Essais de sciences maudites , livre ebook

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Extrait : "Las de chercher en vain la substance sous le voile des modes qu'elle subit et de buter sans cesse au rempart des apparences formelles, conscient d'un formidable au delà, le moins mystique des penseurs a voulu sonder un jour les arcanes du monde extra_sensible. Il a gravi la montagne jusqu'au temple du mystère ; il en a heurté le seuil de son front et de sa pensée..."
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Nombre de lectures

31

EAN13

9782335030983

Langue

Français

EAN : 9782335030983

 
©Ligaran 2015

Avant-propos
Aux seuls mots d ’Hermétisme ou de Kabbale, la mode est de se récrier . Les regards échangés se teintent de bienveillante ironie, et d’aigus sourires accentuent la moue dédaigneuse des profils. En vérité, ces railleries coutumières ne se sont propagées de tous temps chez les meilleurs esprits qu’à la faveur d’un malentendu. La Haute Magie n’est point un compendium de divagations plus ou moins spirites, arbitrairement érigées en dogme absolu ; c’est une synthèse générale – hypothétique, mais rationnelle – doublement fondée sur l’observation positive et l’induction par analogie. À travers l’infinie diversité des modes transitoires et des formes éphémères, la Kabbale distingue et proclame l’Unité de l’Être, remonte à sa cause essentielle, et trouve la loi de ses harmonies dans l’antagonisme relativement équilibré des forces contraires. Sollicitées à l’équilibre, jamais les puissances naturelles ne le réalisent intégral : l’équilibre absolu serait le repos stérile et la mort véritable . Or, en fait, on ne peut nier la Vie, nier le Mouvement. Prépondérance alternée de deux forces, en apparence hostiles, et qui, tendant à l’équilibre, ne cessent d’osciller en deçà comme au-delà : telle est la cause efficiente du Mouvement et de la Vie . Action et réaction ! La lutte des contraires a la fécondité d’une sexuelle étreinte ; l’amour est un combat aussi .
La Magie admet trois mondes ou sphères d’activité : le monde divin des causes ; le monde intellectuel des pensées ; le monde sensible des phénomènes. Un dans son essence, triple dans ses manifestations, l’Être est logique et les choses d’en haut sont analogues et proportionnelles aux choses d’en bas : si bien qu’une même cause engendre, dans chacun des trois mondes, des séries d’effets correspondants et rigoureusement déterminables par des calculs analogiques. Voilà donc le point de départ de la Haute Magie – cette algèbre des idées. Tout axiome, marqué de son nombre générique, se figure kabbalistiquement par une lettre de l’alphabet hébreu, conforme à ce nombre : ainsi les concepts se classent à mesure qu’ils s’engendrent ; ils se développent en chaînes interminables, dans l’ordre de leur filiation. Des causes premières aux plus lointains effets, des principes les plus simples et clairs aux innombrables résultats qui en dérivent, quel superbe processus, déployé dans tout le domaine du contingent, et remontant jusqu’à cet Ineffable qu’Herbert Spencer nomme l’Incognoscible !
« De omni re scibili et quibusdam aliis… » Sciences connues et sciences occultes, la synthèse hiératique embrasse d’une même étreinte toutes ces branches du savoir universel, ces branches dont la racine est commune. C’est en vertu d’un principe identique que le mollusque secrète la nacre et le cœur humain l’amour ; et la même loi régit la communion des sexes et la gravitation des soleils. Mais ressusciter la Science intégrale est une tâche au-dessus de nos forces : glissant sur les résultats trop indiscutables et les théories trop universellement divulguées, nous devrons borner ces Essais à l’examen de phénomènes mystérieux encore, comme à l’étude de problèmes spéciaux que la science officielle ignore, dédaigne ou défigure. Nous tâcherons surtout, en cette série d’opuscules ésotériques, de rattacher telles troublantes questions, dont s’effarouche le scepticisme moderne, aux grands principes qu’ont invariablement professés les adeptes de tous les âges. Un jour peut-être nous sera-t-il donné de sublimer, en un corps de doctrine cohésif cette haute philosophie des maîtres .
Ce qui n’est, aux yeux du lecteur, qu’une hypothèse – extravagante sans doute – est pour nous un dogme certain : on nous excusera donc de parler avec la ferme assurance de celui qui croit. Nous relevons plus spécialement de l’Initiation hermétique et kabbaliste ; mais dans les sanctuaires de l’Inde, nous le savons, dans les temples de la Perse, de l’Hellade et de ; l’Étrurie, aussi bien que chez les Égyptiens et les Hébreux, la même synthèse a revêtu diverses formes et les symbolismes en apparence les plus contradictoires traduisent pour l’Élu la Vérité toujours une, dans la langue, invariable au fond, des Mythes et des Emblèmes .
Depuis le schisme des gnostiques jusqu’au XVIII e siècle, la vie des adeptes nous apparaît un constant martyre : Vénérables excommuniés, patriarches de l’exil, foncés de la potence et du fagot, ils ont gardé dans l’épreuve l’héroïque sérénité dont l’Idéal arme et décore ses fervents ; ils ont vécu leur agonie, car le Devoir était, pour eux, de transmettre aux héritiers de leur foi proscrite le trésor de la science sacrée ; ils ont écrit leurs symboles, qu’aujourd’hui nous déchiffrons… L’ère est révolue du fanatisme officiel et des superstitions populaires, non point celle du jugement téméraire et de la sottise : si l’on ne brûle plus les Initiés, on les raille et les calomnie. Ils sont résignés à l’outrage, comme leurs pères – les martyrs .
Peut-être soupçonnera-t-on, quelque jour, que les anciens hiérophantes n’étaient ni des charlatans, ni des imbéciles… – Alors, ô Christ, tes serviteurs se souviendront que des Mages se sont prosternés devant ton berceau royal, et partout répandue, la Charité témoignera hautement que ton règne est advenu : Adveniat regnum tuum !… En attendant que sonne cette heure de la Justice et de la Gnose, nous livrons à la risée bruyante du plus grand nombre, nous soumettons à l’impartial jugement de quelques-uns ces Essais de Sciences maudites.

S. DE G.
I Au seuil du mystère
Las de chercher en vain la substance sous le voile des modes qu’elle subit et de buter sans cesse au rempart des apparences formelles, conscient d’un formidable au-delà, le moins mystique des penseurs a voulu sonder un jour les arcanes du monde extra-sensible. Il a gravi la montagne jusqu’au temple du mystère ; il en a heurté le seuil de son front et de sa pensée. – Mais quoi ! les générations, avant lui, ont assiégé le sanctuaire sans y jamais découvrir une issue, et renonçant à ce soleil intérieur qui fait fleurir aux vitraux des rosaces de lumière, elles n’ont gardé que l’éblouissement de son mirage éternel. Les degrés solliciteurs du temple aboutissent au granit inhospitalier des murailles. Au fronton sont gravés deux mots qui donnent le frisson des choses inconnues : « SCIRE NEFAS ».
Un caveau, dont la clef est perdue, s’ouvre quelque part dans le val. On dit qu’au cours des siècles de rares audacieux surent forcer le secret du souterrain où des galeries sans nombre se coupent, entrelacées : là siège l’inexorable ministre d’une loi qu’on n’élude point. L’antique gardien des mystères, le Sphinx symbolique, debout sur le seuil, propose l’énigme occulte : – « Tremble, Fils de la Terre, si tes mains ne sont pas blanches devant le Seigneur ! Iod-Hévê ne conseille que les siens. Lui-même conduit l’adepte par la main jusqu’au tabernacle de sa gloire ; mais le téméraire profane s’égare infailliblement et trouve la mort dans les ténèbres du barathre. Qu’attends-tu ? Reculer est impossible. Il faut choisir ta route à travers le labyrinthe ; il faut deviner ou mourir… »
Gardez-vous de voir en ces symboles effrayants l’appareil d’une vaine menace. – La hante science ne saurait être l’objet d’une curiosité frivole ; le problème est sacré, sur lequel ont pâli tant de nobles fronts, et questionner le Sphinx par caprice est un sacrilège jamais impuni, car un tel langage porte le verbe en soi de sa propre condamnation. – À votre demande indiscrète, l’inconnu formule une réponse inattendue, si troublante que l’obsession en demeure à jamais en vous. Le voile du mystère irritait votre curiosité ? Malheur à vous de l’avoir soulevé ! Il retombe aussitôt de vos mains tremblantes et l’affolement vous possède de ce que vous avez cru voir. Ne sait pas qui veut distinguer le rayon divin du reflet mille fois réfracté dans les milieux denses de l’illusion terrestre, et cet arcane se

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