L’ ECOLE DES GARS
75 pages
Français

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Description

C’est la rentrée des classes. Pour la première fois de sa vie, Rémi a hâte de partir pour l’école. En effet, il a été admis dans un établissement scolaire pas comme les autres: l’École des gars. Pourtant, Rémi reste sur ses gardes : existe-t-il vraiment une école qui l’acceptera tel qu’il est, malgré ses problèmes d’hyperactivité? Notre héros découvrira bientôt un endroit époustouflant, des activités passionnantes, des enseignants motivants et de nouveaux amis. Mais le plus incroyable, c’est le mystérieux Foinfoin...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2023
Nombre de lectures 18
EAN13 9782898501319
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À mon beau Lucas d’amour, cette histoire est pour toi. Et à tous les « petits tannants bourrés de talents ».
M. P.


chapitre 1
Un garçon attachant... mais turbulent !
E n ce doux matin de septembre, Rémi profitait des quelques précieuses minutes de repos qu’il lui restait. Bien emmitouflé dans ses couvertures, il espérait que ce moment dure éternellement. Pourtant, les premiers rayons de soleil qui filtraient à travers les rideaux annonçaient la venue prochaine de sa mère. Il entendit la porte s’entrouvrir, et sa mère prononcer cette phrase fatidique : « Allez, mon grand, c’est l’heure de se lever ! »
Rémi ressentit un frisson désagréable parcourir son corps.
— Non, maman, je ne veux pas ! s’écria-t-il. Pas ce matin… Je me sens si malade ! Garde-moi à la maison, je t’en supplie !
Judith Allard sourit. Elle entra dans la chambre de son aîné afin d’accélérer ce lever qui s’annonçait, encore une fois, laborieux.
— Rémi, tu as oublié ce que je te répète depuis deux semaines, ou quoi ?
— Ah oui ! C’est vrai ! répondit le garçon.
D’un bond, il sortit de son lit. En quelques fractions de seconde, il enfila son caleçon, son pantalon, sa che mise, ses chaussettes et ses souliers. En passant devant la salle de bain, il jeta un coup d’œil à son reflet. Il avait grandi de plusieurs centimètres cet été (normal, il aura onze ans dans deux mois), et son teint hâlé témoignait des nombreuses heures passées à jouer dehors. Rémi lissa ses cheveux châtains, en faisant pivoter sa tête de gauche à droite et de droite à gauche pour s’assurer qu’aucune mèche rebelle ne dépassait. « Maman a bien raison quand elle dit que je suis un beau bonhomme », pensa-t-il, en s’amusant à loucher et à tirer la langue pour rigoler un peu. Il courut ensuite vers la cuisine où sa jeune sœur Joli-Ann était déjà attablée devant son bol de céréales. Elle le dévisagea, ébahie.
— Bravo, Rémi, fit-elle d’une voix douce, tu as fait vite ce matin.
— C’est sûr, je m’en vais à l’école, il ne faudrait surtout pas que je rate l’autobus et que je sois en retard !
Joli-Ann, stupéfaite d’entendre ces propos, lança une œillade empreinte d’incompréhension à sa mère qui s’affairait devant l’évier. Elle lui demanda :
— Dis, maman, il est malade ou quoi ?
— Mais non, Joli ! répondit Rémi du tac au tac. Je commence l’école ce matin et je ne veux surtout pas être en retard !
Encore plus assommée par cette réponse, sa sœur se gratta la tête.
— Alors, dit-elle, je n’y comprends rien. Toi qui as toujours fait des crises à propos de l’école, tu as maintenant peur d’être en retard ! ?
En effet, Rémi avait passé les quatre premières années de son primaire à rouspéter : « Je déteste l’école ! Personne ne me comprend là-bas ! Je ne veux plus y aller ! Je m’ennuie ! Je n’ai pas d’amis dans ma classe ! » Il avait bon espoir qu’à force de répéter ces ritournelles, sa mère le garderait à la maison. Malgré cela, et sans gaieté de cœur, elle l’envoyait quand même à l’école.
Rémi était un enfant intelligent, mais son rythme d’apprentissage et son énergie différaient de ceux de ses camarades de classe.
Il avait l’habitude d’adopter des comportements quelque peu dérangeants pour les autres.
Il bougeait sans cesse, ce Rémi. Il bougeait tellement qu’il arrivait rarement à terminer les tâches qu’on lui confiait. À part celles qu’il aimait, bien sûr ! Le garçon était doué pour presque toutes les activités sportives et artistiques, mais il se décourageait dès qu’il devait résoudre une opération sur des fractions, composer une poésie, apprendre des verbes irréguliers en anglais ou exprimer son opinion con cernant son univers social.
À l’âge de neuf ans, Rémi avait reçu un diag nostic d’hyperactivité. Il arrivait difficilement à demeurer immobile. Une impulsion indomp table le poussait à gigoter comme un poisson hors de l’eau, à rebondir comme une puce en folie, à courir comme un hamster dans sa roue. Cette manie de toujours se mouvoir l’empêchait de se concentrer en classe. Épuisés par ce garçon attachant mais turbulent, les enseignants n’avaient souvent d’autre choix que de l’isoler dans un coin tranquille… au grand désespoir de Rémi. Il n’aimait vraiment pas l’école !
Sa mère faisait preuve d’imagination et cherchait des solutions pour aider son fils.
D’une grande patience envers lui, elle lui permettait de se défouler en allant aussi souvent que possible à la piscine du quartier, à la patinoire et au terrain de soccer. Elle l’accompagnait chez les meilleurs spécialistes. D’abord, Louis Robidoux, le pédiatre, que Rémi surnommait « Docteur aux 1001 questions ». Ensuite, mademoiselle Angèle, la psychologue. Rémi la trouvait bien gentille, mais les rencontres avec elle étaient d’un ennui mortel. Sa spécialiste préférée était la séduisante travailleuse sociale de son ancienne école, Élisabeth, pour ne pas dire Élisabelle…
Comme Judith, Jack Beaudry, le père de Rémi, était préoccupé par le comportement de son fils à l’école, même s’il n’avait pas souvent l’occasion d’en parler. Il ne pouvait pas s’impliquer dans la vie de Rémi autant qu’il l’aurait souhaité. Cela attristait le garçon, qui aurait grandement apprécié la présence de son père au quotidien. Il le trouvait si grand et si fort. Comme il aurait aimé jouer au soccer avec lui ! Se tirailler. Faire des parties de hockey dans la rue, le battre aux jeux vidéo ! Aller au Grand Prix du Canada de Formule 1 ! Lui raconter ses joies et ses peines, sur le bord de la rivière. Comme il aurait aimé entendre son père lui dire : « Ça va aller, mon gars, ça va aller ! » et sentir une tape réconfortante sur l’épaule. Mais le garçon avait dû se faire à l’idée : Jack était marin et il devait s’absenter plusieurs mois par année. Rémi devait se contenter de lire les courriels de son père, ou d’écouter sa voix grave, provenant souvent de l’autre bout du monde.
Judith posa une main sur le bras de sa fille. Joli-Ann était rentrée la veille de son camp d’été. Elle n’était pas encore informée du grand événement qui allait changer la vie de Rémi…


chapitre 2
Bienvenue à bord !
— Ton frère ne fréquentera plus la même école que toi, ma chérie, expliqua Judith. Désormais, il ira dans une école spéciale.
— Une école de gars ! s’écria Rémi, enthousiaste.
— Ah, ouache ! fit Joli-Ann en grimaçant.
— Comment ça, ouache ? Tu veux dire que c’est génial !
Tout excité, le garçon sortit une feuille de papier de sa poche, la déplia et la déposa sur la table devant sa sœur.

Saint-Apaisant, le 15 août
Rémi Beaudry-Allard
3030, rue des Tulipes
Saint-Exupéry (Québec) J0N B0B
Cher Rémi,
Il nous fait plaisir de vous informer que vous êtes admis à l’ École des Gars et nous vous en félicitons.
L’étude de votre dossier nous a permis de découvrir vos forces et vos talents, et nous nous considérons comme choyés de vous compter parmi nos futurs élèves. Sachez que nos enseignants travaillent déjà très fort afin de préparer une année remplie de surprises et de projets PASSIONNANTS. Chez nous, tout est permis… enfin… presque ! Des activités EXTRAORDINAIRES et des rencontres INOUBLIABLES vous attendent. Vous réaliserez des pas de géant dans votre cheminement scolaire.
C’est donc avec honneur que nous vous accueillerons lors de la rentrée qui se tiendra le jeudi 1 er septembre, à 8 h 30.
D’ici là, profitez bien de vos dernières semaines de vacances et de repos !
Le directeur de l ’École des Gars,
Firmin Dussault

Pendant que sa sœur lisait la lettre, les yeux arrondis comme des soucoupes, Rémi se trémoussait sur sa chaise.
Son agitation fit basculer son verre de lait bien rempli.
— Oups ! Ne bouge pas, je m’en occupe, maman, s’empressa-t-il de dire.
Le garçon saisit un torchon et épongea le lait sans en laisser une seule trace, sous le regard abasourdi de Judith. Ce n’était pas la première fois que son fils renversait son verre (il le faisait presque à chaque repas). Mais c’était bien la première fois qu’il pro posait de nettoyer seul et de manière aussi efficace !
Tout en dévorant ses céréales TOP santé, Rémi se mit à expliquer à sa frangine les nombreuses caracté ristiques de l’ École des Gars.
— … Et on aura le droit de courir, et on pourra faire des compétitions entre nous, et on fera des concours de bras de fer, du tir à l’arc, de l’hébertisme, du karaté et tous ces sports chinois, coréens et japonais… T’imagines ?
Rémi commençait à manquer de souffle à force d’énumérer chacune des activités inscrites au pro gramme scolaire.
Ne croyant pas le moindre mot de ce discours abracadabrant, Joli-Ann attendait les éclaircissements de sa mère.
— Il est fou ou quoi ?
— Non, il a raison.
— Toi, ma pauvre petite Joli-Ann, fit Rémi, tu ne peux pas fréquenter cette école, car tu es UNE FILLE !
Rémi tapota le nez de Joli en guise de taquinerie.
À ce moment précis, un bruit de klaxon retentit.
— Ah ! C’est mon autobus ! Ouais, il est déjà arrivé !
Le garçon se précipita vers la porte d’entrée. Calmement, sa mère le ramena à l’ordre.
— Rémi, tu es sûr que tu as tout ce qu’il te faut ?
Son fils revint rapidement sur ses pas.
— Mon sac d’école et ma boîte à lunch. J’allais presque les oublier !
— … Presque ? Tu as bien vé rifié qu’il ne te manque rien ? demanda Judith.
Sous le regard médusé de Joli-Ann, Rémi vida son sac à dos. Il contenait :
• Un fusil à eau
• Des ballons gonflables
• Trois balles de tennis et une rondelle de hockey
• Des souliers (de course, de soccer, de bowling + des sandales de plage)
• Un maillot de bain et des lunettes de plongée
— Je crois que tout y est, maman ! Bye !
Presque inquiète, la petite sœur maternante s’assura que ces articles inusités étaient réellement inscrits sur la liste d’effets scolaires de Rémi.
— Oui,

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