DESTINÉE , livre ebook

Editions de l'Empyrée - Silein

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144 pages

Français

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Extrait

Description

Destinée est un recueil de six nouvelles aussi riches que variées. Rédigé dans un style simple, compréhensible et teinté d'humour, il aborde différentes thématiques telles que le mariage, la corruption, le destin, la délinquance juvénile et la sexualité. A la fois une promesse de distraction et une invite à la réflexion collective, ce livre nous aide à trouver réponses aux questions sociales et sociétales.

Sujets

Littérature Ivoirienne

Anthologie

Nouvelles

Novela corta

Sexualité

sexualité

Sexualité

Informations

Publié par	Editions de l'Empyrée
Date de parution	01 janvier 2022
Nombre de lectures	207
EAN13	9782492228032
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DESTINÉE

Silein DESTINÉERecueil de Nouvelles

SOMMAIRE LE PRIX DE LA CURIOSITÉ.............................................07 MONSIEUR LE MINISTRE.................................................25 DESTINÉE..............................................................................51 RETOUR DE FLAMME........................................................73 CONFUSIONS.......................................................................103 REGRETS...............................................................................129

**5**

LE PRIX DE LA CURIOSITÉ

**7**

Un homme passa devant moi dans une démarche bancale. C’était la première fois que je le voyais. Son anatomie suscita en moi une si vive curiosité que je ne pus lever les yeux de son postérieur. Je restai figé là dessus pendant plusieurs minutes. La chose était d’autant plus étonnante que l’on voyait dès le premier regard qu’il ne s’agissait pas d’une malformation congénitale. J’émis l’hypothèse que c’était là le résultat d’un accident dont il avait été victime. Quand et surtout comment cela s’étaitil produit ? Voilà le questionnement qui me taraudait l’esprit pendant que je l’observais cheminer. De nature curieuse, je voulus connaitre la cause d’une telle déformation physique, mais c’était assez déplacé de questionner les gens dans cette localité, à ce sujet, puisque c’était ma première journée parmi eux. Je renvoyai alors la satisfaction de mon désir aux calendres grecques, me contentant d’observer. L’homme qui trainait mon regard à sa suite était de taille moyenne et de faible constitution. IL avait une tête ovale surmontée d’une chevelure abondante mal entretenue. Ses yeux globuleux étaient rouges, son regard agressif. Son nez était à peine plus gros qu’un pouce, sa bouche fine. Son corps d’une maigreur maladive contrastait avec sa démarche ferme et décidée. La première impression qu’il donnait était celle de quelqu’un qui avait un compte à régler avec la vie.

**9**

Il passa devant le kiosque où nous étions assis mais aucune personne à part moi ne lui prêta attention. Une centaine de mètres après le kiosque, se trouvait un cabaret. Un groupe d’hommes y occupaient toutes les places assises, buvant, discutant et se chamaillant dans une ambiance surchauffée. Parvenu à leur hauteur, notre mystérieux inconnu ne fit des politesses à personne et n’en reçut pas non plus. Il se contenta de tendre son bidon à la vendeuse qui le servit. Avec quelques pièces qu'il fit sortir de sa poche, il régla son achat avant de reprendre la route. Cette attitude décupla ma curiosité. Et pour cause, en Afrique le salut est une sorte de convention sociale, un devoir entre les membres de chaque communauté mais aussi envers les étrangers. C’est donc une incongruité dans une petite localité, où tout le monde se connait, de voir un individu faire fi de cette obligation. Etaitce un aliéné mental ? Etaitil un paria du fait de son handicap ? Autant de questions qui me tourmentaient et auxquelles il fallait des réponses. Après quelques pas, il s’arrêta. Il avala en grande gorgée son dolo, puis se remit à marcher jusqu’à l’angle de la rue. Il tourna ensuite à droite et disparut derrière une boutique. J’attendis quelques minutes dans l’espoir de le voir reparaitre mais en vain. Le lendemain, le hasard voulut que je me trouvasse dans les parages. A la même heure presque,

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