Léo, l’autre fils, nouvelle édition , livre ebook

Hélène Lucas - Hélène Lucas

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231 pages

Français

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A propos
Informations
Extrait

Description

« Comment peut-on échouer sa mission avant même de venir au monde?
Un garçon infiniment attachant doté d’une résilience hors du commun est au cœur de cet univers. La venue au monde du jeune Léo, quelques mois seulement après le décès de son frère aîné, plonge sa famille dans une crise profonde. Cet adorable enfant pourra compter sur l’affection de sa famille élargie, mais n’abandonnera jamais sa quête d’amour maternel. L’histoire de Léo est un rendez-vous manqué entre une mère et son fils, mais c’est surtout une très grande histoire d’amour. Des milliers de lectrices et de lecteurs ont été touchés par l’histoire de ce garçon sensible et charmant.
Le Québec a applaudi la première œuvre romanesque d’Hélène Lucas en décernant le Prix des abonnés des bibliothèques de la ville de Québec au premier volet de cette bouleversante trilogie. Léo, l’ultime solution et On n’a pas toujours 2 vies complètent une œuvre remarquable. »

Sujets

Fiction

Informations

Publié par	Hélène Lucas
Date de parution	25 mai 2022
Nombre de lectures	10
EAN13	9782982082304
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les critiques
"Un livre tellement extraordinaire que je ne trouve pas les mots pour le d crire L histoire de cet enfant exceptionnel m a tellement touch e que je l ai lu d un couvert l autre . c est tellement beau, c est un pur cadeau!
Christine Michaud, TVA
"La force de cette romanci re: transporter le lecteur dans un monde presque r el ce roman se transposerait tr s bien au petit cran.
Serge Drouin, Journal de Qu bec
"Une histoire touchante, certes bouleversante, crite magnifiquement par l auteure.
H l ne Lajeunesse, Voir
La parole aux lecteurs
"Je n ai jamais lu un livre avec autant d intensit
"Un livre lire absolument
"C est une histoire absolument touchante qui nous tient jusqu la toute derni re ligne
"Je viens de passer des heures de pur bonheur

Catalogage avant publication de Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada
Lucas, H l ne, 1960-
L o, l autre fils, nouvelle dition
ISBN 978-2-9820823-0-4 (ePub) nouvelle dition
ISBN 978-2-9820823-1-1 (PDF) nouvelle dition
ISBN 978-2-9820823-2-8 (imprim ) nouvelle dition
I. Titre. II. Titre: L o, l autre fils, nouvelle dition
Premi re dition, 2008 - Quatri me tirage, 2008
ditions Sylvain Harvey
ISBN 978-2-921703-81-9
Conception de la page couverture: Andr Durocher (Syclone)
Illustration de la page couverture: Odile Richer
R vision linguistique: Cendrine Audet
Mise en page: Interscript
Imprim au Canada
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, 2008
D p t l gal - Biblioth ques et Archives Canada, 2008
Dans la m me s rie:
L o, l autre fils, tome 1, 2008
L o, l ultime solution, tome 2, 2009
On n a pas toujours 2 vies, tome 3, 2010
De la m me auteure:
Profession M re de famille, 2006
Visitez la page: facebook / H l ne Lucas, auteure
mon p re, pour son exemple affronter la maladie avec courage et dignit .
Table des mati res
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
pilogue
Remerciements
1
L o tente d ajouter un dernier chandail dans sa valise l effigie de son h ros pr f r : Anakin Skywalker. Elle d borde d j d une multitude de v tements et d objets pr cieux. Ce tricot olive, maintenant trop ajust car sa m re le lui a achet deux ans plus t t, est encore son pr f r . M me neuf ans, L o est toujours aussi attach cet objet de r confort.
"Je n arrive pas croire que tu le portes encore! Les manches t arrivent peine au milieu des avant-bras , lui r p te sa m re chaque fois qu il l enfile.
Lorsque ses mains effleurent la douce texture c tel e du chandail, L o est immanquablement envahi par une d licieuse sensation de s curit qu il n abandonnerait pour rien au monde. Cette texture si famili re lui rappelle la couverture en vieux tricot pelucheux pos e sur le lit de sa m re et dans laquelle il s est si souvent abandonn r ver qu elle l aimait. Tout ce qui se rapporte de pr s ou de loin sa m re a pour lui une valeur inestimable et il se d sole de ne plus s endormir dans ce lit depuis longtemps.
Cet enfant, pourtant vif et attachant, n a jamais pu atteindre le c ur de sa m re. Il n a jamais eu la moindre chance d avoir sa propre identit , de faire la fiert de ses parents. Il a chou avant m me de venir au monde.
Quitter cette chambre qui a t le th tre de sa courte vie et qui abrite sa collection de tr sors lui noue l estomac. Qu adviendra-t-il de toutes ses affaires qui ne trouveront pas place dans ses bagages? Il ne peut se r signer les abandonner et cherche un moyen de les apporter dans son nouvel univers, rempli de promesses et de craintes.
- Est-ce que St phane pourra me les apporter quand il va venir la semaine prochaine?
- Je lui en parlerai, lui r pond sa m re.
Marielle aurait souhait viter son fils cette vive d chirure au moment du d part, mais le trouble int rieur qui l accable l emp che de se faire rassurante. Bien qu un foss motif les s pare, elle a tout de m me remarqu l attachement profond qu il porte aux innombrables personnages occupant chaque centim tre carr de sa chambre.
- Tu tiens vraiment tous les apporter?
- Oui, maman, et j aimerais bien pouvoir en fabriquer d autres, mais je ne sais pas comment faire la p te de sel
- Tu pourras peut- tre demander madame Martin.
- Tu peux lui crire la recette?
Marielle sort de la chambre sans r pondre. Elle est consciente que ce passe-temps fascine son fils, mais n a jamais fait l effort de lui pr parer les quantit s de p te dont il a besoin. Elle laisse cette t che Raymonde, la femme de m nage, qui accepte volontiers de s en charger. Contrairement Marielle, celle-ci affectionne beaucoup L o. Elle sait lire, au-del de son perp tuel sourire, toute la tristesse qui habite cet enfant charmant qui ne parvient pas mouvoir sa m re. Lorsque le regard de L o croise celui de Marielle, il sourit toujours, en vain. Cette derni re se terre au fond de ses retranchements imp n trables o la douleur, les espoirs d us et la culpabilit la rongent sans rel che.
Marielle ignore que L o donne vie ses personnages miniatures lorsqu il se retrouve seul dans sa chambre. Il repasse alors le "film de sa journ e, selon un sc nario fid le son id al, o les figurines repr sentent des membres de son entourage. Chaque soir, il confie le r le principal sa m re bien-aim e, qui multiplie les caresses et les compliments son gard. Elle accepte volontiers de l accompagner au parc et prend plaisir se balancer ses c t s. Il mane d elle un merveilleux bien- tre repr sentant, pour L o, le plus beau des pr sents. Le soir, il n est pas rare qu elle plonge son regard admiratif dans le sien au moment de le border. Elle replace tendrement une m che de cheveux avant de l embrasser en lui murmurant: "Bonne nuit, mon ch ri. Je t aime . Invariablement, les "films de L o se terminent de la m me fa on: par les larmes qui ruissellent sur ses joues. Il range alors ses figurines leur place et enfile son pyjama. Cet enfant s est r sign depuis longtemps se mettre au lit tout seul, bien qu il fixe toujours la porte de la chambre dans l espoir que sa m re apparaisse pour le r conforter avant qu il s endorme.
Sous la pile de babioles et de v tements jet s p le-m le dans la valise se trouve l objet le plus pr cieux qu il n ait jamais poss d : un cadre en plastique prot geant une photographie prise quelques ann es auparavant. Marielle l enla ait alors en portant sur lui un regard empreint de tendresse et d amour v ritable, qu il n a jamais revu depuis. "Elle m a donc d j aim . D aussi loin qu il se rappelle, L o a d sesp r ment cherch retrouver cette motion dans les yeux de sa m re. Sur cette photographie, son propre sourire t moigne du bonheur et du contentement d un enfant aim .
Le beau visage de Marielle n exprime plus maintenant qu indiff rence et tristesse. L o, qui passe pourtant des heures devant le miroir, n arrive plus reproduire le fameux sourire qu elle lui avait rendu. Elle ignore que cette photographie repr sente tout pour son fils: un rare moment de bonheur dans sa jeune existence, une source unique d espoir. Il se r signe d sormais l id e de se s parer d elle, mais refuse de baisser les bras et esp re encore m riter un jour un peu d affection de sa part.
Durant ses nombreuses s ances de mimiques devant le miroir, L o n observe que l expression de son sourire. Il ne remarque plus le bleu acier de ses yeux orn s de longs cils blonds, ni sa soyeuse chevelure dor e tombant sur ses paules que des trangers, croisant son chemin et charm s par sa douceur, ne peuvent r sister caresser. Son teint de lait et ses l vres ros es traduisent toute la gentillesse qui l habite.
Avant de boucler sa valise, L o s observe dans la glace une derni re fois; il s inqui te de savoir si sa famille d accueil aimera l image que lui renvoie le miroir. Il doit trouver le moyen de s y int grer au cas o sa m re se d tache davantage de lui. Acceptera-t-elle de le revoir aux vacances de P ques ou l aura-t-elle compl tement oubli , ray de sa vie? Pourra-t-il c l brer son dixi me anniversaire en ao t avec sa famille?
Les larmes menacent de jaillir devant ces ventualit s et L o tente, tant bien que mal, de calmer ses angoisses en faisant l inventaire de ses poches: son pr cieux canif en plastique, un mini coffret m tallique contenant quatre ronds de peinture l eau et un minuscule pinceau dont il se sert pour colorer ses figurines. Les rares personnes les avoir vues taient impressionn es par son talent, particuli rement son grand cousin Mathieu, g de quatorze ans. L o lui est reconnaissant de l avoir aid dans cette p riode tourment e de sa vie en lui vitant le pire: le pensionnat.
2
Un an avant la naissance de L o, dans le cabinet du n phrologue, Marielle avait peine r primer la peur qui la paralysait. Marc, son mari, ne trouvait pas la force de lui tenir la main pour la rassurer. Le verdict tait alarmant: la d t rioration de la sant de leur fils laissait pr sager le pire. Samuel, alors g de pr s de cinq ans, venait d tre victime d une crise d angine. Marielle avait d failli; elle tait sur le point de basculer dans un gouffre b ant o personne ne pourrait la secourir, pas m me son mari tout aussi atterr .
Samuel tait n seize semaines avant terme et certains de ses organes avaient subi des l sions importantes. Sa lente croissance avait toujours t une source d inqui tude. Depuis pr s d un an, ses reins s taient d t rior s, le for ant se rendre l h pital toutes les semaines pour subir des s ances de dialyse. Ces traitements visaient filtrer le sang et lui viter un empoisonnement caus par un taux d ur e trop lev dans l organisme. L tat pr caire de l enfant s tait d grad la suite d une tentative de greffe r nale, sold e par un rejet.
Le m decin avait alors expliqu aux parents d sempar s que les traitements de dialyse permettraient de prolonger la vie du petit de quelques ann es, sans plus. partir de ce moment