Missiba contre les génies de la forêt et Les Ruses d’Agbafri l’araignée , livre ebook

Les classiques ivoiriens - Jérôme Kassi Kouadio

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40 pages

Français

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Description

Ce petit ouvrage nous présente deux belles histoires, efficacement racontées par Jérôme Kassi Kouadio, auteur originaire de Tiassalé en Côte-d’Ivoire : « Missiba contre les génies de la forêt » et « Les Ruses d’Agbafri l’Araignée ».Le premier conte, plus long, est découpé en quatre chapitres. Okoma était un très grand chasseur qui ne revenait jamais bredouille de ses chasses. Mais il apportait toujours des gibiers sans gigot gauche… Au bout de sa septième année de mariage, la toute première grossesse de sa femme survint. Un beau jour, elle décida de percer le mystère du secret de son mari et le suivit en cachette jusqu’à son lieu de chasse. Après le premier coup de fusil, une voix grave se fit entendre : « À moi, le gigot gauche ! » et le chef des génies avec ses neuf têtes apparut. Il sentit une odeur étrange et accusa Okoma d’avoir violé le pacte de silence sur quoi, d’un tour de bras, il s’empara de la femme, la tua et remit le bébé au chasseur inconsolable. Ce bébé nommé Missiba – « le gros bœuf » – était surdoué. À l’âge de six ans, il était le champion du jeu d’awalé. Devenu un jeune homme, il découvrit le secret de sa naissance et, terriblement bouleversé, projeta de venger dignement sa mère. Pour cela, sur recommandation de son fétiche, il réunit dans sa gibecière en peau de biche quatre éléments : un petit caillou, un œuf, un morceau de charbon de bois et une éponge végétale, afin de se protéger des génies et alla à leur rencontre. Il parvint à les vaincre et rentra sain et sauf au village. Quelques années plus tard, Missiba rencontra une jolie femme dans son champ – une femme génie, venue pour se venger. Jetant son petit fétiche dans le feu, Missiba parvint à se sauver mais fut transformé en épervier, le premier sur la Terre. C’est la raison pour laquelle les éperviers tournoient au-dessus des feux de brousse : ils veulent récupérer le petit fétiche et redevenir humains… Une histoire palpitante, où le respect d’un pacte est sacré, qui captivera les petits lecteurs. Les illustrations plutôt drôles et enfantines des génies atténuent la gravité de l’histoire.Le deuxième conte, dans un registre beaucoup plus léger et construit surtout par des dialogues, souhaite faire sourire (et réussit), mettant en scène l’araignée – l’animal rusé par excellence dans les contes du Golfe du Bénin ainsi qu’aux Caraïbes, appelée souvent Anansi . La minuscule araignée Agbafri arrive ici à faire croire au roi des animaux, le Lion N’djah Diara, qu’elle est le plus doué de tous ses sujets.

Informations

Publié par	Les classiques ivoiriens
Date de parution	01 janvier 2011
Nombre de lectures	74
EAN13	9782916472775
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jérôme KASSI KOUADIO

M I S S I B ACONTRE LES GÉNIES DE LA FORÊT ET LESRUSESD’AGBAFRIL’ARAIGNÉE

(Contes pour enfants)

CIV 277

10 bp 1034 Abidjan 10 - Côte d’Ivoire • Tél : (225) 21 56 50 63 Fax : (225) 21 36 56 57 • info@classiquesivoiriens.com

MISSIBA contre les génies de la forêt (premier conte)

La naissance de MISSIBA

Il y a longtemps, très longtemps, vivait dans un petit village perdu au fond d’une forêt dense, un très grand chasseur qui s’appelait Okoma.

Okoma ne revenait jamais bredouille de ses chasses. Le très grand chasseur avait cependant quelque chose de vraiment étrange.

Toutes les fois qu’il rentrait au logis avec du gibier, celui-ci n’avait jamais son gigot gauche. Tous les gibiers du grand Okoma étaient toujours tous privés de leurs gigots gauches. Cela était vraiment bizarre. Seules, les deux femmes avec lesquelles il partageait sa maison, c’est-à-dire sa mère et sa femme connaissaient ce phénomène.

Ce mystère, Okoma n’en parlait jamais. Ce fait étrange troublait cependant les deux bonnes femmes ; ni l’une ni l’autre n’osait questionner le chef du ménage à ce sujet. Elles en avaient peur. Surtout, elles craignaient de déranger quelque chose chez le mystérieux chasseur. La première fois qu’elles l’avaient interrogé à ce sujet, il s’était contenté de

leur interdire d’en parler. Comment pouvaient-elles revenir sur cette question ?

Les semaines succédaient ainsi aux semaines, les mois succédaient aux mois et les gibiers sans gigot gauche, aux gibiers sans gigot gauche.

Le temps passait et c’était toujours la même chose. Le mystère d’Okoma demeurait intact. Avait-il une maîtresse à qui il donnait toujours cette part ? Était-ce ses fétiches qui réclamaient cette part ?

Les deux femmes se posaient beaucoup de questions qui restaient sans réponses comme les gibiers du maître restaient sans gigot gauche.

Le couple Okoma venait de boucler sa septième année de mariage, mais il n’avait toujours pas d’enfant. Le désespoir commençait à gagner la petite maisonnée, quand la toute première grossesse de la femme du mystérieux chasseur survint.

Madame Okoma gardait secrètement sa grossesse tout comme monsieur Okoma se plaisait à protéger son mystère. Il était un de ces hommes qui pouvaient garder longtemps un secret.

D’ailleurs, il lui avait été formellement interdit de révéler à quelqu’un ce secret ; même pas à sa propre femme. Madame Okoma, de son côté, couvait dans la plus totale discrétion sa première 6