Le Secret de Mischa
135 pages
Français

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Description

Mischa, le jovial chauffeur de taxi, n’eut pas le temps de libérer son client. Une épouvantable déflagration, une vive douleur dans le dos, puis le trou noir. L’inspecteur Derval est envoyé sur la scène de crime pour mener l’enquête. Il se heurte très vite aux questions habituelles pour identifier le meurtrier. Mais surtout, quel secret le taxi a-t-il emporté dans sa tombe ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312132976
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Secret de Mischa
Yves Gillet
Le Secret de Mischa
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Aux Éditions Sydney Laurent :
Meurtre au Faubourg - Raines , 2014
Te souviens-tu de Ludo ? 2015
Kir royal au cyanure, 2017
Mortelle Saint - Didier , 2018
L’Alcazaba , 2019
Aux Éditions Édilivre :
Un joli panier de crabes, 2015
Aux Éditions Écrits Noirs :
Troisième larron, 2016
Aux Éditions Chapitre .com :
La mort aux Trois Mares , 2019
Hôtel des Agapanthes , 2020
Inquiétante Coulée Verte , 2021
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-13297-6
Chapitre 1
Un mois plus tôt.
Le soleil avait disparu depuis une bonne demi-heure et la rue Lafayette avait pris son apparence nocturne de tous les jours. Petite rue excentrée, essentiellement bordée de modestes pavillons anciens, elle semblait s’être endormie en même temps que ses riverains. Pas un bruit, pas le moindre mouvement, de profondes ténèbres à peine trouées par quelques réverbères poussifs. Seule discrète manifestation humaine, une silhouette se dissimulait dans l’obscurité de sa voiture, anonymement garée le long du trottoir. Aux aguets, à l’affût du moindre bruit, du moindre mouvement, le regard fixé sur le portail d’un pavillon situé à une trentaine de mètres.
« Mais qu’est-ce que je fais là, à jouer aux espions dans le noir, à cette heure indue ? À fouiner comme un sale petit gamin préparant un mauvais coup ? »
Malgré l’inconfort de la situation, cette réflexion à voix haute fit fleurir un sourire sur le visage impassible. La Fouine ! Ce surnom qui lui collait à la peau depuis sa plus tendre enfance, depuis l’époque où son passe-temps favori consistait à espionner les grands qui ne lui témoignaient que dédain ou mépris. Ce surnom qui l’avait poursuivi pendant de longues années, au collège, et même au lycée. La Fouine ! « Finalement, c’est vrai, je suis toujours la Fouine ! Mais les temps ont changé. Je fouine peut-être encore mais on me respecte, maintenant. Peut-être même qu’on me craint aussi. La Fouine ! Elle vous salue bien, la Fouine ! »
La Fouine regarda sa montre. Bientôt 22 heures ! Sa silhouette sombre traversa la chaussée, parcourut les trente mètres qui la séparaient du pavillon, s’arrêta devant la boîte aux lettres et y glissa l’enveloppe habituelle. Sans jeter le moindre regard, la Fouine revint à sa voiture et s’installa derrière le volant, pour une nouvelle période de veille.
Cela faisait déjà plusieurs mois que la Fouine jouait à cache-cache avec son bourreau. Plusieurs mois qu’un sale type avait eu l’impudence de la prendre en défaut, preuves à l’appui, et la tourmentait par un horrible chantage qui commençait à peser lourd sur ses nerfs et sur son compte en banque. Consciencieusement , et lâchement, à l’abri d’un anonymat que la Fouine essayait désespérément de percer. Sans succès jusqu’à ce jour. Le seul indice à sa disposition, c’était cette boîte aux lettres où elle déposait tous les mois l’enveloppe contenant le prix de ses errements. Bien sûr, elle avait facilement découvert la propriétaire des lieux, mais ce chantage n’était certainement pas l’œuvre d’une petite vieille de plus de 90 ans, handicapée de surcroît et en maison de repos depuis plus d’un an. « Alors , quel est l’enfoiré qui profite de l’absence de cette brave dame et qui squatte sa boîte aux lettres pour exercer sa funeste besogne ? »
À minuit, la Fouine dut se faire une raison. Ce n’était pas encore ce soir qu’elle démasquerait son tortionnaire !
La Fouine reprit le volant, une nouvelle fois dépitée. Elle conduisait doucement, absorbée par cette recherche désespérée de l’identité de l’inconnu qui lui pourrissait la vie. Et elle ne pouvait que constater amèrement le bilan de ses longues veilles où, après avoir déposé son enveloppe, elle tentait désespérément de repérer celui ou celle qui viendrait relever le courrier. Subitement, il lui vint une idée. Après tout, la consigne stipulait le jour du dépôt de l’enveloppe, mais pas l’heure. Donc, le maître chanteur devait attendre le jour suivant pour être certain de trouver l’enveloppe. Plein d’un nouvel espoir, la Fouine décida de revenir le lendemain.
La Fouine revint le lendemain, misant toujours sur les heures plus discrètes de la nuit. À 21 heures, elle reprenait son poste d’observation, à l’abri des regards et d’une petite pluie sournoise autant que désagréable. Et la Fouine vit enfin ses efforts récompensés. Une voiture ralentit à sa hauteur et se gara juste en face du pavillon sous surveillance. Frémissant à l’idée de coincer enfin l’ignoble salopard et de lui faire entrevoir les dangers de la vie de maître chanteur, la Fouine saisit la portière et s’extirpa de sa voiture tout en restant attentive aux agissements de sa future victime. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque cette dernière, loin d’ouvrir la boîte aux lettres pour en retirer le contenu, sortit une enveloppe de sa poche et la glissa dans la fente. Changement de programme et retour précipité à la posture de guet. Seule explication, le quidam, qui venait de faire une halte au pavillon sous surveillance, n’était pas le maître chanteur mais plus probablement une autre victime de chantage. Il fallait en savoir plus sur ce nouveau personnage, qui lui fournirait peut-être une piste pour démasquer l’ignoble maître chanteur. Abandonnant tout espoir de repérer sa cible, la Fouine passa la première et pris en filature son infortuné confrère en chantage.
Chapitre 2
La Fouine était dans un état d’excitation incroyable. Elle avait remué ciel et terre pour identifier son affreux maître chanteur Elle avait maintes fois effectué un guet inconfortable et indigne devant cette boîte aux lettres qui avait refusé de dévoiler son secret. Elle avait pris en filature un quidam qui s’était révélé n’être qu’une autre malheureuse victime d’un prédateur commun. Devant la vanité de ses efforts, la Fouine avait alors décidé de démasquer l’ignoble individu d’une autre façon, à la manière d’un détective. En mettant à contribution ses neurones. D’abord, elle avait examiné de plus près les photos qui la mettaient à la merci d’une dénonciation absolument terrifiante. Où avaient-elles été prises ? Et quand ? Et dans quelles conditions ? En faisant appel à ses souvenirs, pouvait-elle en déduire qui se cachait derrière l’objectif ? Plus elle avait approfondi cette piste, plus elle avait resserré le nœud autour de deux suspects possibles, et même probables. Des suspects insoupçonnables ! Non, ce n’était pas possible ! Pas eux ! Et pourtant, ce ne pouvait être que l’un des deux, mais lequel ? À moins qu’ils ne fussent complices ! Mais comment être certain ?
À ce stade de ses réflexions, la Fouine se souvint de ce collègue d’infortune, celui qu’elle avait repéré en train de déposer sa propre enveloppe. Quand elle l’avait abordé, discrètement, son interlocuteur avait joué les innocents, ignorant de quoi la Fouine pouvait bien lui parler. Après de longues explications, un peu sous l’effet d’une solidarité nouvelle entre victimes, il avait fini par accepter d’échanger leurs informations. Ils n’avaient abouti à aucune identification véritable, mais la Fouine avait recueilli deux informations essentielles, qu’elle avait enregistrées sans laisser transparaître le moindre intérêt. La première lui confirmait très probablement l’identité du maître chanteur. La deuxième lui révélait une mystification qu’elle n’aurait jamais pu imaginer, même dans ses pires cauchemars. La surprise et l’abattement n’avaient pas duré très longtemps, immédiatement remplacés par une froide colère exprimée au travers d’un verdict sans appel.
« Pour la trahison, il n’y a qu’une sentence ! La mort ! »
Chapitre 3
La terrasse du Météore avait revêtu des allures estivales. Après de longs mois de ciel gris, de pluies anémiques mais ô combien désagréables, de vent froid et pénétrant, de brouillard aussi, la météo avait enfin décidé, en ce jeudi de début mai, de laisser s’exprimer le soleil, avec tous ses attributs de couleurs, de température et de luminosité. Patrick Derval et Laurence Villanueva étaient installés à la terrasse, dans une position de touristes en pleine action. Les jambes allongées, le buste en arrière, le visage serein de celui qui profite de l’instant présent, Derval savourait ce moment de détente en compagnie du demi bien frais que venait de déposer la jeune serveuse. Sa compagne, Laurence, de retour d’un congrès de légistes à Paris, avait profité des circonstances pour effectuer une halte à Dijon, avant de rejoindre sa Provence natale et son poste à l’institut médico-légal de Marseille. Derval consulta sa montre. Ils avaient largement le temps de profiter de leurs rafraîchissements et de la douceur estivale de la terrasse. Le train de Laurence devait partir à 16 h 34.
« C’est bien la première fois que je passe plusieurs jours avec toi sans que tu t’éclipses toutes les cinq minutes ! prononça la jeune femme, avec un sourire quelque peu forcé.
– C’est aussi la première fois que tu viens à Dijon et qu’il ne se produit pas un meurtre sur ton passage ! continua Derval sur un ton hilare. Ce n’est pas ma faute si tu inspires les meurtriers !
– Oh, ça va ! Tu sais bien ce que je veux dire ! »
La table la plus proche était occupée par deux jeunes gens, sans doute autour de la trentaine, lancés dans une discussion animée. Manifestement, ils prenaient du bon temps eux aussi et semblaient profiter pleinement de ce jour béni, avant-garde d’un été qui ne pouvait manquer de prendre enfin le dessus. Le plus grand des deux, arborant chemise et casquette rouges, se leva et s’approcha de Derval.
« Excusez-moi, monsieur, mais est-ce que vous auriez du feu ? dit-il en montrant sa cigarette éteinte.
– Vous avez de la chance, mon ami ! Je ne fume pas, mais il se trouve que j’ai ramassé cette pochette d’allumettes hier ou avant-hier. Tenez, je vous la laisse, je n’en aurai pas besoin.
– C’est sympa, ça ! Dites, vous ne chercheriez pas un taxi, des fois ? s’aven

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