Lily-Rose , livre ebook

Éditions La Plume D'or - Daniel Deschênes

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100 pages

Français

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A propos
Informations
Extrait

Description

De façon étrange, Lily-Rose, une jeune femme de dix-sept ans, se retrouve propulsée à Londres à l’époque du XIXe siècle, un saut dans le passé d’environ cent cinquante ans.
Là-bas, elle rencontre un vieux marchand de rubans qui lui raconte son douloureux passé, avant de lui remettre un ruban magique qu’elle utilisera pour voyager dans le temps et transformer la vie du vieillard.
C’est ainsi que la lumière se fera sur le sombre personnage à qui le père de la bien-aimée du rubanier avait promis la main de celle-ci. Pour modifier le cours des choses, Lily-Rose doit non seulement parvenir à s’immiscer dans la vie de la promise, mais elle doit de plus gagner sa confiance. Tout au long de sa quête, qui la conduira dans des quartiers malfamés, elle sera poursuivie par un brigand de bas étage. S’il le fait d’abord à son insu, viendra le jour où il se montrera à elle…
Mais est-ce que toute cette étrange aventure ne serait pas un rêve ? Si Lily-Rose elle-même l’ignore, il en va tout autrement de son grand-père qui en fait, est le seul à connaître la vérité.
Cette histoire aussi unique qu’étrange vous transportera dans un monde imaginaire où ce qui semble… n’est pas nécessairement ce qui est.

Sujets

Charles Dickens

Romance

Royauté

Angleterre

Informations

Publié par	Éditions La Plume D'or
Date de parution	23 mai 2016
Nombre de lectures	8
EAN13	9782924594322
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Contenu
Chapitre 1 8
Chapitre 2 13
Chapitre 3 16
Chapitre 4 19
Chapitre 5 25
Chapitre 6 29
Chapitre 7 34
Chapitre 8 40
Chapitre 9 46
Chapitre 10 51
Chapitre 11 55
Chapitre 12 57
Chapitre 13 61
Chapitre 14 64
Chapitre 15 65
Chapitre 16 68
Chapitre 17 70
Chapitre 18 73
Chapitre 19 75
Chapitre 20 77
Chapitre 21 83
Les Éditions La Plume D’or
4604 Papineau
Montréal (Québec) H2H 1V3
http://editionslpd.com
Lily-Rose

Tome 1
Le ruban bleu

Daniel Deschênes
Conception graphique de la couverture: M.L. Lego

© Daniel Deschênes, 2016

Dépôt légal - 2016
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

ISBN:978-2-924594-32-2

Aussi disponible au format papier

Les Éditions La Plume D’or reçoivent l’appui du gouvernement du Québec par l’intermédiaire de la SODEC
À la douce mémoire de ma mère, Madeleine, qui a allumé en moi la flamme créatrice qui m’habite depuis mon enfance.
Je te rends grâce, Maman.
À mon épouse, Lise, qui m’encourage à poursuivre mon rêve et qui m’appuie dans mes démarches;

À Suzanne Aubry, scénariste, romancière, conférencière et auteure de la série «Fanette», qui par ses précieux conseils, m’a donné le goût de persévérer dans la poursuite de mon rêve de raconter les histoires qui me tiennent à cœur;

À tous ceux et celles qui me liront et qui me demanderont de continuer.

Merci.
Daniel Deschênes
Chapitre 1

Il pleuvait encore sur Londres. Il pleuvait toujours sur Londres; une pluie fine et incessante qui pénétrait jusqu’aux os et qui durait plusieurs jours, ne laissant entrevoir le soleil que très brièvement, le temps, pour les nuages, de refaire leurs provisions d’eau. Alors, ça recommençait de plus belle, avant que quoi que ce soit n’ait eu le temps de sécher complètement.
Les gens allaient et venaient, vaquant à leurs occupations, toutes plus urgentes que les autres, sous une forêt de parapluies pour les plus fortunés, qui en plus d’être hautains, arrogants et présomptueux, s’exposaient à la vulgaire rocaille des petites gens sans le sou tentant de trouver un abri éphémère sous divers auvents de boutiques ou dans les entrées cochères de quelque échoppe d’arrière-cour.
La morosité et la monotone grisaille du temps portaient le chapeau quant à la figure de carême qu’affichaient les Londoniens, indépendamment de leur classe sociale ou de leur fortune. Comment conserver sa bonne humeur quand il pleut sans arrêt? Depuis toujours, la capitale de l’Empire britannique connaissait un climat humide et sombre, et bien qu’habitués aux humeurs de la météo, ses habitants continuaient d’en souffrir. D’humeur maussade, personne ne se parlait plus qu’il ne le fallait, parce que trop pressé de se réfugier à l’intérieur.
À la pluie, au froid et à l’humidité, s’ajoutait la brume, laquelle donnait aux rues et aux ruelles une allure fantomatique. La pluie tombait de plus en plus fort et les gens désespéraient de trouver couvert, jurant contre ces conditions météorologiques exécrables.
Épuisée tant moralement que physiquement, Lily-Rose suivait son chemin, espérant arriver bientôt. La faim la tenaillait, ses yeux peinaient à rester ouverts et elle frissonnait dans ses vêtements lourds et détrempés qui lui collaient à la peau. Son abondante chevelure dégoulinait sur son visage avec autant d’eau de pluie que de larmes de découragement.
La jeune femme aurait sacrifié une petite fortune en échange d’une boisson chaude et réconfortante. Bien qu’elle fût là à déambuler sous cette pluie, elle ignorait le but de son étrange escapade. Pourquoi errait-elle ainsi au hasard et arpentait-elle ces tristes rues pavées de briques? Que connaissait-elle de ce quartier miséreux et des pauvres gens qui y circulaient? Rien, absolument rien. De même, elle ignorait totalement où elle se rendait et d’où elle venait.
Toute cette aventure l’effrayait au plus haut point, au même titre que ce rêve récurant…
Dans ce rêve, elle se balade tranquillement sur un agréable petit sentier de campagne, respirant à pleins poumons l’air parfumé de cèdre et de fleurs sauvages. Une brise légère venant du lac caresse amoureusement ses joues, pendant que plusieurs espèces d’oiseaux lui chantent la pomme.
Tout à coup, un furet traverse son chemin, s’immobilise momentanément, se lève sur ses pattes arrière et la fixe intensément, comme s’il voulait s’entretenir avec elle. Et voilà qu’il disparaît dans le sous-bois aussi rapidement qu’il est apparu, quand un grand aigle survole la scène. Lily-Rose lève alors les yeux sur le grand oiseau qui dessine de grands cercles au-dessus de sa proie potentielle. Pour tout l’or du monde, elle ne voudrait être à la place du malheureux furet, sans doute bientôt pris au piège par cet oiseau majestueux. Ce rêve bizarre, elle l’avait fait à plusieurs reprises, par le passé, mais chaque fois, elle en oubliait les étranges circonstances, tout autant qu’elle en ignorait la signification.
Les odeurs nauséabondes des égouts à ciel ouvert la rappelaient brutalement à la réalité. De chaque côté de la rue, les femmes vidaient leurs seaux d’eau usée par les fenêtres des étages, sans égard aux passants qu’elles éclaboussaient. Qui déambulait dans les rues populaires de Londres s’exposait à ces douches aussi inattendues qu’immondes. Les marcheurs avaient beau exprimer leur dégoût, les matrones les envoyaient paître. Lily-Rose ignorait où elle se dirigeait et pourquoi elle devait s’y rendre. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle devait continuer. Elle ne pouvait s’arrêter, la peur, le froid et la faim l’obligeant à persévérer et à poursuivre son chemin, quel qu’il fût.
La jeune femme percevait maintenant très clairement derrière elle les lourds pas de quelqu’un qui la suivait et qui se rapprochait rapidement. Regardant par-dessus son épaule, elle accéléra le pas, craignant cet homme de grande taille, tout de noir vêtu, portant chapeau haut de forme, cape et canne et sortant de la brume tel un spectre provenant tout droit des enfers. Elle se remémora alors le grand aigle. Pourquoi s’acharnait-il à la suivre? Quel malheur l’attendait? Aucune rue ni ruelle ne débouchaient sur son chemin, donc aucune possibilité de fuite. Les gens la bousculaient et l’invectivaient, insultés de voir cette jeune sans cervelle se retrouver en travers de leur chemin. Pourquoi errait-elle ainsi sans but, sans égard aux autres et sans aucun sens du danger éminent?
- Quelle petite sotte. Écarte-toi de mon chemin! lui aboya une matrone toute ronde, à l’allure et à l’odeur des gens provenant des plus bas-fonds de ce quartier malfamé de Londres.

Même les pigeons, porteurs de toutes sortes de maladies, semblaient rire de sa déconfiture apparente. Son imagination lui jouait-elle de sombres tours? Est-ce que même les chiens errants sa payaient sa tête? Tout en s’entredéchirant, ils semblaient rire à gorge déployée de ses malheurs.
Elle s’immobilisa bientôt devant la vitrine d’une boutique que tous ceux et celles qui la bousculaient semblaient complètement ignorer. C’est là le seul endroit qu’elle avait trouvé pour fuir ce grand homme en noir qui arrivait maintenant à sa hauteur. Autant elle ne se souvenait en rien du début de son périple, autant cette boutique lugubre qui barrait maintenant son chemin l’inquiétait. Cette vieille façade de pierre percée d’une large vitrine toute crasseuse qui ne laissait voir l’intérieur des lieux que très difficilement. Au-dessus de la porte, un vieil écriteau de bois usé par de nombreuses années de balancement au bout de ses deux crochets rouillés affichait péniblement: «CHEZ MONSIEUR LONDON - MARCHAND DE RUBANS».
Autour de Lily-Rose, pas la moindre issue alors que le corvidé se rapprochait inexorablement. Qu’adviendrait-il d’elle? Bien qu’elle le craignait au plus haut point, elle rassembla tout son courage et se tourna pour l’affronter. L’homme émacié la salua poliment en levant son chapeau. Voilà un gentilhomme parfait, vaniteux et arrogant, fier représentant de cette classe prétentieuse typique des mieux nantis de Londres.
- Bonjour, jeune demoiselle, comment puis-je vous aider? lui demanda-