Cargaison secrète
51 pages
Français

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Description

Le redoutable Buster Rand, un malfaiteur New-Yorkais à l’intelligence indéniable, a fait savoir qu’il s’apprêtait à se retirer des affaires après un dernier coup très lucratif.


Il n’en faut pas plus à Edward Warency alias « L’Ange », pour s’intéresser à lui, flairant là l’occasion de renflouer ses caisses au détriment du bandit.


Malgré la discrétion de Buster, Edward Warency et sa compagne Diana Deel retrouvent sa trace dans un village portuaire.


Diana décide alors d’infiltrer le gang adverse sans se douter que le caïd a recruté un triste individu susceptible de la démasquer...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070038604
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CARGAISON SECRÈTE

Par
Paul TOSSEL
CHAPITRE PREMIER
 
Ce n'était pas le hasard ou l'amour des bains salés qui avait conduit Edward Warency dans la ville de Morgensalt, à quelque cinq cents miles de New York, sur la côte atlantique d'un des États du Sud. Le but réel de son séjour n'était autre que la surveillance de Buster Rand, attiré dans la coquette cité par on ne sait quel appât mystérieux.
Buster Rand était un des trop célèbres malfaiteurs de l'Amérique d'après-guerre. Très intelligent, il savait qu'il ne faut jamais lasser la chance et il avait sagement résolu de se retirer des affaires dangereuses après un dernier coup aussi sensationnel que lucratif. Comme il ne cachait jamais ses intentions, l'inspecteur principal Kenneth Hartling, spécialement affecté à sa capture, ne vivait plus que pour éventer à temps cette dernière ruse et mettre enfin la main au collet de l'audacieux criminel. Malheureusement, tandis qu'Hartling cherchait Rand à New York, celui-ci coulait des jours paisibles à Morgensalt.
Un seul homme n'avait jamais perdu sa piste, c'était Edward Warency.
Jeune, de taille moyenne, mais bien découplée, les yeux bleus et pâles, le visage toujours souriant, empreint d'une douceur candide et naïve, tel était Edward Warency, surnommé l'Ange.
Partant du principe que les voleurs, quels qu'ils soient, ne savent pas conserver les richesses mal acquises, et qu'il est tout naturel que l'on tente de s'approprier ces biens perdus, l'Ange réussissait à merveille dans l'application pratique de cette théorie. Avec les sommes fabuleuses que lui rapportait ce jeu dangereux, il se plaisait à financer des œuvres philanthropiques.
Qui était l'Ange ? D'où venait-il ? Deux personnes pouvaient répondre à de telles questions. La première, Diana Deel, une jeune femme blonde, racée et svelte, au visage séduisant et mystérieux, qui, en dépit de sa naissance et de sa fortune, n'avait pas hésité à lier sa vie à celle de cet aventurier de légende. La seconde n'était autre que l'inspecteur Kenneth Hartling, dont Warency avait été le condisciple sur les bancs du collège de Seattle, une dizaine d'années auparavant.
Ces deux hommes, aux destins diamétralement opposés, s'étaient rencontrés à maintes reprises sur les terrains de l'aventure et, chaque fois, l'Ange avait joué le policier en usant des procédés désinvoltes et subtils dont il détenait le secret. Hartling avait juré de le prendre un jour, mais son adversaire se riait de ses menaces.
Aujourd'hui, l'Ange avait choisi sa victime en la personne de Buster Rand. Une double raison le poussait à ce combat. En premier lieu, le gangster s'était flatté publiquement que Warency n'oserait jamais s'en prendre à lui ; d'autre part, la dernière entreprise de Rand serait sans doute fructueuse au-delà de toute espérance, et l'Ange avait décidé de remonter ses comptes en banque ainsi que ceux de Diana Deel.
Ce jour-là, Warency et son amie dégustaient des boissons dans le salon du cottage qu'ils avaient loué à Morgensalt. Diana Deel venait d'entrer après avoir remisé le cabriolet qu'elle avait accoutumé d'utiliser lorsque les circonstances l'exigeaient.
— J'ai une excellente nouvelle à vous annoncer, Edward ; je connais le refuge de notre ami Rand.
— Un hôtel de troisième ordre, certainement, où il est descendu sous un nom d'emprunt.
— Pas le moins du monde : Buster a revêtu, cette fois, l'apparence d'un gentleman. Il a loué un château à quelques miles de la ville où il vit entouré de complices ayant endossé une livrée de laquais. La maison devait être prête à le recevoir depuis plusieurs semaines, il s'y est rendu dès sa descente du rapide de New York. C'est pour cette raison que nous ne retrouvions pas sa trace depuis deux jours.
— Excellent travail, ma chère Diana !
— J'ai fait beaucoup mieux, ajouta la jeune femme en souriant, je suis entrée dans la place en prétextant une malencontreuse panne de voiture. Rand, qui ne me connaît pas et ignore nos liens, s'est montré d'une galanterie sans égale. Après un thé excellent, il m'a fait promettre de lui faire une nouvelle visite... Je crois avoir produit sur lui une très forte impression.
— Avez-vous appris des détails intéressants sur ses affaires.
— Non, mais j'ai rendez-vous avec Rand demain à cinq heures et je profiterai de cette occasion pour obtenir le maximum de renseignements.
— C'est une bonne idée ! Néanmoins, méfiez-vous de Buster : il est rusé et fourbe.
— J'ai tout prévu, même le cas où l'entrevue tournerait mal. Je vous demande donc de vous trouver aussi à proximité du château. S'il était utile que vous me secouriez, je trouverais un moyen de vous alerter.
— C'est entendu, je serai là ! Une dernière question : quel est le pseudonyme adopté par notre adversaire ?
— Lord James Barrenmore, gentilhomme de la vertueuse Angleterre, en voyage d'agrément dans les États du Sud...
Le timbre de la porte d'entrée l'interrompit.
...

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