Les Petites mains , livre ebook

icon

119

pages

icon

Français

icon

Ebooks

Écrit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

119

pages

icon

Français

icon

Ebook

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Extrait : "COURTIN, sort de sa chambre avec plusieurs lettres à la main ; il est courroucé : Il n'y a donc personne dans cette maison? (Il prend une sonnette sur le guéridon et l'agite.) Holà!... quelqu'un!... c'est incroyable ! (Il avise un cordon de sonnette près de la cheminée et le secoue avec violence, tout en continuant à agiter sa sonnette.) LORIN, entrant à moitié habillé : Ah ! mon Dieu ! quel vacarme !... Tiens ! c'est monsieur Courtin,...'' À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
Voir icon arrow

Publié par

Nombre de lectures

21

EAN13

9782335055061

Langue

Français

EAN : 9782335055061

 
©Ligaran 2015

Acte premier

Le théâtre représente un salon ; porte au fond, portes latérales ; à gauche, cheminée garnie ; à droite, petit secrétaire de Boule ; à côté un tête-à-tête ; mobilier très élégant.

Scène première

Courtin, puis Lorin.
Au lever du rideau, la scène est vide, il fait petit jour. On entend sonner avec impatience à gauche, personne ne paraît.

COURTIN ? sort de sa chambre avec plusieurs lettres à la main ; il est courroucé
Il n’y a donc personne dans cette maison ? (Il prend une sonnette sur le guéridon et l’agite.) Holà !… quelqu’un !… c’est incroyable !

Il avise un cordon de sonnette près de la cheminée et le secoue avec violence, tout en continuant à agiter sa sonnette.

LORIN, entrant à moitié habillé
Ah ! mon Dieu ! quel vacarme !… Tiens ! c’est monsieur Courtin, le beau-père de monsieur !

COURTIN
Ah ! enfin ! te voilà ?

LORIN
Vous êtes déjà levé, monsieur ?

COURTIN
À sept heures du matin ! J’ai déjà écrit huit lettres !

LORIN
Monsieur est indisposé ?

COURTIN
Non ! Je t’ai sonné pour avoir des timbres-poste.

LORIN
Comment ! c’est pour ça que vous réveillez toute la maison ! (Il prend sur la cheminée une petite boîte de timbres-poste et la remet à Courtin) Monsieur… pour une autre fois… on les met là !…

Il indique la cheminée.

COURTIN
C’est bien.

Il va s’asseoir.

LORIN, à part
Comme ça, je pourrai dormir !

COURTIN, tout en collant des timbres
Ah ! Lorin !

LORIN
Monsieur ?

COURTIN
Demain, à six heures, tu entreras dans ma chambre pour me raser.

LORIN
À six heures ?… du matin, monsieur ?

COURTIN
Parbleu ! est-ce que j’ai le temps de me raser le soir ? Dans les affaires, on ne se rase que le matin ! Ah çà ! mais je ne t’avais pas encore regardé !… c’est étonnant comme tu as engraissé !

LORIN, avec modestie
Oh ! monsieur est bien bon !

COURTIN
Lorsque tu étais à mon service, à Caen, tu n’avais que la peau et les os…

LORIN
Ah ! dame ! je trimais à votre service !

COURTIN
J’ai eu tort de te donner à mon gendre Vatinelle… il te laisse rouiller !… mais, pendant mon séjour à Paris, je me charge de faire tomber ce ventre-là !

LORIN
Oh ! monsieur, il ne me gêne pas !

COURTIN
Si ! si ! la graisse précoce est un mauvais symptôme.

LORIN
Est-ce que monsieur restera longtemps avec nous ?

COURTIN
Trois semaines ou un mois… le moins possible, je ne suis arrivé qu’hier soir de Caen… et l’ennui me prend déjà à la gorge… j’ai besoin de mouvement, d’activité. Aussi je vais tâcher de terminer promptement mes affaires !

LORIN
C’est ça, monsieur, dépêchez-vous !

COURTIN, tirant une longue liste de sa poche et à lui-même
Voyons ma liste de courses… (Lisant.) « Passer à la Douane, passer à l’Entrepôt. Marier ma seconde fille. Acheter deux cravates solides. Prendre des renseignements sur un nommé Chavarot, qu’on me propose comme futur. Voir son compte à la Banque. » (À Lorin.) À quelle heure le déjeuner ?

LORIN
À onze heures.

COURTIN
Très bien !… j’aurai le temps de pousser jusqu’à la gare d’Ivry… J’attends des sucres d’Orléans !… Bonjour !

Il sort par le fond.
Scène II

Lorin, puis Chavarot.

LORIN, seul
Et ça a cent mille livres de rente !… Oh ! oui, j’étais maigre ! M’a-t-il fait trotter à Caen ! Il ne peut pas rester cinq minutes en place… Ce n’est pas un homme, c’est du vif-argent !… Tandis que M. de Vatinelle, son gendre… voilà un maître ! il se lève à onze heures… il est doux, tranquille et bon enfant. Sa maison est un lit de plume, un oreiller. (Regardant la pendule.) Sept heures et demie !… je vais me recoucher… (Il se dirige vers la droite. On sonne à la porte extérieure.) On sonne ! ça ne peut être que M. Courtin !… il aura oublié quelque chose.

CHAVAROT , il paraît à la porte du fond, il est très affairé
Mon ami, pourriez-vous me dire s’il est venu un tapissier ce matin présenter une facture pour M. de Vatinelle ?

LORIN
Un tapissier ! à sept heures du matin ! on ne l’aurait pas reçu !

CHAVAROT
Dieu soit loué ! j’arrive à temps. (Il ôte son chapeau et ramène ses cheveux sur son occiput chauve.) Veuillez dire à Vatinelle que son ami Chavarot désire lui parler… Son ami Chavarot !… Vous entendez bien ?…

LORIN
C’est que monsieur dort… et j’ai ordre de ne pas troubler son sommeil.

CHAVAROT
Je prends tout sur moi… Il n’y a pas de consigne pour Chavarot, vous entendez bien ?

LORIN
Alors, monsieur… je vais voir.

Il entre à droite.

Voir icon more
Alternate Text