1
À Jess, Juan et Josian
Tu me demandes de quoi est faite mon âme
Mon enfant du fleuve aux dentelles d’aventurine
Elle est faite de vents, de pluies et de flammes
Elle vole dans ces forêts qu’un oiseau illumine
Tokamak
Sun Tokamak décrit quelques orbes devant l’entrée de l’oasis.
Un léger vent de face soulève au sol le sable rouge du désert.
Il redresse les ailes de son Phaéton : un astroplane à turbines uraniques, pour se stabiliser en vent arrière.
À peine cent mètres le séparent du sol.
Au bout de quelques secondes, le birdfire blanc s’arrête exactement où son pilote l’avait décidé.
Sun Tokamak, que l’on surnomme le Faucon, descend dans l’obscurité des grands arbres à contreforts.
Il contemple un instant le sillon dessiné dans le sable par la machine volante.
Son regard s’attarde ensuite sur l’ombre de l’astroplane.
Autour du grand trèfle sombre imprimé dans le sable, de la vaste croix noire symbolisant l’âme de l’oiseau de pyrotitane et d’ultraramyde, les traces ne laissent plus aucun doute.
Elles indiquent sans conteste le passage d’une troupe de caracoleurs : les chevreuils des oasis…
Le Faucon renverse sa longue chevelure bleue. Puis il sort de sa sacoche de portière son antique carabine, armée d’un puissant silencieux.
Il la place en bandoulière. Il empoigne dans la foulée l’anneau de tractage manuel encastré sous le nez du birdfire . Afin de le traîner jusqu’au premier layon. À un jet de pierre.
Un mode cryptique est intégré au boîtier de mise en veille de l’appareil. Celui-ci aussitôt enclenché, le Phaéton replié se confond aux couleurs des branchages.
Il adopte ainsi l’apparence d’une gigantesque punaise tigrée : un réduve géant tapi sous les larges feuilles laciniées des monsteras.
Un déplacement de plus d’un mètre de l’astroplane ferait de toute façon déclencher l’alarme vibrante du sniper, intégrée à son bracelet de brousse multifonctionnel.
Ce n’est qu’après ces brèves dispositions que le Faucon se met enfin en route. Non sans avoir jeté un dernier regard derrière lui : un aveuillement sur le désert.
Le soleil déclinant déjà au-dessus du sable rouge lui signale son coucher dans moins de quatre heures. Il tâtonne à travers la poche faîtière de sa besace, où un étui rigide protège ses lunettes à grossissement spécial.
Après une vingtaine de pas, l’oasis se métamorphose en l’ascidie d’une colossale fleur carnivore, qui happe bientôt Sun Tokamak en sa vultueuse langue de latérite.
***
2212. La Terre n’est plus qu’un désert.
Là où s’épanouissaient encore, il y a bien plus d’un siècle, les grandes jungles équatoriales, ne subsistent plus que d’immenses oasis. De vastes biosphères vertes qui s’acharnent à puiser les dernières nappes d’eau contaminées.
Les plus larges parmi ces reliques florales, celles du Bassin Amazonien, émaillent çà et là le désert démesuré de latérite. Elles restent alimentées par un Amazone, réduit quant à lui à l’état de ce que fut jadis le Fleuve des Pharaons.
Cette ceinture désertique, cette tonsure circumterrestre, a fini par donner raison aux paroles d’un prophète :
Les forêts précèdent les hommes
Les déserts les succèdent.
Sun n’a jamais pénétré cette oasis.
Mais pour l’avoir survolée de suffisamment haut, il estime son périmètre à environ deux cents kilomètres.
À la faveur de la nuit de grandes migrations de gibiers se produisent au travers du désert.
Pour passer d’une oasis à une autre les bêtes doivent parfois parcourir plusieurs centaines de kilomètres, poussées par les prédateurs, ou plus rarement par leurs propres congénères parvenus en surnombre.
Seuls les oiseaux et les quadrupèdes les plus rapides peuvent se permettre le périlleux exode.
Une harde de caracoleurs est capable de galoper tranquillement à presque soixante kilomètres par heure. Elle enchâsse ainsi dans le sable du désert la trace de ses sabots, en forme de menus croissants de lune très caractéristiques de l’espèce.
Sun les avait donc repérés du haut de son Pèlerin. Pas moins d’une dizaine d’individus indiquait son entrée dans la forêt.
Un premier ruisseau, qui doit s’écouler du déversoir d’un marais situé en amont, enjambe à présent le layon vermeil.
Les empreintes dans la boue, profondes et mêlées à des excréments, signalent au Faucon que ses proies se sont attardées ici afin de s’abreuver.
La chevauchée nocturne sur l’étendue de sable rouge a dû être éprouvante. L’issue de la poursuite devient inéluctable. Car les traces s’effacent au-delà du ruisseau.
Dans le mince filet d’eau, le pâle reflet de son visage renvoie au chasseur l’éclat insolite de ses yeux rouges. Une anomalie congénitale.
Sun Tokamak est un nuktal.
Il est né en Amazonia d’une mère amérindienne.
C’est tout ce dont le Faucon se souvient à propos de ses origines.
Il n’a connu son père autrement que grâce à de sombres photographies, que possédait autrefois sa mère. Un Américanadien quant à lui.
Ce dernier venait d’intégrer à Universalia un nouveau programme spatial, qui encadrait la construction du réacteur d’un vaisseau interplanétaire d’un nouveau type. Et c’est à l’occasion qu’il avait rencontré sa femme : une jeune institutrice d’Amazonia .
Ken Tokamak exerçait le métier d’ingénieur nucléaire en aérospatial. Il naquit à Manhattan, au pied de la Statue de la Liberté.
Il avait subitement mit fin à ses jours, quelques semaines après avoir vu péricliter le projet du réacteur révolutionnaire. D’une balle dans l’œil droit.
Sarah lui affirmera plus tard, entre deux crises d’hystérie, que son mari s’était beaucoup trop investi dans le programme Dragon 209. Au point d’en avoir perdu la raison. Et a fortiori : la vie elle-même.
Sun célébrait ce soir-là son sixième anniversaire. Ses joyeux amis étaient tous réunis en cette occurrence autour d’un splendide gâteau.
C’était sa mère qui s’évertuait, en bon échanson, à pourvoir les verres de ces chérubins en nectar pétillant.
Personne ne s’inquiétait plus du retour de Ken.
L’Alchimiste, comme le dénommait ses confrères, avait coutume de rentrer toujours tard, déférent aux fréquentes exigences de ses employeurs.
Ce fut le vent qui, en s’engouffrant par la porte demeurée grand ouverte, avait réussi par éteindre les bougies de la table désertée.
Un véhicule avait freiné bruyamment devant la maison festoyante. Et sa mère, comme possédée d’un pressentiment, s’était ruée vers l’ombre d’un homme au grand nez aquilin, engoncé dans son manteau de nuit.
Et puis elle s’était mise à hurler, hystérique. Des hurlements déchiquetés de sanglots.
Comme la courroie usée de ces vieux moteurs d’autrefois, elle finira par craquer.
Sarah achèvera sa destinée dans un camp d’aliénés.
Il avait repris les minces traits de son père. Sa toison bleue, son visage ascétique, sa taille moyenne : un mètre quatre-vingt cinq, étaient soutenus par une musculature puissamment athlétique.
Ses yeux rouges de nuktal effrayaient néanmoins ses camarades. Dans cet orphelinat d’Universalia où il fut mis à la porte sans autres civilités, dès l’âge de sa majorité.
De modestes travaux de force, glanés durant une quinzaine d’années, le conduisirent insidieusement à sa passion.
Sun aimait par-dessus tout piloter. Voler était désormais tout ce qu’il réclamait de l’existence.
Et pour se nourrir, tout comme l’oiseau de proie il chassait.
C’est finalement pour toutes ces percutantes raisons, comme un écho à son nom, qu’on l’a surnommé si judicieusement le Faucon.
***
Henri Susky est à bout de patience. Il bouillonne.
Le voilà animé bientôt d’une rage irrépressible.
Il prie sa fille Ankaa de convoquer dans l’urgence l’ingénieur en chef des travaux.
Ce dernier entre peu de temps après dans le double-conteneur de quarante pieds qui fait office de bureau. Suivi de la belle Ankaa et de son gros garde du corps répondant au nom de Moloch.
– La porte Moloch ! Je n’ai pas l’intention de rafraîchir toute la forêt, bordel !
Le grand noir, taillé comme un vautour de deux mètres sur pattes, referme délicatement la porte aménagée dans la paroi pixelisée à la militaire du double-conteneur.
– Et bien qu’attendez-vous donc monsieur Van Damme pour vous asseoir ?
L’ingénieur : un grand chauve aux yeux bleus, au scalp recuit par le soleil équatorial, ne se fait pas prier davantage. Il obtempère séance tenante.
– Vous m’aviez promis deux jours Régis !
Alors dites-moi donc ce qui ne va pas avec la pompe numéro Un, cette fois encore ?
– Le problème ne se situe plus dans la pompe Henri ! Il va nous falloir remplacer toute la tuyauterie de la station principale !
Vous savez tout comme moi que la moindre fissure occasionne un désamorçage du générateur.
Je ne crains fort que la vétusté des conduites ne soit en cause. Cela expliquerait les arrêts récurrents du complexe d’aspiration numéro Un.
– Mais puisque vous le craignez à ce point Régis, pourquoi ne pas vous en assurer au préalable par une inspection méticuleuse de visu ?
Ankaa anticipe la réponse de l’ingénieur en chef :
– Mais père ? Il leur faudrait extraire pour cela plus de quatre cents mètres de boyaux…
– Sans compter, renchérit l’ingénieur, que la vérification devra s’opérer centimètre par centimètre. Si l’on tenait vraiment à procéder au colmatage. Tout en souhaitant qu’une unique faille se présente. Et idéalement au début, cela va sans dire !
– Alors trêve de prétérition monsieur Van Damme ! Je veux vous voir passer à l’action immédiatement !
Rappelez-vous que notre site de forage est ce qu’il y a de plus clandestin. Et qu’après tous les risques encourus afin d’acheminer jusqu’à l’Île Verte le stock optimal dissimulable, importer du matériel de remplacement équivaudrait sans aucun doute au suicide de notre opération.
Il vous faudra réparer in-situ mon ami. Je déléguerai donc à ma fille Ankaa la supervision de la poursuite des travaux de puisage.
Mais Ankaa s’insurge aussi

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