Le Trésor de Brion , livre ebook

Québec Amérique - Jean Lemieux

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138 pages

Français

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Extrait

Description

Qui n’a pas un jour rêvé de partir à la recherche d’un trésor caché sur une île déserte ? Venez jouer les aventuriers en compagnie d’un trio d’adolescents bien décidés à élucider les secrets d’un célèbre corsaire ! Guillaume Cormier, dix-sept ans, a la maladie des épaves. Habitant les îles de la Madeleine, ce fou de plongée retourne inlassablement les fonds marins à la recherche d’un indice qui pourrait le mener vers un fabuleux trésor. Disons que ça l’occupe tandis qu’il attend le retour d’Aude, son amoureuse de Québec qu’il n’a pas revue depuis plusieurs mois... Son ami Jean-Denis se moquait gentiment de ses efforts, jusqu’au jour où Guillaume a mis la main sur une petite croix argentée, au dos de laquelle sont gravées de mystérieuses inscriptions. Cela pourrait-il avoir un lien avec le trésor d’Henry Ratcliffe, le pirate de Boston ? Et si les trois amis n’étaient pas les seuls à mener cette chasse au trésor ?

Sujets

voilier

Juvenilee Fiction

Magdalen Islands

Adventure

Îles de la Madeleine

Pirates

Action

Informations

Publié par	Québec Amérique
Date de parution	26 avril 2013
Nombre de lectures	49
EAN13	9782764424599
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TITAN +
Collection dirigée par Marie-Josée Lacharité
Du même auteur chez Québec Amérique
Jeunesse
La Cousine des États , roman, Montréal, Éditions Québec Amérique, coll. Titan, 1993.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Lemieux, Jean
Le trésor de Brion
2 e éd.
(Titan +; 26)
Publ. à l’origine dans la coll.: Titan jeunesse. c 1995.
Pour les jeunes.
9782764424599
I. Titre. II. Collection: Titan +; 26.
PS8573.E542T73 2010 jC843’.54 C2010-941078-5
PS9573.E542T73 2010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

L’auteure remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son aide à l’écriture de ce roman.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 2 e trimestre 2010
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Projet dirigé par: Anne-Marie Aubin
Direction artistique: Chantal Vaillancourt
Révision linguistique: Diane Martin
Illustrations intérieures: Anie Massey
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2010 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Epigraphe AVERTISSEMENT 1 - LA CROIX D’ARGENT 2 - DÉJEUNER CHEZ BATHILDE 3 - LA MARIE-GUILLAUME 4 - TOUT LE MONDE SERA PLUS HEUREUX 5 - L’IRLANDAIS D’ARICHAT 6 - AUDE 7 - DEUX LIGNES SE COUPANT À ANGLE DROIT 8 - NOCTURNE 9 - UN MESSAGE D’OUTRE-TOMBE 10 - LA PAGE DE GARDE 11 - HENRY RATCLIFFE 12 - PLUIE 13 - UNE LUEUR ROUGE DANS LA NUIT 14 - PAVILLON BLANC 15 - LA VENGEANCE DE JOHN À WILFRID 16 - HÉROS 17 - UN BILLET DANS UN VERRE DE BIÈRE 18 - LE GENTLEMAN DE BOSTON 19 - LES VISITEURS DU SOIR 20 - LE GRENIER DES FLAHERTY 21 - PRÉSAGES 22 - NATHAËL 23 - LE CALICE DE BEAUBASSIN 24 - TERRE! 25 - BRION 26 - PIQUE-NIQUE AU PARADIS 27 - INSOMNIE 28 - DES PAS SUR LA PLAGE 29 - SO WHEN MIDNIGHT... 30 - LE CAP AUX CÔTES DE BALEINE 31 - UNE ÉTRANGE COMPAGNIE 32 - LE SECRET DE WILLIAM DONNEGAN 33 - UN ABORDAGE 34 - ÉPILOGUE Lexique JEAN LEMIEUX WWW.MAGLECTURE.COM JEAN LEMIEUX

J’aimerais remercier M. Charles Cormier, généalogiste, M. Arthur Gaudet, plongeur, M. Frédéric Landry, directeur du Musée de la mer de Havre-Aubert, M. Georges Langford, auteur et compositeur, M. Avila LeBlanc, folkloriste, et M. Camille LeBlanc, constructeur de bateaux, pour l’aide apportée pendant la rédaction de ce roman.
Je tiens aussi à souligner la précieuse collaboration de MM. Mario Déraspe et Édouard Leblanc, qui m’ont fait connaître l’île Brion.
À Catherine, Alexis et Madeleine
«Ils étaient quinze sur le coffre du mort Oh, hisse! et une bouteille de rhum! La boisson et le diable avaient réglé leur compte aux autres... Oh, hisse! et une bouteille de rhum!»

R. L. Stevenson, L’Île au trésor
AVERTISSEMENT
Bien qu’inspiré par des faits historiques, ce roman est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées ne saurait être que coïncidence.
1
LA CROIX D’ARGENT
Dans le matin lumineux de juillet, Guillaume Cormier tira pour la huitième fois sur la corde de démarrage du moteur.
— Tu devrais le faire vérifier, dit Jean-Denis Painchaud. Ça nous jouera des tours.
Les pétarades de l’engin déchirèrent la paix de la Grave.
— T’inquiète pas pour mon moteur. Il est en pleine forme.
— C’est toi qui le dis. Au moins, le temps est super. Pas un souffle de vent.
Guillaume sourit. Son ami n’était pas le gars le plus brave de Havre-Aubert. Dès que le Par là-bas gîtait un brin, il prenait la couleur d’une galette à la poudre et s’agrippait aux haubans. Ce jour-là, il était heureux. Il faisait si calme qu’ils sortiraient à moteur.
— Peureux, Painchaud! lança Guillaume en détachant l’amarre de nylon qui retenait le petit voilier au quai des plaisanciers.
Jean-Denis ne se formalisa pas de la taquinerie de son ami. Guillaume était le seul à comprendre sa peur de l’eau. Il lui avait même offert de l’amener tout l’été à la pêche aux moules pour lui faire passer sa phobie. Quand le vent secouait le Par là-bas et que le démon se réveillait dans sa poitrine, Guillaume lui envoyait un «Peureux, Painchaud!» La peur se dissipait.
— Tu verras, disait Guillaume. À la fin de l’été, on ira à l’île Brion.
— À l’île Brion! Tu es fou! Je vais mourir!
— À dix-sept ans, il serait temps que tu te déniaises.
Guillaume dirigea le voilier entre les bouées vertes et rouges du chenal. Les coques blanches des bateaux de plaisance se miraient dans le havre. Les commerces de la Grave somnolaient. Des fêtards fripés par leur courte nuit traînaient leur carcasse jusqu’au Café. Quelques touristes matinaux rôdaient autour de l’Aquarium.
Ils passèrent une plate-forme balisée et virèrent à bâbord devant le quai de la Maritime. À leur droite, rangés comme des sénateurs sur une barre de sable, des goélands posaient sur eux leurs yeux jaunes. À leur gauche, les homardiers, leur saison finie, tiraient sur leurs amarres.
Assis sur un madrier, John à Wilfrid, son éternelle cigarette aux lèvres, sablait les tôles d’un chalutier fatigué.
— Toujours aux moules, les mousses?
— Toujours!
— Faites attention au requin!
Guillaume haussa les épaules. Depuis le début de l’été, John à Wilfrid, le plus grand menteur à l’ouest de Havre-aux-Maisons, essayait de convaincre le canton qu’il avait aperçu deux fois un aileron de requin dans la baie de Plaisance. Ses compagnons de débauche éclataient de rire et lui commandaient une autre bière.
— Je vous le dis, godême! protestait John à Wilfrid. Un aileron gros comme une queue d’avion! Un grand requin blanc comme dans les vues américaines!
À part les petits chiens de mer qu’on vantait aux touristes depuis que la morue était rare, il y avait autant de requins aux Îles-de-la-Madeleine que d’électeurs heureux dans le bureau du député.
Les yeux plissés par le soleil, Guillaume scrutait la passe de l’île d’Entrée.
— Cherches-tu une voile? demanda malicieusement Jean-Denis.
Guillaume lui fit de gros yeux. C’était un secret de polichinelle: Guillaume attendait, jour après jour, le retour annuel du Nirvana, le voilier de Pierre Brousseau. À bord se trouverait Aude, sa flamme de Québec, à qui il écrivait, selon le maître de poste, des lettres épaisses comme des catalogues.
— Arrête de faire le finaud et prépare l’ancre.
Prudemment, Jean-Denis se déplaça vers l’avant et sortit l’ancre de l’écoutille. Guillaume stoppa le moteur en face du cap Gridley.
— Tu t’arrêtes ici?
— Je veux explorer de nouveaux fonds.
L’ancre coula avec un plouf! qui se répercuta sur la falaise. Jean-Denis leva les yeux. En haut de l’escarpement, une croix de bois pointait vers un cumulus. Elle avait été érigée en souvenir de celle que François Doublet, venu de Honfleur en 1663, avait plantée pour établir ses droits sur l’archipel. Jean-Denis, qui était cultivé malgré ses allures de plantigrade, l’avait lu dans un livre d’histoire.
Le jeune homme suivit des yeux les veines de granit qui couraient sur la muraille et frissonna. Le cap Gridley, avec ses éboulis, ses surplombs où nichaient les goélands et les sternes, son plateau défloré par les citernes de la Irving, lui avait toujours paru sinistre.
— On ne trouvera rien ici, assura-t-il à Guillaume.
— On verra.
Guillaume enfila sa combinaison et descendit en apnée pour reconnaître les lieux. À deux brasses, il trouva un fond superbe, des pierres amoncelées entre lesquelles fourmillaient des oursins, des étoiles de mer, des homards et des crabes. Il localisa un rocher noir de moules, attrapa un petit homard et remonta à la surface.
— Tiens!
Il jeta le homard sur Jean-Denis, qui hurla.
— Maudit fou! Un petit homard! Un plan pour que les gardes-pêche saisissent ton voilier!
— Taisse-to! Passe-moi les bonbonnes.
Guillaume enfila son équipement et descendit vers les moules. Il y en avait plus qu’il ne croyait. En vingt minutes, il remplit son sac de mollusques. Il entrevit, vifs comme la foudre, une quinzaine de maquereaux