C’EST PAS JUSTE ! - Tome 4 , livre ebook

Editions Marsam - Soumaya Naamane Guessous

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240 pages

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Extrait

Description

C'est pas juste! est le dernier recueil de chroniques d'une série de quatre ouvrages: Nous les femmes, vous les hommes, Les femmes dans le Maroc d'hier et d'aujourd'hui et vous les hommes. Depuis les années 80, l'auteure parcourt le Maroc citadin et rural pour ses enquêtes sociologiques. Elle a acquis une connaissance approfondie de la culture marocaine dans sa richesse et sa diversité et a suivi de près l'évolution des traditions et coutumes, des mentalités et des pratiques. Depuis son premier ouvrage, le bestseller Au-delà de toute pudeur qui a brisé le tabou de la sexualité au Maroc, elle a continué à s'attaquer à des injustices dans divers domaines. Elle a été la première à briser le tabou de l'héritage dont sont victimes les femmes et à s'attaquer à des sujets sensibles, souvent inédits que ce soit dans ses ouvrages ou dans ses nombreux écrits. C'est pas juste ! est un recueil d'articles où l'auteure dénonce des injustices, des anomalies, des drames, des incohérences qui affectent le développement humain, freinent le développement du Maroc et le mettent en contradiction avec sa Constitution et les conventions internationales qu'il a ratifiées Le franc-parle de Soumaya Naamane Guessous, son audace, son humour et son autodérision, rendent la lecture de ses publications attractive.

Sujets

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Maroc

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Roman

Informations

Publié par	Editions Marsam
Date de parution	01 janvier 2017
Nombre de lectures	28
EAN13	9789954744048
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C’EST PAS JUSTE !Du même auteure
• Au-delà de toute pudeur, Eddif, 1987.
• Printemps et automne sexuels , Eddif, 2000.
• Grossesses de la honte, étude sur les mères célibataires au Maroc et les enfants
naturels, co-écrit avec Chakib Guessous, 2011, Afrique Orient.
• Vivre le changement. Regards croisés sur le Maroc. 1999-2009, sous la coordination
de Narjis Rerhaye et Laïla Ouachi, ed. Ol Consulting.
• Des proverbes contre la corruption, Transparency Maroc, ed.Tarik 2011.
• Nous les femmes, vous les hommes, Editions Marsam 2014.
• Les femmes dans le Maroc d’hier et d’aujourd’hui, Editions Marsam 2014.
• Vous les hommes ! Editions Marsam 2016.
• C’est pas juste ! Editions Marsam 2017.
Ouvrage édité avec le soutien
du Ministère de la Culture
© Editions Marsam - 2017
Collection dirigée par Rachid Chraïbi
15, avenue des Nations Unies, Agdal, Rabat
Tél. : (+212) 537 67 40 28 / Fax : (+212) 537 67 40 22
E-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Conception graphique
Quadrichromie
Impression
Bouregreg - Salé - 2017
Dépôt légal : 2017MO5280
I.S.B.N. : 978-9954-744-04-8 Chroniques de
Soumaya Naamane Guessous
4
C’EST PAS JUSTE ! A la mémoire de mes parents,
A ma tendre moitié Chakib Guessous,
A mes flles Selma et Ilham,
avec tout mon amour et ma tendresse.
Couverture
Photo de Soumaya Naamane Guessous 5
Sommaire
Introduction 7
Ba El Hadj et Ramadan que d’hypocrisie ! 11
Quand les femmes se mettent à la drague ! 21
Entre El Brouj et Kalaat Sraghna, le souk aux epouses 25
Grottes de l’amour, temple du sexe 39
La recherche ADN 55
Les mariages precoces 69
Violees par leur père, la societe les a fait taire ! 79
La part des femmes dans l’heritage 93
Femme, tu ne temoigneras point ! 101
La fête du mouton vue par nos jeunes 109
Le corps feminin, un espace d’ecriture, de torture ! 115
Maillot mecreant et maillot halal ! 127
Quand uriner devient un acte de sous-developpement ! 131
Journee de plage. Journee de frustration ! 135
Comment mon fls est-il devenu kamikaze 143
Mon fls est devenu extrémiste ! 155
Je suis corrupteur… et je l’ignore ! 159
Je ne jeûne pas et je suis bien embêtee ! 161
Les zmagria (émigrés) débarquent ! 169
L’fousse (l’argent), l’fo usse ! 181
Gare à toi si tu reussis ! 189
La perle rare et ses deboires 197
La minceur ou la tyrannie de la beaute 207
Liberte des femmes expliquee à nos concitoyens ! 211
Scoop, tberguig, namima, un loisir nocif 215
La scolarite, equilibre de la societe, cauchemar des parents ! 219
L’homosexualite, un phenomène issu des temps modernes ? 223
De l’endettement au surendettement, il n’y a qu’un pas ! 231
La famille c’est beau, mais à petite dose ! 2357
Introduction
« C’est pas juste ! », recueil de chroniques, est le quatrième et
dernier d’une serie de quatre volumes : « Nous les femmes, vous les
hommes », « Les femmes dans le Maroc d’hier et d’aujourd’hui » et
« Vous les hommes ».
Pourquoi un recueil de chroniques ? Depuis les annees 90, je
publie mensuellement un article sur des thèmes relatifs aux
mutations sociales au Maroc, à l’avancement des lois, à l’evolution des
mentalites et des pratiques et surtout à l’evolution de la relation
homme/femme. Parmi ces thèmes, plusieurs sont inedits. J’ai
toujours ete sollicitee par des lecteurs, des etudiants et des chercheurs
pour publier ces recueils afn de les mettre à la disposition du pu -
blic.
Mes premiers articles datent du debut des annees 90, publies dans
les magazines Femmes du Maroc, Famille Actuelle, Ousra
Magazine, Masculin, Illi magazine, Elle…
« C’est pas juste ! » est le fruit du parcours d’une sociologue qui
tente de dénoncer quelques injustices afn de sensibiliser l’opinion
publique. Souvent, des personnes me contactent pour me
demander d’enquêter sur un fait douloureux afn qu’elles obtiennent jus -
tice. Parfois c’est lors d’enquêtes, à travers le Maroc rural et citadin,
qu’un fait inattendu s’impose à moi. Parfois ce sont mes etudiants ou
des personnes rencontrees au gre du hasard qui m’informent de tel
ou tel evenement ou pratique qu’ils jugent anormale.
Il faut alors se liberer pour aller traquer l’information à la source
en prenant en charge personnellement les frais de deplacement et
d’hébergement, les cadeaux pour les familles qui m’accueillent chez 8 C’est pas juste !
elles, l’argent pour les personnes qui nous guident vers
l’information. Il faut marcher parfois longtemps à la campagne, plate ou
montagneuse, traverser des rivières à gue, trouver le moyen de soutirer
les informations à la population et aux institutions…
Pourquoi sacrifer ainsi son énergie, son temps et son argent ? Par
engagement, par militantisme et poussee par un espoir, certainement
naïf, d’informer les décideurs afn qu’ils se penchent sur les sources
de ces injustices. En fait, c’est comme jeter un message dans une
bouteille à la mer !
En 2001, une etudiante m’informe que dans la region rurale où
elle enseigne, il y a des courtiers qui procurent des petites bonnes
et des epouses ! Après investigation sur le terrain et publication de
l’article, une bonne citoyenne, membre du Comite de soutien à la
scolarisation des flles, a envoyé une copie de l’article à chacun des
305 deputes composant le Parlement, leur demandant ce qu’ils
pouvaient faire pour la protection des mineures. Aucune reponse ! Suit
alors un decouragement, une remise en question et l’envie de baisser
les bras. Le syndrome du militant ! Fort heureusement, la motivation
revient au galop.
Dans ce parcours, il faut aussi gerer ses emotions face à la
souffrance d’autrui. Ce qui n’est pas evident. La situation la plus
douloureuse que j’ai eue à vivre est aux côtes de Hanane, violee et
engrossée par son père. Elle venait d’accoucher. L’infrmière lui remis sa
flle. Hanane tourna la tête, éclata en sanglot, emprisonna ses mains
sous l’oreiller, tiraillee par un puissant instinct maternel et la
culpabilite d’avoir donne naissance au fruit d’un inceste subi violemment.
J’ai beau essayer de me cuirasser, la souffrance d’autrui continue à
me transpercer le cœur.
Quelle satisfaction le sociologue peut-il recolter ? La
reconnaissance des lecteurs et parmi eux ceux qui m’abordent dans l’espace
public pour me feliciter ou exprimer leur desaccord ou leur
mecontentement sur tel ou tel sujet. Une agreable sensation d’être utile
en tant que citoyenne. L’impression de contribuer aux changements,
indispensable pour être en harmonie avec sa conscience.9Introduction
Enfn, la meilleure des satisfactions est de recevoir des distinc -
tions d’abord de son pays, ensuite d’autres pays. Ma plus grande
ferté a été d’être décorée par le Roi Mohamed VI. Une consécration
qui compense largement mes sacrifces.
Ecrire pour denoncer, mais egalement pour immortaliser quelques
pratiques en les inscrivant dans la memoire collective, dans l’histoire
de notre pays et pour en suivre l’evolution.
Depuis la publication de certains articles, il y a eu de nombreux
et profonds changements au niveau des lois et des pratiques. J’invite
le lecteur à lire les articles en se referant aux dates de publication.
Je remercie chaleureusement toutes les femmes et les hommes
qui ont eu la generosite de me recevoir, y compris dans l’intimite de
leurs foyers, et qui ont repondu à mes questions avec sincerite.
Je remercie aussi mon epoux, Chakib Guessous, medecin
radiologue et socio-anthropologue, ecrivain, qui m’a toujours
accompagnee dans ce parcours, qui m’a aidee à communiquer avec des
hommes reticents. De nombreux articles n’auraient pas pu être ecrits
sans son soutien. Je pense à l’article « Grottes de l’amour, temple
du sexe » où je devais m’entretenir avec des prostitués (ou plutôt
travailleuses du sexe, selon la nouvelle appellation, moins
pejorative) exerçant dans des maisons closes. En tant que femme, il m’était
impossible d’y pénétrer sans éveiller les soupçons des tenancières.
Mon epoux s’est prête au jeu et s’est fait passer pour un client pour
me fxer un rendez-vous, à l’extérieur, avec les travailleuses du sexe.
Mais que le lecteur se rassure, je lui ai accorde exactement 10
minutes, chronomètre à la main !
Donc enquêter, c’est aussi inventer des mises en scène, jouer des
rôles pour obtenir l’information. C’est un des aspects negatifs dans
la mesure où le chercheur peut avoir des problèmes de conscience à
l’idee qu’il trompe des gens. Mais ce qui rassure, c’est que c’est fait
avec bonne foi et pour de bonnes causes.
Malgré les nombreuses diffcultés, la quête de l’information est
un plaisir et permet de découvrir le Maroc dans ses zones les plus
reculees, les plus enclavees. Le chercheur en tire un enrichissement
culturel, decouvre des populations admirables, genereuses qui re-10 C’est pas juste !
çoivent chaleureusement et offrent le peu d’aliments dont elles
disposent. Le chercheur découvre des sites magnifques, d’un pays à la
diversite geographique et culturelle fascinantes. Je deplore le fait
que nos sociologues et nos chercheurs, trop peu nombreux,
n’explorent pas ce champ fertile et n’effectuent pas assez d’études sur le
terrain. Car une societe qui veut se developper doit connaitre la
realité de son terrain afn d’établir des politiques adaptées aux besoins
des differentes populations.
Le sociologue et tout chercheur ont le devoir de contribuer à cette
connaissance de la realite.11
Ba El Hadj et Ramadan
Que d’hypocrisie !
Femmes du Maroc, décembre 1999
Le mois sacre du Ramadan est aussi le mois de toutes les hypocrisies.
De tous les Tartuffes. De tous les moralisateurs de pacotille…
Echanges voles au bord d’un comptoir d’epicerie où
l’insupportable côtoie le pire. Mais attention ! Ces personnages sont fctifs.
Toute ressemblance avec une personne existant ou ayant existe
n’est que le fruit d’un pur hasard !

Un magasin d’alimentation en gros. Un comptoir gros. Une caisse
grosse. Un patron gros. Un stock gros. Des petits garçons maigres,
chétifs, sales, regard éteint, e