Mythes et légendes d'Australie , livre ebook

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Au Temps du Rêve, les cygnes étaient blancs. Un jour, deux cygnes se sont posés sur un lagon qui appartenait aux aigles. Les rapaces ont arraché leurs plumes immaculées, puis ils ont emporté les grands oiseaux et les ont lâchés au-dessus des montagnes.
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Nombre de lectures

8

EAN13

9782373800753

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Comment les cygnes blancs sont devenus noirs
Au Temps du Rêve, les cygnes étaient blancs. Un jour, deux cygnes se sont posés sur un lagon qui appartenait aux aigles. Les rapaces ont arraché leurs plumes im-maculées, puis ils ont emporté les grands oiseaux et les ont lâchés au-dessus des montagnes. Les corbeaux, qui avaient les aigles en horreur, ont tournoyé au-dessus des cygnes mourants, laissant choir sur les pauvres corps tuméfiés leurs plumes noires, qui leur ont fait comme un abri. Les cygnes, couverts du sombre plumage, ont guéri. Seule une marque rouge sang, témoignage de leurs blessures, s’est imprimée sur leur bec. Les plumes neigeuses que les aigles avaient arrachées se sont métamorphosées en fleurs coranderrk, qui, au début du printemps, s’épanouissent au bord de l’eau en corolles retombantes.
ISBN 978-2-910272-96-8
20
Aux origines du monde AusMtryaltiehes et légendes d’Australie
Aux origines duFliems Fraoncende
Dans la même collecTion :
Contes et légendes de France Contes et légendes du Japon Contes des peuples de la Chine Contes et légendes de Flandre Contes et légendes de Centre-Asie Contes et récits des Mayas Contes et légendes du Maroc Contes et mythes de Birmanie Contes et légendes de Turquie Contes et légendes de Suède Contes et légendes de Corée Contes et légendes du Congo Contes et légendes des Comores Contes et légendes d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche Contes et histoires pygmées Contes et légendes de Russie Contes et traditions d’Algérie Contes et légendes des Inuit Contes et légendes d’Italie Contes et légendes du Burkina-Faso Contes des Juifs de Tunisie Contes et légendes des Philippines Contes et légendes des Balkans Contes et légendes de Tunisie Contes et légendes de Thaïlande Contes et légendes d’Ukraine Contes et légendes de Kabylie Contes et légendes tziganes Contes et légendes du Vietnam Histoires du roi Salomon Contes et légendes de Madagascar Contes et légendes de Bornéo Contes et légendes haoussa du Niger Contes et légendes du Cameroun Contes et légendes des Amérindiens Contes et légendes de Laponie Contes et légendes d’Espagne Contes et légendes créoles
Aux origines du monde MyThes eT légendes d’AusTralie
choisis eT TraduiTs par Marilyn PLÉNARD
IllusTrés par AnasTassia ELIAS
Flies France
CollecTion dirigée par Galina KABAKOVA
ConcepTion graphique : Susanne StRASSMANN
© Flies France, 2015 ISBN 978–2–910272-96-8
À Galina Kabakova : « L’Origine de l’aurore »
Les noms de disparus sonT ciTés dans ce livre. Je prie les peuples ausTraliens de ne pas m’en Tenir rigueur.
« Ce que nous appelons myThologie esT [pour les peuples donT nous avons à cœur de faire connaîTre les réciTs, Ndlt] leur foi », révérend William Wyatt Gill, 1876.
AvanT-propos
Il y a enTre quaranTe eT soixanTe mille ans – des objeTs mis au jour en terre d’Arnhem par les archéologues paraissenT aTTesTer de ceTTe daTe –, des descendanTs du peTiT groupe d’Homo sapiensparTis d’Afrique il y a soixanTe-dix mille ans pour explorer le monde posenT le pied dans l’ex-Trême nord de l’AusTralie. transmise par le biais de réciTs épiques, par la gravure sur écorce, par la peinTure, auTrefois pariéTale, aujourd’hui d’acrylique sur Toile, par les riTes Tels que les « corroborees » – un Terme anglo-saxon imiTé du moT kurnaigunyeru–, désignanT les cérémonies de danses eT de chanTs sacrés, la culTure complexe que ces hommes vonT élaborer esT la seule qui ne connaîTra aucune inTerrupTion. En terre d’Arnhem, une œuvre parié-Tale représenTe la déiTé Imberombera, char -gée de ses enfanTs-espriTs, parvenue là par la mer. La légende rejoinT l’hisToire : les fu-Turs premiers aborigènes qui débarquenT dans ce sepTenTrion ausTralien viennenT d’Asie du Sud-EsT, sur des radeaux de for -Tune, à une période où le niveau des eaux esT au plus bas, eT après avoir Traversé plus de cenT cinquanTe kilomèTres d’un océan Indien souvenT déchaîné. Alors, commence le temps du Rêve, TraducTion du moT, invenTé par l’anThropo-logue W. E. H. STanner, The « Dreaming », ou The « DreamTime ». Ou pluTôT, dirais-je : alors, commencenT Alcheringa, tjukurpa, NyiTTing, Ularaka, Yamminga, Pekere… « les » temps du Rêve, aux évidenTes res-semblances d’une communauTé à l’auTre mais aussi aux dissemblances subTiles comme la croyance, ou non eT ce, plus ra-remenT, en la réincarnaTion. Ce temps-là n’esT en rien le Temps comme nous l’enTen-dons : il esT aTemporel. Il esT les Lois, il esT
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ceux qui les onT fondées, il esT les sillons des pérégrinaTions des êTres ancesTraux, il esT leurs réincarnaTions successives qui les lienT à jamais aux hommes conTempo-rains. À l’époque où l’univers éTaiT plaT, vide, des enTrailles du sol ou des immensiTés célesTes onT émergé des espriTs qui s’appe-laienT Émeu, Foudre, Requin, Pluie, Four -mi à miel, SerpenT Arc-en-Ciel… Ils onT « rêvé » la terre eT y onT accompli de monu-menTaux voyages, sur Terre eT sous Terre. C’esT duranT ces pérégrinaTions, déTaillées dans les « songlines », les « rouTes à suivre », vériTable carTographie du paysage, noTam-menT des chemins conduisanT aux sources poTables, eT reTracées dans les conTes, les chanTs, la peinTure, les danses, qu’ils onT créé les arbres, les rivières, les monTagnes, les Trous d’eau, les animaux, les planTes, les éToiles, la pluie, les hommes… les hommes-animaux eT les hommes-planTes, les hommes-éToiles eT les hommes-pluie, ancêTres des êTres humains… Bref, la vie dans son ensemble. Leur créaTion achevée, ces ancêTres onT inTégré les élémenTs du paysage. Leur espriT impérissable y réside pour Toujours. C’esT pourquoi, pour les aborigènes, la naTure esT vénérable. Elle ne leur apparTienT pas. Les Terres ne sonT pas leur propriéTé. Ils en sonT les gardiens. Les gardiens du Rêve. Le Rêve aborigène, c’esT aussi, eT peuT-êTre surTouT, les Lois, immuables, apprises de généraTion en généraTion. Le peuplemenT de l’île s’esT effecTué dans la douleur. Les migranTs chasseurs-cueilleurs du paléoli-Thique onT dû braver les survivanTs d’une mégafaune sans pareille : kangourous car -nivores hauTs de Trois mèTres, wombaTs de plusieurs Tonnes – comme le diproTodon, vraisemblablemenT à l’origine du myThe du Bunyip –, lions marsupiaux à la mâchoire
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surpuissanTe… Leurs fils onT dû affronTer leurs propres Terreurs : l’anThropophagie, l’incesTe, la consanguiniTé, en éTablissanT de savanTes eT sévères règles quanT aux alliances maTrimoniales. Ils onT dû faire avec la monTée des eaux sur les côTes eT avec la dispariTion de la forêT verdoyanTe qui a cédé la place aux déserTs du cenTre eT, par conséquenT, avec la raréfacTion de l’eau. Enfin, avec l’arrivée d’impiToyables semblables : les Blancs. touT cela esT décriT dans leurs réciTs, qui fonT la parT belle aux créaTeurs eT aux an-cêTres ToTémiques, ainsi qu’à leurs pérégri-naTions, noTammenT celles des nombreux SerpenTs Arc-en-Ciel, figures majeures, enTiTés proTecTrices de l’eau bienfaisanTe. ParallèlemenT, des conTes s’apparenTanT aux fables – cerTains sonT à lire dans le chapiTre « Les animaux » –, essenTiellemenT desTinés aux enfanTs, narrenT les mésaven-Tures de ceux qui pensenT pouvoir s’absTe-nir d’obéir aux Lois eT les conséquences de leurs acTes. Le temps du Rêve éTanT sans limiTe, il incluT égalemenT des faiTs comme la survenance des Européens, le déclen-chemenT de la Seconde Guerre mondiale, les essais nucléaires, le combaT des abori-gènes pour leur reconnaissance… Une parT des Témoignages de liTTéraTure orale proposés ici resTera un mysTère aux yeux du lecTeur… comme elle l’esT resTée à mes yeux. Rien d’éTrange à cela. Alors que coexisTenT plusieurs niveaux de lecTure, la compréhension profonde des réciTs n’esT réservée qu’aux grands iniTiés aborigènes. Je n’ai pas cherché à en savoir plus que je n’en avais le droiT. AccepTons donc d’en savourer sans arrière-pensées la beauTé ToTalemenT originale, l’âpreTé, eT, pourquoi pas, d’en Tirer quelques précieux enseigne-menTs.
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Le Ciel
L’Origine des SepT Sœurs eT de leurs ïdèles amoureux
Au temps du Rêve, une hauTe monTagne chaoTique donT la cime noire se noyaiT dans les nuées eT un TorrenT d’eau à la froideur exTrême qui dévalaiT ses penTes enneigées avaient pour enfants sept belles jeunes ïlles de glace. Elles parcouraienT la terre, eT leurs cheveux dénoués volaienT au venT comme les nuages TempéTueux avanT l’apaisemenT. Leurs joues s’empourpraienT sous les bai-sers ardenTs du soleil eT dans leurs yeux se cachaiT la suave lumière de l’aube grise. Leur beauTé éTaiT si grande que Tous les hommes les aimaienT. Mais les sœurs avaienT hériTé de la froideur du TorrenT qui les avaiT conçues eT ne déviaienT jamais de leur chemin, négli-geanT d’égayer leur cœur. UsanT de ruse, un homme nommé Wur-runnah, « Celui qui esT debouT », réussiT à en capTurer deux. Il les a forcées à vivre avec lui mais, quand il s’esT rendu compTe que les captives étaient des ïlles de glace, que des crisTaux comme ceux qui pendenT des branches des arbres, l’hiver, se mêlaienT à leurs Tresses, il s’esT senTi désemparé. Il les a insTallées près du feu pour faire fondre les glaçons de leurs jambes eT de leurs bras. Mais l’eau qui dégoulinaiT de leurs membres magniïques éteignait les ammes, et la seule chose que Wurrunnah a obTenue, c’esT que l’éclat des jeunes ïlles disparaisse. Elles n’éTaienT plus que TrisTesse. Leur demeure leur manquaiT. Dès la nuiT Tom-bée, les prisonnières regardaienT les cligno-
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