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Un mec trop bien , livre ebook

73

pages

Français

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2024

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"A cette soirée là, Julie ne voulait absolument pas aller.Mais c'était sans compter l'insistance de Cassandra.Elles n'allaient tout de même pas louper "la fête de l'année"!Aujourd'hui, même si elle ne se rappelle de rien, une impression de malaise l'envahit."C'est l'histoire d'un drame malheureusement trop ordinaire.Celle d'une jeune fille de 18 ans rebelle, courageuse et pleine d'humour.De son meilleur ami Adrien.De ses proches... seront-ils là, cette fois, pour la soutenir?Inspiré d'une histoire vraie.
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Publié par

Date de parution

12 juillet 2024

EAN13

9791040559924

Langue

Français

Stephanie Godard
 
Un mec trop bien

 
 
© Stephanie Godard, 2024
ISBN numérique : 979-10-405-5992-4

www.librinova.com
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À celle qui m’a inspiré cette histoire,
 
N’oublie jamais que je t’aime plus que tout.

 
« Quand tu as le moral au ras des pâquerettes
Que ton cœur est en miettes
Avoir un meilleur ami c’est chouette »
 
Adrien, post-it 138
 
 
Lendemain de veille.
 
Maman vient de passer la tête par l’entrebâillement de la porte.
 
« Ça va ma chérie, tu émerges ? »
 
Puis un regard complice :
« Cela s’est bien passé ta soirée hier ?
Je ne t’ai pas entendue rentrer. »
 
Je m’enfuis un peu plus sous les draps pour qu’elle ne puisse plus me voir.
 
J’ai si mal la tête !
 
Je ronchonne un « oui » suffisamment grognon pour qu’elle comprenne que je n’ai pas envie de parler là, maintenant.
 
La silhouette familière quitte la pièce à pas de loup et je l’entends soupirer tandis que les escaliers craquent légèrement sous son poids.
Je viens encore de la décevoir, c’est sûr !
Sa fille renfermée sur elle-même qui ne partage jamais ses délires et ses confidences…
 
Elle est suffisamment éloignée maintenant pour que je puisse laisser mes larmes couler dans la quiétude retrouvée de la pièce.
 
J’ai l’impression qu’elles ne vont plus s’arrêter.
Elles me semblent si chaudes …ou est-ce que ce sont mes joues qui sont froides ?
 
Mon corps est encore un peu endolori pourtant une douleur vive m’envahit le cœur.
Les souvenirs refont surface avec mon esprit qui se réveille.
 
Il va falloir cependant que je me lève, que je m’examine, voir si j’ai des traces.
 
À cette pensée, je me blottis encore plus dans mon lit, formant une boule avec la couette.
Oui, mais pas tout de suite.
 
Là, j’ai seulement envie de rester sans bouger, encore un peu.
 
Dormir je ne pourrais pas…ça cogne de partout…
Juste attendre là, tant qu’il y a encore des endroits où je n’ai pas mal. 
 
Puis, soudain, je suis prise de terribles nausées : ces satanés shots de vodka citron remontent par saccades !
 
Je cours tant bien que mal jusqu’aux toilettes de la salle de bain.
Après plusieurs salves libératrices, je me redresse enfin, face au miroir accusateur qui fait presque toute la hauteur de la pièce.
 
Le soleil dans la petite fenêtre ronde est déjà haut et m’éblouit les yeux, mais en les plissant légèrement, j’entraperçois une image qui me fait aussitôt détourner le regard.
 
Le mascara a coulé sur mes joues rougies par les pleurs et mes yeux sont difformes, bouffis.
 
Mes cheveux d’ordinaire bouclés forment une masse infâme de foin et la vue de mon corps trop lourd, de ma poitrine si imposante me dégoûte plus que jamais.
 
Tant pis pour l’enquête, j’ai besoin d’une douche et vite !
 
Retrouver un visage humain et un semblant d’estime de soi.
 
Tandis que l’eau, que j’ai réglé volontairement très chaude, commence à réchauffer ma peau, certains souvenirs me reviennent petit à petit : les rires de Cassandra quand on avait bu « cul sec » de trop nombreux petits verres, Adrien qui veillait sur moi du coin de l’œil tendrement, l’immense jardin des époux Minguet décoré pour l’occasion…
 
Pourquoi ai-je trop bu, cela ne me ressemble tellement pas ?
 
Je me rappelle très bien cette sensation de ne pas être à ma place parmi tous ces jeunes de « bonne famille », sûrs d’eux, de leur avenir et qui avaient l’habitude de ce genre de petites réceptions.
 
Je me sentais aussi mal à l’aise dans la petite robe noire mise pour l’occasion : ni trop courte ni trop décolletée pourtant…
Mais trop moulante, trop près du corps …
Et puis ce n’était pas mon style, c’est Cassandra qui avait insisté.
 
Maman avait appuyé la demande de Cassandra : « Vas-y chérie, amuse-toi, tu es en rhéto tu as le droit de te laisser aller, de relâcher un peu la pression des études »
 
Cependant, ce que Cassandra et maman ont vraiment du mal à comprendre c’est que si je ne souhaite pas aller à ce genre d’évènements, cela n’a vraiment rien à voir avec les examens !
 
Il y a toujours trop de monde dans ces fiestas et je préfère de loin avoir de la compagnie en petits comités : les moments où l’on rêve d’avenir ou ceux où l’on refait le monde autour d’un verre, avec juste quelques amies, entre deux-trois potins sur le collège.
 
Les grands rassemblements me paralysent complètement : je ne suis plus dans ce cas-là que l’ombre de moi-même, taiseuse, rasant les murs.
Je trouve un coin où me tapir et je n’en sors plus, ne trouvant pas le courage d’aborder qui que ce soit ou même de répondre à une sollicitation.
 
Qui plus est, je n’ai pas d’atomes crochus avec les organisateurs de ce type de « party » : des jeunes qui n’existent que par les biens matériels de leurs parents et qui jouent à celui qui épate le plus la galerie.
 
Il faut dire que les parents de François Minguet poussaient le classement vers le haut : la mère était architecte d’intérieur et le père investisseur dans l’immobilier.
Et ils avaient réunis leurs deux vocations pour faire de leur villa ce qu’il y avait de plus moderne et de plus tape à l’œil de toute la ville.
Meubles épurés, objets de design, ilot dans la cuisine et meubles hi-tech, béton lissé au sol, appliques murales à variation de lumière, chaque recoin était étudié pour en mettre plein la vue.
 
Le jardin n’était pas en reste : la piscine naturelle drainée de plantes et ornée d’une petite fontaine de galets, le salon de jardin aux coussins moelleux et confortables ainsi que le barbecue en pierres de taille en avaient mis plein la vue à chacun ce soir-là.
 
Ce qui impressionnait tant les autres, m’embarrassait.
 
Je ne venais pas de ce monde : ma famille était assez modeste et mes parents n’avaient ni l’envie ni les moyens d’épater qui que ce soit.
 
Le dernier point et ce n’était pas le plus anodin à mes yeux, je détestais devoir me « préparer ».
 
Rien que l’idée de devoir « se mettre sur son 31 » me donnait l’envie de me planquer à double tour dans le grenier qui me servait de chambre.
 
Je ne savais jamais comment attacher mes cheveux, j’étais gauche avec un mascara et détestais la sensation collante d’un rouge sur mes lèvres.
 
De plus, ma poitrine généreuse attirait souvent tous les regards malgré moi et je ne savais trop comment faire pour la camoufler : les boutons des chemisiers finissaient par sauter même en les prenant deux tailles au-dessus et chaque blouse un peu échancrée devenait « sexy » aux yeux des garçons de mon âge.
 
J’avais tellement bon avec mon sweat et mes bouquins, à écouter des vieux tubes des années 80…
 
Pourquoi étais-je donc allée à cette fichue soirée alors que je n’en avais pas l’intention ?
 
Je ne connais même pas vraiment les jumeaux Minguet.
 
On n’a aucun cours ensemble et quasiment aucun ami en commun puisqu’ils sont tous les deux en option sport.
 
Je ne sais plus comment je me suis retrouvée invitée ce soir-là, par un copain de François, il me semble.
 
Cassandra, elle, était surexcitée, c’était LA fête de l’année, parait-il !
 
J’aurais pourtant dû suivre mon instinct de survie.
 
Cela fait maintenant un bon quart d’heure que l’eau chaude jaillit à flot du pommeau de douche quand je me ressaisis.
 
Maman va encore râler pour la consommation d’eau !
 
Je tourne le mitigeur sur la position off et me saisis de l’éponge de bain que j’enduis d’une crème de douche généreuse que le fabricant a poétiquement nommée « lait du pacifique ».
 
C’est ce qu’il me faut : une odeur douce et sucrée, qui me replonge en enfance et me fait penser au goût des rochers à la coco râpée.
 
Tout embaumée, purifiée, je m’éponge le corps encore humide d’un drap molletonné, le plus délicatement possible.
 
En me séchant, je remarque à certains endroits de légères griffures -le long de mes bras, sur mes épaules- et des rougeurs plus marquées au niveau de mes cuisses, comme après un frottement vigoureux.
 
Je constate aussi une douleur assez étrange en passant au-dessus de mon sein gauche, à quelques centimètres de l’aisselle.
 
Après cette rapide inspection, je me peigne longuement les cheveux et tente d’avoir une certaine indulgence envers mon reflet.
 
« Tu es trop dure avec toi » me répétais-je, comme pour m’en persuader, en me forçant timidement à sourire au miroir.
 
Mon visage retrouve un peu fraicheur et mes yeux ont perdus leurs halos noirs, récupérant leur couleur bleu ciel d’origine.
 
« Julie tu es encore dans la salle de bain ? »
 
Le tambourinement à la porte, c’est Hugo mon petit frère de douze ans.
 
C’est un emmerdeur.
Je l’adore malgré tout.
 
Même si je n’ai pas envie de le voir, pas là, pas maintenant.
 
« Fous le camp, je suis à poil ! »
 
J’ai crié trop fort, je n’aime pas crier, surtout pas sur lui.
 
J’ai besoin d’être seule, surtout ne pas croiser leurs regards, le sien, celui de maman.
 
Ce sont les seuls à pouvoir deviner.
Sauf si, quelqu’un avait vu quelque chose …
 
Merde ! Je n’ai pas encore regardé mes notifications.
 
Facebook, Insta….
 
Avant toute chose, il va falloir sortir de cette salle de bain car dans deux minutes, Hugo sera de retour pour une nouvelle tentative.
 
J’ouvre doucement la porte pour jeter un regard furtif à l’extérieur.
Il n’est plus là, le mot à poil a dû le faire fuir…

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