L'amant nomade , livre ebook

Les Éditions du Net - Dominique Dutriaux

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64 pages

Français

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Extrait

Description

La recherche de l'amour et la rencontre de l'autre est dans ce recueil de poèmes un voyage sensuel aux sonorités étonnantes, aux rythmes enivrants et à l'espoir ponctué par des moments de profonde mélancolie.

Informations

Publié par	Les Éditions du Net
Date de parution	25 novembre 2014
Nombre de lectures	0
EAN13	9782312029061
Langue	Français

Extrait

L’amant nomade

Dominique Dutriaux
L’amant nomade

LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02906-1
GRAIN DE BEAUTE
A bout de souffle
Je me pose sur ta ponctuation.
Oh! Ces deux gouffres profonds
Qui appellent la chute!
Chute suave, éthérée…Je m’envole
Et d’en-haut
Je vois des chemins sinueux
Des rivières ondoyantes
Des vagues lancinantes
Dans tes yeux
Je m’essouffle…
Et me pose sur ta ponctuation…
Puis je plonge
Et l’eau limpide coule, enveloppant
Mon corps
Noyé.
A bout de souffle
Je m’engouffre et m’enroule
A en perdre connaissance
Dans tes yeux.
Océan voluptueux.
AU POINT PARFAIT
Dans l’antichambre des plaisirs
Sa main furtive s’est posée
S’est reposée
Et sur son tapis bien épais
Elle a passé et repassé
S’est fourvoyée
Laissant ses doigts se faufiler
Dans l’antre avide elle est entrée
S’est immiscée
L’alcôve suave du Désir
Comme des vagues agitées
S’est resserrée
Autour de l’Amant prisonnier
Happé.
L’Amant s’est démené
Au point parfait.
Et sa caresse digitale a chaviré mon cœur…
LE MILAN
Un milan est passé au-dessus de mon toit.
Paisible il a plané puis a fondu sur moi
Mais je n’ai pas bougé tant son vol fut subtil.
Je l’ai laissé frôler de ses ailes fragiles
Ma peau. Il a pris dans ses serres mes cheveux
Déliés, repris son envol majestueux,
M’emportant avec lui au-dessus de ce monde,
Au travers de nuées que le soleil inonde.
Puis il m’a déposée sur une gouttelette
Et je l’ai vu partir me laissant démunie,
Implorant son retour avant qu’elle ne fonde.
Qu’il revienne l’oiseau et son geste répète !
Qu’il me prenne à nouveau sous son aile jolie
Et me protège ainsi de la laideur du monde.
ELLE ET LUI

La Lune était là, lascive, et lui
De ses mots liquides me dit :
« Allons, allons ensemble par-delà les nuées,
Au-dessus de ces villes et de leur grand fracas.
Allons ensemble à jamais nous lier,
Nous mêler devant Elle… »
Et la pâle lueur de l’Astre de la Nuit
Enveloppa alors le vide de ma vie
La Lune était là, lascive et lui,
S’en alla loin là-bas,
Me laissant démunie.
PETIT SONNET TRISTE A EN MOURIR
C’est un endroit triste et serein
A peine éclairé de nocturnes lumières.
Une crypte, un tombeau, une urne funéraire,
Un austère passage, un horrible chemin,
Un gouffre profond où s’agitent parfois
Des parcelles de vie comme autant d’éphémères
Un froid de catacombes coupant et amer
En déchire de ses griffes les parois.
Quand il se teinte de sang
Et devient douloureux, méprisant mon désir
De femme, il torture et vexe
Mon âme, me damne et me déchire.
Oh ! Viens, rallume, tendre Amant,
Les flammes de mon sexe.
ELLE ET LUI (2)

Les belles vallées de l’âme
Ont en elles un secret :
Des flammes limpides
Oblongues, élancées
Vers le ciel, allongées,
D’incandescentes flammes,
Comme des gouttes envolées
De femme au cœur asséché
Qui tremble et tressaille et
Brûle pour l’être aimé.
LA COULEUVRE
Elle est entrée cette nuit la couleuvre.
Je pensais ma maison solide, impénétrable.
Mais elle est s’est immiscée silencieusement
et alors que je m’étais assoupie,
elle s’est glissée dans mon lit.
J’ai voulu la chasser mais elle a ceint ma jambe
et son étreinte ferme et délicate m’a charmée.
J’ai croisé son regard et elle a fondu jusque vers mes lèvres.

Je rêve ondulations.