Black Devils 6.5 , livre ebook

Pierrette et Aurélie Lavallée



Black Devils 6.5

Et si nous nous aimions ?
Du même auteur aux Éditions Sharon Kena
Un passé à effacer
Black Devils 1 à 6
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Table des matières
PROLOGUE Tigrane
CHAPITRE 1     Tigrane et Aimée
CHAPITRE 2     Rocky et Zoé
CHAPITRE 3     Antek et Mélora
CHAPITRE 4     Elric et Prune
CHAPITRE 5     Drees et Jalia
CHAPITRE 6     Alstom et Angéline
CHAPITRE 7     Kyrill et Kinsley
CHAPITRE 8     Médéric et Anna
CHAPITRE 9     Lokan et Larissa
CHAPITRE 10   Tork et ses conquêtes
CHAPITRE 11   Marco et Brianna
ÉPILOGUE   Tigrane
PROLOGUE Tigrane
Pour la première fois depuis la création des Black Devils, j’ai accepté que chaque Biker qui m’en faisait la demande prenne sa soirée pour cette occasion spéciale : la Saint-Valentin.
Depuis l’annonce, j’ai l’impression que le Club est devenu une annexe d’un supermarché avec la banderole « Happy Valentine », les cœurs rouges en papier disséminés un peu partout, sans oublier les bougies pour l’ambiance romantique. En assez grand nombre pour déclencher un incendie.
Je ne reconnais plus notre Club. Nos ennemis nous verraient... Non, je préfère ne pas y penser, ça me fait frémir d’horreur.
Je croyais que la grande fête que nous avions organisée pour Noël aurait comblé les attentes de nos Régulières, mais de toute évidence, célébrer la Saint-Valentin en amoureux est plus important pour elles que déballer des monceaux de cadeaux au pied d’un sapin.
Oh bon sang, ce qu’elles peuvent être exigeantes, mais c’est comme ça qu’on les aime !
Ce qui m’a le plus étonné, c’est de voir mes frères Bikers débarquer chacun à leur tour afin de me signaler qu’ils acceptaient ma proposition, y compris Elric, qui n’a pas à me faire part de ses projets, puisque même s’il est un Devils, il est indépendant, du fait de son statut d’avocat. Il m’a indiqué qu’il ne sera pas disponible. Bien sûr, il ne m’a pas donné d’explication, bien que j’en devine la raison.
Il ne restera donc que peu de Black Devils au clubhouse : Staël, Kabali, Tork, Tibo et Rocky, ainsi que quelques Prospects. Toutefois, pour s’occuper de six enfants avec l’aide des Brebis, ils devraient s’en sortir, même si j’ai choisi de demeurer sur place.
Je sais qu’Aimée est déçue, mais ce qu’elle ignore, c’est que je lui ai préparé une surprise pour me faire pardonner. Je n’ai aucune idée de sa réaction, mais je suis un Black Devils. Notre devise n’est-elle pas : Never give up ? Et moi, je n’abandonne jamais, pas même en amour !
CHAPITRE 1     Tigrane et Aimée
AIMÉE
 
C’est la Saint-Valentin et je suis seule. Bon, c’est vrai qu’en acceptant de devenir la Régulière du Président d’un Club de Bikers, j’aurais dû m’y attendre. « Les affaires du Club sont les affaires du Club ! » Combien de fois ai-je entendu cette phrase ? L’ai-je acceptée ?
Cependant, aujourd’hui ce n’est pas facile pour moi d’appréhender la situation, surtout après avoir vu toutes mes amies se préparer en vue de la soirée. J’ai dû supporter de les regarder déambuler le sourire aux lèvres, ayant hâte d’être à leur rendez-vous. Je sais déjà que certains Bikers ne s’en remettront jamais, car ils ignorent ce que leurs compagnes ont préparé. Mais l’inverse est vrai également. Quelques Bikers sont à l’initiative d’une surprise qui, j’en ai conscience, changera à jamais la vie de mes copines d’infortune.
J’ai toutefois accepté de jouer le jeu à leur demande et j’ai moi aussi enfilé une robe de soirée, des sous-vêtements sexy, des escarpins. J’ai autorisé Kinsley à me maquiller et Brianna à me coiffer, même si je leur ai répété que je n’en voyais pas l’utilité.
Je pousse un juron et m’étends sur le lit en étoile, tout en frappant mon matelas de mes poings. Oh, j’ai bien conscience d’agir de façon puérile, mais je me sens si frustrée, si... banale. Je me demande si mon Tigre éprouve encore du désir pour moi, s’il voit la femme que je suis toujours, car depuis mon accouchement, j’ai l’impression que je ne suis plus que la mère de son enfant.
Je n’ai même pas l’excuse de m’occuper de ma progéniture, puisque les Brebis ont organisé une soirée spéciale pour les petits et ont emmené mon fils.
Je suis seule et je me sens abandonnée.
Je sais que c’est ridicule, mais il est près de dix-neuf heures et le silence qui m’entoure est oppressant. Bon, ça suffit, il faut que j’arrête de me lamenter sur mon sort. Il y a pire que moi, par exemple les soldats qui sont au front et n’ont pas la possibilité de passer la soirée avec leur femme, ou les personnes hospitalisées qui n’auront comme compagnie que celle du personnel médical.
Oui, il faut que j’arrête de me focaliser sur ce que je loupe et me concentre sur ce que j’ai.
Positivons !
Alors, j’ai un conjoint aux petits soins pour moi... lorsqu’il se souvient que j’existe. J’ai un enfant adorable, en bonne santé, qui grandit incroyablement vite. Moi-même, je ne souffre d’aucun problème médical, mes proches vont bien, alors pourquoi est-ce que je me plains de la sorte ?
Je tends la main vers la table de chevet, récupère mon portable et lance une playlist, prenant soin d’en choisir une qui me permettra de m’évader, donc pas de musique romantique.
Quelques minutes plus tard, je chante à tue-tête, battant la mesure avec mes bras, mes jambes. J’ai l’impression d’être redevenue une adolescente, comme lorsque j’attendais que Tigrane vienne me chercher pour nous installer sur le ponton et refaire le monde.
Je me souviens de notre première Saint-Valentin lorsqu’il a débarqué, tout timide, tenant un bouquet de fleurs des champs qu’il avait cueillies lui-même. Il m’avait même apporté un petit sachet de chocolats. Bon, d’accord, il les avait piqués dans le placard de sa mère, mais j’avais été touchée par son geste. Ce fut notre premier baiser.
J’ai envie de le rejoindre dans son bureau, car même si on ne fête pas la Saint-Valentin, rien ne nous empêche d’être ensemble, mais je sais que c’est impossible, d’autant plus qu’il m’a avertie quelques heures plus tôt, qu’il serait en visioconférence avec d’autres Clubs afin de préparer un grand rassemblement. Comme si ça ne pouvait pas attendre demain !
Je me rends compte que même la musique ne m’apaise pas, alors j’éteins ma playlist et ferme les yeux. Il faudrait peut-être que je me change, que je me démaquille et prenne un long bain. Ça m’occupera au moins une demi-heure. Ensuite, eh bien, je me traînerai jusqu’à la cuisine pour prendre une collation, avant de m’installer avec un bouquin, ou devant la télé, quoique j’imagine déjà le genre de films présentés ce soir... Et ça me déprime encore plus.
J’en suis là dans mes réflexions lorsque je perçois quelques petits coups assénés contre la porte d’entrée de notre appartement. Je me lève d’un bond et me dirige pour ouvrir. Je regarde, étonnée, Tibo qui se tient debout devant moi, un sourire aux lèvres.
– Je suis désolé de vous déranger Aimée, mais Tigrane demande à ce que vous le rejoigniez dans son bureau.
– Maintenant ? Il y a un problème ? m’inquiété-je aussitôt.
– Je l’ignore, je ne fais que passer le message.
– D’accord, je vais me changer et...
– Pourquoi ? Vous êtes magnifique dans cette tenue !
Je me sens rougir, d’autant plus que son regard admiratif me contemple de la tête aux pieds. Ce genre de compliments fait toujours plaisir, même si j’aurais préféré que ce soit mon Tigre qui m’en fasse.
– Je crains qu’elle ne soit pas adaptée à la... situation.
– Allez, on s’en moque ! Au pire, si vous l’abîmez, le Prés’ vous en rachètera une !
Oui, c’est vrai qu’il n’a pas tort, même si je me sens quand même un peu apprêtée pour parler du Club.
– Très bien, tu as raison !
Je lui emboîte le pas, sans oser lui signaler que j’aurais pu trouver mon chemin moi-même. J’exhale un profond soupir, en lui jetant un coup d’œil discret.
– Tu n’avais personne à inviter pour la Saint-Valentin ? lui demandé-je soudain avant de me morigéner.
Il ne s’en formalise toutefois pas et laisse échapper un léger rire.
– Je n’ai pas très envie de me caser. Lorsque je vois les efforts que les Devils doivent faire pour plaire à leurs Régulières, je me dis que je suis plus heureux à profiter des P’tits culs qu’à me chercher une compagne.
D’accord, j’aurais mieux fait de me taire. Je chemine à ses côtés en gardant ma langue dans ma poche. Lui-même reste silencieux, même si, de temps en temps, il sifflote un petit air entraînant qui me donne juste envie de l’assommer. Mais je suis la Old First Lady, alors je garde mon impassibilité jusqu’à ce qu’enfin, on s’arrête devant la porte du bureau de Tigrane. Tibo me gratifie d’un « Bonne soirée, Aimée ! » avant de tourner les talons.
Sale petit...
Je prends une profonde inspiration, tape un léger coup contre le battant et attends que Tigrane m’invite à entrer.
À l’intérieur, je me fige sur place, me demandant si je me trouve bien au bon endroit. J’écarquille des yeux, cille à de nombreuses reprises, d’autant plus que je sens les larmes s’agglutiner au bord de mes cils.
– Oh, mon Tigre, murmuré-je.
 
 
TIGRANE
 
De toute évidence, la surprise est de taille. Il faut dire que je n’ai pas lésiné sur les moyens pour transformer mon espace de travail en petit cocon rom