L'orphelin d'Amsabarna , livre ebook

Toumai Editions - Yacine Abakar

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56 pages

Français

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Extrait

Description

Alio Nasser, un jeune garçon âgé de onze ans est devenu orphelin depère et de mère suite à une guerre qui a eu lieu dans son village natal,Amsabarna, dans la province de Sila. Il fut amené à N’Djaména par sononcle paternel Moussa pour approfondir ses études coraniques dans unemédersa dirigée par le beau-père de Moussa, Cheikh Fakir Ladji. Tousles jours, Alio Nasser et ses camarades de l’école coranique devraientaller mendier dans la ville de N’Djaména pour se nourrir, et doiventrentrer avec de l’argent pour leur cheikh, afin d’éviter le châtimentcorporel. C’est ainsi qu’un de ces quatre matins, il rencontre Doghoyaqui lui donna à manger, puis les deux deviennent des amis intimesjusqu’au jour où Alio Nasser rend l’âme suite au fouet que le Cheikh luiest administré abusivement.

Sujets

Littérature Tchadienne

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Nouvelle

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Nouvelle, Quebec

Novela corta

Littérature Africaine

Littérature

Littérature africaine

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Publié par	Toumai Editions
Date de parution	01 janvier 2022
Nombre de lectures	27
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0382€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il était petit, mince comme un clou. Le visage décharné ; des petits yeux larmoyants au-dessus desquels palpitaient des fines paupières. Le nez retroussé ; les beaux cheveux courts et touffus frisés sur eux-mêmes. D’une corpulence svelte qui le trahissait dans sa guenille qui laissait apparaître sa peau squelettique. Visiblement, il n’avait que l’âme dans un corps meurtri d’indigence. Il était un nu-pieds muni d’une gibecière en bandoulière et d’un bol. Je l’avais accosté vers l’après-midi quand je m’apprêtais à sortir. Il était debout à 7

l’embrasure de la porte cochère. Sûrement, était-il en train de quémander de quoi mettre sous la dent. Quand nos regards s’étaient croisés, il détourna immédiatement la face,feignant de s’intéresser à quelques mioches folâtrant sur la chaussée. -Vous cherchez quelqu’un ici, jeune frère ? Lui demandais-je. -Non ! Monsieur,Euh ! répondit-il un peu gêné d’êtresurpris là.

Sans ajouter un mot de plus, je me dirigeais vers la sortie quand il me supplia :

-S’il vous plaît, Monsieur, auriez-vous quelque chose à me donner à manger ? Puisse le Tout-Puissant vous le rendra au centuple; je n’ai pas mangé depuis le matin.

Sa voix me parvint dans les oreilles comme un foutre électrique. Jamais je me sentis aussi coupable qu’effronté. Je m’en voulais de l’avoir ignoré. C’était comme si j’étais à l’origine de son dénuement affreux qui le hantait. Je l’invitais illico à prendre place sous la véranda, lui apportai du riz gras accompagné d’une écuelleremplie d’eau. Je le regardais vu manger de toutes 9

ses dents tel un charognard avide rabattu sur sa proie. De ses frêles mains il porta l’eauà ses lèvres. Lorsqu’il finit de déguster son repas, il laissa échapper un long rot de soulagement. Et je l’abordais.

-D’où viens-tu, mon petit ? Il s’essuya la bouche au revers de la main, se débarrassa de sa gibecière suspendue à son bras gauche, la posa sur la natte et se laissa aller à la confiance que voici : -Je suis Alio Nasser. J’ai onze ans. Je suis natif d’Amsabarna; une bourgade située dans la province du

Sila. Je suis l’unique fils de mes parents. Je suis venu à N’Djaména au courant de mai 2019 en compagnie de mon oncle Moussa. C’était avant-hier que j’ai étéconfié à Fakir Ladji, son beau-père qui dirigeait une médersa. Mon oncle me disait que j’étais encore petit et que je devais poursuivre mes études coraniques auprès de Ladji plus loin d’Amsabarna. Il me promit de revenir me chercher un jour avant de disparaître dansl’immense agglomération de la cité. Peut-être viendrait-il me chercher quand j’aurai l’âge deKhalid. 11