Les Écailles de l'âme , livre ebook

editions-dreelune - Mylène Ormerod

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529 pages

Français

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A propos
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Extrait

Description

Les lunes rayonnent et s’alignent, elles sont au maximum de leur puissance. Personne ne sait, personne ne voit le dessein qui se profile, mais tous peuvent sentir l’énergie exceptionnelle qu’elles dégagent.

Trois lunes et trois écailles.

Trois hommes et un vœu.

Une femme et quatre destins.

On dit que les dieux ne laissent rien au hasard, qu’ils sèment sur votre route un nombre incalculable d’épreuves et que chaque être qui relève le défi se voit accorder une vie unique.

Wymi pourtant ne semble pas avoir le choix et emprunte ce chemin malgré elle.

Sujets

Informations

Publié par	editions-dreelune
Date de parution	01 juillet 2022
Nombre de lectures	18
EAN13	9782981653680
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L e s é c aille s De L ’âme

Éditions Dreelune
6399 avenue Casgrain
H2S 2Z2, Montréal, Canada
email: editionsdreelune@gmail.com
Les écailles de l’âme, tome 1 : la voix des lunes © Editions Dreelune, 2022
Tous droits réservés
Illustration couverture © Mylène Ormerod 2022
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec 2022
Bibliothèque et Archives du Canada 2022
ISBN format imprimé : 978-2-9816536-6-6
ISBN format PDF : 978-2-9816536-7-3
ISBN format EPUB : 978-2-9816536-8-0
Auteur : Mylène Ormerod
Correction : Sandra Vuissoz
Version corrigée et améliorée de la première édition chez Mots en Flot et comprend les tomes 1 et 2 réunis, des éditions de la Caravelle

Attention, certains passages peuvent heurter la sensibilité du lecteur. Ceux-ci seront encadrés du symbole ci-dessous, pour un public averti :

Mylène Ormerod
L e s é c aille s De L ’âme
Tome 1 : La voix des lunes
Éditions Dreelune
« À ce moment-là, tu comprendras, et la Mort te guidera ! »
Ihsie

Lexique
Travel : planète autour de laquelle gravitent trois lunes mystérieuses. Elle est peuplée de trois espèces bien distinctes : les humains, les sorciers et les mages. Ces derniers se différencient des deux autres par une certaine complexité. Ils sont regroupés en trois grandes catégories :
Les Ilemens : ce sont des êtres capables d’utiliser et de manipuler les ressources naturelles (eau, air, terre et feu) qui les entourent. Comme ces quatre éléments, ils sont instables. La soif de pouvoir noircit le cœur de certains, qui se transforment alors en mages corrompus. Ils abandonnent leur âme à seule fin d’acquérir toujours plus de puissance. En tuant leur humanité, ils deviennent incontrôlables. Pour en anéantir un, il faut parfois mobiliser toute une armée. Il est en effet très difficile d’en venir à bout, car ils ne ressentent plus rien.
Les Gyramens : ils sont plus robustes que les Ilemens. Les variations des éléments naturels ne les atteignent que très peu. C’est leur inébranlable volonté qui fait leur force. Ils se distinguent au combat au corps-à-corps grâce à des armes qu’ils créent eux-mêmes. Ils invoquent celles qu’ils ont imaginées et sont alors capables de les matérialiser. Cet art nécessite beaucoup d’entraînement ainsi qu’une idée très précise de ce qu’ils veulent réaliser. Les Gyramens ne se laissent pas facilement emporter par leurs cœurs. Ils sont entièrement dévoués à la protection de la loi et bien plus stables que leurs confrères ilemens. Il est très rare qu’un Gyramen abandonne son âme. Ce sont des guerriers redoutables qu’il vaut mieux ne pas provoquer.
Les Suprêmes : ce sont les mages les plus puissants de Travel. Très peu nombreux, ils utilisent l’ensemble des éléments et ont eux aussi la capacité d’invoquer leurs propres armes. Ils sont tellement impressionnants que tous les craignent. Ces êtres naissent pour diriger. Les Suprêmes règnent en maîtres incontestés sur le monde de Travel. Devant leur force, tous s’écrasent. Quand l’un d’eux accède au pouvoir, il acquiert l’intégralité des connaissances de ses prédécesseurs. Il ne pensera plus qu’à protéger Travel et peu lui importera alors les moyens qu’il devra mettre en œuvre pour y parvenir.

Prologue
La naissance
Vingt-cinq ans auparavant
Dans le ciel de Travel, les trois lunes célestes s’alignaient maintenant sur un axe précis. En ce jour particulier, tous pouvaient sentir autour d’eux une énergie intense les frôler par vagues. Les fins poils de leurs corps se dressaient, perturbés par l’électricité surchargeant l’atmosphère.
Mais cette fois-ci, cette puissance – cette force ! – ne se manifestait que pour l’arrivée de nourrissons qui seraient liés d’une façon inexplicable, unique… Au même instant, quatre êtres naquirent, voués à une destinée exceptionnelle.
Ils allaient changer la face du monde.
***
Soméa lorgna son enfant lové dans les mains de son époux. Elle l’observa de loin, envieuse. À la vue de ce tendre petit être, son cœur s’emplit d’une force énigmatique. Son mari, satisfait et fier, arborait un sourire carnassier à faire froid dans le dos. La jeune mère le supplia du regard. Les larmes aux yeux, elle espérait que Dumeur lui permettrait de le contempler.
Je t’en prie…, implora-t-elle mentalement, car elle n’était pas autorisée à parler. Laisse-moi le tenir, juste un peu, juste une seconde !
Mais il ne la voyait pas. Dumeur n’en avait que pour leur fils. Elle devait prendre son mal en patience.
— Soméa, tu as bien travaillé, la félicita-t-il de sa voix granuleuse, toujours si imposante. Il sera valeureux et d’une puissance à toute épreuve !
La jeune femme se souvint avec tristesse combien elle avait été attirée par son côté ténébreux. Son charme, sa tendresse, mais aussi sa force et son corps robuste avaient su capturer son cœur. Aveuglée par ses rires et ses mots affectueux, elle n’avait compris que trop tard la duplicité de son âme.
Elle respira profondément, ravala ses sanglots et tenta d’oublier les erreurs du passé qui lui coûtaient si cher. Dumeur n’avait convoité que son sang sans jamais l’aimer.
L’Amour… , pensa-t-elle, le regard rivé sur son fils.
Lui était l’Amour. Elle ferait son possible pour qu’il ne devienne pas comme son père. Sa vue se troubla. Des perles de chagrin brillaient devant ses prunelles, mais elle devait rester forte. La femme esquissa un sourire forcé lorsque son mari la considéra enfin. Dumeur déposa le bébé dans un petit lit rempli de linges doux , puis il s’approcha d’elle à pas lents, tel un animal chassant sa proie.
Il étudia les yeux noisette chargés de larmes qu’elle n’avait pas pu retenir et effleura son visage, s’arrêtant sur ses lèvres roses. Puis, il releva le drap qui la protégeait des regards pour exposer son corps vulnérable et mortifié à la vue des soignants. Soméa mourait d’envie de se défendre, mais refréna toutefois un geste pour se couvrir. Elle devait absolument éviter de le froisser.
— Tu es faite pour le nourrir, remarqua-t-il en contemplant sa poitrine pleine.
Ses iris sombres, son sourire ténébreux, tout en lui la terrifiait. Dans la pièce, les sages-femmes l’observaient dans sa nudité, et maladroitement, Soméa replaça le jeté, n’y tenant plus, trop honteuse de son état. Elle préférait qu’il l’humilie de la sorte, plutôt que de souffrir de sa violence.
La jeune mère repensa au caractère définitif de leur union. Une fois celle-ci célébrée, il était très difficile – voire impossible – de se défaire du lien conjugal. Les étoiles s’alignaient et ne leur permettaient plus de revenir sur leur décision. Cette loi ancestrale s’appliquait à l’un comme à l’autre. Seule la mort les libérerait ; ainsi fonctionnait le monde de Travel, entouré de ses trois lunes sacrées.
Dumeur grimaça, irrité qu’elle effectue un mouvement alors qu’il ne l’y avait pas autorisée. Il se montrait pointilleux et n’oubliait jamais le moindre de ses affronts. Et pour lui, son attitude en était bien un.
Par chance, le bébé réclama l’attention d’un adulte, ce qui le détourna du châtiment qu’il aurait pu lui infliger.
— Que veut-il ?
La soignante la plus proche baissa la tête. Elle bredouilla quelques mots, impressionnée par sa prestance ainsi que par sa réputation. La mine lugubre de l’homme devint de plus en plus meurtrière, jusqu’à ce que la femme parvienne enfin à articuler une phrase convenable.
— Il a besoin de sa mère, monsieur, dit-elle d’une voix faible.
L’infirmière n’osait plus bouger, paralysée par le magnétisme effrayant qu’il dégageait.
Dumeur ne devait pas s’attendre à cette réponse, car la dureté de son regard s’accentua. Il parut faire d’immenses efforts pour garder son sang-froid. Il se saisit de l’enfant aux cris stridents, puis le céda de mauvaise grâce à Soméa, qui guettait ce moment avec une impatience à peine contenue. Elle l’enlaça, le chérit pendant de belles secondes, si importantes… Il lui sembla que le temps s’arrêtait, son cœur s’emplit d’un amour qu’elle n’aurait jamais cru posséder. La jeune maman réprima un sanglot, tandis qu’une angoisse sourde s’emparait d’elle. Comment pourrait-elle le protéger ?
— Donne-lui un nom ! exigea Dumeur, alors que le garçonnet continuait de pleurer.
Selon la coutume, seule la femme était autorisée à en sélectionner un. Soméa resserra son bébé contre son sein. Ce geste tranquillisa son fils qui, peu à peu, se calma. Elle en fut soulagée, heureuse de sentir sa respiration s’apaiser à son simple contact. Satisfait du silence enfin obtenu, Dumeur attendait qu’elle s’exécute, non sans manifester bruyamment son exaspération. L’homme avait choisi depuis longtemps le prénom qu’il souhaitait lui attribuer afin qu’il devienne le plus fort. Il ne se souciait que peu des règles, désireux de toujours tout contrôler.
Néanmoins, Soméa avait vu en rêve celui de son enfant, écrit au milieu de deux autres sur un mur de pierre usée. Le seul qui avait attiré son regard et qu’elle avait su déchiffrer désignait son fils.
— Torry, murmura-t-elle.
Dumeur s’étrangla tandis que la soignante l’inscrivait sur son registre. La femme s’en alla ensuite en compagnie des témoins, les laissant tous les trois, au grand désespoir de Soméa, qui retint son souffle. Ce qu’elle venait de faire serait considéré par son époux comme son plus gros affront, elle en subirait les conséquences durant de longues années.
— Torry ? hurla-t-il, fou de rage.
Ses yeux lançaient des éclairs de fureur. Soméa se prépara mentalement à recevoir des coups. Elle s’obligea à ne pas fermer les paupières, se crispa imperceptiblement. Elle se relâcha un peu en constatant que rien n’arrivait. Avoir Torry dans ses bras semblait la protéger.
Pourtant, le regard haineux de son mari lui fit comprendre qu’il ne pourrait pas s’empêcher d