Le royaume mysterieux et autres contes de la sagesse
104 pages
Français

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Le royaume mysterieux et autres contes de la sagesse , livre ebook

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Description

Ce recueil de contes est un plaidoyer en faveur du respect de la nature et de l'harmonie entre les hommes et leur environnement. Il porte le rêve du poète de revivre ce que Senghor appelle « le royaume d'enfance », qui symboliquement est le mythe d''Eden où tout n'est qu'harmonie et plénitude.

Informations

Publié par
Date de parution 15 janvier 2014
Nombre de lectures 88
EAN13 9791090625570
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Seydou GOUGNA
Illustration: Yapo Yapo Martial (Yapsy)
RECUEIL DE CONTES
LE ROYAUME MYSTERIEUX et autres contes de la sagesse
CIV 557
10 BP 1034 Abidjan 10 info@classiquesivoiriens.com Tél : (225) 21.56.50.63 Fax : (225) 21.36.56.57 www.classiquesivoiriens.com
« Je voudrais dédier cette œuvre à la petite Leur de ma vie, ma Ille Yenin Aïna Mariam Namisata
GBOSSO ET LE PETIT SINGE
GBOSSO ET LE PETIT SINGE
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GBOSSO ET LE PETIT SINGE
 Niché au cœur du pays Djimini, dans la savane africaine, Boniérékar était un havre de paix où vivaient ensemble les hommes, les femmes, les enfants et tous les animaux de la forêt, dans une belle harmonie.
 Boniérékar était entouré à la fois d’une forêt galerie au sud qui s’était constituée autour des rivières et des vents frais et au nord par une savane arborée au paysage coloré par le soleil.
 Au centre, il y avait une douce prairie parsemée de marigots et de chants d’oiseaux.  Toute l’année, le temps y était convivial et les journées agréables.
 Cette époque remonte à plusieurs milliers d’années. À ce moment-là, il n’y avait ni pays, ni président.
Dans ce village vivait un jeune singe nommé Nawolé qui était cité en exemple pour le respect qu’il avait non seulement pour ses aînés, mais aussi envers tout le village.
 Il était la erté de toute la communauté par sa bravoure et les
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sentiments de tolérance, de solidarité et d’amour qu’il avait envers les autres.
On raconte que le jeune singe avait affronté une panthère déchaînée qui était sur le point de dévorer des agneaux et qu’il avait même perdu un doigt lors de ce combat.
 Aimable à souhait, il cultivait volontier le champ des villageois les plus vulnérables et les aidait aussi pendant les récoltes à approvisionner leurs greniers.
 Il avait, pour son jeune âge, la sagesse d’une tête blanchie par tant de vécu car il était toujours attentif aux enseignements et s’efforçait d’être responsable dans chacun de ses actes.
 Cependant, la vie naguère tranquille du jeune singe va connaître un bouleversement avec l’arrivée d’un vieillard étrange, de très petite taille, qui n’avait aucune famille connue des villageois.
Ce vieillard à la longue barbe blanche qu’on appelait Gbosso était peu bavard et restait souvent longtemps, le regard gé vers le ciel, on aurait dit à compter les étoiles.
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Il habitait une case ronde à l’autre bout du village, non loin de la petite rivière. Dans sa demeure, il n’y avait en tout et pour tout une natte de raphia et un canari d’eau fraîche.
 Gbosso n’avait ni champ, ni grenier, mais il ne mourait pas de faim. Il ignorait les chemins qui mènent au marigot, mais il était toujours propre. Sa case n’était pas amie du balai et de l’éponge, mais elle restait toujours éclatante de propreté.
 Il n’avait pas non plus de grande fréquentation avec les villageois car pour beaucoup d’entre eux, il était un sorcier dont il fallait se méer.
 Gbosso était trapu, mais agile dans chacun de ses gestes. Il se déplaçait à toute allure, très vif.
 Les traits de son long visage étaient grossiers. Un nez fort aplati avec, au sommet, de gros yeux globuleux.  Son front était à peine visible, sa chevelure blanche et abondante le recouvrait. Il avait de grosses joues et des lèvres massives.
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 Mais le charme de Gbosso résidait dans le sourire tout éblouissant qu’il offrait généreusement à chacune des âmes qu’il rencontrait. Sa voix était grave, mais remplie d’un timbre émotif rare.
 Puis vint le jour où Gbosso se mit à fréquenter le jeune singe, à la grande stupéfaction de tous.
 Une nuit de pleine lune, il invita Nawolé dans sa lugubre case et prit la parole.  - Je t’ai attendu longtemps, mais je savais que le moment n’était plus loin, avoua le vieil homme tout soulagé.
 Nawolé était surpris et ses yeux fumés le montraient bien.  - Je ne vous fréquente que depuis une dizaine de jours ; comment pouvez-vous m’attendre si longtemps ?
 Les lèvres du vieillard s’ouvrirent légèrement et un léger sourire éclatant émergea.  - Je sais et j’ai une longue et vieille histoire à te raconter, dit-il.
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 Gbosso invita Nawolé à prendre place près de lui, puis il se mit enn à raconter ses origines.  - Je suis un esprit. Un étranger à ce monde. Mes nuits sont longues de plusieurs siècles. Il y a six mille huit cents ans que je me suis endormi.
 Nawolé, étonné par ce début de récit, interrompit le vieillard.  -Six mille huit cents ans de sommeil ? C’est impossible ! Et quel âge avez-vous ?
 Gbosso continua son récit.  - J’ai une éternité d’années et je ne connaîtrai jamais la mort. Je parle au vent et il m’obéit. Je déplace les nuages avec mes doigts et je fais tomber la nuit en fermant simplement les yeux.
 Nawolé était intrigué par le vieil homme  - Mais que me voulez-vous, s’il vous plaît ? Demanda-t-il de plus en plus inquiet.
 Gbosso était comme absent un moment, comme s’il n’écoutait plus. Il était fréquent qu’il ait ces moments d’absence où plus rien ne pouvait le ramener à notre monde.
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 Quelques instants après, il revint à lui et se mit alors à caresser machinalement sa longue barbe blanche. Toute son attention se déporta à nouveau sur le jeune singe.  - Je ne suis pas à mon premier séjour parmi vous. Je viens chaque fois qu’un des membres de cette communauté se distingue par des valeurs morales et sociales exemplaires. Je suis venu me mettre à ton service, Nawolé.  Assis près de Gbosso, il eut l’impression en fait que le vieil homme n’était pas assis sur la natte de raphia, mais qu’il était suspendu dans l’air. Il avait beau regarder, mais ses yeux ne lui jouaient aucun tour.
 Puis il remarqua que la natte où il était assis était légèrement suspendue. Il se mit alors à tout observer de près. Il en fut émerveillé car tout, dans cette case, était magique. Rien ne reposait sur lesol.
 Gbosso continua son récit.  - De tout temps, il a toujours été ainsi dans le Djimini. Depuis six mille huit
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