Almoyan , livre ebook

Editions Ifrikiya - Anicette Bilé Sembo

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

153 pages

Français

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

A propos
Informations
Extrait

Description

Talentueux, jeune et plein de d’espoir, Joel Nima vient de remporter un prix international dans les arcanes de l’audio-visuel. Armé d’un tel atout, il va à la conquête de la grosse machine administrative pour faire valoir ses compétences et son génie. Une amorce de réalisation de ce rêve lui viendra non pas d’un appareil étatique indécis et dépassé, mais plutôt de sa rencontre avec… Almoyan et des perspectives auxquelles ce jeune homme de la rue et son monde vont lui permettre de s’ouvrir. Un roman qui raconte une société ambigüe dans laquelle ceux qui décident ne savent plus quoi faire, et ceux qui n’ont rien brillent par leur ingéniosité.

Sujets

Littérature Camerounaise

Cameroun

Littérature africaine

Littérature Africaine

Littérature africaine

Informations

Publié par	Editions Ifrikiya
Date de parution	01 janvier 2022
Nombre de lectures	21
EAN13	9789956225262
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Almoyan

Infographie et montage : Éric Joël Éka’abane Éka’abane Tous droits de représentation, réservés pour tous les pays. ©ByEditions Ifrikiya, 2022 B.P : 17629 Yaoundé, République du Cameroun Tél : 00 237 699 77 10 99 - 699 98 04 88 Email : editionsifrikiya@yahoo.fr

ISBN: 978 9956 22 526 2

Anicette Bilé Sembo

Almoyan

Editions Ifrikiya Collection SANAGA

À ma famille, pour son soutien et sa patience. Du lien, du liant, en toute chose.

Ma nuit d’insomnie a donc été longue. Je commençais même à penser que le temps s’était gé. Et déjà les idées noires voulaient prendre possession de mon cerveau. J’ai fait et refait tous les couloirs qui, à force d’en entendre parler, se sont imprimés dans ma mémoire. Il paraît que les personnes chargées de vous y introduire sont impitoyables : « Avez-vous pris rendez-vous ? » « Êtes-vous attendu » « C’est pourquoi ? », etc. Un monsieur, grand de taille, l’air sévère, voire méchant, vous demande sèchement « Quel motif ?», et vous êtes perturbé par le ton de l’individu et la brusquerie de sa question. Tout ce cérémonial vous fait d’abord hésiter, car vous devez justiervotre présence là, comme si vous étiez un égaré. Peut-être ces bons messieurs veulent-ils tout simplement vous mettre à votre aise ? Vu ainsi, tout paraît logique. Mais vu du côté de l’usager, ce premier interrogatoire est frustrant, d’autant que pour couronner le tout, il est assorti d’une demande des pièces d’identité retournées dans tous les sens, sans oublier la fouille systématique des sacs, serviettes et autres porte-documents. Mais ça, c’était avant. Avec la modernité, les cerbères vous passent au scanner. C’est une espèce de

grosse spatule noire avec manche. On vous fait glisser ça de la tête jusqu’aux pieds. Vous devez prouver que vous méritez d’entrer dans ces hauts lieux où se sont manifestés la coopération et les partenaires bilatéraux. En témoignent la plaque commémorative et les balancements langoureux des drapeaux qui, en leur langue, doivent faire bien des commentaires sur le don, la dette, le moratoire, l’annulation, la suspension, la dette, le don, l’échelonnement, la fête...

****

Après plusieurs tentatives, me voici enn dans le bureau de Madame la Directrice Générale des Projets de Grande Envergure. Il faut dire que l’attente a été longue, tant les personnes à l’entrée, celles dont je viens de vous parler, sont farouches. C’est peut-être aussi ma faute : je n’avais pas de rendez-vous, je n’étais pas attendu, et je n’avais aucune référence d’un éventuel dossier en cours dans ces locaux. Monsieur-quel-motif ne me regardait même plus. À ses yeux, je faisais partie des badauds qu’il voyait tous les jours. Je n’étais rien. Et pourtant, à force de me voir assez régulièrement, et certainement pour ne plus avoir à supporter ma vilaine tête, lui et ses collègues m’ont nalement laissé passer. Jour bienheureux, qui doit être marqué sur la pierre.

****