Marie Quatdoigts 02 : Les Idées noires d'Amélie Blanche , livre ebook

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À la rentrée des classes, Marie Gadouas, alias Marie Quatdoigts, presse de questions son copain Robert qu’elle n’a pas vu de l’été. Où était-il ? Que faisait-il ? Parce que Marie aurait eu bien besoin d’un bon ami pour la consoler de sa peine : son petit ami Thomas est parti dans une ville étrangère. Avoir su, Robert n’aurait pas passé toutes les vacances et le début de l’année scolaire à fuir Marie. Mais bon, la page est tournée et Robert s’est, entre-temps, lié d’amitié avec une nouvelle élève, l’énigmatique Amélie Blanche qui porte en permanence des verres fumés. Que cache cette Parisienne fraîchement débarquée au Québec avec sa mère et son poisson blanc Iléma ? Marie et Robert finissent par le découvrir en raison de la méchanceté de Pinotte, le fier-à-bras de l’école. Son secret dévoilé, Amélie devient la protégée de Marie et de Robert qui l’admettent dans leur club sélect des Bizarroïdes, lui donnant ainsi accès aux catacombes de l’école. Leur première visite des lieux les amène à faire une découverte qu’ils n’oublieront pas de sitôt…
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Publié par

Date de parution

14 mars 2014

Nombre de lectures

7

EAN13

9782764427514

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Les Idées noires d'Amélie Blanche
Du même auteur

Le Verbe cœur , poésie, la courte échelle, 2002.

SÉRIE MARIE QUATDOIGTS
Marie Quatdoigts , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2002.
Les Idées noires d’Amélie Blanche , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2003.
La Vie cachée d’Éva , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2004.

SÉRIE FANTÔMES
Les fantômes bleus sont les plus malheureux , coll. Bilbo, Québec Amérique, 2005.
Conversion au format ePub : Studio C1C4

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : (514) 499-3000, télécopieur : (514) 499-3010

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Des Roches, Roger
Les Idées noires d’Amélie Blanche
(Bilbo jeunesse ; 122) (Marie ; 2) Pour les jeunes.
ISBN 2-7644-0275-9
ISBN 978-2-7644-0275-7 (Version imprimée) ISBN 978-2-7644-2747-7 (PDF) ISBN 978-2-7644-2751-4 (ePub)
I. Titre. II. Collection. III. Collection : Des Roches, Roger. Marie ; 2.
PS8557.E87I33 2003 jC843’.54 C2003-940737-3
PS9557.E87I33 2003
PZ23.D47Id 2003

Dépôt légal : 3 e trimestre 2003
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© 2003 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Les Idées noires d'Amélie Blanche
ROGER DES ROCHES ILLUSTRATIONS : CARL PELLETIER
À Ève. Elle m’a donné quelques idées (vous lui demanderez lesquelles), et moi, je lui ai emprunté une expression (mais je ne vous dirai pas laquelle).
Du bon chocolat aux piments
Q uoi ? Non, Robert ! Tu te trompes ! Tu te trompes énormément ! Sur toute la ligne ! Tu n’y es pas du tout, mais là, pas du tout !
Non, ce n’est pas Pinotte qui m’a fait pleurer.
D’ailleurs, depuis quand Pinotte me fait-il pleurer ? Hein, dis-moi ?
Et de toute façon, qu’est-ce qui te fait croire que je pleurais ?
Ai-je l’air, moi, d’une fille qui pleurerait assise toute seule à une table de cafétéria, alors que plein de gens autour pourraient la surprendre ? C’est mal me connaître, Robert ! Et puis, je…
J’ai les yeux tout rouges ? Tout bouffis ? Je renifle ? J’ai l’air pâle et désemparée ?
Minute ! Si j’ai les yeux rouges et si je renifle, c’est que… ben… c’est que je suis allergique.
Voilà ! Allergique !
À quoi ?
Heu…
Aux poils de chat ! Voilà : je suis allergique aux poils de chat.
Allons donc, pas besoin de me rappeler qu’il n’y a pas de chats à l’école !
Je suis allergique au tout nouveau, tout poilu chat de maman. Il s’appelle Shéhérazade, son chat, et je…
Robert, as-tu l’intention de me contredire toute la journée ?
Je sais que, d’habitude, on nommerait une chatte Shéhérazade, pas un chat. Que veux-tu, maman s’est trompée. Depuis des mois, elle voulait une petite chatte persane, avec le nez écrabouillé et toute poilue, pour remplacer notre vieux matou parti au ciel des matous. À l’animalerie, on lui a présenté une portée de chatons, des mâles et des femelles. Ah ! Elle aurait dû mettre ses lunettes, mais elle ne l’a pas fait. Trop coquette. Elle a déclaré à l’employé de l’animalerie : « Je veux cette chatte-là ! » Aussitôt, ce dernier a protesté. Il a tenté de lui expliquer : « Attention, madame, vous commettez une grave erreur… » Peine perdue. Maman a fait l’insultée. Elle a dit, d’un ton sec comme un biscuit sec : « Je veux cette chatte-là, jeune homme. Pas celle de gauche, ni celle de droite, et surtout pas celle qui dort tout le temps. Je veux cette chatte-là et aucune autre ! »
Elle a donc apporté Shéhérazade à la maison.
Pendant trois semaines, elle a répété : « Shéhérazade, viens ici » et « Shéhérazade, fais pas ça »… jusqu’à ce que, un beau matin, elle s’aperçoive de sa méprise.
Elle a alors voulu changer le nom de son matou. Elle l’a d’abord appelé Bagdad. Puis Bouftout. Puis Ti-gars… Trop tard ! Le pauvre chat tout mêlé ne répondait plus qu’à un seul nom : Shéhérazade.
Et moi qui adore les chats, je suis allergique à cette bête-là.
Qui vit dorénavant chez nous et laisse du poil partout.
Voilà donc pourquoi j’ai peut-être les yeux rouges et que, peut-être, je renifle, et que…
Mais j’y pense : ma santé ne semblait pas tellement te préoccuper cet été, n’est-ce pas ? Voilà une éternité qu’on ne s’est pas vus… M’avais-tu oubliée ?
Occupé ?
Tu avais « des choses à faire » et le temps passait si vite, et…
Chaque fois que j’appelais chez toi, ta mère m’affirmait : « Robert est occupé, ma petite Marie. » Ma petite Marie… Depuis quand ta mère m’appelle-t-elle « ma petite Marie » ? Enfin… « Robert est très occupé, qu’elle me racontait au téléphone. Il te rappellera plus tard. »
Tu ne rappelais jamais.
Ou bien : « Robert est sorti », qu’elle m’annonçait sur un ton bizarre, en hésitant.
Tu sais que tu n’as pas remis les pieds dans les catacombes depuis des semaines ?
Elles ne me paraissaient plus les mêmes sans toi, nos catacombes. Je m’y suis réfugiée presque chaque jour, même lorsqu’il pleuvait à boire debout et qu’elles empestaient l’humidité, car je… euh…
Disons que, entre autres, je ne pouvais plus supporter de rester à la maison depuis que maman préparait la grande ouverture officielle de sa chocolaterie, Le sourire de l’Aztèque.
Quoi ? Oh oui ! plutôt joli comme nom, Le sourire de l’Azt èque. Maman en a eu l’idée voilà quelques semaines… au beau milieu de la nuit. Elle m’a réveillée pour me l’annoncer : « Le sourire de l’Aztèque ! Le sourire de l’Aztèque ! » Elle me criait ça dans les oreilles comme s’il s’agissait de l’invention du siècle. Comme si elle venait tout à coup de comprendre les mystères de l’espace-temps ou ceux de la béchamel sans grumeaux.
Pourquoi Le sourire de l’Aztèque ? Allons, Robert. Tu sais pourtant que les Aztèques ont inventé le chocolat. Ils l’appelaient le xocoatl .
Tu aimes le chocolat chaud ? Oui ? Eh bien, j’ai lu, dans un des bouquins de maman, leur recette : ils mélangeaient des fèves de cacao broyées avec du piment – tu imagines, du piment ! – et du gingembre – comme s’il s’agissait de mets chinois ! – et du miel ; ils mettaient cette mixture à bouillir, la fouettaient pour la faire mousser, puis versaient le tout sur du maïs cuit.
Tu as raison ! Ouach ! La chocolaterie de maman devrait plutôt s’appeler La grimace de l’Aztèque ! Comment pouvaient-ils sourire après avoir bu une horreur semblable, je ne comprendrai jamais…
Enfin… Cette nuit-là, j’ai dit à maman qu’on ne pouvait pas trouver plus joli nom, ni plus charmant ni plus vendeur que Le sourire de l’Aztèque … juste pour qu’elle me laisse dormir. Mais maman, lorsqu’elle a une idée en tête…
Elle a allumé. Elle s’est assise en tailleur sur mon lit, avec son grand bloc à dessin sur les genoux. Elle s’est mise à griffonner à toute allure : elle voulait créer le logo de sa future chocolaterie… dans mon lit, à trois heures du matin !
Elle voulait que je l’aide !
Comme si je pouvais avoir des idées brillantes, à trois heures du matin !
« Il faut tordre le fer pendant qu’il est chaud ! » qu’elle répétait. Pas juste le battre, comme tout le monde, mais le tordre aussi !
J’étais désespérée : elle dessinait, elle dessinait, et moi, j’avais les couvertures sous le menton. Elle me parlait

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