68
pages
Français
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2014
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Ebook
2014
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Publié par
Date de parution
14 mars 2014
Nombre de lectures
7
EAN13
9782764427514
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
14 mars 2014
Nombre de lectures
7
EAN13
9782764427514
Langue
Français
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1 Mo
Les Idées noires d'Amélie Blanche
Du même auteur
Le Verbe cœur , poésie, la courte échelle, 2002.
SÉRIE MARIE QUATDOIGTS
Marie Quatdoigts , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2002.
Les Idées noires d’Amélie Blanche , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2003.
La Vie cachée d’Éva , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2004.
SÉRIE FANTÔMES
Les fantômes bleus sont les plus malheureux , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2005.
Conversion au format ePub : Studio C1C4
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : (514) 499-3000, télécopieur : (514) 499-3010
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Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Des Roches, Roger
Les Idées noires d’Amélie Blanche
(Bilbo jeunesse ; 122) (Marie ; 2) Pour les jeunes.
ISBN 2-7644-0275-9
ISBN 978-2-7644-0275-7 (Version imprimée) ISBN 978-2-7644-2747-7 (PDF) ISBN 978-2-7644-2751-4 (ePub)
I. Titre. II. Collection. III. Collection : Des Roches, Roger. Marie ; 2.
PS8557.E87I33 2003 jC843’.54 C2003-940737-3
PS9557.E87I33 2003
PZ23.D47Id 2003
Dépôt légal : 3 e trimestre 2003
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2003 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Les Idées noires d'Amélie Blanche
ROGER DES ROCHES ILLUSTRATIONS : CARL PELLETIER
À Ève. Elle m’a donné quelques idées (vous lui demanderez lesquelles), et moi, je lui ai emprunté une expression (mais je ne vous dirai pas laquelle).
Du bon chocolat aux piments
Q uoi ? Non, Robert ! Tu te trompes ! Tu te trompes énormément ! Sur toute la ligne ! Tu n’y es pas du tout, mais là, pas du tout !
Non, ce n’est pas Pinotte qui m’a fait pleurer.
D’ailleurs, depuis quand Pinotte me fait-il pleurer ? Hein, dis-moi ?
Et de toute façon, qu’est-ce qui te fait croire que je pleurais ?
Ai-je l’air, moi, d’une fille qui pleurerait assise toute seule à une table de cafétéria, alors que plein de gens autour pourraient la surprendre ? C’est mal me connaître, Robert ! Et puis, je…
J’ai les yeux tout rouges ? Tout bouffis ? Je renifle ? J’ai l’air pâle et désemparée ?
Minute ! Si j’ai les yeux rouges et si je renifle, c’est que… ben… c’est que je suis allergique.
Voilà ! Allergique !
À quoi ?
Heu…
Aux poils de chat ! Voilà : je suis allergique aux poils de chat.
Allons donc, pas besoin de me rappeler qu’il n’y a pas de chats à l’école !
Je suis allergique au tout nouveau, tout poilu chat de maman. Il s’appelle Shéhérazade, son chat, et je…
Robert, as-tu l’intention de me contredire toute la journée ?
Je sais que, d’habitude, on nommerait une chatte Shéhérazade, pas un chat. Que veux-tu, maman s’est trompée. Depuis des mois, elle voulait une petite chatte persane, avec le nez écrabouillé et toute poilue, pour remplacer notre vieux matou parti au ciel des matous. À l’animalerie, on lui a présenté une portée de chatons, des mâles et des femelles. Ah ! Elle aurait dû mettre ses lunettes, mais elle ne l’a pas fait. Trop coquette. Elle a déclaré à l’employé de l’animalerie : « Je veux cette chatte-là ! » Aussitôt, ce dernier a protesté. Il a tenté de lui expliquer : « Attention, madame, vous commettez une grave erreur… » Peine perdue. Maman a fait l’insultée. Elle a dit, d’un ton sec comme un biscuit sec : « Je veux cette chatte-là, jeune homme. Pas celle de gauche, ni celle de droite, et surtout pas celle qui dort tout le temps. Je veux cette chatte-là et aucune autre ! »
Elle a donc apporté Shéhérazade à la maison.
Pendant trois semaines, elle a répété : « Shéhérazade, viens ici » et « Shéhérazade, fais pas ça »… jusqu’à ce que, un beau matin, elle s’aperçoive de sa méprise.
Elle a alors voulu changer le nom de son matou. Elle l’a d’abord appelé Bagdad. Puis Bouftout. Puis Ti-gars… Trop tard ! Le pauvre chat tout mêlé ne répondait plus qu’à un seul nom : Shéhérazade.
Et moi qui adore les chats, je suis allergique à cette bête-là.
Qui vit dorénavant chez nous et laisse du poil partout.
Voilà donc pourquoi j’ai peut-être les yeux rouges et que, peut-être, je renifle, et que…
Mais j’y pense : ma santé ne semblait pas tellement te préoccuper cet été, n’est-ce pas ? Voilà une éternité qu’on ne s’est pas vus… M’avais-tu oubliée ?
Occupé ?
Tu avais « des choses à faire » et le temps passait si vite, et…
Chaque fois que j’appelais chez toi, ta mère m’affirmait : « Robert est occupé, ma petite Marie. » Ma petite Marie… Depuis quand ta mère m’appelle-t-elle « ma petite Marie » ? Enfin… « Robert est très occupé, qu’elle me racontait au téléphone. Il te rappellera plus tard. »
Tu ne rappelais jamais.
Ou bien : « Robert est sorti », qu’elle m’annonçait sur un ton bizarre, en hésitant.
Tu sais que tu n’as pas remis les pieds dans les catacombes depuis des semaines ?
Elles ne me paraissaient plus les mêmes sans toi, nos catacombes. Je m’y suis réfugiée presque chaque jour, même lorsqu’il pleuvait à boire debout et qu’elles empestaient l’humidité, car je… euh…
Disons que, entre autres, je ne pouvais plus supporter de rester à la maison depuis que maman préparait la grande ouverture officielle de sa chocolaterie, Le sourire de l’Aztèque.
Quoi ? Oh oui ! plutôt joli comme nom, Le sourire de l’Azt èque. Maman en a eu l’idée voilà quelques semaines… au beau milieu de la nuit. Elle m’a réveillée pour me l’annoncer : « Le sourire de l’Aztèque ! Le sourire de l’Aztèque ! » Elle me criait ça dans les oreilles comme s’il s’agissait de l’invention du siècle. Comme si elle venait tout à coup de comprendre les mystères de l’espace-temps ou ceux de la béchamel sans grumeaux.
Pourquoi Le sourire de l’Aztèque ? Allons, Robert. Tu sais pourtant que les Aztèques ont inventé le chocolat. Ils l’appelaient le xocoatl .
Tu aimes le chocolat chaud ? Oui ? Eh bien, j’ai lu, dans un des bouquins de maman, leur recette : ils mélangeaient des fèves de cacao broyées avec du piment – tu imagines, du piment ! – et du gingembre – comme s’il s’agissait de mets chinois ! – et du miel ; ils mettaient cette mixture à bouillir, la fouettaient pour la faire mousser, puis versaient le tout sur du maïs cuit.
Tu as raison ! Ouach ! La chocolaterie de maman devrait plutôt s’appeler La grimace de l’Aztèque ! Comment pouvaient-ils sourire après avoir bu une horreur semblable, je ne comprendrai jamais…
Enfin… Cette nuit-là, j’ai dit à maman qu’on ne pouvait pas trouver plus joli nom, ni plus charmant ni plus vendeur que Le sourire de l’Aztèque … juste pour qu’elle me laisse dormir. Mais maman, lorsqu’elle a une idée en tête…
Elle a allumé. Elle s’est assise en tailleur sur mon lit, avec son grand bloc à dessin sur les genoux. Elle s’est mise à griffonner à toute allure : elle voulait créer le logo de sa future chocolaterie… dans mon lit, à trois heures du matin !
Elle voulait que je l’aide !
Comme si je pouvais avoir des idées brillantes, à trois heures du matin !
« Il faut tordre le fer pendant qu’il est chaud ! » qu’elle répétait. Pas juste le battre, comme tout le monde, mais le tordre aussi !
J’étais désespérée : elle dessinait, elle dessinait, et moi, j’avais les couvertures sous le menton. Elle me parlait