L Inconnu de la Saint Blaise
272 pages
Français

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L'Inconnu de la Saint Blaise , livre ebook

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Description

Comme tous les ans à la Saint-Blaise, le Pétassou, figure emblématique du village, traverse les rues avec à sa suite des enfants rieurs prêts à crever la vessie de porc gonflée sur son dos. Mais, cette année, la fête va tourner court. Le Pétassou est retrouvé mort. Sylvestre, le fils de l’adjoint au maire, qui devait revêtir le costume cousu par Marie, la fille du maire, a fui le village en compagnie de sa belle. Et, sous le costume, on découvre le corps d’un inconnu. Qui est-il ? Qu’est-ce qui a poussé les deux amoureux à dissimuler leur fuite ? Le maire et son adjoint enquêtent…


À la fois illustrateur et écrivain, Alain Delage s’investit tout particulièrement dans la vie culturelle et associative de sa région. Ce passionné d’Histoire, natif de l’Hérault, a déjà publié sept ouvrages à vocation patrimoniale depuis 2001 ; Les Secrets de Fontvives est son premier roman.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 39
EAN13 9782812913563
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Extrait
I
Le conseil municipal


Trèves (Gard) – vendredi 1er février 1884 – soirée.

« PUISQUE NOUS SOMMES AU COMPLET, le premier conseil municipal de l’an de grâce 1884 peut être ouvert. Qu’on se le dise ! »
Comme à son habitude, Léonard Vernhet1, maire de Trèves – petite localité située entre le causse Bégon et le Causse noir, à la limite du Gard et de l’Aveyron –, avait ouvert cette séance de l’assemblée communale avec une certaine solennité et des mots choisis. Les conseillers municipaux s’y étaient habitués.
Depuis les dernières élections municipales et son accession au pouvoir suprême local, il prenait de grands airs. Toutes les assemblées débutaient et étaient clôturées par des phrases pompeuses, alambiquées, d’un autre âge.
Certains ne manquaient pas de sourire, voire de rire, à chaque fois, mais cela ne changeait rien. D’autres attendaient qu’il ait terminé sa mise en scène. Tous avaient l’impression d’assister à une représentation théâtrale dont l’acteur principal était leur premier magistrat.
« Mais il manque Pierre, de la Mouline. »
C’était le premier adjoint, Hubert Biou, qui venait de prendre la parole, sans qu’on la lui donne. Bien qu’en accord avec Léonard, sur le fond, il ne manquait pas de faire remarquer ses différences sur la forme. Brave homme trapu, au regard clair de ceux qui ont une vision saine et honnête des choses, il n’avait jamais voulu se présenter à la fonction de maire. Malgré ses trois mandats successifs dans l’ombre immédiate du maire précédent, il avait refusé la place d’honneur que les autres conseillers lui proposaient. Il ne se sentait pas capable d’exercer cette tâche alors qu’il connaissait mieux que personne tous les dossiers depuis près de vingt ans. Issu d’une très vieille famille trévezaise2, la modestie de celui que tous appelaient affectueusement « Bébert » était très appréciée sur les bords du Trévezel3.

Beaucoup d’habitants préféraient parler de leurs affaires avec lui plutôt qu’avec Léonard, jugé plus austère et beaucoup moins réceptif ou accessible à leurs préoccupations.
« Il s’est fait excuser, il a une vache qui a quelques problèmes de vêlage et il a préféré ne pas la laisser seule pour l’instant. »
Celui qui venait d’intervenir n’était autre que l’instituteur, Mathieu Reboul, dont c’était la première affectation.
Il n’était pas conseiller municipal mais assurait, comme bon nombre de ses collègues, le secrétariat de la mairie et la rédaction des comptes rendus des séances du conseil municipal. Cela lui permettait d’augmenter ses appointements.
C’était d’ailleurs entre les murs de sa salle de classe, située au premier étage du bâtiment communal4, qu’avaient lieu les réunions en hiver. En effet, celle du rez-de-chaussée, affectée officiellement à la mairie, n’étant pas chauffée, les élus « s’exilaient », durant la mauvaise saison, de préférence dans la pièce occupée par l’enseignant assurant le poste de secrétaire. Au cas présent celle des garçons.
Dès que les élèves avaient quitté leurs bancs, en fin d’après-midi, les dix élus de la commune prenaient leur place. Cela permettait de profiter de la chaleur du poêle entretenu toute la journée par les enfants.
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